
■ de Peirefc eft prefque le feul qui la dife mauvaife ; mais
à la différence que peuvent y mettre les climats, il laut
joindre Pépuifement de ces oifeaux qui n’arrivent fur nos
côtes que fatigués d’un long vol. Les Anciens en ont
parlé comme d’un gibier exquis Philoftratele compte
entre les délices des feftins (r); Juvénal reprochant aux
Romains leur luxe déprédateur, dit qu’on les voit couvrir
leurs tables & des oifeaux rares de Scythie &. du fuperbe
phénicoptère. Apicius donne la manière favante de l’aff
fàifonnèr'(f)> & ce fut cet homme dont la voracité, dit
Pline, engloutijjbit les races futures (t), qui découvrit à la
ïe goût, de la moëlle. » Hiß. générale des Voyages, tome V, page 2. 0 ri
_Ils font gras & leur chair eft délicate. Bochefort.
(q) Caligula devenu aflez fou pour fe croire D ieu , avoit choilï
ïe phénicoptère avec ïe paon, pour les hofties exquifes qu’ôn de voit
jmmnlpr à fa divinité ; & la vejlle du jour où -iI"fu(: malïâcré, djt
3uétone*ii s’étoit afpergé dans unfacrifice du faiig d’un phénicoptère.
(r) . Vita Apollon, lib, VlIIt
( f ) Pkcenicopterum elixas, lavas, ornas; includis in çacàburn; adjicie4
aquam, /aient & açeti modicum. Dimidiâ foéturâ alligas fafçicufumperri
èr coriandri, ut çoquatur, Prope çoâuraifi defrutum. ; mittis, coloras :
pdjicief in ptortarium piper f cumimm, çorïandrmi
mêntham, rutam ; fr'mbis ; Jûffmdis ;gemm.r odjkfârfôffîàrtt' ß/tiq
de fw /H perfimdis,; rçexinanies in (wdem ~çaçabm : amilçt
jus^perfimdis, & inférés, Aliter : fljfas avejn; tf res piper ligpfômm^
fpii fernen > fefamum, defrutum, petrofelimun, mentham, cepam ficcamj,
çaryotam ; melle, yino, Uquamine, aceto, oleo df defrutQ temperabif^
D e Obfon. & Condim. lib. V I , cap. VII.
\ f i ) Phmiçopteri linguam prcecipui. effe faporis epicius dosuit t $t-
potum ojjmium altißpius gurges,
d u F lamântou P h é n i c o p t è r e . J M
langue du phénicoptère' cette faveur qui la fit rechercher
comme le morceau le plus rare Quelques-uns, de nos
Voyageurs, foit dans le'préjugé des Anciens ou' d’après
leur propre expérience, parlent auffi de i’exceUenfce de
ce morceau'A'A
La peau de ces oifeaux garnie d’un bon duvet, fert
aux mêmes, ufages que cejle du(;ç|gne On peut les '
apprivoifèr affez aifément, foit en les prenant jeunes dàng
(u) Lampride compte pâi^r lès^cès ç e k ld ’îv S r
fait pàroîtrea fa table, des>Iats'remplisdeJIan^es^e pÙÀeLtèves.
Suétone dit que Yiteilius rafTemBraitt
du monde, fâifoit fervir à la fois d an ^ fè ft in s , fcares^
M T i S y murenes ; les cervelles* dé ûafaûs • & YeVianuueo de
phenicoptèr,es; & Martial faifant | g § kilx Æ a f I % & Urs f c f e
deftruéteurâ', fait dire à cet oifeau, que i l beau ÆaA a Æppi
eS yCUX ’ &rqUG fa Ianê ue eft devenue f proie- des g o iW id s ,
tout «tante, fi cette langue eut dû piquer -leur, g è û llp  V é^ amant
que la langue muf1cale & charmante du-roflîgnol, autre tendre viaime'
de ces déprédateurs ï 5 ^ f. \ -■?
D a t m ih i penna ntbens nomen ; fe d linguet gu lojîs '
Noftra fapit : quid, fi ganula lingua fir lè p '
\ J É MÉÉ l Ü Paffa-pour fe plu&i fîiind' morceau.
qut puifle etre mangé. Dum m. _ Ils ip , ik togdèUbngreffa, &
ia racine un peloton * gtaiffi , „ i « , i^ à x c A p i ^ é à a n .
Un plat de langues de flaminjôs feroit, fniv^é fi’à iipiav'un a t e
.digne de la table des Rois.
page 3 È4” Relation de Robertz^
(y ) On les é c o r c h e& de leurs peaux ,0n en fa ite s fourrures
que I on dit. être très-utiles à ceux qui.fonr trav-aillés de froideurs &
de débilité d’eftomac. Datertre. - #