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en deux longitudinalement. La tige produit ,
vers ion fom.net , des pédoncules fimples ,-fo- j
Ktaires, courbés de haut en bas à l'extrémité ,
plus ou moins ouverts , en général -un peu
plus longs que les feuilles , qui naiffent à l’un
des côtés de chaque aiffelle, Les fleurs font
grandes 3 inodores , penchées au moyen de la
courbure qu'on remarque au bout des pédoncules.
Ces fleurs , avant leur développement,
ont la corolle pendante -, comme dans les fri-
tiilaires y peu ou point colorée : mais bientôt les
pétales fe réflechiflènt- totalement , fe colorent
de jaune à,la bâfe & d'un beau rouge de feu ;
dans leur partie iupérieuie > ce qui préfente en
quelque forte l'afpeét de flammes qui s’éieve-
roient d'un brâfier. Ils prennent i'ucceflivement
une couleur plus intente 3 plus uniforme , & ;
finiffent enfin par offrir tout l'éclat du vermillon,
du carmin, d'ur\e écarlate éblouiiiante. Les pétales
font prefque lancéolés , ou plutôt linéaires-
lànçéolés j pointus 3 légèrement connés à la baie .,
longs d'environ trois pouces , fortement ôç élégamment
ondulés fur les bords. Les etamines
le renverfent comme les pétales : elles ont les
fila mens rouges , & les anthères linéaires , pleines
d’une pfouflïére jaune. L'ovaire eft de couleur
verte. La' capfule eft glabre, un peu turbinée ,
trigone j coriace-yrépaiife 3 opaque, marquée
de trois filions y. longue d'environ deux pouces,
& compofée de trois valves dont des bords viennent’s'attacher
à un axe commun , ce qui rend
le fruit triloculaire. Les valves font convexes à
leur partie dorfale, & traverfées longitudinalement
à fon milieu par une raie ©il ligne enfoncée.
Leur furface interne eft ftriee tranfver-
falemënt, luifante , comme foyeufe ou farinée,
d'un brun rougeâtre nuancé de jaune. Les fruits ,
lors de' leur maturité , s'ouvrent par les angles
rentrans. On apperçoit alors, au moyen de l'é cartement
des valves, & le long des bords internes
de chacune d'elles , une rangée de fe-
meaces bacciformes , globuleufes, d’un, rouge
vif. Ges femences font- un peu pointues du côté
âr lequel elles adhèrent au placenta. Leur nom-
re eft de douze ou environ pour chaque loge.
Cette belle plante croît naturellement au Malabar.
J’en pofsède des exemplaire!; rapportés
par M. Sonnerat. e2f . ( F ”. ƒ
Elle paffe pour avoir, les feuilles aftringentes
tz la racine vénéneufe.
Obferv. Linné dit que la tige produit latéralement
deux rameaux oppofés , au-deffous desquels
les feuilles font verticillées trois à trois.'
Il ajoute qu'à compter de l’origine de ces rameaux
, les feuilles caüîinaires fuperieures 'font
chacune accompagnées d'une fleur. J’ai remarqué
en e ffet, fur le feul exemplaire rameux que j’aie
,, eu occaficri de voir , trois feuilles inférées an-
pyl^iremept , immédiatement au-deffous du lieu
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d’où partoit le rameau. Mais, ce rameau étoit
unique , &: m’a donné lieu d’appercevoir que
l'oppofition , dont parle Linné , n’eft pas conf-
tante.-
La plante /3 a été rapportée du Sénégal par
M. Adanfon. Les feuilles paroiflent conformées
de même , & f e terminent pareillement en vriiie.
Je n’ai trouvé de différence. que dans les fleurs
qui font d’environ un riers plus petites , & notamment
remarquables' par la largeur & le peu
d’ondulation des pétales. Ces pétales , en eSet,
font prefqu’ovales, ou plutôt légèrement ovoïdes
,. terminés en pointe aiguë , entiers , à peine
ondulés , longs d’ à-peu-près deux pouces fur une
largeur d’environ neuf lignes. Les pédoncules
d’ailleurs ontven général moins de longueur que
les feuilles. Cetté plante doit-elle conft.itlier une
efpèce particulière ? Les vrilles de fes feuilles
& la couleur de les. corolles ( jaunes à la baie,
rouges dans le refte de leur étendue ) ne me
permettent pas de la rapporter au Gloriofa fim-
plex,
1. MkthoniQEJE du Sénégal ; Gloriofa fim-
plex. Gloriofa foliis acuminatis. Lin. fpec. plant,
n. 2.
Gloriofa cs.rv.lea, Mill. Di£t. n. 2.
Cette efpèce fe diftingue de la précédente par
la couleur bleue de fes fleurs , & par fes feuilles
dépourvues de vrilles.
Elle a aufîî la tige foible, farmenteufe, feuillée.
Miller dit que fes feuilles, quand on les manie,
exhalent une odeur fort défagréable qui occa-
fionne des maux de tête lorfqu’ on en approche
de trop près. Ces feuilles , fuivant lé même auteur
, font unies , longues de trois pouces ou
environ fur deux de large -, & terminées en
pointe.aiguë. Cette plante eft originaire du Sénégal.
MICHAUXIE campanuloïde 5 Mickauxia cant-
pdnuloides. Viola Mariana laciniatis foliis pére-
grina. Bauh. pin. pag. 94. ' Medium Diofcoridis.
Rauw. it. 284. Medium Üiofeoridis 3 vel-mmdnim
Rhapis. Dalech. hift". app. p. 33. ed. Gall. vol.
I. p. 714. Medium Diofcoridis Rauwoif 6 . J. B.
hift. 2. p. 805. Rai. hift. vol. 1. p. 732. Campanula
peregrina maxima laciniatis foliis. Morif. hift.
2., p. 460.' feét 5. tab. 3. fig. 31. Mindium; J11 fi-
gen. plant, p. 164. Mickauxia campanuloides.
L’herit. icon. inèd. aiton. hort. kew. vol. 2. p. 8.
Lam. illuft. tab. 25)5.
Elerbe à fleurs monopçtaléës , de la famille
des campanules, qui a de grands rapports avec
le canarina & les campanules proprement dites>,
& qui conftitue un genre particulier dont 1©
caraâèfe effentiel eft d’avoir
i. Le caliceoclofiJe , a. fin us réfléchis / la corolle
U W roue à- huit diyifions > huit étamines j un ftyle 3
Wifiuit fiigmates ; là capfule-à huit loges polyfpermes.
I Cette plante a la t ig e , les feuilles, les pédon-
■ cules & les calices hénfies’ de poils courts, droits,
»roides , fubulés , qui rendent toutes ces parties
H rudes Ûz feabres prefqu’à la manière de la plupart
■ des lycopfis ou des buglofes. Elle reflemble telle-
Kment par cette hifpidité ^ & par la nature des
■ décôupures dé fon feuillage , au campanula Ij-
Wjrata J n°. ƒ 7. ) de ce dictionnaire, que ne con-
BnciiTant pas alors le mickauxia , j’avois confondu
■ «les figures de. ces deux plantes j ce dont je me
■ fuis apperçu d'abord que j’eus connoiffance de
■ celle dont il eft ici quéftion. Au refte, cette er-
«:eur ne fe commettoit pas en pure perte pour
■ la feiençe , puifqu’elle en indiquoit une autre ,
■ pour le moins auflî grave , dans Linné qui at-
■ tribue les mêmes fynonymes au campanula laci-
Wniata 3 plante tout-i-fait glabre.
K La tige eft herbacée , droite , ferme , cylin-
■ drique , épaiffe , feuillée dans toute fa longueur,
■ & acquiert jufqu'à trois pieds d’élévation. Elle
■ éft fimple dans le bas., & ne Ce ramifie que
■ dans le haut pour foutenir les fleurs. Les, feuilles
■ font aflez grandes , alternes ou plutôt' éparfes ,
■ & varient dans leur forme félon le lieu qu’ elles
■ occupent fur l’individu. Les radicales font éle-
■ vées fur de longs pétiples qui ont dé chaque côté1
■ quelques, appendices inégales | diftantes; , plus
■ ou moins longues , les unes entières , les autres
■ finuées. Le lobe terminal de ces feuilles eft fou-
■ yent cordiforme , obtus , finué ou groflîèrement
■ B: irrégulièrement crénelé. Les feuilles c-auli-
■ naires. inférieures ont une forme plus oblongue,
■ moins obtufe • elles font plus découpées, pin-
■ nadfides, prefquë roncinées ou .en lyre , à di-
■ vifions un peu pointues. Leur longueur eft fou-
■ vent de huit à dix pouces fur une largeur de
■ trois ou environ , & leur figure les a fait com-
■ parer, par les anciens , à celles de la chicorée, j
■ Les feuilles qui viennent en fuite font moins di- !
■ yifées , moins longues , moins étroites propor- !
■ tionnellemeiat à leur largeur , & leur pétiole |
■ dïfparoit entièremënt , au point même que .les !
■ fupérieures font un peu amplexicaules. La tige i
■ eft divifée Supérieurement en rameaux fimples , ‘
■ alternes, peu feuillés , courbés -à l’extrémité , i
■ ouverts ^en une forte de panicule fort lâche. :
■ ^naeùn de çes rameaiix foutient un petit nom-
■ re ^fleurs grandes , belles , fefîiles ou pref- i
■ que fefliles , folitaires , penchées, l’une termi-'
■ inale & les autres axillaires. La corolle eftbîanouverte
, .réfléchie, environ quatre fois
|aum longue que le c alice , & a communément
■ Plus de trois pouces de diamètre. Sa- furface
■ xterne eft chargée de quelques'poils.
■ Chaque fieur offre i c . un calice fupérieur, per-
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. liftant, monophylle. , divifé profondément en
huit découpures ovalès, pointues , ouvertes,
dont les bords réfléchis & prolongés inférieu-
! remént, forment en quelque forte huit autre»
j- découpures interpofées entre Iss premières , de
manière à préfenter l’afpeôt' d’un calice à feize
divifîons dirigées alternativement dans deux fens
oppofés.
2e. Une corolle monopétale, en roue 3 compofée
d’un tube fort coup:, &. d’ un limbe divifé
jufqu’ à la bâfe en huit découpures linéaires-
lancéolées , pointues , très-ouvertes & même recourbées
vers le-calice.
3°. Huit étamines dont les filàmens courts ,
élargis en manière d’écailles conniventes autour
du ftyle , portent à leur fbmmet des anthères
linéaires, aplaties, didymes, plus longues qu’ eux,
foùvent contournées en tire-bourre.
40. Un ovaire inférieur , anguleux , court ,
turbiné , duquel part un ftyle columniforme ,
aflez épais , oétofide à l’extrémité , ( à divifions
ouvertes en étoile , terminées par des ftigmates
fimples ) plus long que les ét aminés , & revêtu ;
dans fa moitié fupérieure,. d’une forte de duvet
fongueux , abondant, jaunâtre.
Le fruit confifte. en une cap fuie turbinée , anguleuse,
oétoloculaire, à-'loges polyfpermes.
Cette belle plante croît naturellement dans le
Levant. Rauwblf dit qu’ on la trouve dans les
vallées profondes & ténébreufes du mont Liban.
Elle eft cultivée au jardin des plantes, c f . ( V -v .)
MICOCOULIER ; Celtis. Genre de plantes,
à fleurs incomplettes , de la famille des julifères ,
qui a des rapports avec le fothergil & l’ orme ,
& qui comprend des arbres indigènes & exotiques
, à feuilles fimples , alternes , accompagnées
de ftipules caduques , & à fleurs petites ,
axillaires ,/portées fur des pédoncules fimples ou
rameux.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir
Les fleurs polygames , monoïques , les unes mâles ,
les autres hermaphrodites 3 le calice a cinq divifions
3 point de corolle j cinq étamines 3 deux ftyles ,*
un drupe monojperme.
C a r a c t è r e g é n .,é r i q u e .
Les' fleurs font incomplettes, les. unes mâles ,
les autres hermaphrodites. Ces deux fortes de
fleurs viennent fur le même individu 3 mais quelque
fois féparément, & d’autres fois fur les mêmes
grappes.Dans le premier cas ,les fleurs mâles
font fituees au-deffous des hermaphrodites.
• Les fleurs mâles ne' diffèrent des fleurs hermaphrodites
, qu’en ce qu’elles font dépourvues de