
19B H i s t o i r e N a t u r e l l e
f l ) } comme un hôte digne de ces lieux par la nobiefte
de fon port, par la douceur de fon naturel & par la beauté
de Ton plumage.
Maintenant r fi nous comparons à ce porphyrion des
Anciens notre poule fultane repréfentée n.° 810 des
planches enluminées, il paraît que-cet-oifeau qui nous eft
arrivé1 de Madagafcar fous ie nom de talève (m), eft
exactement le même. M.rs de l’Académie des Sciences
qui en ont décrit un femblable ont reconnu comme
nous le porphyrion dans la poule ftiltane ;* elle a environ
deux pieds du bec aux ongles: les doigts font extraordinairement
longs & entièrement féparés ,j;fans,/veftiges de
membranes, ils font diipofës à l’ordinakel, trois en avant
& un en arrière; c’eft par erreur qu’ ils font représentas
deux & deux dans;„ Gefner ; le cou eft très -c;Qurtv:|^
proportion de la hauteur des jambes qui font dénuées, de
plumes ; les pieds font,ttès-Iongs ; la queue très-courte ;,
le bec en forme de trône aplati par les côtes, eft aflez
( l) Voyei Ælien, îib. I I I , cap. 4 1 . ■
(m) Le talevà eft un oifeau’ de rivière de la gtofleur d’unè poîiie",
qui a les plumes violettes', le front, fe bec & les pieds1 rouget.
Fiacourt en fâHe^avec admiration. Hifioire générale des 'Voyages,
tome VIII ; page 6b,6:- Nota. Les Navigateuts françois xpnrtoiffènt
cet oifeau fous le nom de poule bleue., « Les poules bleues de Madagafcar
(Mit fait des petits à i’île de France, ‘à Remarques faites en
j jy j'p a r M . le vicomte■ de Querhoénti |
(n ) Mémoires de l’Académie, depuis 1 666 jufqufen 1669,
terne I I I , partie J I I .
D E L A P Ô Ù L E S U L T A N E . 1 99
court; & le dernier trait qui caraétérife cet oifoau, c’eft
d’avoir,-comme »les foulques-,-le front chauve & chargé
d’une plaque qui;.'.S’étendant jufqu’àu fommet de la tête,
s’élargit en ovale, & paraît être formée par un prolongement
de la ftibftançe cornée du bec c’eft ce qu’Ariftote,
dans Athénée, exprime, quand il dit que lê'porphyrion
a le bec fortement attaché à la tête. M.rs de l’Académie
Ont trouvé deux’ cæcums aflez grands qui^s’ élargiflènt
en lacs; & le ^renflement du bas de l’oefophage leur a
paru 'tépir-dieu d’un jabot, dont Pline a dit que cet
oifeau manquoit
Cçtte poule ftiltane, décrite par M;IS * de l’Académie,
eft le-premier oifeau de -ce* genre qui ait été vu par lès
modernes; Gefner nJen parle que fik des relations &
d’après un deflm ; Willughby dit qu’aucun Naturalifte
n’a vu le .porphyrion : Nous devons' à M. le marquis
de Nelle, la fàtrsfaélion de l’avoir vu vivant, & nous lui
témoignons notre réfpeétueufe rçconnoiflance, que nous
regardons comme une dette de l’Hiftoire Naturelle qu’il
enrichit tous les jours par îon gouifeçlairé autant que
généreux: il nous a mis apportée de vérifier en grande
partie, ftir û poule5'ftiltane, ce que les Anciens, ont dit
de leur porphyrion. • Cet oifeau eft effeélivemem très-
doux, très-innocent, & en même temps timide’ fugitif,
aimant, cherchant la folitude & léSlieux-écartés, fe
g, ( 01 Defcrip. anatom. d’une poulèNultane. Mémôirésde l’Académie,
depuis 1666 jufqu’en 1 669, tome III,partie 111,, page j f .