des * & les étamines font très-Taillantes hors de
la corolle.
La plante p paroît n’être qu’une fimpîe variété.
Elle a les feuilles proportionnellement plus
étroites , prefqu’entièrement glabres. Les fleurs
font allez grandes , d’un rouge pâle , & forment
des verticilles lâches, axillaires , fort écartés
les uns des autres. Elles ont le calice légèrement
velu. Les étamines font très-faillantes hors 4c
la corolle. Cette plante fe trouve en Europe. T>.
Elle a , au rapport de Haller, une odeur fup-
portablé , différente de celle du Mentka arvenps.
13. Menthe chétive > Mentha exigua, Mentka
pubèfcens , foliis lanceolato-ovatis , acutis , inte-
gerrimis ; fioribus verticillatis.
Mentka exigua. Mill. Di6t. n. 4. Smith, plant,
icon. Fafcic. 2. n. 38. tab. 38, Lin. fpe,c. plant,
n. i 2. Exclu fis fynonimis Fuchfù , Lobelii , &
fortè Rqii.
Cette efpèce , d’après la figure que vient d’en
publier M. Smith , eft fans .contredit fort dif-
tinête du Mtmha arvenfis , dont plusieurs. des
fynonymês,, cités mal-à-propos par Linné, au-
roient pu faire croire qu’elle n’étoit tout au plus
qu’une variété. “Elle eu particulièrement remarquable,
en ce qu'elfo a les feuilles prefqu’en
tièrement dépourvues de dents & terminées en
pointe 5 cara&ère qui, indépendamment de quelques
autres confédérations , ne me permet pâs
d’être de l’avis de M. Smith , qui paroît pen--
■ cher à là regarder çomme à peine différente du
Mentka pulegium.
Sa tige eft herbacée , menue , foible , af-
cendante , cylindrique , pubefcente , fouillée &
garnie dé rameaux axillaires , qui ne femblent
pas devoir acquérir beaucoup de longueur. Les
feuilles font oppofées, rétrécies en pétiole à la
bâfe , lanèéolées-ovales , pointues aux deux
bouts., diftantes , affez ouvertes , quelquefois
trës-entièreS , & d’autres fois munies de chaque
côté de deux à trois petites dents en fcie irrégulières
-, peu profondes. Ces feuilles'font veinées
, ponéhiées, à peine pubefcentes , plus
pâles en-deffous. On voit fur les articulations ,
. entre les feuilles , deux petits faifceaux de poils.
Les verticilles font axillaires , & compofés de
douze' à vingt petites fleurs prefque feffilesy
couleur de chair. Le calice eft tubuleux , légèrement
enflé , ftrié dans fa longueur , pubefcent,
bc fe termine par cinq dents aiguës dont'les fu-
périeurés font plus alongées. La corolle eft in-
îundibuliforme , arquée , &: fon limbe fe par-r
tage en quatre découpures obtufes, dont l’ inférieure
eft très-petite, & la fupérieure à peine
échancrée. Les etamines & le ftyle ont un peu
plus de longueur que la corfdle.
Le lieu natal de cette plante n*eft pas encore
bien déterminé. Ou la préfume . originaire de
rEçoife. T j.
14. Menthe du Canada î Mentka Canadenfis,
Mentka. jloriby.s v e r tic illa tis fo liis lanceolatis ,
ferratis , petiolatis pilofis , fi a minibus corollum I
&quantibus. Lin. fpec. plant, n. 13.
Selon Linné , celle-ci diffère de la précédente
en ce qu’ elle a la tige plus élevée , non-bran-
chue , très-prleufe j les feuilles une fois plus
étroites , plus pointues , plus profondément dentées
en fcie , plus obfcures , ( vraifemt>lablèmenc
d’un vert plus fombre ) & chargées, ainfi que
les calices , de p.o'ils épars. Les calices font prefque
réguliers , à cioq dents. La corolle eft partagée
en quatre découpures , dont la fupérieure
eft oblongue., entière:, plus allongée que les autres.
Celles-ci font égales entr’elles. Les-étamines,
au nombre de quatre , font fituées dans le tube
'de la corolle. Le ftyle eft plus long que-la corolle
, & bifide à l’extrémité. Cette efpèce croît
naturellement dans le Canada.
15. Menthe hyptiforme j Mentha hyptiformis.
Mentka foliis 01 ato-lanceolatis , in&qualiter fer*
ratis , nudiufculis ; verticillis axillaribus fubfpicaùs.
Elle.fe fera aifement remarquer, entre les
menthes dont la forme de fes feuilles pourroit
la rapprocher , par la longueur de ces mêmes
feuilles ,& l’inégalité de leurs dentelures.
L'exemplaire que j’ ai fous les yeux , eft her-1
bacé,, d ro it, articulé , fouillé, quadrargulaire, |
très-légèrement pubefcent, long au moins d’uni
pied , & muni, dans fes deux tiers fupérieurs, I
de rameaux oppofés ? Amples , affez nombreux , I
florifères, un peu grêles. Chacune de fes faces I
eft creufée , dans fa longueur , d’un ieger fillon, I
Les feuilles font grandes , oppofées , pétiolées, I
ovales-laticéolées , pointues aux deux bouts , I
irrégulièrement dentées en fcie dans les trois !
quarts fupérieurs, longues d’environ trois pouces I
fur une largeur de douze à quinze lignes. Ces
feuilles font minces , vertes des deux .côtés ,
plus pâles en-deffous. Leur furface fupérieure eft
glabre : l’inférieure eft chargée de poils‘ courts
& rares le long de la côte moyenne , ainfi que
fur le trajet des nervures obliques qui en partent.
! Cèttê même furface eft finement veinée & par-
feraée d’ un grand nombre de points excaves, I
extrêmement petits. Une ligne de poils blan-1
châtres eft: fituée autour des articulations , entre J
les bâfes /des pétioles.^ Ceux-ci fout légèrement I
velus , longs de trois à quatre lignes. Les fleurs I
font petites , un peu pédicellées & difpofées, I
autour de Ja tige,& des rameaux, par verticilles I
axillaires, arrondis , glabres, qui font des fom* I
mités 3e la plante autant d’épis lâches , -inter-1
rompus, affez grêles, fouillés dans le bas , pref- j
que nus,dans le haut, à caufe du décroiffement
[gradué quépreuvent les fouillés, à mefUre qu’ elles
deviennent plus fupérieures. Ceux de ces verti-
icilles qui entourent la tige font beaucoup plus
\épais & plus garnis que' les autres , où fouvent
le nombre des fleurs n’.eft que de douze à quinze.
Les calices font glabres 8c divifés , dans leur tiers
i fiipérieur, en cinq petites dents pointues, droites*
régulières. Cette plante croît naturellement à la
[Martinique , d’où elle a été rapportée par M.
Ijofeph Martin , qui m’en a communiqué un
[exemplaire.^ ( V . J )
[ Comme elle a les fleurs fort petites , & par
tconféquent difficiles à analyfêr dans l’état fec ,
|cé n’ eft qu’avec doute & fur de foibles préfomp-
[tions que je la rapporte au genre dont il s’agit
f ici. J’avoue même que les. grands rapports qu’elle
l.iïiè paroît offrir dans fon feuillagé ? ainfi' que I dans la fituation des fleurs , avec Yhyptis'verùctl-
ïlata, me l’auroient fait rapporter de préférence
l à ce dernier genre , fi , dans l’ordre alphabétique ,
iili n’eût p^s précédé les menthes. Au refte , dans
lie cas ou des notions ultérieures la détermine-
I roient hyptis, elle différera particulièrement du
Yvtrticillata ( dont je fuppofe la defcription & la
I figure exaéies ) * en ce que fes épis font prefque
tnus dans-le haut , fes vefticilles plus garnis ,
Ienfin fës calices moins-profondément divifés , &
l-né préfentant pas d’ afpérités iemblables.
I 16. Menthe pouliot î Mentka pulegium. Lin.
[ Mentka foliis ovatis , obtufis , fubcrenatis ; floribus
Iverticillatis } caule bafi~ repente.
ï Pulegium latifolijim. Bauh. pin. p. 222. Pulegium
I lalifûlium , nlierum. Ibid. Mentka aquatica , feu
Vpulcgium vulgare, TourneEp. 1851. Sabbat, hort.
IVqI. 3. tab. 49. Mapp. Alf. p. 192. Mentka aqua-
Iùca , feu pulegium vulg'are , flore albo. Tournef. p.
1190. Mentka aquatica , pulegium mas dida. Ibid.
I Pulegium. J. B. ^hift. 3^ part. *2. p. 256. Dod.
jpempt. p. 282. Rai. hift. vol. 1. p. 533. Riv.
Monop. tab. 23. fig. 1. Bîacwell. tab. 301. Fuchs.
f hift. p. 199. Blecon, pulegium regium vu!gatum.
i Lobel. icon. 500. Pulegium mas Plinii. Ibid. p.
I jo i . J. B. hift. 3. part. 2. p. 257. Pulegium re-
! gium. Hort. Eyffet aefl. Pulegium latifolu .m.regium.
j Ibid. Morif. hift. 3*p. 37L. fe 6 t .1 1 . tab. 7- fig.
[ !• Pulegium Vulgare Parkinfonii. Morif. ibid. fig.
i 2. Pulegium mas Gerardi. Rai. hift. vol. i. p. 534.
j Pulegium denjis furculis Parkinfonii. Ibid. p. 533.
IPulegium ferpens. Linder hor. t. 10. Pulegium
I ereftum. Bîacwell. tab. 303. Mentha caule pn f
-[ tra*° 3 foliis fubrotundis , obiter .dentatis y ftaminibus
iS r n * '- H^l- Helv. n. 22 1. Pulegium vulgare.
■ > 'ü* n* I * Mentha pulegium. Crantz. fl.
: Auitr. p. 3 ? i- Scopol. Carniol. ed. 2. n. 747".
Mattusch, fil. n. 430^ Ludw. e6i. t. 19V. Di<â.
t üeînat.med. fig. de Garf. vol. 3. tab. 381. Lightf.
fl or. Scot. vol. 1. p. 307. -Berger. Phyton. vol. 1.
p» 93. Fl. fr. 4H - n-
Elle croît abondamment dans les lieux marécageux
, fur le bord des étarïgs & dans les foliés
humides , le long- des grands chemins. Quelques
auteurs lui ayant obfervé , ainfi qu’à l’efpèce fui-
vante, la découpure fupérieure des corolles non-
échancrée , ont cru devoir former de ces deux
plantes, un genre à part fous le nom de Pulegium
: mais d’un côte , lé caraétère minutieux,
dont ils s’ autorifent en cela , paroît fufceptible
d’éprouver quelque variation , 8c de l’autre, le
genre Mèktha n’eft pas affez furchargé d’efpèces 3
pour qu’ il foit utile d’en diminuer le nombre
d’après des confédérations peu importantes.
La plante dont il eft ici queftion .a la racine
traçante & fibreufe. Cette racine donne naiffance
à des tiges herbacées , nombreufes , branchues ,
fouillées , tétragones , glabres ou pubefcentes ,
-verdâtres ou un peu nuancées de rouge , longues,
fouvent de plus d\in pied , radicantes vers la
bâfe , ordinairement couchées à terre , mais quelquefois
plus ou moins redreffées, fur-tout lorf-
qu’elles fleuriffent. Les feuilles ont quelque ref-
femblançe avec celles de l’origan ou du thymus-
acynos. Elles font petites , oppofées , rétrécies
en de courts pétioles , ovales ou un peu ovoïdes ,
obtufes, légèrement crénelées'1 en fcie dans leur
contour , très-ouvertes. ou même réfléchies ,
fouvent pliées en deux longitudinalement j minces,
nerveufes , d’ un vert tantôt gai tantôt noirâtre.
Ces feuilles font longues de fix à doüze lignes
fur une largeur environ une Fois moins confidé-
. rable. Leur fuperficie eft glabre ou parfemée de
poils courts & rares. Les pétioles, dans les plus
grandes , n’ont qu’une à deux lignes de longueur.
Les fleurs font pédicellées, nombreufes', couleur
de rofe ou purpurines , rarement blanches. Elles
font rafîemblées par verticilles., denfes , axillaires
, arrondis , féparés l’un de l’autre , qui
régnent le long des tiges & des rameaux dans
une affez longue étendue, en diminuant de grof-
lèur à mefure qu’ils approchent des fommités.
La longueur des verticilles , proportionnellement
aux feuilles, eft beaucoup plus confiderable que
dans le Mentha a venfi's. Un petit nombre de
bràéfcées ovales ou lancéolées accompagnent les
fleurs. Chacune de ces fleurs a le calice tubuleux
, légèrement velu , rougeâtre , & partagé
au fomrnet en cinq petites dents aiguës , ciliées ,
dont les deux inférieures font plus étroites > la
corolle environ une fois plus longue que le calice
, pubefcente en-dehors , à découpure fupérieure
entière , ou un peu échancree félon la remarque
de Haller : les étamines très-faillantes
hors de la corolle. L’orifice du calice eft garni
de poils blancs qui le bouchent tout-à-fait * ainfi
que dans les thymus, lors de b maturité des