
qu quand elles s’attroupent eu été pour faire de grandes
cQurfes ; mars en particulier dans le temps des nichées ,
çar elles font alors plus inquiètes & plus clameufès que
jamais, elles répètent & redoublent incefîàmment leurs
mouvemens & leurs cris. ; & comme elles font toujours en
très-grand nombre, Ton ne peut, fans en être affourdi,
approcher de la plage ou elles ont dépofe leurs oeufs ou
ralïemblé leurs petits (d); elles arrivent par troupes fur
nos côtes de. l’océan au commencement de mai fej,; la
plupart y demeurent & n’en quittent pas les bords; d’autres
voyagent plus loin & vont chercher les lacs, les grands
étangs ( f ) , en fuivant les rivières ; par-tout elles vivent
de petite pêche, & même quelques-unes gobent en l’air
les infèétes volans; le hruit des armes à feu ne les ef&aie
pas ; ce fignai de danger loin de les écarter, femble les
étirer, car à i’inftant où le chafTeup en abat une dans
la troupe, les autres fè précipitent en foule à l’entour de
leur compagne bleffée, & tombent avec elle jufqu’à fleur-
d’eau. On remarque de même que nos hirondelles de
terre arrivent quelquefois au coup de fufii, ou du moins
qu’elles n’en font pas aflèz émues pour s’élbigner
(d) C ’eft d’elles & de leurs cris importuns, que Turner dérive le
proverbe fait pour le vain babil des parleurs impitoyables; lotus
parturit.
(e) Obfervation. faite fur celles de Picardie, par M. Bâillon.
( f ) Comme celui de Vladre près de Dieu^e en Lorraine, qui, en
embraflànt fes détours & (es golfes, a fèpt lieues de circuit.
beaucoup ;
DÉS HTÎWiïDEÉ''ffipS* *MÈ.R. 329
beaucoup ;!;çétte habitude ne viéndrôi't-eUe pas d’une confiance
aveugle î Ce^bifeàiix importes'fans ceffe par un vol
râpide, font moins inftruits^qüb eéûi qui font tapis dans
lesfoîliolis' ou peréhés1 fur lés" ar&f^^'lls,n’ont pas/appris
comme eux à nous-, obferyet/ nQÛ's reeonnoître & fuir
leurs pins., dangereux ennemis. v :
Au refte, les'piedsfdê3 l’hiroridelle de mer ne diA
fêtent de ceux de l’hirondelle de tferte, qu^en èé quhfs
font à demi palmés^ car ils' font de blême très - c'o’urt§7
très-petits & prefque inutiles pour la marche; fes. ongles
pointus qui arment les, doigts neparoiiïent pas? plus né-*
ceffaires à l’hirondelle de mer qu’à celle de terre, puifque
toutes deux fàififfent également leur proie avec* le b.éüf
celui des hirondelles de mer eft droit, effilé en pointé,
lifte, fans dentelures, & aplati par les côtes; les-.aijes font
fi longues que l’oifèau en repbs paroît en être embarrafte,
& que dans l’air il fémblë 'êtrë;,tout aile; mais“"fi Cette
grande puiffance de vol fait deU’hirondeîle^def riieV un
oi|eaü aerien elle fe préfente cpmmeun Ôrfeau d’eau par
fes autres attributs, car indépendamment de la membrane
échancrée entre les doigts, elle a comme préfque tous
les Ôiïëàux aquatiques, une petite portion de la jambe
dénuée de plumes, & le corps revêtu d’un duvet fourni
& très-ferré.
Cette famille des hirondellesfde mer, eft compofée
de plufieurs efpèces, dont la plupart ont franchi les océans
& peuplé leurs rivages ; on fea trouve depuis 1# mers*
OifeauxTome V11L X. î