
en être témoin ; « non loin de Bums, :dit-il, aux confins
de l’Arabie, où -lés montagnes ;sxmvrént fur la valle
plaine *de l’Égypte, j’ai vu les champs couverts d’une
incroyable quantité d’olfemens entaffés, & des dépouilles
des reptiles que les ibis y viennent attaquer * & détruire
au moment qu’ils font près d’envahir l’Egypte (e:)\ »
Cicéron cite ce même fait en adoptant le récit d’Hérodote
( f ) , & Pline fcmble le confirmer ferfqu’il reprélènte
les Égyptiens invoquant religieufemcnt leurs -ibis' à l’arrivée
'des f e rp e n s ^ .
On lit auffi dans l’hiftorien Josephe, que Mode allant
en guerre contre les Éthiopiens, emporta dans dés cages
de papyrus , un grand nombre d’ibis pour les oppofè*
aux ferpens (h ) \ Ge fait qui h’eft pas fort vraifemblablev
•s’explique aifément par un autre fait rapporté dans la
fe) Eß auîem Arabia locus ad Bnturtt urbem fer'e poßtiis, ad queyi
locian ego me contntl inqtiirens de ferpintîtus vdlucrïbus. Eoquuin perverti
ôffd ferpeiitùm afpexi & Jpmas j multilndïne ßlpra mçdufn ad- énarrandum';
fpinarwn quippeacetyi erant_ *letiam. magni, & hü alil atqtie alii tainorek,
ingenti numéro; eß autem hic locus ubi~fpinoe_ jqcebant Lujpfce modi: ex
arâis montibus introitus in vaßam plardt'tem Ægypttoe conîlguam. Fertut
ex Àrabiâ ferpentes aîatos ineunte ßatim vere in Ægyptum volarefed, iis
ad ingteßum il/ius planitiei occurteptes aves ibides non permittere, fed ipfis.
interimerg. Et oj? id opus ibip magno honore ab Ægyptiis haberi Arabes
aiunt, confitentibus & ipfis Ægyptiis , idcircofe his avibus honorem exkikert?
fierpdot, Euterp, y6: Ex interpret. Latin Valias
f f ) Lib. I , de nat.Deorunt*
(g) Hiß. nat. lib, X , cap. XXVIHr
(h) Antiq. Judaic, lib. I I , cap: Xr
dfefcnption de l’Égyptépar M. de Maillet; « un oifeau,
dit-il, -qu’on nomme chapon de Pharaon (& qu’on recon-
hoît pour. l’ibis: )ÿ fuit pendant plus de cent lieues les
caravanes qui vont à la Mecque, pour fe repaître des
voieries que là caravane iaifïe après elle ; & en tout
autre temps il ne paraît aucun de ces oîfeaux fur cette
Tôute ( i) . jp L ’on doit donc pènfèr que les 'ibis fuivirent
ainfr le peuple Hébreu dans ia eourfe en Égypte ; & c’efi;
ce fait que Josèphe nous a tranfmis en le défigurant, &
en attribuant à.'la prudence d’un chef, merveilleux,' ce
qui, n’étort qu’un effet de l’fnftinéfc de ces oifeaux ; &
cette armée, contre les- Éthiopiens & les cages de papyrus,
ne* font-là que pour embellir, la narration, & agrandir
l’idée qu’on devoit avoir du génie d’un tel Commandant.
Il étoit défendu, fous, peine de la vie", aux Égyptiens*,
de tuer les & ce peuple, auffi trille que vain;
lut inventeur de l’art lugubre des momies, par lequel il
voüloit, pour ainfi dire ; étèrnifër la mort , malgré là
Nature biënfaifàrite qui travaille fans celfè à en effacer
les images ; & non-feuiement les Égyptiens employoient
cet art des embaumemenè pour conferver les cadavres
humains*,, mais .fils préparaient aveè autant de foin les
corps-de leurs animaux, facrés ( l ) . Plufieurs puits deà
(i) Defcription de l’Egypte, partie II, page 2}.
' fk) Herodcrt: ubi fupra.
(I) Belon renvoya ton livre de medicato cadavëre, pour les diverfes
«aûièreà'tJént.Ièè- .ej^bâunrieir-, ou, tomme if dit,