
pourrons les comparer 'aux grandes fôcïétes des1 oifeaux,
formées par pur inftinél, entretenues par gdut, parâffeç-
tion, fous Ies :auipi(ɧ de la pleine liberté. Nous avons
vu les pigeons chérir leur commun dqmiêflë, & s y
plaire d'autant plus qu’lié- y 'ioüf' j^pôfisbrètt^ î pous
Voyons les cailles fe rafTemblef ,fe reconnaître, donner &
Suivre l’avis général du départ ; nous favons que les
oifeaux gallittàcés ont même, dans. l’étât fauVagf> des
habitudes fociales que la domelieité n’a fait que feconder
fans contraindre leur nature; enfin, noïMvoyoilstoûs les
oifeaux qui font écartés dans les bois, ou difperfés dans
les champs, s’attrouper à ï’arrièr.é-fidbn > & âpr^ Wdir
égayé de leurs jeux, les derniers beaux jours de l’automne,
partir de concert pour aller chercher énfériiMe.des climats
plus heureux & des hivers tempérés ; & tout cela s’exécute
indépendamment de l’homme, quoiqu’à l’entour de lui >
& fins qu’il puifle y mettre obdaêle; âu lieu qù’il anéaitit
ou contraint toute ïhciété -, toute Volonté Commune
dans îëé animaux quadrupèdes eft les défeftîflànt M lès
a diipèrfes ; la marmotte lociàle par inftinél: , fè
trouve reléguée, fblitaire à la cime des monïàgnëéH
le cafter ^encore pîtls- aimant, plus Uni & prèfq&ê po^
lie é , a été repouffé dafis le fond des défêrts; l’homme
a détruit ou prévenu toute fociété '•jÉtorê "les • Mi-
tnâux ; il a éteint Celle du cheval , en foumettant i ’ëfe
peèë; entière au f o l i ( ù f ; il â gêné celle même dé
( a ) L'es chèvâux têU'eèeÏÏüs làtiVâg€s"Uàns tes plaines de Bueriôs-aÿréà,
l ’éléphant, malgré la puifîance & la force de ce géant des
-animaux , malgré ion refus confiant de produire en
domefjticité. Les oifeaux feuîs ont échappé à la domination
du tyran ;gif n’a rien pu fur leur fociété qui efl aufïi
libre .que l’empire de l’air ;tç>utes fes atteintes ne peuvent
porter qu$, fur la ,vfe ||jgj individus ; if en diminue le
nombre, mais Tefpècd ne fouffre que cet éçheç & ne
perd ni la liberté,, ni fpn1 inferfeL ni fes moeurs. Il y a
même des oifeaux que nousne connoiffons que par les
effets de çet inflinétfacial, & que nous ne voyons que
dafis les momens de l’attroupement général & de leur
réunion en grande compagnie telle efl en général la
fociété „de la plupart des efpèces d’oifèaux d’eau, & en
particulier celle, des pjuviers,'.
Ils paroiîïènt en trqupçs nombreufes dans nos Pro-
vincçsde France, pendant les.pluies-d’automne, & c’efl
de leur arrivée dans.la feifejg. des pluies, qu’on fes a
Vont par grandes troupes, courent enfèmblèq paiflènt enfè'mhle &
donnent toutes les marques de s’aimer, de s’entendre,, de^ fe plaire
raffemblés. II en ’eft de même; -des; chiens ’ fawages, en Canada &
dans les autres Contrées de l’Amérique: {èptènfrionalè. On ne doit
pas plu*'douter que les autres efpèces domeftiques ,~>eÆe du chameau,
’’depuis fv long-temps foàmife ; celle du boeuf'& du- mouton, dont
l ’homme à dénaturé la fociété en -mettait toute l’elpèce en lèrvitude,
rte fuflènt aufïi naturellement focialès, & ne fe'donnalfent dans l’état
fauvage ennobli par la liberté,. ces : marques touchantes de penchant
& d’affeélion, dont nous les voyons entr’eux encore confoler leur
efçlavage.