
288 H i s t o i r e N a t u r e l l e
îl n’a rien de farouche*, & s’habitue volontiers avec
rhomme (y). Beion en vit un dans i’île de Rhodes, qui
fe promënoit fâmilieéëmeïit par la ville fz.f, & Çulmrnn,
dans Gefher, raconte l’hifloire fàmeufe de eë: pélican qui
fuivôit l’empereur Maximilien, volant fur l’armée quand
elle étoit en marche, & s’élevant quelquefois fi haut;
qu’il ne paroiffoit plus -que comme une ” hirondelle,
quoiqu’il eût quinze pieds ( du Rhin ), d’un bout des
ailes à l’autre.
Cette grande puiflance de vol fèroit néanmoins étonnante
dans un oifeau qui pèfe vingt-quatre ou vingt-cinq
livres, fi elle n’étoit merveilleufèment fécondée par' là
grande quantité d’air dont fbn corps fè gonfle, & auffi
par la légèreté de fà charpente ; tout fbn fquelette nb
. pèfè pas une livre & demie (a); les os en font fi minces'
qu’ils ont dp la tranfparence, Aldroyande prétend qu’ils
font fans moële ( b ) . C ’eft fans doute à la nature dé cès
parties fblides qui ne s’ofïïfient que tard, que le pélican
jronjre l’autre, ou qu’on jouoit avec des cliquettes. » Klyage en 'Chinée
par Guillaume Bafman ; Utreeht, 1705, Lettre X V !
(y) Rzaczynsii parle d’un pélican nourri pendant quarante aqs à
la Çour de Bavière, qui fe piaifoit beaucoup en compagnie, &
paroiffoit prendre un plaifif- fingulier à entendre de la puiiqpg,
Aufluar. pag. 3 pp-
(7J Obferyation, page 7 p .
(a ) Ancien? Mémoires de l'Académie des Sciences, tome I IJ ,
vp.ru I I I , gage 198.
r- /p) Tome I II , page 5 1,
doit
D U P É L I C A % 289
doit fà très-longue vie on a même obfèrvé qu’en
captivité il vivoit plus long - temps, que la plupart des
autres qifèaux./^.
Au relie, le pélican, fans ».'être tout-^-fait étranger à
nos contrées,-i-y eft pourtant afTêz rare, fur - tout dans
l’intérieur des terres. N^Us^yon^ au Cabinet les ni ep pu il les
de deux de ces- oiïèaux,.l’un tuéen Dauphiné,, & l’autre
fijr la Saône (e): Gefher fait. mqAlion d’un qui fut pris
fur fe lac de Zurich, & qui fut regardé icpmnae un oifeau
inconnu ( f ) . Il n’eft pas commun dans le nord de l’AIIe-
jnagne./^l^ quoiqu’il y en ait un grand nombre dans les
provinces méridionales qu’arrofè le Danube fh jéi ce féjour
fùr lé Danube efl une habitude ancienne à^çes' bifèaux,
car Ariftote les rangeant au nombre.-de ceux qui. s’at-
Turner’ parié d’un pélican .priŸé qui 'Vécut, cinquante an&4 >On
confervà.pendant quatre-vingts,, celui dont Culmannu?. faiffhiftoire.,
fk yieilleflb il étoit nourri paf ordre de TEVtpeïeur,. à quatre
écus par jour.
* ~ '(d') 'D ’un grand nombre de pélicans nourris â la M’énagerie de
"Verfailles ; aucun n’eft mort pendant l’elpace .de douze • ans durant
lequel temps , de toutes les efpèces gardées* à la- Ménagerie, ii-n^eh
eft aucune dont il ne Ibit mort quelque animal. Mémoires de IAcadémie
des Sciences » Cités plus haut, page 1 p i .
i '(è) M. de Piolenc nous mande qu’il en a tué; un dans un parais
■ près d’Arles ; & M. Lottinger un autre fur un étang entre Dieuze
& Sarrebourg. 1
( f ) Voyei Aldroyande, tome I I I , page p :i.
(g) Avis peregrina. . . « rarà bas terras fréquentât. , . amo i j S j ,
Uratijlavià onocrotalus Captas frit. Schwencl^feld, pag- 3 1 -2’
1 /h) Rzaczynski. •
O if eaux, Tome VIII. O o