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fort par te bec. Celtes que Ton prend & qu’on nourrit
quelquefois dans les jardins^., ne refofent pas de manger
de la chair, mais il ne paroît pas qu’elles y touchent
dans l’état de liberté.
Ces oifeaux s’apparient des leur arrivée, dans tes
premiers jours de mai : chaque femelle dépofe dans un
petit creux> for le fable nu, deux ou trois oeufs fort
gros , eu égard à fà taille ; le canton de fable qu’elles
choiûfTent pour cela eft toujours à l’abri du vent de
Nord & au-deflbus de quelque petite dune ; fi l’on
approche de leurs nichées , tes pères & mères le précipitent
du haut de l’air, & arrivent à l’homme en jetant
de grands cris redoublés d’inquiétude & de colère. .
LeurSjoeufs ne font pas tous -de la même couleur , tes
uns font fort bruns, d’autres font gris, & d’autres prefque
verdâtres ; apparemment ces derniers font ceux des jeunes
couples, car ils font un peu plus petits, & l’on fait que
dans tous les oifeaux dont les oeufs font teints, ceux des
vieux ont les couleurs plus foncées & font un peu plus
gros & moins pointus que ceux des jeunes, for-tout dans
les premières pontes : la femelle dans cette efpèce ne
" " (q ) «c J’en àt' eu plu-ïieürs dans mon jardin ou je n’ai pu les garder
» long-temps , à caufe de i’importunite de leurs cris -continuels , même
» pendant la nuit. ;Ces oifeaux captifs perdent d’ailleurs prefque toute
» leur .gaieté ; faits pour s’ébattre en l’air , ils font gênés à .terre ; leurs
pieds courts s’embarraffent dans tout ce qu’ils rencontrent. », Extrait
■ d'un Mémoire de M . Bâillon, fur les pierre - garins, d’où nous tirons
les détails de i’hiftoire de ces Oifeaux,.
couve que la nuit, & pendant le; jour quand il pleut; .
elle abandonne fes oeufs à la chateur du foleil dans tous
tes autres temps. « Lorfque le printemps efl beau, m’écrit
M. Bâillon, & fur-tout quand les nkftej^s ont commfn^ u
par un temps chaud , -les .'trois* qui: eoppofent or^li- $
hairement la ponte des ; pierre - garins pelotent en troi§ «
jours confécutivement ; le premier pondu devance d’un «
jour le fécond qui de même dei'foee te;troifième, parce jj;
que le développement du germe , qui ne date dans celui-ci «
que de i’inflaofc de l’incubation commencée, a é$é,hâté ^
dans les deux, autres par la chaleur du foleil qu’ils ont «
éprouvée for te fable; fi le temps a été pluvieux; ;ou,ièu- «
iement nébuleux lors de la ponte, cet effet n’arrive pas, «
& les oeufs éclofent enfemble ; la mémo remarque a été «
faite for les oeufs des alouettes & des pies de mer, &.«
l’on peut croire qu’il en eft encore de même pour tous .«
les oifeaux qui pondent for Je fable nu des rivages. «
Les petits pierre-garins éclofent couverts d’un duvet «
épais, gris-blanc & fané de quelques taches înoires for *
la tête & le dos; ils fe traînent & quittent le :pid dès ?
qu’ils font nés; le père & la mère leur apportent de «
petits lambeaux de poiffons, particulièrement ; du foie & »
des ouïes; la mère venant le foir couva l’oe^non-^pios, *
lés nouveaux-nés fe mettent fous fes ailes'; tf'ès foins«
maternels ne durent que peu de jours ; tes petits fe riu- «
niffent pendant la nuit & fe .ferrent les uns'contre les «
Autres ; les père & mère ne font pas long-temps non «