
les autres femelles. Les fleurs mâles naiffent fur
lin individu y & les fleurs femelles fur un-autre.
Les fleurs' males font ramaffées par petits bouquets
de cinq à fix fleurs l'effiles , fur de greffes
grappes qui n ai lient de l'aiftelie des feuilles , 8c
a P extrémité" des rameaux. Le pédoncule de la
grappe , fes .branches & fes fleurs font couverts
#ùn duvet roufsâtre.
m Le calice eft d'une feule pièce en forme de
coupe , à trois dents. Il n'y a point de corolle.
Les étamines font au nombre de fix , attachées
au fond de la fleur fur un difque. Leur filet eft-
court. L'anthère eft très-petite , & à deux bour-
fes. Le centre du difque eft couvert de plusieurs
petites éminences arrondies , 8c que l'on découvre
à l ’aide d'un verre lenticulaire.
» L'arbre qui porte la fleur femelle ne différé
que par fes .fleurs qui font plus petites , à trois
dents j dont le centre eft occupé par un ovaire
fphérique 3 fur mon té d'un ftigmate charnu &
obtus.
» L'ovaire devient Une capfule fphérique ,
pointue , verdâtre 3 coriace 3 marquée de fa bâfe
à fa pointe 3 de chaque cô té , d'une arrête fail-
lante. C'eft par-là qu'elle s'ouvre en deux valves,
& laiffe voir une coque couverte d'un réfeau
de fibres rouges , applaties,. ( le macis ). La
coque eft très-mince, fragile & noirâtre. Elle
contient une graine couverte d’une membrane
grisâtre. Cette graine coupée en travers eft par-
femée de veines roufsâtres & blanches. Elle eft
fort huileufe.
» Lorfqu’on entaille l’écorce de ces arbres ,
il en fort un fuc rouge qui eft plus ou moins
abondant, félon la faîfon. Ce fuc eft âcre. On
s'en fert dans lè pays pour guérir les aphtes ,
& appaifer la douleur des dents cariées , en les
couvrant d’un peu de coton imbibé de ce fuc.
~ On tire de ces graines' un fuif jaunâtre avec
lequel on fait des chandelles dans le' pays. Pour
cet effet-, l'on fépare les graines de leur coque ,
en paffant un rouleau deffus , après les a voir, fait
fécher au fo le il; enduite on les vanne , & étant
nétoyées, on les pile & réduit en p â te , que
l’on jette dans de l’eau bouillante pour en fé-
parer le fuif , qui fe ramaffe à la furfacè , 8c
s’y durcit lorfqiie l ’eau eft refroidie. Enfin oh
le fond encore féparément , & on le paffe à
travers d’un tamis. L'on en forme des chandelles
dont ©n fait ufage à la ville & dans les habitations.
Ce fuif eft âcre , & ne convient pas pour
être appliqué extérieurement fur les plaies &
les ulcères , parce qu'il y caufe dé l'inflammation.
a» C e fruit eft nommé jeajeamadôu par les
Créoles. L'arbre eft appellé voirpueki par les
naturels d'Oyapoc ; Dnyapa 8c Virola par les
©alibis. On trouve de ces arbres fort jeunes qui
portent des fruits. Ceux qui viennent écartés
dans le-s Savannes font de moyenne’grandeur. Cet
arbre elt commun dans file dé Cayenne , &. dans
la 'terre-ferme de la Guiane. Il fe plaît dans les
terreins humides. 11 eft en fleurs & en fruits
dans les mois de décembre , janvier 8c février».
Il paroît, d’après A u b le t, qu’ il exifte quatre
variétés de cette efpèce , lesquelles font peut-,
être quatre efpèces diftin&es -, favoir i° . une
variété à fruits couverts d’un duvet roufsâtre,
( c ’eft celle dont nous avons parlé , & qui fe
trouve dans l ’herbier du citoyen Lamarck ) ;
2°. une variété à gros fruits glabres , ( Aublet
tab. 345. n. 6 . 7 ) > 3°. une variété à petits fruits
glabres 5 c ’eft celle qu’Aublet a figurée , &
dont les fruits font repréfentés au ntf. 4 & ^
enfin 40. une variété fort remarquable par le
prolongement latéral de chaque valve du brou,
prolongement qui donne au Emit une forme
allongée tranfverfalement. Si la -forme fingulière
de ces fruits eft confiante, lé mufeadier qui les'
produit devra être regardé comme une véritable
efpèce.
Depuis que le citoyen Lamarck a préfenté à
l’académie des fciences ce mémoire intére fiant,
il a reçu de Cayenne une branche de mufeadier
en fleurs qui me paroît différer par fes feuilles
du mufeadier porte-fuif. Au • relie, comme il
pourroit offrir dans fes fruits que je n’ai point
vus , quelque différence fpéciftque, je vais faire
connoître cet arbre* avec les différences que j’y
i ai remarquées , eh attendant que, mieux connu,
l’on puiile juger s’ il doit faire une efpèce particulière.
Je l’ appellerai d onc,
Myriftica febifèra. Var. ( longi-folia ) foliis col•
dato-lanceolatis , fubfejfilibus , margine rejiexis.
Toutes les parties de cet arbre , excepté le
deffus des feuilles, font. couvertes d’un duvet,
très-ferré , court & jaunâtre. Celui qui revêt les
jeunes tiges eft compofé de poils plus longs,
plus vifiblement diftinéls. L’ écorce dépouillée de
ce duvet m’a paru d un rouge noirâtre , ridée
, & glanduleufe 3 les rameaux font très droits,
longs, chargés de feuilles très-rapprochées, bien
moins éloignées les unes des autres dans l’efpèce
précédente. Elles font alternes, portées fur des;
pétioles fi courts, qu’ils n’ont quelquefois pas
une ligne de longueur. Ces pétioles font élargis
à leur bâfe , fillonnés & arrondis en-deffous,
légèrement canaliculés en-deffus, & fe prolongeant
dans la feuille en un fillon profond , longitudinal
, remarquable par une teinte rougeâtre.
Les feuilles font bien moins larges 8c plus courtes
que celles de l’efpèce que nous venons de décrire.
Elles font ovales , lancéolées , point ou
prefque point échancrées à leur bâfe, fe retre-
ciffatit en pointe obtufe à leur fornmer, vertes
&: glabres, 8c un peu ridées en-deffus , couverte*
en-deffous d’un duvet jaunâtre , traverfées par la
côte principale , très-faillante, fillon née & arrondie.
A droite & à gauche de cette côte font
dos nervures tranfverfales fimples , point du tout
ramifiées , très-diftin&es, prefque à égale dif-
tance entr’ ell s. Ces feuilles paroiffent un peu
repliées fur leurs bords : ce qui pourroit être
l’effet de la defficcation. Elles ont près de trois
pouces de long , fur un de large au moins.
Les fleurs naiffent à l ’extrémité des rameaux,
del’aiffelle des feuilles. Elles forment une très-,
belle grappe , très ramifiée , étalée , portant de
petites fleurs légèrement pedonculées , & qui
ne m'ont paru différer en rien de celles du
mufeadier porte-fuif. Comme je ne connois le s 1
quatre variétés rapportées par Aublet que d ’après
fes defçriptions , il feroit poffible que la
variété que je viens .de décrire y eût quelques
rapports, quoiqu’ Aublet affure que les variétés j
ne conliftent que dans les fruits.
( p ............ )
8. Muscadier, uviforme j Myriftica uviformis.
Lam. Àél.-Àcad.
'Myriftica foliis Iqnceolatis margine undulatis ,
fruiïibus minirnis latere.lïbus & uveformibus.
Je ne connois de cette plante, dit le citoyen
Lamarck , que quelques rameaux chargés de
fruits que Sonnerai m’a communiqués fans
aucun nora , qu’il a rapportas des M oluques ,,
& que j’ai cru pouvoir rapporter à ce genre ,
d’après les caractères que 111’ont préfentés fes
fruits; mais la peiiteffe de ces mêmes fruits , f
qui égalent à peine' en greffeur les grains du j
raifin ordinaire , 8c en même-temps leur grand |
nombre & leur rapprochement, rendent cette
efpèce fort remarqu-able , & peut-être douteufe.
Je foupçonne néanmoins que c’eft une de celles ■
que Rumphe a mentionnées dans le chapitre intitule
palalà reliauA minores ( h--rb. Amb. 2. p.-
27.) , peut etre même eft ce fon palala tertia ,. j
qu il appelle, encore palala minima 8c palala tin-
Sens » & qu’il a figuré ( loc. cit. tab. 7 ) 3 mais j
les fruits étant un p u en pointe aux deux bouts ,
comme il le dit auflî dans fa defeription , font !
repréfentés trop obtus dans la figure dont il i
s a g it. ■
Les rameaux que, je pofsède font ligneux ,
cylindriques , nus dans leur partie inférieure ,
Quilles'& un peu velus vers leur fommet. Les
.illes font alternes , petiolées , lancéolées -,
pointues, ondées furies bords, glabres en-def-
us j un peu velues en deffous , principalement
fur leurs nervures; elles font longues de
rois pouces & trois pouces & demi, fur une
onguent d’ un pouce 8c demi ou davantage : le urs
ont °JCS ^°nt ^B^rement canaliculés en-deffus , &
1 deux petites callofités près de leur fommet. i
Les fruits naiffent en affez grand nômbre fur
des grappes latérales fort courtes , quelquefois
axillaires, & plus fouvent fitués en abondance
fur la partie nue des rameaux. Ces fruits font
petits comme des grains de raifins , nombreux
8c ferrés fur des grappes qui les portent 5 ils
font ovales , un peu en pointe aux deux b outs ,
feflîles fur les pédoncules communs , glabres ,
de couleur brune , & confervent à leur fommet
le ftigmate. Ce ftigmate paroît divifé en quatre ,
lorfquè' leur brotï , qui eft fec & coriace , s'efl
partagé en deux : ces Iruits n’ont que cinq lignes
de longueur; fous leur brou eft une coque mince,
fragile ,. monofperme , & fur laquelle j ai cru
appercevoir les traces d’ un macis defféehé , d’un
rouge brun 8c comme adhérent à la coque.
Il exifte vraifemblablement encore d'autres
efpèces de ce beau genre de, plantes , comme
l’ indique l'ouvrage, de Rumphe, & lë catalogue
du jardin de l i le dé France , par M. Cérë > mais
ne lés connoiffant pas, je ne puis en donnerles
caractères diftinétifs.
r p - - . . )
MUSSENDA ; Mujf&hda. Genre de plantes à
fleurs monopëtàlées j, de la famille des rubia-
c é e s , qui a des rapports avec les gratgals ( :ra«-
d ia ) 8c les gardènes ( gardénia ) , & qui renferme
des fous-arbriffeaux exotiques qui ont la plupart
les fleurs difpofées en corymbe. Leur câraÇtère
, effentiel eft d'avoir :
Un calice divifé en cinq 3 une corolle tabulée,
dont le limbe eft divifé en cinq fegmens -, 'une, capfule
membraneufe , inférieure 3 contenant des fe-
menees difpofées fur quatre rangs.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre pour caractère générique ,
i ° . un calice fupérienr partagé en cinq divifioas
inégales, linéaires, aiguës , perfiftanfes.
20. Une corolle monopétàle , en forme d'èh-
tonnoir , douée d'un tube long , filiforme , velu,
dont le limbe fe divifé en cinq découpures
planes, ovales & de même grandeur.
30. Cinq étamines dont les êlamens très-courts
font attachés dans l ’intérieur du tube de la cor
roHe, & furmontés par des anthères oblongues
qui ne fortent point du tube.
4° . Un ovaire inférieur portant un ftP.e filiforme
, terminé par un ftigmate divifé en deux
parties épaiffes 8c charnues. L'ovaire fe change
en une capfule ovale , membraneufe , dont le
fommet eft nu ou couronné, à deux loges po-
lyfpermes., Un réceptacle, féminifère divifé encore
incomplètement chaque loge en deux parties
3 a;nfî h s femences très-petites, nombreui.es,
font difpofées fur quatre rangs.