
4ans le temps même du plus prèflanr danger & julqué
fous les coups dont-on lés' frappe.
Cependant iorlqü’ils'échappénr à la main de l’homme,-
11 femble que leur manque de courage les livre à un;
autre ennemi qui ne: ceffe de les tourmenter r cet ennemi
èft l’oïfeau appelé la frégate, elle fond fur les fous dès1
qu’elle les aperçoit, les pourfuitfans relâche, & lés force
à coups d’ailes & de bec, à lui livrer leur proie, qu’elle
faifit & avale à Tirtftant ( f ) ; car ces fous imbécilles; &
lâches, ne manquent pas de rendre gorge à la première
attaque (g )y àL vont enfoite chercher une autre proié
( f ) Ü eu le plaifir de voir les frégates donner lachaffe/tux fols';,
lorfqu’ils fe retirenjf par bandes le foir au retour de leur pêche , les
frégates viennent les attendre au paffage, & fondant ïw; éux les
obligent tous de crier , comme â l’aide, & en criant; à'vomir quelques*
pns des poiffons qu’ils portent à leurs petits ; ainfi les frégates pro-r*
filent delà pêejhe de ces ôifeaux, qu’elles latent enfmte pourfumo
leur route! Feuiliée, Qbferv. ( 1 7 2 5 ) page 98. — Les'fous viennent
fe repofer la nuit dans l’ifle (Rodrigue), & les frégates; qui font de
grands oifomx, que l’on appelle ép iï] parce qu’ils font.., légers &
fionis voiliers, les attendent tops les loirs fur k çirne des arbrèp, ils
Relèvent fort haut, & fondent fur eux, comme le faucon fur k^proje1,
non pour les tuer , mais pour leur faire rendre gorge : le fou frappé
de cette manière par la frégate, reqd-Ie poiflon, qyg cçUe-ci attrape
en pair 1 fouvent le fou prie & fait difficulté d’abandonner fa' proie •
mais ia frégate fe moque de fes cris, s’élève & s’élance dç nouveau ,
iufqu’à ce qu’elle l’ait contraint d’obéir. Voyage de Frflnçojs Léguât},
Àmjlcrdam, 1 7 0 8 , page M 07.
(g) Catefby décrit un peu différemment les .combats du fou &
de fou* ennemi, qu’il appelle le pirate. « Ce dernier, dit-il, ne vit
qu’ils perdent fouvent de nouveau, par la même piraterie
de cet oifeau frégalé.,
Au relie, le fou pêche en planant,-les'aile.s prefqup
immobiles & tombant for le poilfonlà, l’inflant qu’il paroît
près de la forfâce de l’eau(%)) fon -vol,' qifpique rapide
&;foutenu, l’eft infiniment moins que-eejuÿde 1a fçégate;.
,auflî les » fous .s’éloignent-ils beaucoup <mpms ^u’ elle au?
large, & leur rencontre en mer annonce affez. furement
■aux Navigateurs le voifmage de.quelque,terre fi). Néâri-
moins quelques - uns de, ces oifoaux qui fréquentent les
,.qne de la proie des autres & fur-tout du fou^desÿque le pirate <w
s’aperçoit qu’il a pris un poifîon ,,’ il vole avec ^fqïeiîf versMui, & c«
ï’obligefde fe plonger fous l’eau pour fe mettre,en fureté ; le pirate ot
ne.pouvant le fuivrë, plane fur ^’-eau' jufqu’a cé quô le- fou ne ce
puiffe plus refpirer ; alors il l’attaque de nouveau, jufqu’à. ce, qUe
le fou las $ hors d’haleine, foit obligé d’abandonner fon^poifîoq.; «
il. retourne à la pêche pour fouffrir de nouveaux aflàuts rdé font«
infatigable, ennemi. »
'• ^/-Ray. '
■ (i) Les boobies ne vont pas 'fort loin èfl mer, & communément
pc perdent pas la tefre de vue. Forfter, ObferVaiïons, page q.J .2. — ■
Peu de jours après notre départ de Java, nous viftiès^des, boubiêsf
autour du Vaifïèau pendant plufieurs nuits eonféeutives & comme
on fait que ces oifeaux vontfe jucher Iei fc#âterre, nous en conjecturâmes
qu’il y ayoit quelque, ifle dans les environs; c’efî peut'-être
l’ifle de l'étant, dont le nom^St la fituation font marqués tnès-diver-ÿ
feinéni dans différentes cartes;;.Premier Voyage de._Omg:, tome ÎV ,
page $14* tett Notre- latitude étoit de 2,4 degrés fecçhdes-;(ik a i
mai 1770, près de la nouvelle Hollande)^ nous avions trauvé’pendan»
les derniers jours piufteurs oifeaux de in%R appelés bou fries,: ce qui ne
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