
Précaution
« prendre pour
q.'.e les épuife-
tnens Je f a f ■
fer.l fans in-
terruption.
Précaution
à prendre
quand on bâtit
à la mer s
pour mettre à
profit les tems
f a j cribles,
Jifanïtred* entretenir
un
Bon ordre dans
ta conduite
des travaux
relativement
•au toifé pro-
yijîonnel.
Réflexion
fu r le choix
1 3 1 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I ,
233. Pour prévenir tout ce qui pourrait retarder l’aéHvité du
travail de la part des épuifemens, il faut obliger l’Entrepreneur
d’avoir des machines de relais, pour remplacer celles qui, venant
à manquer, demanderoient trop de tems pour être réparées
, 6c l’aflùjettir ailffij à entretenir une forge avec un habile
ouvrier, pour raccommoder fur le champ celles auxquelles il
furviendra de légers accidens. Il n’eft pas moins de conséquence
de ne point fouffrir que l’Entrepreneur fade enlever les machines,
par un principe dléconomie, fous prétexte que l’ouvrage
eft allez avancé pour n’être plus incommodé des eaux,. que les
radiers ne foient entièrement achevés ôc les portes de l’éclufe
pofées.
234. Quand on a lieu de craindre d’être incommodé par une
mer de vives eaux, ou par une abondance extraordinaire de
fources, il faut d’avance faire tailler les pierres pour la maçonnerie
6c toutes les pièces de charpente, de maniéré qu’il n’v ait
plus qu’a les mettre en place ; pour ne point perdre (à un travail
qu’on peut faire provilionnellement ) un tems précieux dont
on ne fent jamais fi bien la valeur, que quand on eft prefle par
la néeeffité de mettre à profit les moindres inftans. Combien de
fois n’eft-il point arrivé que l’on a vu échouer les travaux de la
plus grande importance, pour avoir été faits avec trop de précipitation
? Ce n’eft ordinairement qu’après une fatale expérience,
qu’on apprend à devenir circonfpcdt ; mais il eft bien dangereux
d’avoir fait payer chèrement cette expérience à l’Etat ; au lieu
que par de fages réflexions, on auroit pu ne rien laiflir échapper
de tout ce.qui auroit dû concourir au fuccès de la befogne dont
on étoit chargé.
235. Pour maintenir toujours un bon ordre dans la conduite
des travaux, ôc en favoir quand on voudra le véritable état, il
faut que l’Ingénieur qui en fera chargé tienne un regiftre journalier
de tous les matériaux qui feront employés 6c leur attachement,
fur-tout de ceux qui font fujets à être recouverts. Chaque
page de ce regiftre doit être arrêtée 6t lignée toutes les fcmaincs
du même Ingénieur ôc de l’Entrepreneur, ou de celui qui eft
commis de fa part, afin d’être toujours en état de compter 8c
de voir la dépenfe des ouvrages; obfervant de diftinguer avec
foin chaque efpece de matériaux, 8c les endroits où ils auront
été employés. C’eft à quoi l’Ingénieur en chef doit de fon côté
tenir la main.
23 6. On n’accordera les travaux qu’à un Entrepreneur intellt-
C h a p . V I. M a x im e s s u r l e s É c l u s e s . 1 3 3
gent 8c en état de faire de grades avances, afin qu’il puilTe s’ap-
provifionner de tout ce qui fera nécelïaire pour accélérer l’ouvrage
, dans les tems qu’il faudra mettre à profit, ôc que l’ayant
une fois entamé, il puiflTe le continuer fans interruption, prévoyant
tout ce qui pourroit le faire languir : ainfi l’on ne fauroit
avoir trop de ménagement pour un Entrepreneur vigilant 6c aélif
à bien exécuter ce qu’on lui ordonne. Quand on eft allez heureux
d’en rencontrer un fur lequel on peut compter, ce ferait aller
dire&ement contre les intérêts de la chofe, que de lui préférer
à l’adjudication des gens qui par ignorance prennent les ouvrages
à vil prix, s’y ruinent, les décréditent, 6c donnent lieu à
des difficultés très-préjudiciables à l’avancement 6c à la bonté
d’un travail qui demande une grande expérience pour furmonter
les différens obftacles qu’on eft fujet à rencontrer.
237. Pour que ce travail foit exécuté félon les conditions d’un
devis bien circonftancié, il faut que l’Ingénieur en chef foit informé
de l’intelligence des maîtres Charpentiers, Maçons 6c
Serruriers, donc l’Entrepreneur général voudra fe fervir ; de
crainte que des motifs d’intérêt ou de complaifance , ne lui
faflent prendre des engagemens avec des gens incapables de fe
bien acquitter des ouvrages qu’ils auront à exécuter, comme
cela arrive quelquefois. Ç ’eft pour éviter ces inconvéniens, que
l ’on a foin de fpécifier dans les conditions du marché , que l’Entrepreneur
ne pourra employer aucun Maçon, Charpentier, ni
Forgeur, qu’il n’ait au moins deux ans d’apprentiflage ; 6c que fi
quelqu’un des Maçons étoit furpris faifant de la maçonnerie à
fec 6c fans morrier, il fera châtié févérement 6c chafle ; au fur-
plus l’Entrepreneur condamné à cent livres 4’atnende- Pour
veiller à la conduite des ouvriers , on l’oblige d’entretenir à fes
frais un nombre de Commis , de la capacité delquelsil doicêtre
rcfponfable.
des Entrepreneurs
pour accélérer
le progrès
des ouvrages
»
Attention
fu r Vint etiU
gence des ou--
vriers qui font
employés fu f
le travail, \ .
pour prévenir
les malfaçons*