
fous fes ailes en pleme-riier (x) ; ce qui n’eft guère plus
vraifemblable que la cou vé e de l ’ imbrim fous l ’ eau.
L e iumrîie eft moins* grand que l ’ imbrim, & n’eft
que de la taille du canard ; il a le dos n oir, parfèmé
de petits carrés blancs; la gorge noire, ainfi que le
dèvant dè la tê te , dont le defliis eft couvert d e plumes
grifès ; le haut du cou eft garni de femblablès plumes
g r ifè s , & paré en devant d ’une longue pièce nuée de
noir changeant en violet & en vert ; un duvet épais ,
com m e celui du c y g n e , revêt toute la peau, & les1
Lappons fe font des bonnets d ’hiver (y) de ces bonnes
fourrures.
II paroît que ces plongeons ne quittent guère la mer
d u N o r d , quoique de temps en temps, au rapport de
K le in , ils fe montrent fur les côtes de la Baltique
& qu’ ils foient bien connus dans toute la Suède (a);
leur principal domicile eft fur les côtes de N o rw è g e ,
d ’ Iflande & de G ro en lan d ; ils les fréquentent pendant
tout l ’ é t é , & y font leurs petits, qu’ ils élèvent avec
des foins & une follicitude fingulière. A nde rfon nous
fournit à ce fùjet des détails qui feroient intéreftans s’ ils
étoient tous exaéls ; il dit que la ponte n’ eft que de deux
(x) Voye^ Anderfon, Hift.nat. d’IJl. & de Groënl. tom. I , pag. 93.
(y) Faana Suecica; voyez auffi VHjjioire générale des Voyages,
tom XV, page y 0y ,
fe ) Stepiffime nos in Prufjiâ fahitat. Ordo avium, pag. 141.
(a) Habitat in latubvs Suetla, ubique yulgaris, Fauna Suecica.
d e s P l o n g e o n s . 263
oeufs, & qu’auflitôt qu’un petit lumme eft aflèz fort pour
quitter le n id , le père & la mère le conduifenirà l ’eau,
l ’un volant toujours au-deffus de lui pour le défendre de
i ’oifeau de p ro ie, l’autre au-deftous pour le recevoir for
le dos e n . cas de chute , & que fi malgré c e focours le
petit tombe à terre, fes parens^s’y précipitent avéc lui,
& ’plutôt que de l’abandonner fe laiftent prendre par les
hommes ou manger par les renards, qui ne manquent
jamais de guêter cesfoèèâffiôns, & qui dans^ ç ês 'régions
glacées & dépourvues de gibier de ter re, dirigent toute
leur fàgacité & toutes leurs rufes à la chafle des oifeàux
{b). C e t auteur ajoute que quand une fois les lummcs
ont gagné la mer avec leurs p e t its , ils ne reviennent
plus à terre ; il àfliire même que les v ie u x , qui par
hafàrd ont perdu leur famille, ou qui ont pafle lé temps
•de nicher, n’y viennent jamais, nageant toujours par
•troupes de foixante ou de cent. « Si on jette / d i t - i l ,
un petit dans la mer devant une de ces- troùpe s^ touâ |*j
les lummes viennent for le champ l’ entourer, & chacuh «
s’ emprefle de l ’accompagner , au point de fe battre entré «
eux autour de lui, jufqu’à ce que le plus fort l’ emmène, «
mais fi par hafàrd la mère du petit • fondent, toute la «
querelle cefte for le ch am p, & on lui cède fon «
enfant » (c).
A Rapproche de l ’h iv e r , ces oifeaux - s’ éloignent &
(b) Voye% Anderfon, ,toîrié I I , page yW
(c) Ibidem, page 53.