
tandis que l’outarde va chercher les Ifriches arides , &
^ r 4 i 0 p r a i r i e s 'jkksçj loixde ia^atureidont
defeiîdeepet4 éternels, immuable? ,, auffi; c&nftans que la
foraae^des entes ; m font dès grandes & vraies propriétés
qu’elle n’abandonne ni ne cède jamais r meme dans les
çhofès que nous croyons: nôus être appropriées • car de
quelque manière que nous des ayons acquifès,. elles n’en
relient pas moins fous : fon empire : & n’eft- ce pas pour
le démontrer qu’elle nous a chargé de loger des hôtes
importuns & nuifibles-, les rats dans nos maifonsy'rhi-
rondelle fous no§ fenêtre?., le moineau for bps toit&t
& lorfqu’elle amèrçc la cigogne au haut r de nos ; yieilles
tours en ruine, où s’eft déjà cachée la {rifle famille des
oifeaux de nuit, ne: fèmble - 1 - elle pas fc hâter de reprendre
for nous, des poffeflions uforpées pour un temps *
mais qu’elle a chargé la main fore de? ffecfes de = lui-
rendre. , ;
Ainfi les efpèces nombreufes & diverfes des ©ifèaurx,:
portées par leur inftinét & fixées par leurs befbins dana
les difFérenô. diftriéts de la Nature, fè partagent pour
ainh dire, les airs, la terre & les eaux; chacune y tient
fà place & y jouit de fon petit domaine & des moyens
de fobfiftance qpe l’étendue ou le défaut; de fe$ facultés
reflreint ou irtnltiplie.. | Et comme tous les degrés de
l’échelle dc$ êtres, tous les points de l’exiflence pofr
fible doivent être remplis,; quelques efpèces, bôrnéés à
ppe feule ufrniçfe de vivre, rçduites à_nn feul mopài
de
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de fubfifter, ne peuvent varier l’ufage des inflrumens
imparfaits qu’ils tiennent de la Nature : c’eft ainfi que
les cuillers arrondis du bec de la fpatule paroiflènt uniquement
propres à ramaffer les coquillages ; que la pétife
laniere flexible & l’arc rebroufle du bèc de l’aVocette la
réduifent à vivre d’un aliment aufli mou que le frai des
poiflons; que l’huîtrier n’a fon bec en hache que pouf
ouvrir les écailles, d’entre lefquelles il tire là pâture ; &
que le bec croife pourroit à peine fè fèrvir de fà pince
brifée s’il ne fàvoit l’appliquer pour foulever l’enveloppe
en écailles qui recèle la graine des lapins ; enfin, que
l’oifèàu nommé bec -en-cifeaux, ne peut ni mordre de
cote, ni ramaflèr devant foi, ni becqueter en avant,
fon bec étant compofé de deux pièces ëxceflivement
inégales, dont la mandibule, inferieure alongée & avancée
hors de toute proportion, dépaflè de beaucoup la
fopérieure, qui ne frit que tomber for celle-ci, cômme
un rafoir for fon manche (c). Pour atteindre & frifir avec
cet infirmaient difproportionné, & pour fè fèrvir d’un
organe aiîfli défectueux, l’oifèau eft réduit à rafèr en volant
la fùrfrce de la mer & à la fillonner avec la partie infé^
rieure du bec plongée dans l’eau afin d’attraper en-deflous
le poiflon & l’enlever en paflànt (d ). C ’eft dé ce manège
* (c) Maxillafuperhr inferiore multo brevior, & in illam, ut novacula
in manubrium fuum, incidit, Ray.
(d) Ils Ce nourrirent de petits poiflôns qu’ils pêchent èri volant,
dans les endroits où i’eau de la mer eft fort balle-, ïfs odt préïquà
Oifeaux, Tome V IIL M m m