
Maniéré de
fendre les
■ faux radiers
encore plus
folides en les
recouvrant
d'un grillage
Jt l'imitation
de ce qui s'efl
pratiqué à l ’é-
çlufe du canal
d e Mardick.
ie>6 A rchitecture H yd rau l iq u e , L iv r e I ,
A l’égard du fafcinage qu’on applique enfuite fur ce premier
l i t , il (uffit, pour en fentir toute la bonté, de coniidérer que de
quelque part que l’eau vienne elle ne.peut y faire une impreiiion
nuifiblc; au contraire, les brins la divifent 8t l’empêchent de
rien entamer ni entraîner avec elle, par conféquent pointée
dégradation à craindre de ce côté-là, fur-tout quand les tunes
ont été bien faites Se que les fafeines font afFaifle.es fous le poids
des pierres dont elles font chargées, lefquelies doivent être po-
fées de champ, & leur longueur placée dans la diredtion de l’eau
pour ne lui oppofer que le moins de furface qu'il cft poflîble.
Alors elles ne pourront être emportées fi elles font fortement
enracinées dans l’encaillèment des filions que forme l ’intervalle
des tunes, qui fervent non-feulement à donner plus de force à
l ’union des pierres dans l’étroit intervalle où elles font renfermées
, mais encore à borner le dérangement qui pourroit leur
fiirvenir dans un des filions, fans qu’il puifie s’étendre fijr les
autres fuivans, parce que les tunes rempliflent ici le même objet
que font les chaînes de pierres de taille dans les paremens de
maçonnerie. C ’eft pourquoi je voudrais, pour plus de folidité ,
croifer toutes les tunes traverfines , par d’autres faites en long,
efpacées de 6 pieds en 6 pieds, afin que fi les premières viennent
à être endommagées dans une partie, le mal ne puifie pas s’étendre
plus fur la largeur que fur la longueur: d’hilleurs les pierres
renfermées de la forte feront moins fujettes à fe détacher,
Ç ’eft à quoi l’on parvient plus fûreftient en appliquant fur l’ étendue
du dernier lie de fafeines bien tunées, un grillage de bois de
chêne ou de fapin rouge, porté par de petits pilots à l’endroit
des croifées, entretenu par d’autres plantés diagonalement dans
les angles de chaque cellule, que l’on remplit enfuite de pierres,
comme on le voit marqué fur la planche X X I , qui comprend
foule la gradation de ce travail, que je vais détailler plus particulièrement
encore, en rapportant ce que j’aivufuivre aux faux
radiers de l’éclufo de Mardick,
318. Aulîî-tôt qu’on eut achevé le fafcinage, comme je l’aién-
feignéprécédemment (315), 8c avant que d’employer la pierre,
on planta, fuivant l ’alignement de chaque tune, des petits pilots
de bois de chêne de 7 à 8 pieds de longueur fur 7 à S pouces de
grofleur, pofés à 5 pieds de diftance de milieu en milieu, 8c enfoncés
avec un mouton du poids de quatre à cinq cens livres,
de manière qu’étant entièrement battus, les têtes de la première
rangée fc trouvoient de 8 pouces plus bas que le bord de la fut-
C hap. X . D e l a construction des faux R a d ie r s . 107
face du vrai radier, dont cette première rangée étoit éloignée
de 5 pieds, par conféquent adoflfée au conroi de terre glaifo
appliquée contre la file de palplanches qui régnoit en cet endroit.
Les autres rangées fuivantes étoient auflî éloignées de 5
pieds les unes des autres ; les fommets de tous ces pilots furent
récepés fuivant la pente que devoit avoir le faux radier.
On fit un tenon à la tête de chacun pour les coëffer d’un cours
de traverfines de 7 à 8 poucesd’équarrilTage,emmortoifées pour
les lier aux tenons avec des goujons de fer. Les traverfines ainfî
pofées, on y fit des entailles de 3 pouces de profondeur, de y
en y pieds, pour être croifees par des longrines qui avoient les
mêmes entailles, afin de s encaftrer réciproquement lui une epail-
feur de 6 pouces, 8c qui furent liées à chaque croifée avec une
cheville de 9 à to pouces-
Ce grillage formé , l’on enfonça dans chaque cellule 1 pilots
pareils aux précédens, placés diagonalement dans le fond de
deux angles oppofés. Leurs têtes,qui affleuroient le grillage, furent
attachées chacune par deux clous de 1 o a 1 1 pouces aux traver—
fines St longrines qui les renfermoient ; ce qui donnoit. à ce
grillage toute la folidité polfiblee, ;
Les cellules furent enfuite remplies jufqu’au fond d’un pavé
de pierres dures pofées de champ 8c debout , lardées de piquets-
enfoncés fans nombre dans les moindres vuides, pour former un
mafiif bien arrafé que rien ne put ébranler. Ce faux radier, qui
avoit ly toifos de longueur fur 34 de largeur à fon extrémité,
fut encore prolongé de 5 toifos au- delà de la file de palplanches
qui le terminoitpar un fafcinage arme de tunes, 8C couvert-
de pierres , le tout pofé fur un lit de glaifo , comme nous l’avons
enfeigné' dans la première conftrudtion ,,afin de garantir le
faux radier lui même des fouilles qu’auroit pu former l’extrême'
rmpétuofité du courant des eaux que devoit lâcher Téclufo
pour approfondir le chenal qui aboutifioit à la mer.-
319. Comme dans les choies de pratique on ne peuts’inftruire'
que par l’examen de ce qui a été exécuté de mieux , j’ajouterai-
encore ici ce qui fut ordonné par M. le Maréchal de Vauban,
pour la conftvuékion des faux radiers- de l’ëclufe que ce grand
h om m e fit conftruire à Gravelines en 16 59 , 8t qui a pafle juf-
qu’ici pour un des plus beaux morceaux que nous ayons en ce
genre; on en trouvera les développèmens dans cet ouvrage,,
planches X X X I I Se X X X I I I .
Tandis que l’on étoit occupé à fonder le mafiif de cette éclufe„
jtutreefftecè '
de grillage
exécuté à la
conftruflion de '
l'ancienne•
éclufe de Gm~r
vetïnes. ■