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foncé en-deffus , d'un vert blanchâtre ou rouf-
sâtre en-deffous. Elles ont environ cinq lignes
de diamètre, & font marquées de quelques
nervures obliques , foibh- ment prononcées. Leur
difque eft opaque ou très obfcurément perforé.
La lurface inferieure eft bordée , tout près de
la circonférence , d’une rangée de petits points
diaphanes. Les entrenoeuds ont en général un
peu plus de longueur que les feuilles. Les fleurs
font jaunes 3 pédicellées, bien ouvertes, allez
grandes relativement à la petitefle de la plante.,
8c répandent une odeur agréable. Elles compo-
fent des cimes terminales , dichotomes ou tri-
chotomes , qui font munies , à leurs divifions ,
de petites braétées. Ces bradées ont une forme
ovale ©u lancéolée , & font denticulées finement
par des glandes capitées , noirâtres. Les découpures
du calice font glabres, ovales, obtufes ou
a peine pointues , glanduleufes, comme les
bradées, fur les bords , & environ deux fois
plus courtes -que la corolle. Celle-ci a les pétales
oblongs*, à-peu-près de la longueur des
étamines, 8c bordes de glandes dans leur moitié
fupérieure. Les anthères font jaunes , ovales-
arondies , didÿmes. L’ ovaireJ eft .glabre , ovale,
& chargé de trois ftyles filiformes , prefqu aufli
longs que les étamines ,-à -ftigmates légèrement
capités. Cette plante croit naturellement au midi
de la France , dans les A lp e s , dans les Pyrénées,
On la cultive au jardin .des plantes, p .
c f® | ;
69. Millepertuis à feuilles de ferpolet?
Hypericum ferpillifolium. Hypericum frutefcens gla-
brum caille teietï ; foliis obovatis , obtufis , fubfef-
filihus j bracleis denliculato-glandulofis.
hypericum folio breviore. Bauh. pin. p. 279.
Morif. hift. 2. p. 469. lie d . 5. tab. 6. fig. 2.
Tournef. p. 255. Hypericum orientale , faxatile ,
majorant folio l Ejujd. cor. p. 18. Hypericum Sy-
ria.um Lobelii. Dalechàmp. nift. vol. 2. p. n j j .
Hypericum Syriacum & Alsxandrinum. J. B. hift.
3. p. 383. Lobel. icon. 398. Rai. hift. vol. 2.
p. 1018. Hypericum Altxandrinum. Tabern. icon.
Je ne vois pas que Linné ait mentionné cette
efpèce dans Tes. ouvrages, bien qu’elle fe crouve
èonfignée , par de bonnes figures , dans plufîeurs
des anciens botaniftes ainfi qu'on peut s’en
convaincre par la fynonymie ci-jointe: & c’eft
vraifemblablement par pure inadvertçnce que
cet auteur attribue à l 'hypericum crifpurn 3 Y hypericum
folio l nviore de C. Bauhin ; car les fi- ;
gures de ces deux plantes font tellement différa- :
blables , que le moindre degré d'attention ne j
permet pas de les confondre.
Quoi qu’ il en fo it , l'efpece dont il 'eft main- ;
tenant queftion , a un feuillage qui oifre une |
forte de reffemblance avec celui du ferpolet. 1
M I L
Ses tiges font frutefcentes , • menues, droites
cylindriques, rougeâtres , glabres comme le
refte de la plante , & munies , dans toute .leur
longueur, de rameaux nombreux, très-feuilles
allez courts, à demi-ouverts. Elles acquièrent communément
un pied à un pied & demi d”élévation,
Les feuilles font petites, oppofées, portées fur de
courts pétioles , ovoïdes ou oYoïdes-oblongues
obtufes , entières, glabres , vertes , plus pâles
en-dciTous , un peu fermes, criblées d’ un petit
nombre de points tranfparens , longues pour for.
dinaire d'environ trois lignes fur deux bu un
peu^moins de largeur. Il n'eft pas rare. que les
plus grandes aient des dimenfions une fois plus
confidérables. Les plus petites de ces feuilles
n’ont guères d’autres nervures qu’une côte
moyenne un peu faillante en-deffous.. On remarque
à la furface inférieure , tout près de la circonférence,
une rangée de points noirâtres. Les
fleurs font jaunes légèrement pédicellées un
peu plus petites que celles du millepertuis commun.
Elles viennent au fommet de la tige, ainfi
qu’ à l’extrémité des rameaux fiipérieurs fur,
des pédoncules dichotomes qui font munis , à la
bâte de leurs ramifications, de petites bradées
oppofées , felfiles , amplexicaules, ovales ou
ovaies-alongées , obtufes , denticulées par des
| glandes noirâtres. Ces glandes, comme dans beaucoup
d’autres efpèces , font élevées fur de courts
pédicules. Le calice eft divifé , jufqü’à fa partie
inférieure , en cinq découpures ovales-oblon-
gùes, obtufes , perfiftantes , denticulées de la
même manière que les bradées , & environ trois
fois plus courtes que la corolle. Celle-ci aies
pétales oblongs , obtus , évafés , un peu glanduleux
dans leur partie fupérièure. Les étamines
font nombreufes, prefque d’ un tiers moins longues
que les pétales. L’ovaire eft glabre, &
chargé de trois ftyles filiformes , diftinas, plus
longs que les étamines. Le fruit confifte en une
capfule ovale-aiongée , triloculaire , tri valve,
lui faute , ftriée longitudinalement d’un brun rougeâtre.
Cette efpèce croît naturellement dans le
Levant. T? . ( K . ƒ. in herb. D.de Jujfleu. )
70. M il l e p e r t u is du Levant ; Hypericum
orientale. Hypericum glabrum caule ancipiti- ; fouit
linearibus , denticulato-glandulofis , b a f i bi-appcrJi-
culatis ; cymis terminalibus.
Hypericum orientale3ptarmica foliis. Tourn. cor.
p.iS.ejufd. voyag. auLev.in-40. vol. 2. p. z 1.0 ..tab •
220. Hypericum Ponticxm 3 ptarmics, fouis , mogut
flore.ffi.lufd. icon. ined. Hypericum montis Olympù, .
foliis hirfutis ? Wheeler. itin. ed. Gall. vol. i>
p. 220. tab. 220 Hypericum montis O.'ympii /H
lus , hirfutum Whecleri ? R.ai. hift. vol. 1- P*
lo in . Hypericum orientale. Lin. fpec. plant, n. i?-
Oh pourroit , avec quelque raifon , douter
oue cette efpèce fût effectivement celle que Linné
appelle ainfi : car d’une part cet auteur phce
r r fou
M I L M I L 177
fôn hypericum orientale parmi ceux qui n’ont pas
■ le calice denticulé par des .glandes 6c de l’autre
M. Vahl m’a, communiqué , fous le nom
d’hypericum orientale., L in ., une plante fort différente
4e celle que je vais décrire. Néanmoins ..
comme j’ai la certitude, que cette dernière eft
Icelle qu’a, découverte dans le Levant & qu’a
-figurée Tournefort , je > penfe qu’il eft plus
convenable de croire que M. Vahl s eft trompé ,
i comme auflx de' fuppofer que Linné n’a pas apporté
une attention Tuftifante à l’examen des
glandes câlycinales.
I Les vieux pieds, dit Tournefort, ont la ra-
■ cine dure, ligneufe, couchée en travers, lori-
, gue de plus de fix pouces. Celle des jeunes
Iplantes eft une touffe de fibres jaunâtres , fri-
I fées qui ont trois ou quatre pouces de lon-
1 gueur. Les tiges font f'rutieuleu^fes, grêles, ar-
I ticulées | bianguiaifes , glabres , verdâtres , ra-
f meufes dans le bas , hautes d’un demi-pied à un
1 pied , quelques-unes droites, les autres couchées
! inférieurement, puis relevées. Les feuilles font
I nombreufes, oppofées , feffiies , amplexicaules ,
i linéaires, étroites , obtufes ou à peine pointues ,
| prefque droites ,. beaucoup plus longues que les
| entrenoeuds , & bordées de petites glandes pé-
j'dicellées,, fphériqües , qui les font paroître
[ comme ..finement denticulées. Ces feuilles font
munies, à leur bafe , de deux petites appendices
ou oreillette-s, une de chaque côté ? ovales
ou lancéolées , pareillement glanduleufes fur ies
f bords , . & qui s’appliquent contre la tige à la
F manière des, deux petits prolongemens inférieurs
F des. feuilles de Yerica vulgaris. Elles font gla-
I » vertus 3 finement '& obfcurément perfo-
|rées, légèrement pliées en deux dans leur lon-
f gueur | & traverfées , d’un bouc à l’autre , par
f une côte moyenne., longitudinale , qui ne laide
j 'Pas d'être faillante en-deffous. Les oreillettes
j. dont il vient d’être parlé , ont une à deux lignes I
de longueur , S: font denticulées plus profondé-
ment que Ie/.refte de la feuille. La longueur des !
ireüilles^caulinaires eft affez communément de '
| douze à quinze^ lignes fur une largeur d’une
. & demie à deux lignes , & leur forme
es rapproche en quelque forte de celles de
II achillea ptarmica. Les feuilles qui garni fient les
1 rameaux font en général plus obtufes , 8c n’ont ■
| fouvent que quatre à huit lignes de long fur :
une largeur d’ une ligne ou un peu davantage.
uLes^ fleurs font jaunes, pédicellées, ouvertes.,
ï Prefque de la grandeur de celles du millepertuis
commun. Elles viennent en petits corymbes ou
[ eipêces de cimes terminales, & préfentent cha-
Lcune un calice glabre , divifé profondément en.'
cinq découpures ovales-oblongues , finement
^ûenticulees par des glandes, 8c au mo,ins deux I
. ois pins-/courtes que, la corolle } cinq pétales!
i>hgs , rétrécis inférieurement en manière d’e
j m a n q u e . Tome I K .
' 8*cts 5 des étamines nombreufes, moins longues
que la corqlle 5 un ovaire glabrè , ovale , chargé
de trois ftyles divergens a fiez, courts. Le fruit
confifte en une capfule glabre , ovale , d’un brun
roufsâtre. Les femences font brunes, nombreufes.
Çette fingulière efpèce croît naturellement dans
le Levant. J’en pofsède des exemplaires qui en
ont été rapportés par Tournefort. Qf. ( K . / . )
Toute la plante a une odeur réfineufe. Elle
varie çonfidérabiement dans fa grandeur 8c dans-
celle de fes feuilles. Ces dernières font amères,
un peu gluantes.
7 f M il l e p e r t u is ericoïde ; Hypericum tri-
coiaes. Lin. Hypericum fruiiculofàm glaucum , cauS
Uhus toniiose ra,mcfis ; foliis mini mis 3 verticilla-
tis , imbricatis , fubfejjfilibus.
Hypericum tomentofum .. lufitanicum minimums
Tournef. p. 156. Hypericum ericoides minimum,
foliis' eine reis y ex Hifpaniâ. Pluken almag. p. 189.
phjt. t ib . 93. fig. -J. Hypericum faxatile ericoidesy
g la uc o folio. Coris lutea , ericoides , fruticans 3 Hiß
panica, Barrel, icon. 351. & Boçcon. muf/part.
2. j o . tab. 74.
Cl’eft un arbufte bas , tortueux , muîticaule y
très-rameux , que fon feuillage extrêmement
menu , Tort abondant, glauque & comme cen-
dre , feroit prendre pour une bruyère , fi l'on
11’avoit pas égard aux parties de la fructification.
Sa racine produit une fouche épaiffe & ü-
gneufe d’où fortent des tiges duies , nombreufes,
diffufe-s , cylindriques , glabres , longues de fix
a huit pouces , revêtues d’ une écorce cendré©
ou rougeâtre. Ces tiges font nues dans le bas ,
8c y font ordinairement couveites de petits ta-
bercules ou cicatrices qu’ont laiflees les feuilles
après leur chiite. Leur partie fupérieure eft tellement
feuillée , que la fuperficie des rameaux
eft pour ainfi dire entièrement cachée. Les
feuilles font grêles , très-petites, prefque feffiies
, verticillées pour l'ordinaire quatre à
quatre , peu. ouvertes , en quelque forte embii-
quées , linéaires , pointues, glabres , opaques ,
d’un glauque pâle, longues, d’une ligne ou environ.
Elles ont les parties latérales renverfées
fur la furfàce inférieure , de manière à la recouvrir
prefqu’en totainé , ainfi que cela -fe voit
dans celles de Yempetrum nigrum : le lieu de la
réparation des bords n’eft même indiqué que-
par un fillon mitoyen qui règne enrdefl'ous d’ un
bout a l’autre de la feuille. Comme ces feuilles
n’ont qu’une largeur fort modique, il s’en faut
peu que le renverfement dont il s’agit ne les
rende/entièrement cylindriques. Elles ont la fuperficie
finement pon&uée , & en quelque for-te
pulvérulente. Les fleurs font petites , jaunes
élevées fur des pédoncules, propres très-courts*.
Elies viennent, au bout des rameaux, fur de