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de cette espèce paroît çtre dans le Nord. Ces oifeaux
font les premiers que les VaifTeaux rencontrent en
approchant du Groenland (q) ; & ils fuivem conflammen*
ceux qui vont à la pêche de la baleine jufqu’au milieu
des glaces. Lorfqu’une baleine eft morte & que fon
cadavre fumage, ils fe jettent deffus par milliers & en
enlèvent de tous côtes des-lambeaux ( r ) ; quoique les
pêcheurs s’efforcent de les écarter en les frappant à coups
de gaules ou d’avirons, à peine leur-font-ils lâcher prife
à moins de les affommer ( f ) . C ’eft cet acharnement
flupide qui leur a mérité le furriom de fottes bêtes, maL
lemucke en Hollandois (r); ce font en effet de fôts &
vilains oifeaux qui fe battent & fe mordent, dit Martens,
en s’arrachant l’un l’autre les morceaux, quoiqu’il y, ait
fur les grands cadavres où ils fe repaiffent, de quoi affouvif
pleinement leur voracité.;
(q) Klein, Ordo avium, pag. i / o .
\ /rj Les harengs fourniflent aufïï beaucoup à la pâture de ces
légions d’oifeâux : Zorgdrager dit avoir vu quantité d’ârètës de
harengs auprès des nids des oifeaux. aquatiques fur les rochefs du
Groenland, (.Pêche de la baleine, partie 11, chapitre rf i 'b
% /j-) Veyei Mémoires de l’Académie de Stockolm ; CoIIe&ioit
académique > partie étrangère , tome X I , page j j .
, (t) Du mot mall, qui veut direjpt, Jlupide} & du mot mocke, qui,
dans l’-aneien Allemand , {igniûe bête, animal. Martëns d'érive ce dernier
autrement, & prétend qu’il défigne la manière dont ces oifeaux
attroupés tombent fur les baleines , comme des nuées de moucherons-;
piaic l’étymologie d’Anderfph nous paroît la meilleure,
ïlelon