
* L’ A V O C ETT E. H
T j è s oïfeaux à pieds palmés ont prefque tous l'es
jambes courtes, I’avocette les a très- longues, & cette
difproportion qui fùffiroit prefque feule pour diftinguer
ê * Voye^ les planches enluminées, n." J J J .
(a) Çe nom vient de l’ Italien, avocetta | l’avocette porte encore
en Italie les noms de beccotorto, heccorella; & fur ie tac Majeur,
fpin^ago d’aqua, pour la diftinguer de l’autre fpinjago, qui eft je
courlis. — En Allemand, frembder wajfer vegel, fchabel, fcknabel; &
en Autriche, krambfchabl ; en Anglois, fcooper : en Suédois, skiaer-
fiaecka ; en Danois, Jdyde, lan-Jugl, forkert ; en Turc, feluk ou kcîuk,
. Avocetta, recurvirofira. Gefner, A n. pag. 23 i ; & Icon.avi. pag.
p3 , avec une figure peu exaéle. — Avocetta Italis diâa. Aldrovande,
Avi. tom. I I I , p^g. 288. — Willughby, Ornithol. -pag. 240.— Ray,
Synugf pag. 1 17 , n.° a , 1. — Marfigi. Danub. tom. IY , pag. 72.
— Avocetta Italorum. Jonfton, Avi. pag. 90. — Avocetta resmvhrofim..
Çbarleton, Exercït. pag. 102 , n.° 8. Idem, Onomaÿ. pag. 56 , n.° 8.
! — Plotus recurvirofier. Klein, Avi. pag. 142, n.° 1. — Recurvirojtra,
feu avocetta Italorum. Rzaczynski, Auâuar. hifi. nat. Polo». pag. 345.
— Trochilus. Moehring, Avi. Gen. 86----Recurvirofira fubtus-dbq,
fupernè nigricans, pedibus cyaneis. Barrère, Ornithol. claf. I, Gen. V,
Sp. 1. — Recürvirofira albo nigreque varia. . . . . . Avocetta. Linnæus,
Syfi. nat. ed. X , Gen. 80, Sp. 1. Idem , Fauna Suède# > n.*' 13 7.
— Muller, Zoolog. Demie. n.° 214. — Brünieh. Ornithol. boréal,
xi? 188.— Kramèr, Elenck. avfir. infer. pag. 348, n.° 1 . Herle
ou avocetta des Italiens. Albin, tomel, page 87, planche 104,
figure mal coloriée. — L ’avocette. Salerne, Ornithol. page 3 jp .
— Avocetta candida ; capite fuperiore, colli fuperioris parte fupremâ,
îcenia à feapulis ad uropygium, & fafciâ in d is obliquâ nigris; reâri-
fibus candidis. . , . Avocetta, Brilïon, Ornithol, tome V I , page $38.
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cet oifèau des autres palmipèdes, efl: accompagnée d'un
caraétère encore plus frappant par fâ Angularité; c’eft le
renverfement du bec, û courbure tournée en haut pré-
fente un arc de cercle relevé, dont le centre efl au- deflùs
de la tête ; ce bec efl d’une fitbftançe tendre & prefque
membraneufè à fà pointe (h); il efl mince, foibfè, grêle,
comprimé horizontalement, incapable d’aucune defenfe
& d’aucun effort. C ’eft encore une de ces erreurs, ou fl
l ’on veut de ces eflàis de la Nature , au-delà defquels elle
n’a pu paffer fans détruire elle-même fbn ouvrage ; car en
fùppofànt à ce bec un degré de courbure de-plus , l’oifeau
ne pourroit atteindre ni fâifir aucune forte de nourriture,
& l’organe donné pour la fubflflance & la vie, ne fèroit
qu’un obftacle qui produiroit le dénérifîèment & la mort.
L ’on doit donc regarder le bec de l’avocette comme
l’extrême des‘modèles qu’a pu tracer ou du moins eon-
fèrver la Nature ; & c’eft én même temps & par la’même
raifon le trait le plus éloigné du deffin des formes fous
lefquelles fè préfente le bec dans tous les autres oifèaux.
Il efl même difficile d’imaginer comment oifèaù
fe nourrit à l’aide d’un infiniment avec lequel il ne
peut ni becqueter ni fàifir, mais tout au plus fonder le
limon le plus mou; auffi fe borne-tTil à chercher dans
l’écume des flots le frai des poiflons qui paroît être le
principal fonds de fa nourriture; il fè peut auffi qu’il
mange des vers, car l’on ne trouve ordinairement
(b) Feri coriaceum, apice membranaceum. Linnæhs.
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