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çifeaüx fe réunifient en troupes de trois ou quatre
cents , à la voix d’un foui qui les appelle, & ieur départ
fo fait pendant la nuit (h). On les révoit de bonne
heure au printemps, & dès la fin.de mars ils /ont de
retour en Beauce, en Sologne , en Berry & dans quelques
autres provinces de France. La femelle ne pond que deux
ou quelquefois trois oeufs fur la terre nue, entre des
pierres ( i) ,} ou dans un petit- creux qu’elle forme fur le
fable des landes & des dunes (k); le mâle la pourfiiit
vivement dans le temps des amours ; il efl auffi confiant
que vif & ne la quitte pas ; if l’aide à conduire les petits,
à les promener, & à leur apprendre àüdiftinguer leur
nourriture ; cette éducation ëïl meme longue .; car quoique
(h) M. Saierne. ’.[v,?■ {*)-Idem.
* My Durant les-huit jours, que j ’ai erré dans les fables arides qui
couvrent les bords de la mer , depuis, f’embauchpre de la Sginme ,
jufqu’à l’extrémité du Boulonnois , j’ai rencontré un nid qui m’a
paru être du fnint - germer : pour m’ên affûter , jë fuis demeur é
çonflàmment affis jufqu’au foir fur le fable, dont j’avois élevé devant
& autour de moi un petit tertre pour me cacher ; ies.'.ôifeaux de
çes tables, ascoptumés^j. ennypiïÿÇb.açig^r> la furface que les vents
trahiportèht, ne prennent aucune inquiétude d’y trouver de nouveaux
creux ou de nouvelles élévations f*jë fus payé’ de ma peine i
Je :foir l’oileau vint à fes ' oeufs, & je le reconnus pour le fàïnt<J*
germer ou j^ponrüs de terrefÿf^ nidi p p fé^ plate- terrev & ;à
découvert dans une plaine fablç', ne. cçnfjftoit qu’en un petit
creux d’un pouce & de forme elliptique, contenant trois oetifs afïêz
gros, & d’une couleur bngujière. Objjérvatiçn fàite parLW. .Bâillon|
de Montreml-Cur^mer.
D U G R A N D P L U V 1ER . 1 1 1
fes petits marchent & fuivent leurs père & mère, peu
de temps après qu’ils font nés , ils ne prennent que tard
afifez de forces dans l’aile pour pouvoir voler. Belon en a
trouvé qui ne pouvoient encore voler à la fin d’odobre,
ce qui lui a fait croire que la ponte des oeufs ou là naifiànce
des petits ne fe faifoit que bien tard ( l) . Mais M. le Chevalier
Defmazy qui a ofefervé <es oifèaux à Malte (m) ',
nous a appris qu’ils y font régulièrement deux pontes )
l’une au printemps & la dernière au mois d’août. Le
mérpe Obfèrvateur afiure que l’incubation efl de trente*
*jours; les jeunes font un fort bon gfoier , & on ne
laide pas de manger auffi les vieux , qui ont la chair plus
noire & plusJsièche. La châfie à Malte en étoit réfervée
au Grand-M^Étre de l’ordre ; avant que f’èfjàèce de nos
perdrix n’eût été portée dans cette Ifle, vers le milieu du
dernier fiècie (n) ..
Ce grand pluvier ou courlis de terre, ne s’avance point
en été dans le Nord, comme font les pluviers ; du moins
Linnæus ne le nomme point dans la jiiîe des ©ifeaux de
Suède. Willughby afiure qu’on le trouve en Angleterre dans
fe comté de Norfolk, & dans le pays de Cornouailles (oy) 'j
Cependant Charleton (pjj.j qui fè donne pour chaffeuè
/IJ Nature4deS Oifeâux, page 24.0.
. ■ (m)>, ° n l’appelle à Malte talaride,
(n) Sous le Grand-Maître, Aîart'mde Redin. Npte communiquée par
M. ie chevalier Defmazy; une autre note fpécifiè les perdrix rouges.,. _
(°) Willughby, Albin, . j fp ) Onomajlicon Jdicum,