
; i 8 ( S I
Les fliursfont folitaires à l’extrémité de chaque
branche , d’un affez beau rouge. Le caliceveit
cy linéique , ftrié,.divifé à Ton orifice en cinq
dents aiguës , garni à fa bâfe d’ ëcaiiles courtes,
prefque ovales, un peu élargies, ordinairement
terminées par une pointe. La corolle eft com-
pofée de cinq pétales crénelés fur le bord extérieur
de leur limbe. Les pifiils font lin peu -plus,
longs que le calice , roulés en-dehors en forme
de cornes. Cette plante croît naturellement en
I ta l ie , en Efpagne, dans les Pyrénées, fur
les collines dédies.' On la rencontre âüfii dans
les provinces méridionales de France. Je l’ai ob-
fervée aux environs*de Marfeille. I f . ( V» v. )
En laiflant aux fleuriftes le foin de nous ex-
pofer les belles variétés que l’on obtient de c<k
oe ille t, je. me bornerai à citer ici, les plus remarquables
& les plus tranchantes , telles que
les préfente-l’abbé Rozier dans fon Cours d’agriculture.
La première èft l ’oeillet à bouquets ou à
couronne f ainfi nommé, parce que l’arrangement
dé fes pétales femble former une couronne, ïorf-
que la fleur eft double $ ou giroflée, à caufe de,
fon odeur agréable.& pénétrante qui approche
de .celle du girofle 5 ou à ratifiât, parce que
c’eft avec fes fleurs que les confifeurs compofent
le ratafiat de ce nom 5 enfin, on le nomme aufii
très-vulgairement grenadin , parce que la couleur
de fa fleur approche fouvent de celle de la grenade.
L e grenadin à fleurs Amples a produit celui
à fleurs femhdoubles , qui , malgré la multiplicité
d e ‘ fes pétales , ’ne laiffe pas de produire
des feméncés.’ Sa largeür n’exçèdé ordinairement
pas celle d’un écu de 3 livrés. Les femences du
grenadin à fleurs femi-doubles ont produit les
mllets à houppe, c ’eft-à*dire tous ceux dont les pétales
font prefque. égaux , & dont la formé , dans
leur arrangement,reifemble à celle d’une houppe.
Cès nouvelles èfpèces jardinières ont fingulièrer
ment, varié pour la grofleur de la fleur & pour
les couleurs. Leur calice* £e fend rarement.
La variété £ , ou l’oeillet en ép i, diamhus im-
bricatus,. a une forme bien fingulière. Les écailles
inférieures du calice fe multiplient beaucoup,
de forte que le fommet de la tige reffemblè à
un épi quarré fans barbe & aif haut duquel la
fleur s'épanouit. Cet épi a quelquefois depuis un
yufqu’ à deux. pouces de longueur : c’e fflà tout
fon mérite. Il a été pendant quelque Items fort
recherché par les fleuriftes 5 mais dès qu’il eft
devenu commun , ils l’ont profcrit au point que
cette variété eft aujourd’hui très-rare.
Un autre genre de variétés bien çarâ&érifé
eft compofé par les oeijîets dont la fleur eft très-
ample. Son caractère .eft d’avoir à jâr circonfé-
1 eriçe de la fleur , des pétales dont le limbe eft
wès-iarge, & dans le centré de ces pétales , déjà1
Il ns faut pas confondre cette variété prolifère
avec une autre allez rare , qui pouffe du centre
de fa ileut une tige de deux à trois pouces de
; hauteur, & au haut de laquelle on voit naître11
végéter & fleurir une’autre efpèce en tout fem-t
blable à la première. Celle-ci-mérité certainement!
plus que toute autre lé nom de proliféré,
La manière d’être des couleurs ,a établi dehoiiJ
yeîles-.diftinélions dans,- les efpèces jardinières,1
cependant fuboraonnées à leur forme; On y
! a divifées en fleurs à une feule couleur, en flsursl
; de couleur piquetée, & en fleurs, à panache ,
; de couleur dinérente de celle dé la fleur. Oui
appelle- bifarres ceux dont le piquetage ou les l
panaches font de trois ou quatre couleurs diffé-1
rentes. Enfin , les oeillets dé couleur jaune forment
un ordreà part. Cès èfpèces jardinières quel
l’on différencie par les couleurs, varient fo'uventI
d’une année à l ’autre, furtôut pour les panachées,!
fans doute parce que la faifon ou le défaut dans!
la culture ne leur a pas permis de fe foutenir : I
cependant, fi on multiplie ces efpëcès par les!
marcottes, fi on leur donne tous les foins qu’elhsj
demandent, elles reprennent leur première cou-j
leur. Quelle d ftance' immenfe entre l’oeillet type J
à cinq pétales, croiflant fpontanément dans lesI
champs, Sc l ’oeillet de l’amphithéâtre de quatorze
à dix-huit pouces de circonférence.
La nomenclature adoptée par les fleuriftes eft
un àffembhge de mots vuides de fens, puifquel
leur dénomination nè caraélérife pas la fl^ur qu'elle I
doit d aligner. Ses noms d’empereur , de prince I
de Brunfwick, de Turenne , de royal , de fti-1
-perbe , &c. ns préfente nt aucune idée relative al
la fleur. Çes nomenclatures, ces catalogués faf-l
tueux varient d’un pays à un autre , & doivent
néceffairement varier chaque année par les fsmis
qui font la feule & unique manière de s’en procurer
de. nouvelles./
Voici les qualités que las fleuriftes exigent
dans tes oeillets, pour mériter une place dans l'amphithéâtre.'
i ° . La tige doit être forte , en état
de fupporter le poids de la fleur fans, fe courbet-'
i ° . Lés. pétales de la.fbur doivent être longs J
larges, fermes 8c facile^ à développer /011,
comme s’expriment les fleuriftes les fleurs doivent
'être . des fburs libres.- 30.' La 'capfuL du1
milieu ne doit pas avancer trop aû-deffus nos-
pétales. 40. Les couleurs doivent être brillantes
8c marquées ëg-llémeht fur toute l'a fleur., f - M
m ï
fleur doit.avoir affez de pétales pou? être épaiffe,
éhvée dans, fon centre, 8c pour qu’élis foie
parfaitement ronde.
ii.CEillet à petites feuilles\Diantkus diminutus.
[Lin. Dianthus floribus fôlitariis. Squarnis calycinis
Monis, fiorem fuperantibus. Syft. plant!, 2. p/ 334.
iLeers » herb. n. 322. Mill. Diéi. n/ 14. ;*
! Caryophyllus fy h e fins prolifer , flore fingulari.
|-Tourn. inft. R. herb. 352. Dill, gyeif. 148. Réyg.
jged. p. 117. Caryopkillus fyhefinis minimus. Taber,
hill. 290. Caryopkyllo prolifero afiinis^ unieo ex
molibet capitulo flore. Bauh. pin. 219.
Je ne connôis pas cette efpèce. Linnéus la
Regarde comme tres-voifine'du dianthus prolifer 3
pu point de douter fi elle en eft vraiment diftinéte ;
[il croit même que c ’éft mie hybridé. 'Au refte,
[elle eft fort petite. Ses feuilles font courtes 8c
[très-étroites. Sa tige eft raméufe. Ses fl.mrs font
impies, terminales, 8c point aggrégées. Le calice
eft garni à fa bâfe de huit écailles imbriquées,
très-obtufes, dont les intérieures font
iplusgrandes par gradation, 8c plus longues que
Ile calice. La corolle eft d’un rouge pâle, très-
porte , à peine plus longue que le tube. La
différence qui exifte donc entre cette efoècé &
hillet proliféré, c’eft que la première eft beaucoup
plus petite, ayant à peine fix pouces de
put, que fes fleurs né font pas âggrégéès &
punies comme dans l’oeillet prolifère, mais
pelles font Amples 8c folitaires:a / ’extrémité
[de chaque rameau. Cette plante croît en Suiffe
» dans-T Allemagne, fvj.
[ II. (Eillet du Levant j Dianthus pomeridia-
P; ^ lî-> Dianthus floribus fôlitariis : fquamis ca-
|pnis hinis 3 'cordatis , brevifjfimis 3 corpllis emar-
tinatis- fubintegerrimis.
( S I j 1 9
cette tCpèce de Voeillet des fleuriftes efî de n’avoir
que deux écailles calicin’aies , 8z les pétales Amplement
échancrés & prefque pointerenek-s. Cette
plante croît naturellement à Conftantinople 8r
.dans la Pakftine. If,.
r5- df-illet glauque ; Diantkes glauciis. Lin.:
Dianthus floribus fubjolitariis yfquamis calycinis lin-
ceplatis quattrnis , brevibus ; corollis crcnatîs. Lin,
jSyft. plant, z. p. u 6 . Hort. ClifF. ió 4. Hm *.
■ crpf.' joq. Mill. D ia . n. " j . -Wilhih. OtTecv.;).
,éy. Pâli. it. i, p. i j j , Ailion. Flor. ped. n.
1 ; -':Vi ■l:- •
Tunica _ ramoflpr , flore candldo cam eorolla pUi-
purea.. PiIL‘ Eltham.,'4Ô0; tab. Zy8 . Ss . 548.
» Cette plante a des racines fibreufes dès-qü'ellos
s’élèvent, pluiîeurs tiges cylindriques j glauques
droites, qui fe divifent en rameaux foibles y étalés
tic nombreux. Ils font garnis de feuilles cour-
tes , glauques, linéaires, un peu rudes quand on
les gliffe entre les doigts. Les fleurs, font foli-'
taires & terminales. Les écailles calycinaks font
très-courtes„ un peu aiguës, ordinairement au
nombre de quatre. La corolle efl blanche -, mat-;
quée dans Ion centre d‘uncercle couleur de potir-
pr.e , crénelée fur fes bords. Les anthères font
violettes; les pifiils roulés à leur fommet & un-
peu plus longs que la corolle. Cette plante fleurir
au mois de juin. Elle eft fans odeur..Elle croît
-naturellement parmi les rechers dans la province-
de Sotnmerfet & dans quelques autres parties dei
['-Angleterre. On là -rencontre aulli dans ia Sibérie.
I f .
14. (Eil l e t d’Afrique ; Dianthus albens. Air.
Dianthus floribus fôlitariis : fquamis calycinis -làn-
ceolatis , quitterais, brevibus-, corollis’ cmarginatis.
Ait. Hort. J£ew. 2. p. xj.oL.
Selon Alton, cette efpèce, qui a'beaiicoup
de rapports avec la précédente, en diffère*'
1 ®. fiar fes pétales qui font échancrés, & à peine
crénelés; 2®. par rabfence du cercle de pourpre'
qui décore le centre de. la fleur du dianthus glau-
\eus. Les tiges font ramifiées, & portent à l'extrémité
de chaque rameau une fleur folitàire. Lss
[écailles calycinaks font au nombre de quatre ‘‘
'courtes & iancéolé^s.-Les pétales font blancs en-
'deflus, d’ un vert blanchâtre en- deflous & d'une '
t,inté violette à: leur .extrémité, tant en deflus ;
qu’en-defîbus. Cette plante ,eft originaire du cap i
dé Bontie-Efpérance où elle croît naturellement.
;On la cultive en Angleterre. Elle fleurit au mois
d’ août. 'If.
iy . (Eillet couché ; Dianthus deltoïdes. Lin.
D iahthus.floribus ftôlitariis : fquamis calycinis lan- ■
'ceolatis binis ft corollis'çrenatis. Lin. ,Sytt. ,pl. 2.
P- 3iS- Hórt. ClifF. té4. Fiqr. fuec. 341 ; 182. *
Sauv. Monsp. 143. |® g Diél. n. 1. Pollich. pal !
n. 412, Mürtich. Hatf. ri. ' j j f . Mattusdil’ Sil. H