
ioB H i s t o i r e . N a t u r e l l e
& fa tête immobiles ( d ) , au moindre bruit H fe tapît
contre terre ; les mouches les fcarabées, lés petits
limaçons, & autres coquillages terreftrés, font le fond
de fa nourriture, avec quelques autres infères qui lè
trouvent dans les terres en friche, domine grillons %
Sauterelles; & côurtillières ■ car il ne fe tient guère
que fur le plateau des collines, & il habite de préférence
les terres pierreufes, fablonneufes &. ’sèches. . En Beauce,
dit M. Salerne, une mauvaife terré s’appelle une terre
courlis. Ces îoilèaux fblitairès & tranquilles) pendant la
journée,, fe mettent en mouvement à la chute du jour ;
ils fe répandent alors de, toùs côtés en volant rapidement,
& criant de toutes leurs forces fur les hauteurs ; Ieur
voix qui s’entend de très-loin , eft un fon plaintif ferai-
hlable à celui d’une flûte tierce |jp prolongé fiir .trois ou
quatre tons,-en montant du grave à l’aigu ; ils ne ceffent
de crier pendant la plus grande partie dé la nuit , c’eft
alors qu’ils fe rapprochent de nos habitations ( f ) . :
Ces habitudes noéturnes, femblèroiént indiquer, que cet
pjfeau volt mieux la nuit que le jour ; cependant il eft certain
que fa vue eft très-perçante pendant le jour; d’ailleurs; la
polition de fes.gros yeux le met en état de voir par-derrière
( d ) Alibiru
(e) M, Bâillon qni a oBfervé cet oifeau far ïes côtes de Picarde,
nous dit qu’il mange rruflx de petits lézards noirs qui fe trouvent daag
les dunes ,, & même de petites couleuvres.
P (f) NI. Sioane*
comme par-devant; il découvre le chaffeur d’affez loin,
pour fe lever & partir bien avant que l’on ne foit à portée de
le tirer ; c’eftiun Oifeau aulft fàuvage que timide flla peur feule
le tient immobile durant le jour, & ne lui permet de fe
mettre en mouvement & de fe faire entendre qu’à l’entrée
de la nuit : ce fentiment de crainte eft même fi dominant
que quand ori entre dans'une chambre où on le tient renfermé;
il ne cherche qu’à fe cacher, à fuir, & va dans fbn
effroi, donner tête baiffée, & fe heurter contre tout ce qui
fe rencontre. On prétend que cet oifeau fait preffentir les
changemens de temps & qu’il' annonce la pluie ; Gefner
a remarqué que. même en captivité, il; : s’agite beaucoup
avant l’arrivée d’un orage.
Au refte fe e grand pluvier ou courlis de terre, fait
une exception dans les nombreufes efpèces, qui ayant
tine portion de la jambe nue, font cenfees habiter les
rivages"'& les terres fangeufes, pui/qu’il fe tient toujours
loin des eaux & des terreins humides, & n’habite que
les terres* séchés & les lieux élevés, (g);—
Ces habitudes ne.font pas les feules par lefquelles il
diffère des pluviers. Le temps de fon*départ & la fàifbrt
de fon féjour , ne font pas les mêmes; que pour les pluviers;
il part en novembre pendant les dernières pluies
d’automne^', - mais avant d’entreprendre le voyage ; ces
(g) D ’où Fon peut voir avec combien peu de fondement Gefner l’a
pris pour ïe chafndrios des'< Anciens', qui eft décidément un oifeau
rivage. Voyez ci-devant i’artide du pluvier a collier.