
quatre y rarement cinq ouvertures. Après répa- j
nouiffement les bords de la cap fuie ne font point, :
comme dans i’efpèce précédente 3 déchirés ou j
lobés , mais toujours entiers. Cette efpece croît j
naturellement dans i’ ïle de S. Domingue^ ou ;
Thiery en a fait la découverte;
3. Myriotheque à feuilles.de frêne ; Myrio-
theca frafcinea. Marattia rdihibus Uvibus 3 fimpli-
eibus ; foliolis lanceolatis fe/rads 3 omnibus di/linc-
üs, Smith.' plant. icon. fafc. 2. p. & tab. 48.
Cette efpèce eft remarquable par fa grandeur 3
mais plus particulièrement par fon feuillage qui
a l'apparence d'une grande feuille de frêne. Ses
feuilles font doublement ailées avec une impaire :
les pinnules font alternes ./ légèrement pétiolées3
lancéolées , aiguës -, dentées , liftes, fe rétrécirent
infenfiblêment vers leur fommet. Elles
ont près de trois'pouces de long; fur un demi-
pouce & J plus de large. Les nervures font Amples
; nombreufes, quelquefois divifées en deux
prefque dès leur bâfe , ouvertes , écartées ,
quand elles fe bifurquent , ik allant aboutir à
Ja pointe des dentelures.
Les capfules font placées à la circonférence ,
proche les dentelures : elles font folitajres , portées
chacune fur une nervure particmière ; ovales
avant leur épanoui flement, plus grofles que les
femences de pavot ; elles s'ouvrent longitudinalement
j & làifferit appercevoirde.chaque côté
env iron lix petites ouvertures. Cette plante croit
naturellement dans les îles Bourbon. ( V. f . )
( Poiret. )
MYROSME à feuilles de balifier -, Myrofma
cann&folia. Lin. f. fuppl.'p. 8 '& 80. Juflîeu. 63.
.Rheed. hort. mal. il.- p. 67. ta. 34 ?
' Genre de plantes imilobées , de la famille des
balifiers , dont le çarâ&ère effentiel eft d’avoir':
Une corolle irrégulière , partagée en cinq j un
talice doublé 3 lextérieur à trois folioles '/l'intérieur
feulement partagé en trois.
C ’eft une plante qui a quelques rapports avec
le balifier qui s’élève fur une racine horifontale,
.charnue , ovale , courte , légèrement comprimée
3 comme dans Yamomum , comme divifée
par anneaux , furmontée de gaînes alternes ovales
3 larges y fibreufes , s'emboitant les unes dans
les autres. Ses feuilles font ovales , glabres , veinées
: les inférieures, font portées fur des pétioles
alongés , dilatés , partant de la racine ,
te formant la tige : dans les feuilles fupérieures
les pétioles font diftincis de la tige. Les pétioles
‘étant alongés deviennent liffes , comprimés 3 fil-
lonnés par un canal longitudinal j ils forment
vers l’infertion de la feuille un anneau cylind
ri que velu en-dehors, te qui fait un peu cour-s
ber la feuille.
La hampe eft cylindrique , prefque veluè, terminée
par une articulation d’où f o r t u n e feuille
très-fembla'ble à celles des tiges & un pédon* I
cule enveloppé par la gaîne du pétiole. C e pé- :
doncule eft f ç l i taire , cylindrique , à p e in e plus
long que le pétiole. Les fleurs font difp ofées
en grappe fur un chaton comme celui d u houblon
imbriqué par les écailles alternes d e s bractées.
Ces b r a d é e s font biflores & à d e u x folioles.
La f o l i o l e extérieure eft plus large , ovale
3 membraneufe , amplexicaule 5 l ’intérieure
eft plus courte , plus étroite te oblongtie.
Chaque fleur offre i ° . un double calice {upé-
; rieur. L'extérieur eft compofé de trois foliotes
| égales 3 mémbraneufes , oblongues , canaliculees
& très-entières j l’intérieur , partagé en trois,
: a fes découpures égales ouvertes , oblongues,
, entières, marquées à leur fommet d'une tache
[ b^une,
2 0 . Une corolle monopétale 3 inégale, dont
le tube eft très-court, le limbe partagé en cinq j
les deux découpures fupérieures .font plus courtes
, oblongues , inégalement échancrées j les
trois inférieures font plus longues , d iv ifé e s en
trois à leur fommet > la divifion du m ilie u eft
plus courte que les autres.
3°, Une, feule étamine dont le filament eft
libre ,- ou bien inféré fur le bord de la décou*
Ipure intermédiaire/inférieure : ce filament eft
fubulé & membraneux à fa bâfe , terminé par
une anthère ovale te comprimée.
40. Un ovaire inférieur à trois côtés, furmonte
d’un ftile.épais , courbé , court , à trois côtés,
fendu longitudinalément , h é r if î e à fa partie ant
é r i e u r e 5 le ftigmate eft en forme d e vu lve, ,
ouvert, & dont lès lèvres Tant dilatées. Le fruit
confifte dans Une capfule à trois logés, à trois
valves 0 àT trois côtés, qui renferme des feraen* ;
ces nombreufes te anguleufes.
Cette plante croît naturellement à Surinam
fous: la forme; d’ un arbrifleau. T?.
( P o i r e t . )
MYRTE } Myrtus. Genre de plantes à fleurs
polypétalées, de la famille des myrtes, qul a
de grands rapports avec les goyaviers & les jaw
bofiers ( eugenia ) , te qui comprend des arbres
& des arbriîfeaux , la plupart exotiques, qi)1 oD
des feuifes fimples, ©ppofées ; des fleurs ped01^
culées , latérales ou terminales , difpofées e
corymbe ou en pànicüle , mais quelquefois au
folitairés dans l ’aiffelle des feuilles. Le tara«
effemier de ce genre eft d’ avoir :
Un calice fupérieur divifé en cinq ; une corolle h j
l(ina pétales > & une baie a trois loges monofper mes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
C h aq u e fleur offre i° . un calice fupérieur d’une
Ifeule pièce, à quatre ou cinq divifîons perfif-
Itautes, préfentant intérieurement un bourrelet
[à l’infertion des étamines.
I iQ. Une corolle compofée de quatre ou cinq
[pétales entiers /inférés fur le calice.
I 2°; Des étamines nombreufes dont les filaméns
Ifont capillaires , de la longueur de la corolie 3
| jnférés fur le calice , terminés par des anthères
f arrondies.'
j j». Un ovaire inferieur, muni d'un ftile fim-
|ple, filiforme, terminé par un ftigmate obtus.
|Le fruit \eft une baie à deux ou -trois loges j
[chaque loge renferme une femènee en forme
Kde rein.
Obferyations.
I II faut convenir que les caractères qui fépa-
[jent les jàmbojîers ( eugenia ) des myrtes font fi
I variables, qu’il eft difficile de bien diftinguer
■ ces deux genres , & qu'il conviendroit peut-être
[mieux de lés réunir en un feul. Ces caractères
[portent effentieliement fur le nombre des f’e-
Imences & des loges. Les jambofiers ne doivent
[avoir qu’une feule loge & uns feule femence 5
l ‘dans les myrtes au contraire Le nombre des
■ loges eft de deux à trois , te plus ; mais chaque
■ loge eft toujours monofperme. S'il s’en trouvoit
[de polyfperme , il faudroit renvoyer ces efpèces
■ parmi les pfidium 3 qui ne diffèrent que par ce
■ çara&ère des deux genres précédens. Quant aux
■ divilions du calice & de la corolle , elles varient
à un tel point, dans les jambofiers te les
■ myrtes, qu’on ne doit les regarder comme ca-
RraCtère générique , qu'autant que l'on y. joint la
|confidération des femences. Toutes les feuilles
[des myrtes & des jambofiers font perforées
I comme celles des millepertuis.
E s p è c e s .
[ i* Myrte commun ; Myrtus communis. Lin.
V Myrtus fior'ibus folitariis : involucro diphyllo.
I Hort. Gliff. 42. Hort. Ups. 123, mat. med. 122.
[Roy. Lugdb. 2 69. Scop. carn. 2. n. 384. Regn.
I botan. Lamarck. Illuftr. gen. tab. 41.9.
!...*• Mlyrtus communis 3 ( Romana. ) Myrtus fo -
1 us °vatis 3 pedunculis longioribus. Mill. DiCt. n.
I & icon. tab.T84. fig. il. Kniph. cent. 4. n.
I; Myrtus latifolia Romana. Bauh. pin. 460.
I ^- Myrtus communis (Tarentina. ) Myrtus foliis
^ atl5i baccis rotundioribus. Mill. DiCt n. 6 , Myrtus
minor vulgaris. Bauh. pin. 469. Tourn. inft.
R. h. 640.
y. Myrtus communis ( Italica. ) Myrtus foliis
ovato-lanceolatis 3 acutis 3 ramis rectioribus. M.1IÎ.
Di Cl. n. y. Myrtus communis italica Bauh. pin.
468. ' , :
é. Myrtus communis ( Boetica. ) Myrtus foliis
ovato-lanceolatis 3 conferds.'Mill. DiCt. n. 4. Myrtus
latifolia. Boetica. 2. Bauh. pin. 465). Cluf. Hift.
1 1. p. 6y. Blachw. tab. 114.
t. Myrtus communis ( LufitanTca. ) Myrtus fo liis
lanceolato-ovatis 3 acutis. Mill. DiCt. n. 3.
Myrtus fylvefiris foliis acudjjîmis. Bauh. pin. 4C9.
Cluf. Hift. 1. p. 6 6 . f. 1. Tourn. Inft. R. h; p.
640. Lamar. Flor. franc. 1081.
Myrtus communis ( Belgica. ) Myrtus foliis
lanccolato acuminads. Mill. DiCt. il. 2. M0 mus la -
tifoliis Belgica. Bauh. pin. 469.
9 Myrtus communis ( mucronata. ) Myrtus fo liis
linearï-acuminads. Mill. DiCt. n. 7. Myrtus
foliis minimis & mucronatis. Bauh. hift. 469. Cluf.
hift. 1. p. 6 j .
Depuis très long-temps le myrte jouit d’une
réputation que lui ont attiré fes brillans attributs.
Dès feuilles toujours vertes , luifantes,
d’une odeur fuave „ qui forment avec fes fleurs
blanches un contrafte agréable : les ombrages
épais qu’il procure dans les pays chauds où il
croît en buiffons ferrés , te près defquels on
n'a point à craindre l'épine de la rofe , l 'efpèce
d'agitation agréable qu'il excite dans le cerveau
, lorfque , dans les climats méridionaux #
fon odeur eft dilatée par les ardeurs du foleil :
tels font les titres principaux qui ont valu au
myrte l'honneur de couronner la tête des amans
- heureux, celui d'être confacré à la plus belle
des déeffes , & de fervir de guirlandes dans le«
fêtes de l'amour.
Cependant le myrte n’ eft agréable qu'autant
qu’il refte fous forme d*arbrifleau. Quand il s’é lance
, qu'il devient un arbre foreftier, ce qui
arrive clans les pays très-chauds , alors il eft
chargé d'une quantité de petits rameaux qui perdent
leurs feuilles étouffées par les branches fupérieures
j & vu en-deflous, il n'offre plus que
des tiges confufes dépouillées de feuilles. Quoi-
qu’en Barbarie le climat foit brûlant, néanmoins
je n’y ai jamais rencontré le myrte que fous
ferme d'arbrifleau. Je fuis même porté à croire
qu'il a befoin de la main de l'homme pour
s’élever à la hauteur d’ un arbre , d’autant que
j’ai toujours remarqué qu’il poufloit 3 du collet
de fa racine 3 plufieurs tiges fortes qui l ’empêchent
d’arriver à une certaine hauteur 3 à moins
qu'on ne les détruife dès leur naiflance 3 pour
réunir fur un feul jet toute la force de la lève.