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ordinairement ûioïqqesj celui-çr^u contraire a
les fleurs monoïques , & les feuilles très-glabres,
toujours entières., drin afpeèi lui Tant & verniffé.
Cet arbre, d’ aill. urs, a un port qui lui eft particulier.
Son tronc, s'élève au plus à dix ou douze
pieds. Il eft comme noueux, ! rabougri.-; ille .d i-
vife en quelques girofles branchés, qui ne pouf-
lent que des rameaux très 7 courts & gros. : les
feuilles font fl preffées les unes.contre les autres, •
quoiqu’alternes, qu’elles.-fo,ripent de girofles touf-,
tes en paquets. Elles font portées fur des pétioles
a fie z longs , glabres, cylindriques, un peu cana-
liculées en defîus 5 les feuilles font entières, en
forme de coeur , quelquefois plus larges que
longues , mais plijs fouvent terminées par une
pointe allongée i crénelas à1 leur Circonférence ,
d'un beau vert - lüifâht à lèurs deux furfàces
celle de deiTous a les principales1côtes garnies
laréralement de deux rangs dé poils rares.
Les fleurs croiflent le long des rameaux , très- ;
ordinairement dans, l’aiflelle des feuilles : elles j
font monoïques. Les fleursL mâles font difpofées
en chatons réunis au nombre de cinq à fix au
même point d’infertiçn ^portées fur des pédpn-
cules pendans. Les fleuf^ femelles font fpiitaires
dans i aiflelle,.des feuilles j leur pédondule eft
fouvént fl court qu’elles paroifient prefque fef-
flles elles offrent un ovaire ovale, aigu, fpr-
monté d’ un piftll très - blanc, velu (confldéré Jj la
loupe.), recourbé & tranfparènt, tellement qu'au
prèmièr afpeét oh s’ imagineroit voir une ifoule de;
petits vers blancs fe difputerla propriété de ces
fleurs. J’avoue que j’y ai été trompé, & que je;,
cherchois à délivrer'de ces hôtes dangèreux un;
échantillon que je voulois deflecher. Le fruit eft
une baie courte, peu fucculente. Il paroît, d’après
le nom que cet arbre a reçu au jardin national
des plantes, o u jl eft cultiye, qu'il: vient,
originairement des environs de Conftantinople-.
J'ai d’autant plus de raifons de le regarder comme
une efoècëfrès-diftihgûëëqu'elle eft à-pëü-prës
la feule dans laquellë je 'n 'a i point- obfervé :rdé'
variétés. Ses feuilles fônt Corîftammënt entières ,
glabres & luifantesr. T>. ( V. v. ).
O bft nation. La plupart des auteurs , même les'
plus modernes, tels que Tbunberg dans rfa Flore
üa Japon , ont rapporté à ce genre 1 q môrus pa-
pyrifera. de Linnéus. Comme cet arbre a fleuri
au jardin du Muféum d’ hiftqire naturellë-, nous
a ’ ons eu h facilité'd'examiner fafruâification ,
& de nous afîurer qu’il n'appartenoit. point du
tout au genre des mûriers. En çonféquence , on
le trouvera décrit dans ce dictionnaire fous le
nom de papirier.
( P oiRET. )
M U R R A I exotique ; Murray a exotica. Linn.
Syft. Plant, vol. 2 , p. 268. Jufli, Gen. p. 261.
Lam. Illuft. des Gen. pl. 3.J2.
M U R
Marfana,buxifoliét. Sonnerat. Voyage des Indes ’
vol. 2 , p. 24y , f: lîs>-
Murraya. Mantiff. p. 563. Murr. Com. Goett.
ad anmmr 1788.' C . îcon. Camunium japonenfe ,
Rumphu. Amb. 5., t. 18 , f. 2.
: Genre de piahtèsi à fleurs polypétalées, de
la tâmiUé- des orangé^, qui paroît avoir beaucoup
dé rapports avèc les melia , & dont le caractère
efîeriiîel eft d’avoir
I Un calice divifé en cinq ; cinq pétales rapprochés
'■ en forme de cloche / un ovaire entouré par un anneau
\urcéolé j une baie ■ manofperme.
C ’eft un arbrifteàù qui s’élève à la hauteur.de
fix à lépt pieds, dont l’écorcè eft d’ un grts-
’cendré, le bois blanc, fort tendre & plein de
moelle. 11 pouffe des rameaux alternes & droits,
.garnis de téüilles alternes, pétiolées, ailées avec
unë impaire. Les folioles, font alternes, ovales,
entières, obtufes, ponctuées comme celles du
mille-pertuis, glabres , -épaifles j fe rétréciffant
; en pétiole à leur bâfe', M fe rapprochant un peu
I de - celles dès buis, d’où vient que' quelquès - uns
: ont nommé cet arbrifleau buis dé'Chine.- La foliole
; impaire eft beaucoup plus grande que les autres.
| Ses fleurs fqnt difpofées a.l’extrémité des branches
en corymbe terminal. Chacune d’ elles offre polir
caraéière générique ;
j ï° . Un calice d’une feule pièce , très-petit,
jperflftàht , divifé én cinq dénts courtes * étroites
■ Ôc poirïfuës.
; 2° . Une corolle à cinq, quelquefois fix pétales
• étroits, lancéolés , aigus , longs de Tept à hait
lignes, rapprochés par leur b âfe , &, s'ouvrant
! enfuit e en forme de cloche,
i 30. Dix étamines , rarement-onze ou douze,
icfont les fiiamens font inégaux ëntr’eux , un peu
moins longs que la corolle, 8c terminés chacun
pàr une afithèrè arirdridie & Bllocuîaire.
4e . Un ovaire très - p e tit, fupérieur, ovoïde,
entouré d’un anneau étro it, urcéolé, furmonté
d’un ftyle un peu épais, de la longueur des étamines
, terminé par un ftigmate en tête , & a
>cinq angles. Le fruit eft une baie très - petite,
très-peu ptdpeufe , ovale , un peu pointu à ton
fommet, recouverte d’ une écorce mince & ponctuée
, & renfermant une ou deux femences car-
tilagineufes. j
Cette plante croît naturellement dans les Indes
orientales: On la cultive au jardin des plantes,
mais il n’y donne point de fleurs. J’en ai vu des
exemplaires comVnuhiqués au citoyen Lamarck pat
Sonnërat. h • ( V» /• )•
Obferv. Le chalcas paniculata de Linné , qUI
n’eft connu que très-imparfaitement, d’après un®
très-médiocre figure de Rumphius, ne par0,t
M U S
yss devoir conftitper un genre particulier- ; fon
port / la d-ifpolî-tiun de ftisofleurs, ne*perinettetit
pas qu’on puilTe le tiifiinguer du murràya. Peut-
être rr.ême eft-ce la tnêmë- efpèce qui aural-ëté
mal figurée, ou d’après un individu qui aura
offert quelque variété.
, (P o i r e t ).
MUSCAÇIER ; Myrifiica., Genre de, plantes
à (leurs dïoïques de la famille ^des .lauriers, qui
renferme des arbres ou ârbriffeaux . exo,tiques:
toujours verts, . à feuilles Æniples & alternes,’ à
rameaux dépourvus dé ftipu}és,& à-fleurs axillaires
, petites, portées fur des pédoncules'plus
ou,moins divins ,.8ç plus courts que les ifeuilles.
Son oaraftère ellènriei-eft d’avoir
Des fleurs iiiiiqms ; Un caticc 'jtùné feule pièce A
iivîfe cù trois f^ppint de coTotle /- -ïi/ie bàip- drupàcee j
mo/wfperme, a brou bivhlve3 & a copiée Couverte et une 1
membrane en rifeuu , ou 'laçcniée.
M U S
mence , eft mince , dure .fragile , flllonnée à
l’extérieur par les impreflions-des ramifications dit
macis.
La femence eft greffe, charnue, huileufe, quelquefois
aromatique, & conftammeiit comme marbrée
à l’intérieur par des veines colorées & ra-
meufes „ répandues dans- fa fubftance.
Obfervations.
II. eft bien étonnant que le mufcaeSer ne
nquspfoit coniruj que depuis quelques années ,
cet arbre , dont le fru it, depuis fi long-temps ,
eft l’objet d’un commerce très - étendu. C ’eft au
citoyen I .amarck que’ nous fommes redevables
des .copnoifTances exaéfes que nous avons aujour-
d h u i, non - feulement fur la “fructification dit
mufeadier de commerce , mais encore fur plu-
fîeurs autres, efpèces non moins jntéreflantes.
Tout ce que j’en dirai, ici fera extrait, du mémoire
que.ee favant .naturalifte a publié dans ceux de
l’académie des fciences, année 1788, pag. 148
plane. 5 , ( i , 7., 8 , 9.
« ■ Dans un ûécle où la botanique a fait des
progrè’S’ fi' marqués , & où les botaniftes ont
•étendu leurs recherches jufques fur les végétaux
. exotiques les .plus rares , & même les moins
importons, on. a iàns douts lieu d’êcre étoniïé
que la fru&Lfication^ d ’un arbre, aufî^ intéreflanc
(jue l’eft celui qui produit la mufeade, foit encore
inconnue aux botaniftes , ou au moins ne leur
foit connue que d’une manière très-incomplète,
comme je vais Ie fairé voir. r
Le fruit du mufeadier étant, comme épicerie,
un objet intéreffant de Commerce, eft à fa
vérité connu depuis long- temps ; on le trouve
meme décrit 8c figuré, dans un allez grand nombre
d’ouvrages| dont plufieurs font déjà anciens,
comme on,le verra par.la fynonymie que je donnerai
dans J’expoiition. des' efpèçes de ce genre.
Mais ce qu’ on nous a donné fur les fleurs de cét
arbre précieux , eft fi incomplet, 8c même lî
rempli d’erreurs,, que Linné „père n’a pas voulu
inférer le genre que conftttue le mufeadier
parmi ceux que l ’on trouve mentionnés dans
les dermeres éditions de Ton Syftême des vé-
getaux.
Quelques auteurs prétendent que Théophraft“
a connu le fruit du mufeadier, 8c qu’il le nomma
comacum ; mais ce que Théophrafte dit du co-
macum ç k fi vague, qu’on ne peut rien affurer
de pohtit a cet égard. Il en parle comme d’un
aromate qui nous vient de l'Inde, en partie directement
par la mer, & en partie qu’on apporte
de 1 Arabie, aromate qu’on emploie dans les parfums;
mais Théophrafte n’indique aucun caractère
foit de l’aromate même , foit du végétal qui
le produit. . •
D ailleurs, le mufeadier ne crciffant pas natu