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5>. J’en vis un jour plus de vingt- for une-des îles <jur Ûï~
» foient de temps ? en temps des forties en plate-oampagne
»pour enlever du butin, mais ils fè retirèrent prefque auffi-
»'tôt; celui qui furprenoit une jeune boubie fànS garde,
»Jui donnoit d’abord un grand coup de bec fur le dos
» pour lui Ê:ire rendre gorge, ce qu’elle faifoit à l’inftant;
» elle rendoit un poiffon ou deux de la groflfeur du poignet,
*> & le vieux guerrier l’avaloit encore plus vite. Les guerriers
-.vigoureux jouent le même tour aux vieilles doubles qtfiis
» trouvent en mer; j’eiï vis un, moi-même, qui vola droit
*> contre ,une boubie & qui d’un coup de bec lui fit-rendre
» un poiflfon qu’elle venoit d’avàler ; le guerrier fondit fi
» rapidement deflfus, qu’il s’en faifit en l ’air avant qu’il fût
tombé dans l’eau (n).-y*
C ’eft avec les cormorans que lés oiïèaüx fous-ont le
plus de rapport par. la figure &• l’organilàtion,. excepté
qu’ils n’ont pas le bec terminé enucrOC,*mais en pointe
légèrement courbée ; ils en diffèrent encore en ce que leur
queue ne dépaflfe point les ailes ; ils ont- les quatre doigts
*?. unis par une feule pièce de membrane ; l’ongle dè Celui
dulmilieu eft dentelé intérieurement en foieM fev tour des
yeux eft en peau nue; leur bec; droits CoJ^'qüé, eft un
* peu. crochu à fon extrémité, &.les bords font finement
dentelés; les narines ne font point apparentes, on ne voit
â Jéûr placé qüe deüx rainüres eti creux ; mais ce que
(n) Nouveau Voyage autour du monde, par GuilIaUmê Dampief;
Rouen y V P | , terne I I I , pages 2 ƒ 6. & 2 f j r
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ce bec' a: de plus remarquable -, c’eft que fit moitié:
Supérieure eft comme articulée & faite de trois pièces,
jointes par deux futures, dont la première & trace vers»
la pointe qu’elle fait paroître comme un onglet détaché;
l’autre fè marque vers la bafe..du bec près de la tête, &
donne à cette moitié fopérieure la faculté de fo hrifor &
de ^’ouvrir en haut, en relevant fa pointe à plus de deux,
pouces de celle de Ja mandibule inferieure
Ces oifeaux jettent un cri fort qui participe de ceux
du corbeau & de l’oie, & c'eft for-tout quand la frégate
les pourfùit qu’ils font entendre ce cri, ou lorfqu’étant
raffemblés ijs font fàifis de quelque frayeur Subite (p j. Au
refté, ils portent eri volant le cou tendu & la queue étalée ;
ils né peuvent bien prendre leur vol que de quelque point
élevé, auffi fo perchent-ils comme les;cormorans. Dam-
pier remarque même qu’à l’île Aves ils nichent for le$
arbres* quôiqu’ailleurs on les voie nicher à terre(ll)>
■ ' M <* Ce «qu’il y à de plus remarquable dans ceS ôifeaux, 'c’eft que
la mandibule fupérieürê de Ieûr bec, à deux pouces au-deffoûS
la bouche,, eft articulée de manière qu’eUepeut s^éfèvèr dëu'x^p’cfÜcés^.
au - deflus de là mandibule inférieure; fans que le bec foit ouvert, «è
C atèfb-y, Çarjolm tomé 1 , page 8 <L
(p) « ’Nous avions été à |a chafle des chèvtfès, ïa nuit(cfafts I’ile
de l’Afcenfioii) ; les coups de fufil que nous tirâmes avoient effrayé 4
ies fous du voifînage ; ils crîoient tous enfemble, & ïes autres de «
proche en proche leur répondoient, ce qui faifoit un tarage epciu- ce
yantable. » Note communiquée par Ai* le vicomte dc'Querho'ént,
^ Jq ) Dampier, tomé1 , page 6tf* Nota, M. Valmont de Bomarey