
lefquels on l’a fouvent confondu,fous le.nom commun'
de cofymbus, qui par fon étymologie convient également
a des oifeaux habiles a plonger & à nager entre deux
eaux; mais ce nom n’exprime pas leurs différences, car
les efpèces de la famille dugrèbe diffèrent effemiellement
de celles des plongeons, en ce que ceux-ci ont les pieds
pleinement palmes, au lieu que les grèbes ont la membrane
des pieds divifèe & coupee par lobes à l’entour de chaque
«doigt, fans compter d autres différences particulières que
nous expofèrons dans leurs defcriptions comparées. Aufïî
les Naturalises exa&s, en attachant aux plongeons les
noms de mergus , uria, oethya, fixent celui de colymbusL
aux grands & petits grèbes, c’eft-à-dire aux grèbes pro*
prement dits, & aux cajlagneuk.
Par fa conformation, le grèbe ne peut être qu’un
habitant des eaux ; fes jambes placées tout-à-fait en arrière,
& prefque enfoncées dans le ventre, ne Jaiffént paroîtré
que des pieds en forme de rames, dont là pofition <Sç
le mouvement naturel font de fe jeter en-dehors, & ne
peuvent foutenir à terre le corps de l’oifeau que quand
il fè tient droit a-plomb. Dans cette pofition, on conçoit"
que le battement des ailes ne peut, au lieu de l’élever
en l’air^ que le renverfèr en avant , les jambes ne
pouvant féconder 1 impulfion que le corps reçoit des
ailes; ce n’efi que par,un grand effort qu’il prend fon
vol à terre; & comme s’il fentoit combien il y efl étranger,
on a remarqué qu’il cherche à l’éviter, & que pour n’y
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être point pouffé, il nage toujours contre le vent (b);
& lorfque par malheur la vague le porte fur le rivage,
il y relie en fè débattant, & fàifant des pieds & des ailes
des efforts prefque toujours inutiles pour s’élever dans
l’air ou retourner‘à l’eau; ôn le prend donc fouvent à
la main, malgré les Violèns coups de bec dont il fè
défend ; mais fon agilité gdans l’eau efl auffi grande que
fon împuiffance fur terre ; il nage, plonge, fend l’onde
& court à là fùrface en effleurant lés vagues avec une
fiirprenante rapidité; ori prétend meme que les mou-
vemens ne font jamais plus vifs, plus prompts & plus
rapides que lorlqu’il efl fous l’eau Y c); H y pourfùit les
poiffons jufqu’à une très - grande profondeur ( d ) ; les
pêcheurs le prennent fouvent dans leurs filets ; il defoend
plus bas que les macreufès qui ne fe prennent que fur
les bancs de coquillages découverts au reflux, tandis
que le grèbe fè prend à mer-pleine, fouvent à plus de
vingt pieds de profondeur.
Les grèbes fréquentent également la mer & les eaux
douces, quoique les Naturaiifles n’aient guère parlé que
de ceux que l’on voit fur les lacs, les étangs & les
anfès des rivières^. ® yen a plufieurs efpèces fur nos
; (b) Oppien. Excutic. lib. II.
(t) Willughby.
(d) Schwenckfeld.
(t) lajagnis, pifsinîs & fuminibus non admodum rapidis. Idem,