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vient dans les Alpes, en France, en Italie , en
Allemagne, &c. Il offre quelques variétés dans
fes feuilles 1 plus ou moins arrondies ou ovales,
de différente grandeur 1 ce qui a pu faire regarder
par quelques auteurs ces variétés comme
autant d’efpèces diftinftes, Nous ne croyons pas
le rhamnus hydritnfis de Hecquet diffèrent de
celui-ci. ï)- C V-
10. Nerprun à feuilles d’aulne s Rhamnus
alnifolius. Lhéfitier. Rhamnus inermis , floribus ■
hermaphroditis , foliis ovalibùs aeUmihaiis , ferratis
j fubtïts reticulatis. L Héric. Sert. Angl. p. 1*
Eet arbriffeau a les plus grands rapports avec
les dêlix efpèces précédentes , dont il n'eft peut-
être qu'une variété : il diffère du rhamnus alpi-
nus par fes fleurs hermaphrodites , par fes feuilles
beaucoup plus réticulées, 8c qui , quoique glabres
ne font pas. luifantes. Enfin il diffère du
rhamnus pumilus , eu ce qu il n eft pas , comme
lu i , rampant & petit, que fes feuilles font plus g
fortement pliffées & plus réticulées.
C ’eft un arbriffeau d’une médiocre grandeur
qui fe divîfe en ramëaux droits couverts d’ une
écorce très-lilfe , douce & comme favonneufe
au toucher, d’ ane couleur plombée & luifante^
Les feuilles font alternes , ovales , rétrécies-a
leur bâfe, arrondies & acuminées à leur fommet,
finement dentées en'dents de fcie , glabres en-
deffus, un peu blanchâtres en-deffous , & remarquables
particulièrement par un réfeau très-
ferré , formé par un grand nombre de petites-
nervures raillantes & noirâtres. Les fleurs font
hermaphrodites , placées dans laifielle des feuilles
, réunies en rafcicule fur des pédoncules io-
litaires , fimplês , courts & inégaux. Je ne conçois
pas le nombre des divilïons du calice -de
de la corolle , ni celui des étamines. Çette plante
croît naturellement dans l'Amérique ieptentrio-
nale.
a i . Nerprun bourdainier ; Rhamnus frangula.
Lin. Rhamnus inermis , floribus monogynis hermaphrodites
, foliis inlegerrimis. Hort. Ciif. 70.. Fl.
fuec. 154. 203. Mat. med. 98. Roy. Lugdb. 224.
ced. Dan. t. 278. Blackw. tab. 272. Duham. arb.
1. t. 100, Grnel. fibir. 3. p. 307. Reyg. gpd.
tom. 1. p. 76. Pall. iter. i. p. é2. Neck. Gall.
p. 131. Scop. carn. 2. n. 263. Gun. narv. n. 18-,
Volirch. pall. n. 231. Duroi. Harpk. 2. p. 28p.
Mænch. Haff. 194. Mattusch fil. 133. Kniph.
centur. y, n. 75. Ludw. eft. t. 82. Dzrr. Naflf.
p. 266. Lam. Flot, franc. 566. n. 16. Illuft. bot.
pl, 128. fi. 1.
Rhamnus inermis , jloribus monogynis , htrma-
pkroditis ,• foliis integerrimis. Hall. Helv. n. 821.
Frangula alnus , foliis ovato-Lanceolaus3 glabris.
Mill. Dict. n, I. Rhamnus inermis , foliis ttnnuis.
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Flor, lappon. 60. Ainus nigra baceifera. Bauh. p;„_
428. Frangula. Tourn. inft. R. h. 1012. Doi
pempt. 784. Camer. epitam. 978. Matth,
Frangula , ßve alnus nigra baccifera. Part, theat, I
Bourdaine,’.Bourgene, aune noir. Rozier.couul
d’agricult. 2. p. 411. pl. 14.
C ’eftun grand arbriffeau haut de dix à douzeI
pieds , dont les tiges font unies , l’écorce extérieure
brune, l’ interieure jaunâtre , le bois blanc
8c tendre, ayant des fleurs axillaires, les feuilleil
alternes. 11 fe rapproche beaucoup des trois det-l
nières efpèces j mais outre qu’ il eft bien plutj
é le vé , il en diffère encore par fes feuilles pM
arrondies 8c très-entières , fans dents ni créne-l
lures. Elles font quelquefois terminées en pointeI
à leur fommet, plus fouvent arrondies ou échan-1
crées, chargées de nervures parallèles, liffes des!
deux côtés , portées fur des pétioles légèrement!
velus, 8c ordinairement plus longs que les fleurs.J
Ces dernières font verdâtres, hermaphrodites J
ramaffées en petits paquets dans l’aiffelle des!
feuilles, portées fut des pédoncules-courts J
Amples , folitaires, inégaux entr’eux. Le caliçel
eft divife en cinq découpures ovales, aigues J
la corolle a cinq pétales plus courts que le ca-l
lice , de forme écaiileufe , alternes avec les di-|
vilions du caiice. Les étamines font plus courtesl
8c au nombre de cinq. L’ovaire eft arrondi j fur-J
monté d'un ltile dont le ftigmate eft obtus III
lui fuccède des baies globuleufes , d'abord roM
geâtres:, mais qui deviennent noires en mitrif-l
tant, remplies d'une pulpe affez abondante avec!
laquelle on peut préparer le vert de yejfie, comj
me on le fait avec le nerprun purgatif, Si avec!
quelques autres efpèces. Cet arbriffeau eft trés-l
commun dans les Dois , fur-tout dansles taiHisi
8c les lieux un peu humides. T) ■ ( ff- v. )| l
figure affez bien dans les bofquets où il fe * 1
tiplie par graines , marcottes ik boutures. Il haï
femer fes graines aulfi-tôt quelles font rrrate*,!
autrement elles ne leveroient que la fecoiwi
année-,..
On fait quelquefois uftge de l’écorce interre rfl
de cette plante , qui eft amère , un peu gluw
jpéritive 8c purgative quand elle ett se<
mais émétique 8c déterfive quand elle el v
On doit préférer celle fur-tout qui couvre 1
racines ; c ’eft un purgatif violent qui occa1 I
des coliques , ne peut convenir qu'aux p»1“ j|
rebuftes, 8c qu’on adoucit en y ajoutant1 m
ques correctifs , telle que la canelle , 1 . f l
F alcali fixe de l’abfinthe. On le prend _ 1
fiance à la dofe d’ un gros & demi 011 deux S J
fur-tout étant infufé dans du vin blanc.. - J
ques-uns fe fervent auffi de cette écorce , Jjl
dans du vinaigre , pour guérir la galle i » I
faut de la prudence dans l’admnuftratio
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le bois donne un excellent charbon qui entre
J1M la compofition de la poudre à canon Un
quintal ne donne que douze livres de charbon.
' 2t. Nerprun alaterne ; Rhamnus alaternus.
HE Rhamnus inermis , floribus dioicis , ftigmate
bripiùi i foliis ferratis. Virid. Cliff. 19. Hort.
H 47, sauvag- Monfpel. 93. Kniph. cent. 9
in. U- «af.
■ Rhamnus inermis floribus polygamis , ftigmate
yriplûi, foliis ferratis. Hort. Cliff. 70. Roy. Lugd.
|22r Alaternus (phylica ) foliis ovatis , margining
crenatis , gl abris. Mill. Did. n. I. Phylica
Mutior. Bauh. pin. 477. Phylica humilior. Bauh.
.pin. 477. Alaternus. 1. 2. Cluf. hift. i .p . JO.
Uldternus. Tourn. inft. R. h. 59). Alaternus mi-
hore folia. Ibid. Lam. Flor. fr. 566. n. iy.Poîret.
IVoyag. en Barbar, tom. 2. p. 126.
I V. <0. Eadem foliis rotundis , fpinofo-dentatis ,
minis fubfpinofis. Rhamnus balearicus. Hift. Paris.
K V. y. Eadem foliis latioribus , ferratis. Alaternus
Ihifpanica Latifolia. Tourn. inft. R. h. 596. Alumnus
latifolia , foliis ovato-lanceolatis 3 integerri-
vnis3 glabris. Mill. Did . n. 4^
I V. «h Eadem foliis ellipticjs 3 obfcure ferratis.
Mlaternus minere folio. Tourn. inft. 595. Alumnus
glabra 3 foliis fubcordatis ferratis 3 glabris.
Blill. Did. n. 2.
miné par un ftigmate à trois divifions. Il a pour
fruits des petites baies globuleufes ^ & noires
quand elles font mûres. C et arbre croît naturellement
dans nos provinces méridionales , en
Italie, en Efpagne, en Barbarie. T? . ( V. v. )
La variété fi fe diftingue parfaitement par fes
feuilles rondes, armées fur leurs bords de dents
très-fines, droites , roides & epineufes. Ses rameaux,
fur-tout les plus jeunes , font auffi garnis
de quelques petites épines caduques. Elle eft
originairede Mahon , & fe cultive au jardin des
plantes.- Il eft poffible qu’elle foit une.efpèce
diftinde.
La variété Y a fes feuilles beaucoup plus larges
que les autres. Elles font au moins trois ou quatre
fois plus grandes qye celles dé l’alaterne commun
j elles ‘font d’ ailleurs un peu glauques en
defibus, les dents font couchées & tournées vers
_ le fommet.
La variété ^ a les feuilles bien moins lancéolées
que dans la précédente, plus arrondies,
prefque cordiformes , dentées, terminées très-
fouvent par une pointe épineufe.
Enfin' la variété * que je ne connois pas a ,
d’après Miller , les feuilles plus étroites , lan-
céoléès , & ce qui la caradérife davantage , profondément
dentées à leurs bords.
Je ne peux m’empêcher de rapporter i c i , au
fujet de cet arbriffeau, un fait affet remarquable.
Etant en Afrique , j’apperçus à une diftance
affez confidérable, un arbriffeau tout vert fuf-
pendu au tronc d’ un palmier. Je le pris d’abord
pour une plante parante qui m’étoit inconnue 5
mais étant venu à bout de l’abattre, je reconnus
que c ’étoit un alaterne qui fe trou voit comme
anté fur- ce palmier. Probablement que le tronc
de ce palmier avoit eu quelques plaies où s’étoit
formé un peu de terre végétale, & que quelque
oifeau y aura dépofé par fes excrémens , de la
graine d’alaterne ;>car les oifeaux font très-friands
de leurs baies. Cela prouve encore qu’il faut
bien peu de' terre , végétale pour l ’accroiffement
de cet arbriffeau. Le mien étoit en fleurs , affez
touffu, et d’environ un pied et demi de haut.
Je le poffède dans mon herbier.
L’alaterne étant un de ces arbrçs que F on cultive
pour l’ornement des bofquets , offre encore
quelques autres variétés que Rozier nous a fait
connoïtre dans fon cours d’agriculture. Je vais
les présenter ici avec, quelques détails fur les
moyens d’é'ever ces arbriffeaux. Les principales
variétés de. l ’alaterne font:
1®. L ’alaterne à feuilles ovales, crénelées fur
les bords. Il en exifte une variété à feuilles marbrées
de jauné.
2*. L ’alaterne à feuilles lancéolées, & pxc