
d’une manière allez remarquable. Lés flèurs font
plus petites j les étamines blanchâtres : elle ref-
femble pour le refte à notre plante.
Cette efpèce eft très - fïngulière , & pourroit
peut-être constituer un genre à parc. Ses feuilles '
pétiolées' forment une Angularité rare parmi les
individus de la famille des liliacées. Elle a tout
le port à‘ un'finilux ' parmi lefqiiels Tournefort
1J a placée 5 mais Ton fait que ces dérniers font
dioïques , & ' qu'ils ont fix étamines. Les poils
roides qui garniffent fa bâfe & la rendent un
peu rude au toucher, préfentent un commencement
d'épines dont la plupart des fmilax font
pourvus., ( POlRET. )
MULLER moniliforme ; Mullera monïliformis.
Lin. f. fup. p. 53 Sc 329. Juflieu. gen. plant. 352.
Anonyma. Merian. Surin, t. 35.
Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la
famille des légumineufes, qui a de grands rapports
avec les fiophora , mais dont il eft bien diftindt par
fes étamines monadelphiques à leur bâfe , Sc par
fes fruits q ui, comme dans les autres légumineufes,
ne s'ouvrent pas longitudinalement. Ce
genre jufqu’à préfent n'eft compofé que d'une
feule efpèce. Son caractère effentiel eft d'avoir :
Un,calice campanule , a quatre dents ,* un péricarpe
allongé y, cfiai'nU yi en forme de collier , compofé de
globules mon.ofpermes pédiculees.
C ’ eft un arbre, dit Aublet, qui s'élève de cinq
à fix pieds de haut. Son écorce eft grisâtre Sc
raboteule. Il pouffe plufieurs branches longues,
rameufes', garnies de feuilles alternes, ailées, à
deux rangs de folioles oppofées, terminées par
Une impaire. Il rfy a que deux folioles de chaque
•côté.'!Elles font vertes , liffes , ovales , entières,
terminées par une pointé mobile. Leurs, pétioles
particuliers font courts, mais' ils font portes fur
un pétiole commun allongé', convexe en d'efïpus,
creufé en gouttière en dejffué. 11 y a à là bâfe
deux petites ftipûtes ( Il n'y en a point, félon
Linné fils. ) très - caduques. Les fleurs naiffent
•dans l’àilfellè des feuilles, à l’extrémité des rameaux.
Elles’ foraient un bel épi blanc , aufli long
que le s ‘feuilles: Elles font fupportées par des
pédoncules particuliers épais & courts , placés
alternativement fur le pédoncule commun.
Chaque fleur, d’après Linné fils , offre i®. un
calice d'une feule pièce, Campanulé, comprimé ,
tronqua , à quatre dents inégales. La dent fupé-
rieûçéëft oblitérjée:, rarement fendue > les latérales
font aiguës, très-écartées de la fupérieüïe ;
celle d’en-ba$ eft plus avancée ? .& beaucoup plus
fubulééi « '
2V.-, Une corolle pâpiiionacëé , compofée. de
cinq pétales, dont l'étendard eft en coeurs :réfléchi
3 ovale, très-entier, plane & obtus, avec
un onglet un peu plane , à peine plus ïong'q^
lé calice , éloigné des aîles & de la c a rè n e . Les
a île s font oblongues, conniventes, en b o fie à leur
bâfe, Sc onguiculées. La carène eft plus courte
que les ailes , compofée de deux pétales diifinfts,
connivens, onguiculés, Sc formant une efpèce de
gaine oblongue, droite Sc comprimée.
3®. Dix étamines, réunies en un feul paquet
à leur bâfe, diyifées enluite en dix filamens lu-
bulés ( Il y en a vingt-cinq, félon Aublet. ) , terminées
par des anthères ovales.
40. Un ovaire comprimé > linéaire , furmonté
d'un ftyle cou r t, Sc terminé par un ftigmate aigu,
h t fruit eft difpofé en forme de collier,compofé
de trois, quatre Sc cinq globules, réunis par un
court pétiole. Les plus proches du calice font !
les plus grands ; ils diminuent infenfiblement vers
le fommet. Ils font folides, univalves , à une loge,
Sc monofpermes. Les femences font comprimées
en formé de rein , avec une attache propre comme
dans les légumineufes.
Linné fils obferve qu’après la floraifon les pé* «
taies tombent, Sc le calice perfifté ; alors l'ovaire j
croît dans la fleur d’une manière vifible ; cepen- j
dant cet ovaire rie fe convertit pas en fruit, mais
plufieurs globules fortent comme du fein du ré- j
ceptacle les uns après les autres, fe tenant tous |
enchaînés par un court pédicule. Ils font d abord j
dé jà groffeur d’une lentille , Sc parviennent en- !
fuite à celle des plus grofles prunes. Ces globules j
n’offrent aucune future apparente ; felles ne s’en-
tr’ ouvrent .pas comme les légumineufes $ mais ,
; leur fruit eft d’une fùbftance dure, épaiffe, avec
une cavité dans le milieu, occupée par .une feule
femence en forme de re in , de la groffeur d’un
haricot. ’ ■
Obferv. Je n’ai parlé de cette plante que à après
’ Linné fils Sc Aublet, ne la connoiffant pas. lirai
paru que îe mullera de Linné ëtoit le coublaniit
•d’Aublet. En effet, les deferiptions refpeétives
que ces deux botanittes font de cette plante, font
parfaitement conform.es, à l’exception de quelques
légères variétés que j’ai eu foin de faire
remarquer: J’ajouterai ici que les fruits, d’après
la figure donnée par Aublet, né font pas plusjjros
qu'un pois y félon Linné, ils deviennent auüi
gros que les plus fortes prunes. Cet arbre croi
à Surinam & dans f’île de Cayenne. T? (PoïMï'J
MULTIFIDES ( feuilles ). _.On leur donne ce
nom lorfque , ,n’étant pas divifées jufqu a c
bâfe , elles ont un nombre de découpures in
terminé , comme dans la pbtentille multin >
( potentillà multifida).
romm'e on peut le voir dans la geffe des prés ( lalyrus
p ra u tfs ) , b geffe à larges feuille’s ( la-
MULTILOCULAIRE ( capfule ). C ’eft J’ex-
preifion que l’on emploie pour défîgner une
capfule compofée d’ un grand nombre de loges 5
le n é p u p h a r jaune( nymphéa lutta): ■ /
MUNCHAUSIER ; Munchaufia Jpeciofa. Lin.
C’eft un très-bel arbriffeau, dont les fleurs grandes,
d’un pourpre bleuâtre , difpofées en bouquets, le
rendent digne de briller dans nos jardins d'ornement.
Lè citoyen Lamarck a cru devoir le ranger
avec les lagerftromes, dont en effet il a tous lés
caractères, fi l’on en excepte une, particularité
fort remarquable, qui eft d'avoir fix étamines
dont les filamens font beaucoup plus longs que
les autres. Cette • fin gu la ri té fuffit - 'elle pour en
faire un genre particulier ? C e ft â chacun de nos
lecteurs à fe décider pour l’opinion qui lui pa-
roîtra la plus raifonnable. Nous avons de cette
plante, peu connue, une excellente figure, qui
nous.â été donnée par le citoyen Lamarck, dans
fes llluftrations des genrqs (planche'4 73 , fig. 2 ).
Elle a été faite d’après un de ces arbriffeaux, -qui
a fleuri, il y a quelques années, au jardin des
plantes. (P oiret. ) .
MURIER; Morus. Genre de plantes à fleurs
incomplètes monoïques, quelquefois dioïques,
de. la famille des figuiers ( Voyez ce rnot dans ce
di&ionnairo), qui a de grands rapports avec les
coulequins & des jacquiers, Sc qui comprend
des arbres, tous exotiques, dont plufieurs efpèces
«ont depuis long-temps été naturalisées en Europe.
Ces plantes font ladtefeentes >- elles ont des
feuilles Amples ,' alternes , ftipulées 5 des fleurs-1
en charon ' folitairés , axillaires , & produifant
des fruits; tous bons à« manger.. Le carâdtère ef-
fentiel de ce-^genre eft d’avoir ;
Un calice partagé en Quatre, dans les males & les
femelles ; point de corolle ; quatre étamines , deux
ftyles ; une baie monofperme confiituée par le calice
perjijlanc.i"
C AR/'A C T l RE -GÉNÉ R'IQ V E.
Les fl euus font fefliles, très-ferrées , placées.en
épi fur :tm chaton' ovale les mâles font féparés.
des femelles^ lur des chatons diftinéts. Chaque
fleur mile, offre*, i°. un calice partagé en quatre4,
(v|R| les découpures font ovales - concaves c;
vO filtre étamines y .dont les filamens font droits ,
lubnlés, plus loqgs quel ‘ le calice, placés entre
chacune de fes oivifipns.
Chaque fleur femelle eft compofée également,
• dun calice divifé en quatre , mais: dont les
Coupures f0nt arrpndics à leur fommet, perliftantes
5 les deux extérieures oppofées Sc rabattues
î :2°. d’un^ovaire en coe u r , furmonté de deux
ftyles, longs , fu.bulis, réfléchis , Sc un peu fea-
bres : chaque ftyle eft terminé par deux lligmates
Amples. Le calice fe convertit .en une baie charnue.,
fuccule.nte, Sc qui renferme une feule femence’ovale
Sc ai^dë.
Obfirv. 11 paroîtra fans doute bien extra^ordî-
naîré aux"' yè’üx de’ celui'qui" n eft pas ex’erce à
étudier le rapport des familles , Sc dans ces familles
le rapprochement.des genres,.de voir les
mûriers paroïtre à la fuite’ des figuiers, tandis
qu’ils femblent fi éloignés ,par leur fe u le fr unification.
Sans doute le mûrier ne vient pas jrn^pé-
diatfementâpres l.e figuier, niais il y eft enchaîné
par dles genres intermédiaires qui y conduifent
naturellèment. C e ft aux obfervations délicates
des citoyens Juflièu' & Lamarck que nous devons
ces vues intéreffantes. C ’eft d’abord fur la foi me
du récèptacle qu’ils ont- établi ce rapprochement
ingénieux. Ce réceptacle tout-à- fait fermé dans
les figuiers., contenant dans fon: intérieur lefc parties
de la fructification, commencé à s’éhtVouvrir à
fort fommet dans les tambouls>y il eft tout-a-tait
ouvert Sc applati dans les dorfiénés, ril; fe replie
enfuite fur lui-même en dehors : il eft retourné
dans les jacquiers , dont les fruits alors font ■ en
dehors très-ramaffés. Des jacquiers aux mûriers
il n’ y a qu’un pas. Les'mûriers ont leur réceptacle,
retourné, comme dans les jacquiers ; mais i l eft
moins épais. Les fruits , quoique rapprocliës ,'
commencent à devenir un peu lâchés Sf plus dif*1
tindis. C e f t ainfi que du figuier l’on p.alfë grâ^
duellement, félon le citoyen Juffieu , aux arbres:
à chatons.
Ces’deux- genres ( du figuier & du mûrier) rap-^
prochés par leur frudtification , par leurs fruits
pulpeux, le font encore par leurs autres parties.
Comme les1 figuiers , ; les mûriers font des arbres
ladtëfcens , dont lès fèutUësfônt largeS', Amples^
trè^-variées , découpées en lobes inégaux ,
pluè ou moins nombreux.
Les différentes efpèces. de mûriers ne font pas
moins intéreffantes par leurs rapports économiques..
Les unes fervent parleurs feuilles à nourrir
les vers a1 fo ie , & l’ on‘ fait combien la multiplication
de cet infedte eft ! importante dans les ma-
nüfadturës & les fabriqaes' de foieries. Les fruits
offrent encore un' âlirnêht agréable & fain > d’autres
eïpèces fourniflent, dans leur liber une
matière excellente pour faire du papier 5 d’autres
enfin préfentent des fibres affez fines pour être
!traVaillées:i& converties en toile , Scc. Nousau-
: rqns foin de faire connoîtré ces différens ufages,
en traitant dë chaque efpece en particulier.
; > .Eî s' EîlÉ -C B S.
I . MURIER blanc 3 Morus alla. Lin. Morus