tace des -graminées. Ce fofit les rotangs, végétaux
continuant un genre particulier, auquel
finnois avoir mai-à-propôs attribue des fleurs
hermaphrodites. Leur tige a entièrement 1 af-
chaume; & , f, l'on en cto.rqneb ;
eues auteurs .elle fe divife louvem. eh un
S i nombre de rameaux Elle e ft.temte dans
foute fa longueur , & fës feuilles forment a leur :
bafe une’ gaine complette. Malgié cette forte
analooie des rotangs avec les gramens , E urs
feuilles ne font jamais Amples , comme celles
de ces derniers, mais .tou]ours ailées; &. d ai.-
eurs il patoît que l'intérieur de leur tige offre
unTorgamfationprefqu'entierement femWable a
Pelle des autres palmiers Voici en
Va ion du Citoyen Desfomaines à ce lu,et » Les,
Srdtangs , dit-il,
„ m;ers par leur llruéfure , & ne iautoient en
•„ ê-re feparés. On peut s'en convaincre: boen
„ facilement, pour peu que 1 on veuille objet--
" U coupe ttanfvetfale de celui que Ion
„ emploie à faire les. cannes connues fous le pom
de W : Les fib.es du .centre y font fi ecar-
» t ê e s auon y diftingue les intervalles - a la
•„ (impieIrue,*& qu on peut faire paffer de 1 air
” dans des^Ltbnçons de plufieuts piedsrde lon-
„ gueuf, èii fouffiant par 1 une des extrémités.
,, EUes fe teffetrent ttès-fenfiblement a mefug
; qu'elles apptochent de la c.tconfetenc^ , &
”, P le u r e autres efp^ces de
„• ce genre , que j'ai examinées attentivement,
„ m’ont offert la même organifation. »• JVu
refte-, on ne doit pas être furpris qu'il y
aitdes traits-frappans de reffemblance entre es
graminées & les rotangs. ‘Nous avons dit plus
haut que les premières avoient la-même inflo-
refcence que les palmiers :• les tiges des uns &
des autres , qnoiqu'offrant un afpeft toutdiffe-
d nt préfentent cependant dans lèur ftruamre
beaucoun de cataSères communs, Ainfi lesrotaqgs
d-viennénr le lienmàfutel qui unit ces’deux-grandes
familles', déjà rrès-voifines par plufieurs rapports
Ecoutons encore le citoyen OeSfontames.
I O n trouve pareillement dans les gramens ,
„ dont les tiges font vivaces , les carafteres ge-
„ néfiux que je viens dè fàire connoiye dans
„ les palmiers & les rotangs. J’ai ofiferve des
» chaumes de bambou , ( a rm é s b am bv s .-U n .. )
- de rofeau à quenouilles, ( a rm d o io n a i , Lin.)
» de'calumet, ( ? « ■ arboreum. U n . ) de pari
nis à larges feuilles f ! " ' I
» de canne à fucte , ( faccharum opemarum. Lin. )
, gj de plufîeurs autres efpèces de cette nom-
breufe famille; les vaiffeaux y font placés pa-
„ rallelement les uns à côté des autres, /ans
former de couches. La moelle; eff diffenupee
dans les petits intervalles qui f e fepatertt ;
Ml fe raoorochent, dirohmentr de diamètre en
» allant du centre à la furfatê>, & je h'y ai ja-
mais aperçu -aucune trace de prolongemens
33 médullaires.
- »» Si les gramens fé lient aux palmiers & aux
» rotangs par les' grands caraélères diftinétifi
33 des monocotyledons, - ils en offrent auü| qui
»» leur font propres , & que je ne dois pas paf-
»3 fer fous fiience. Leur chaume eft fouvent
>3 creux , & entrecoupé par des noeuds diftri-
33 bues de diftance en diftance j ces noeuds for-
3» ment- des cloifons tranfverfales dans l’intérieur
3» dès tiges , en augmentent la force, donnent
»» naiffance aux feuilles , produifent des racines,
*> & contribuent à la multiplication des indi-
» vidus. Les feuilles font toujours- fimples Lelles
»3 en gainent les chaumes , & au # lieu dêtre
3» pliées en deux & appliquées , comme celles
»3 des palmiers avant leur développement , elles
3» font roüléfeS iùténèure'ment par. les bords, &
»3 enveloppées les unes dans les autres. »
* Les plantes de plufîeurs autres famill es , te
que l e s 'fragons , les-’ fmikx , les afperges &
furtout les dragoniers, déjà fi proches des palmiers
par leur fruélification , les agaves , les
yucca , les ananas , les narciffes , les panda-
nus, &c. ont été fucceflivement examinés par
le citoyen Desfontaines. Leurs tiges fe font
trouvées compofées de fibres paralleles , dont
la difpofition fe rapprochoit plus du moins de
celle décrite ci-deffus.
Mais ce judicieux obfervateur n’a pas borné
fes recherches aux végétaux compris dans la
claffe des unilobées de ce di&ionnaire : jj les
cryptogames dévoient auffi fixer fon attention.
Il s’eft affuré par l’examen des tiges de quelques
moulTes, entr’autres dè celles de plufîeurs
lycopodes, que ces petites plantes, quoique pourvues
d’organes très-particuliers, paroifl'entavoir
une ftru&üre interne conforme- à celle' de tous
les monocotyledons , & par conféquent voifihe
de celle des palmiers.
La grande réffemblance qu-iï avoit remarquée
mtre le port dés palmiers celui de quelques
:ougères l ’a engagé a chercher fî: la mêmé ana-
ogie né fe retrouveroit point dans- leurs orgà-
les intérieurs. Voilà ce .qu’il nous- a appris fur
set objet..» Les fougères en ambres qui s^éUfreflt
0 en colonnes , & dont le foiümet? eft toujours
.» couronné de feuilles/ comme celui des paj-
o miers , appartiennent auffi ;à Ma même divi-
» fion. Leur tronc eft compofé de groffes fibres &
»»- de plaqueslignelifes-coutbéês en différëns lens.
Elles font plus compares, plus|largesi plus rap-
>» 'prochées auprès dè la circonférence'que dans
» -f intérieur & la rnoëllè en remplit tous les
»»• vidés. Elles font recouvertes d’une ènvekppe
P A L
» folide, formée par les fibres des pétioles , qui j
3s-ien fe détachant laiftent fur fa furface dés im- ;
». preflions rabotteufes & circulaires. Les feuilles
»» font roulées fur elles-mêmes en fpirale avant leur
» développement} leurs nervures fe ramifient de .
»3 mille manières , & fui vent toutes fortes de di-.
s» i;f étions. Si les organes intérieurs de ces fou- •
» gères offtent des caractères différens de ceux
33 des^autres monocotylédons , on y reconnoît
33 du moins la même difpofition & la même
33 manière de croître. »» ( Desfont. loe. cit. )
Ajoutons à cela qu’il exifte deux genres, particuliers
, favoir, le zamia & le cycas, placés parmi
les- fougères par tous les auteurs, dont la
ftruéture ne diffère nullement de celle qu’on remarque
dans les palmiers j mais nous aurons
.-occa-fion d’y revenir par la fuite.
Nous avons cru ne devoir omettre aucune'
des o.bfervations int ère fiant es confignées dans le
mémoire du citoyen Desfontaines , lorfqu’elles
ont- eu, un rapport ^lus ou moins direét avec le
fujét dont nous nous occupons,. C’eft en liant
les faits, en les préfentant dans un même cadre
..en les comparant perpétuellèment les uns avec
les autres, qü’on parvient aux idées générales, aux
confidérations philoTophiques , fans lefqueîles
une fciehce n’auroit point de bafe foiide. Ce rapprochement
m’a paru furtout avantageux, en
ce qu’il peut contribuer à. l’avancement de la
phy.fiologie végétale , principal but des botà-
niftes. Ainfî, par exemple , de tout ce que nous
avons expofé ci-déflus, on aura pu tirer la con-
clufion fuivante.
Que , quoique les palmiers conftituent une
belle & nombreufe famille , bien diftinéle de,’
toutes les autres par une réunion de caraélères
<jui lui eft propre., ils doivent encore être re^.
gardés comme les chefs, d’une divifion beaucoup
plus grande , fous laquelle viennent fe
ranger naturellement un nombre de plantes très-
confidérable , qui partagent plus ou moins la
fingularité de leur organifation , en offrent toujours
au moins les traits, principaux , & paroif-
fent par conféquent. avoir un mode de végétation.
ou entièrement femblable ou très - analogue.
Qu’ ainfi, lorfque tous les végétaux,chez
iefquels on a trouvé deux lobes à la femence,
préfentent conftamrnent un tronc formé de couchas
concentriques , dont la fol dite décroît du
centre à la furface , avec une moelle renfermée
-dans un canal longitudinal, & des prolongemens
médullaires en rayons ^ivergens j il en
eft une autre férié qui ont pour caractère géné^
ral & diftinétif une tige non compofée de couches
concentriques apparentes , dont la folidité
déc oît de la circonférence au centre , .& dans
laquelle la moelle eft interpofée entre les fibres,
Botanique, Tp/ne I V ’,
P A L 7 0 ;
fans aucune trace de prolongemens médullaires.
Fructification des palmier s.
Les fleurs des palmiers font en général aflez
petites-, jaunâtres ou verdâtres , & n’ont que peu
ou point d’éclat. Elles-ne font jamais pourvues
de pédoncules partiels, mais on les trouve ra-
mafîés en très-grand nombre fur des pédoncules
communs , Amples & nuds à leur bafe, plus ou
moins ramifiés ou paniculés dans leur partie fu-
périeure, & auxquels on a donné le nom de
régime (Jpadix ). Ces régimes naiffent dans les
aiffelles des feuilles 5 ils font renfermés avant
la floraifon dans des fpathes membraneufes , coriaces
, foüvent très-épaiffes , monophylles ou
fufceptibles de fe déchirer en deux & quelquefois
en plufîeurs pièces. Outre cette fpathe uni-
verfelle, qui enveloppe le régime entier, &
qui, félon quelques auteurs , n’exifte pas dans
plufieuis genres , on en remarque fouvent de
moins confîdérables placées fous chacune de fes
.divifions, qu’ elles enveloppent féparément. Les
fleurs recouvrent toujours plus ou moins corri-
plettement les diverfes ramifications du régime ,
! & elles font unifexuelles dans la plupart des
genres.
La difpofition des deux fexes varie de trois
manières dans les palmiers non hermaphrodites.
Ou leurs fleurs font dioïquès, & alors on ne
rencontre fur chaque individu que des fleurs d’un
feul'fexe, ou elles font monoïques , & les'deux
fexes fe trouvent fur le même pied 5 mais dans
ce dernier cas, l’un & l’autre fexe font tantôt
dîfpôfés enfemble fur les mêmes - régimes ,
& ceux - ci font tous androgyns , tantôt iis
font fîtués fur des régimes diftinéls , dont les
j. uns ne portent que des fleurs mâles, & les autres
des fleurs femelles. Orr remarque ordinairement
dans chaque fleur les radimens du fexe
qui lui manque ; ce qui fait foupçonner qu’ en
général lés palmiers ne font monoïques ou dioï-
ques que par avortement.
Il eft reconnu que les ’palmiers mâles ont la
faculté de féconder dé fort loin • les palmiers
femelles de leur efpèce. Cependant il n’eft pàs
rare de voir des palmiers femelles nè produire
aucun fruit ; car , outre . la diftance dès lieux ,
qui peut devenir trop- confidérable , on a ob-
fervé que la direébon des vents, l’ interpoli.ion
d’une forêt très.-élevée , de grands, & vaftes édifices
, &c. étoient fouvent autant d’obftaclès
qui s’ oppofoient à h fécondation. C’eft pourquoi
, lorfqu’on defîre fe procurer des fruits
bien mûrs & favoureux , comme cela a lieu pour
j certains palmiers , il eft plus sûr de transporter
les régimes des individus mâles fur les pieds