
qu’ Ariftote attribue à fon kepphos, d’avaler l’écume de la
mer comme une pâture ,.& de fe lailfer prendre. à cette
amorce (e), qe peut ^guèrejfe rapporter qu’à un .oifeau
^vorace comme le goéland ou la mouette raufîi Aldro-
vande conclut- il de ces induétions comparées , que le
nom de laros dans Ariftote eft générique, & que celui
âe kepphos Jpécifique j ou plutôt particulier à, quelque
.elpèce fobaltcrne de ce meme gënre. Mais une remarque
que Turner a faite for la voix des ces oilèaux, femble
fixer ici nos incertitudes ; il regarde le mot de; kepphos
comme un Ion imitatif de la voix d’une mouette qui
termine ordinairement chaque jreprilè de lès cris ; aigus,
par un petit accent bref, une elpèce d’éternument keph ,
tandis que le goéland termine foncri par un fon différent
& plus grave, coh. *
Le nom grec kepphos, répondra donc, dans notre
divifion , au nom latin gavia, & défignera proprement
les elpèccs inférieures du genre entier de cesj^oileauxi
c ’elt-à-dire, les mouettes : de même le nom grec laros ou
jarus en latin traduit par goéland, fera, celui des . grandes
efpèces. Et pour établir un terme de cornpâraifon dans
cette échelle de grandeur, nous prendrons pour,goélands
tous ceux de ces oifeaux dont la taille forpaffe celle du
canard, & qui ont dix-huit ou vingt pouces de la pointe
du bec à l’extrémité de la queue, & nous appellerons
'(<1 KÉT^'/. f que G^za traduit fiilis® ) fpumâ capiuntur / appetunt enim
(dm ayïdïks à f infperfu ejus yenantur. HjÜft. animai, fit). IX , cap. XXXV.
mouettes tous ceux qui font am-deffous dèîcés dimenfions ;
il réfoltera de cette divifion, que la fixième elpèce donnée
par M. Brîlfon, fous la dénomination de prerinèh mouette ',
doit être mile au nombre des goélands, & que plufièurs
des goélands de Linnæus ne feront- qué* des mouettes ;
mais avant que d’entrer dans cette diftinéfcion dès êfpèces,
nous indiquerons les cara<5lères?généraux &*ffes habitudes
communes au genre "entier des î uns & des autres*.
Tous ces oifoaux goélands & mouettes ‘ ’font 'également
vôraces & criards*; on petit dire que“ce- font les vautours
de la mer ; ils la nettoient dés cadavres.de toute elpèce
qui flottent à là forface, ou qui font rejetés for les rivages';
aufli lâches que gÔurmands ; ils n’attaqmeïit'qüèi-®|f anî*
maux foibles, & ne s^acharnent que for lés .bÔrps' morts.
Leur port ignoble, leurs cris importuns ; T leur bec
tranchant & crochu, préfontent les images- délàgréables
d’oifeaux fanguinaires & baffement cruels; aufli les voit-
on fe battre avec acharnement entr’èiix pour la curée,
& même lorlqu’ils font renfermés & que’ la captivité afigrit
encore.leur humeur féroce, ils fe bleffent làns motif
apparent, & le premier dont le fang coulpfdevient ‘ la
viélime des autrescar alors leur fureur, s’accroît & ils
mettent en foèces ie malheureux qu’ils avoient blefle
fàns raifon (f)> cet excès de cruauté ne ^-manifeftè^
guère que dans les grandes efpèces; mais toutes, grandes
& petitesétant en liberté, c.s,’épient, fe. guettent fana
( f ) Obfervation faite par Bâillon, à Mônti'euilrfur-mer, >
p - d f ij