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étouffées par les autres. C et arbre eft dioique.
Ses fruits ont cela de remarquable qu’ ils font
feffdes, globuleux, en tête arrondie ; les chatons
font difpofés prefque en grappe fur les
branchés.
8. Mûrier du Canada ; Morus ctmadenfis(K ) .
Morus fokis lobatis , acutis , fruclibus fubfafcicu-
iatis.
C ’ eft un arbre d'une gandeur médiocre, dont
l'écorce eft d'un brun-jaunâtre.'Ses feuilles font
alternes, pétiolées, divifées en trois ou cinq
lobes, dentées en dents de fcie à leur circonférence.
Les lobes font arrondis, terminés par une
pointe allongée, rétrécis & échancres a leur bafe
d ’une maniéré remarquable. Ces feuilles ont cela,
de particulier, que dans leur jeiineffe elles font
très - velues en aeffous, blanchâtres Si prefque
veloutées, liffes, vertes, & glabres à leur furface
fupérieure > mais en vieilliffant elles perdent leur
duvet, & deviennent très-rudes endeflus, chargées
d’afpérités prefque fenfibles a la vue. Les
fleurs font les unes axillaires, d’autres éparfes
fur les jeunes rameaux, formant des épis ferrés,
allongés', ovales, aufli longs que les pédoncules.
Quelques-uns font iolitaires , mais-plus fouvent
au nombre de deux, trois ou .quatre, reunis en
forme de faifceau , Si fortant du milieu de quelques
petites écailles ovales, brunes, concaves.
Les pédoncules des fleurs males font velus. Cet
arbre eft dioique ; je ne connois point fes fleurs
femelles. I) a été cultivé au jardin des plantes.
On le croit originaire du Canada. b -C r . f . j -
C e t arbre approche beaucoup du mûrier rouge j
mais il eft facile de l’en diftinguer, en ce que le
mûrier rouge a , comme nous 1 avons d i t , fes
fleurs lâches & réparées fur le réceptacle ; au lieu
que celui-ci offre des chatons plus gros, dont les
fleurs font très-rapprochées.
9. M û r i E R aùftrale ; Morus aujlralis. (N )
Morus foliis longe pétiolatis , baccis minimis bar-
bâtis.
C e t arbre , par la forme Si la difpofition.de fes
feuilles, offre l’afpeft du micocoulier.1 Ses rameaux
font grêles, étalés, diffus, revêtus d’une
écorce d’ un brun - jaunâtre: Les feuilles font
vertes , liffes., glabres des deux côtés , minces,
un peu rudes au toucher, ovales, crénelees en
dents de fcie-, terminées par une pointe allongée,
Zi portées fur de longs pétioles. Cette longueur
' du pétiole eft particulièremenj remarquable dans
la d-rnière feuille qui termine les rameaux , Si
qui eft elle - même plus longue que les autres.
C e t arbre paroit dioique : je ne connois que les
fruits. Ils naiffent folitairement dans 1 ailielle des
feuilles portés fur des pédoncules très - courts,
& forment de très - petites baies, compofees de
grains peu nombreux, de forme arrondie, prefque
ovales, bien moins pulpeufes que dans les autres
efpèçes, plutôt sèches que charnues. Le piftil eftl
très - long, un peu velu. Il perfifte fur le fruit, Et
lui donne un afpeél barbu. Les deux petites
écailles ou flipHles placées à la bâfe des pétioles
font longues, prefque fétacées Si aiguës. Cette
efpèce varie dans les feuilles, qm fouvent deviennent
laciniées. On la cultive à l’île de Bout-
bon , d’où on en a envoyé des individus au
citoyen Lamarck. 5 - ( V • /• )•
10. Mû r ie r râpe ; Monts umpalis. (N)
Monts taule tuberculato , foliis integerrimis, on-
tis , eoriaceis ; fmitu viridt , cylindrico.
V. £. Idem foliis lanceolatis , anguftioribus, I
Cet arbre a une écorce rude, tachetée, tu-
berculée ; fon bois offre une légère teinte de
jaune j mais ce qui le rend bien remarquable,
ce font les tubercules petits & nombreux, mi
recouvrent fes rameaux Se fes feuilles.. Sur les
rameaux , ces tubercules forment de petites éminences
très - rudes, hériffées, un peu allongées,
ferrées les unes contre les antres , fur les feuilles,
elles font à peine vifiblés ; ce font des àlpérités
femblables à celles des râpes ,-fi rudes au toucker
qu’on ne peut faire glifler ces feuilles .entre les
doigts. On s’en fert à l’île de Madagafcar pour
donner un beau poli aux ouvrages en bois. Elles
font l’office de ces peaux chagrinées que,noisd
emoloyons chez nous aux mêmes ufages. Les
feuilles font alternes, légèrement pédoncules,
ovalés , entières, ordinairement plus étroites a
leur bâfe qu’ à leur fommet s un peu roulées à leur
circonférence, très-épaiffes, coriaces, d’un vert-
glauque , échancrées par fois à leur fommet. D H
près rinfpeékion des individus que j’ ai fous les
yeu x, il paroît quelles perdent leurs a t o s
avec l’ âge. Elles deviennent alors très - lilte/j
brillantes, d’ une couleur glauque plus pae. WJ
fleurs mâles naiffent féparées des femelles Ml
des pieds différens. Les chatons font très-loi®d
cylindriques, pendans , portés fur des H | H |
fort courts, fortant un à un de 1 aiffelle as
feuilles. Les fruits forment un gros épi m«“1®
de près d’un pouce & demi de longueur ;
petites baies partielles paroiflent un peu “ P
rées les unes des autres ; elles ttontenentt j
fommet le piftil court, flétri Si divifé en »>■
m m m m I
Parmi les individus qui ont été e”v0^; U
îles de Bourbon au citoyen Lamarck , ] ® ^ j
fervé un qui me paroît former une variété
remarquable. Ses feuilles font beaucoup P
étroites , plus longues que dans 1 efPJ” e«3 j|fl
viens de décrire, mais également *uc£s 1 fa
grinées , couvertes de petits points blanc
furface fupérieure. Ses fruits & toutes f .J
parties m'ont paru femblables a ceux du !
râpe, T?. (K. ƒ ).
MulUER des îles Maurice ; Morus mautf- j
• 1 ’ Tira Morus foliis lanceoldto-oblongis, acutis .
'iMcgernmis i fiifulûtis lanceolatis. Gmel. Syft.nat.
p. 285.
Cet arbre elt grand & fort ; il Ce divife en
branches nombre ufes, dont l’écprce eft cendrée. -
ieunês rameaux font cylindriques , verts ,
marauds de deux ou trois ftries, & de points
labres Les feuilles font alternes, lancéolées,
oblongues , aiguës | très - entières , un peu ondulées,
légèrement petiolees , épaiffeS , rudes
, . ^euX côtés , d’un vert - noirâtre, brillantes,
d’un vert-pâle & veinées en deffous. Les ftipules
font petites, lancéolées, très-aiguës i cet arbre
eft jioïque. Les pédoncules, dans les fleurs males,
font axillaires , folitaires , épais , très,- courts.
Les chatons font étroits, cylindriques. Le calice
eft divifé en quatre petites folioles oblongues,
obtufts, concaves, conniventes, ouvertes, de
î couleur verte. Les quatre filamens font fabules,
1 blancs, renfermés chacun dans une des folioles
du calice, recourbés g & prolongés en dehors,
b Les anthères, font d’un blanc ^jaunâtre , prefque
a Apuv lAffp,«:. On v voit un ovaire à quatre angles,
Dans les fleurs femelles, les pédoncules font
axillaires. Les chatons font droits, & de couleur
verte. Les quatre folioles du calice font arrondies
, obtufes, concaves, dont les deux intérieures
oppofées cachent tout - a - fait le germe.
Les extérieures. , également .oppofées & ph»s petites
, font inclinées & couchées fur les folioles
intérieures. Il y a deux ftyles blancs , fubules &
écartés. Cet arbre croit dans 1 île de France,
n . Mû r i e r à larges feuilles. Morus lati-
folia. (N ) ,
Morus foliis latiffimis cordatis | dentàfo -ferratis ,
acutis,.*
fenfîbîe j toutes les dents font tournées vers le
fommet. La furface fupérieure eft verte , couverte
fur les veines de petits points tubercules ,
qui la rendent rude au toucher j la furface inférieure
eft d’un vert-jaunâtre, veinée en réfeau
d’une manière très-remarquable , & offrant autant
de pétits pores qu’il y a de points tuberculés en
deflus Celle paroît hériflee au tad. Il ne paroît
pas que ces feuilles deviennent lobées comme
dans la plupart des efpèces précédentes . Herbier
du cite. Lamarck. ( V . f . ).
13. M û r i e r ! feuilles laciniées; Morus laci-
niata. (N ) . Morus foliis palmatis, profonde laci-
niatis , utrinque fcabris.
Quoiqu’ il foit commun au plus grand nombre
des efpèces de ce genre d’avoir des feuilles entières
, qui enfuite fe découpent fous des formes
très-variées, cependant l’efpèce que je préfente
ic i, de Madagafcar, m’a paru offrir un afped bien
différent des autres. Elle a été envoyée au citoyen
Lamarck fans tige & fans ramification. Nous ne
la mentionnons ici que pour fixer l ’attention de
ceux qui la rencontreront dans fon pays natal, &
qui feuls pourront décider s’il convient d’en faire
une efpèce. Les pétioles ont près de deux pouces
de long ; ils font légèrement cylindriques, fil-
lonnés dans toute leur longueur, velus & hériflés
de poils roides & blanchâtres , renflés à leur fommet,
d’un vert plus pâle que celui de la feuille.
Les feuilles ont plus de ux pouces de long , &
près de trois dans leur plus grande largeur. Elles
font échancrées à leur bâfe, découpées en forme
de main, en quatre ou cinq lanières d’ inégale
longueur , ‘mais étroites, lancéolées, aiguës, divifées
fur leurs bords en finuofitës plus ou moins
profondes, à angles généralement obtus ; d’un
vert - glauque,, & hériffées fur les deux furfaces
;dé poils roides & courts, ciliées à leur circonfé-
'rence. '( F: f > ?r
Quoique je ne connoiffe de cette plante qu’ain
rameau fec Si fans fruttification, tel qu’il a été
envoyé de l’ île de Bourbon au citoyen Lamarck,
cependant fes feuilles m’ont préfenté des caractères
particuliers qui doivent le faire diftinguer
des autres efpèces. L’écorce des rameaux eft
* d’une couleur cendrée, un peu noirâtre légèrement
fillonnée:; couverte de petites glandes arrondies
ou oblongues, un peu jaunâtres. Les
feuilles font alternes, portées fur des pétioles
d’environ un pouce de long , glabres, un peu
élargis, fur-tout à leur bâfe, légèrement applatis ,
s’épanouiflant en une feuille qui a près de trois
pouces dans fa plus grande largeur , fur au moins
trois pouces & demi ou quatre pouces de long ;
chaque feuille eft entière , un peu échancrée en
coeur à fa bâfe, terminée en pointe à fon fommet,
étant â fa circonférence découpée en dents
de fcie, obtufe , avec une petite pointe à peine
L’ arbre cultivé au jardin des plantes, fous le
nom de morus laciniata , me paroît être une variété
qui appartient au milrier blanc ou noir.
Ses feuilles ont un.afpeét bien différent de celles
que je viens de décrire.
14. M t j r ie r de Conftantinople 5 Morue
confiartiinopolitanus. H. Par.
Morus foliis cordaiis , glaberrimis ,* floribus m»-
noicis , mafculis fafciculatis. ( N. ).
L’efpèce de laquelle ce mûrier fe rapproche le
plus , feroit peut-être le mûrier noir; à caufe
de fes feuilles en coeur & entières 5 mais il offre
en même-temps des différences fi frappantes, qu’il
n’elt guères poflible de les confondre, en les
examinant avec un peu de foin. Dans le mûrier
noir , les feuilles font rudes, d’ un gros vert-
noir , Couvent divifées en lobes j les fleurs font