
cuîes , & , au bout d'un certain temps , apres
les avoir» deffalés en partie par des[ lavages, dans
Tèau tiède , ' on en compote ', au moyen de quelques
apprêts -, des ragoûts aflez agréables. Cette
.plante , ; d’après le peu de mots qu'en dit M.
Thunberg , doit être fort différente du Me-
nyanthes nymphoiJcs auquel il la rapporte , puif- j
qu'elle a le '- feuilles peltées & les pétioles, florifères
, tandis que le, MenynntlusnympHoides^ ne
■ préfentê ni F u'iré ni' l'autre de ces p^ticularités.
Il e l t , à mon avis , beaucoup plus vraifemblable
qùe fa plante rifeft qu'une variété du Menyanthes '
ïndica * en fuppofant toutefois qu elle ne forme
pas une efpèce nouvelle : en effet , je remarquerai
en paflant qu'il eft arrivé pliifieurs fois' à M.
T'hunberg de rapporter à des plantes connues
beaucoup de végétaux intérefîans dont ifauroit
pu groifir le nombre des efpècesqu'ila le premier
fait Cônnoître au public. C'eft ainfi que ,
pour avoir cru voir au Japon le Magnolia glauca y
il nous a laifle defirer une defcription exaéte de
deux efpèces de Magnoliers dont M. Banks vient
de publier les-figures dans l'ouvrage qui a pour
titre Icônes felelï. Plant, quas in Japoniâ collegit
&c. Koempfer. Ces petites erreurs , qui paroiflent
provenir de la crainte de multiplier mal-à-propos
lé; nombre des efpèces , tout en faifantl e-
foge de la modeftie de l’auteur , ne laiflent pas
de porter un préjudice réel à la fcience.
3 . M É N IA N T H E ovale ; Menyanthes. avata.
Xin. F. Menyanthes foliis ovatis , longe petiolatis ,*
Juperrie pedunculis Iaxis unifions paniculato.
Menyanthes ovata. Lin. Fil. Suppl, pag. 133*
Alton. Hort. Kew. vol. ;iy pag. 106.
Lé port de cette efpèce fembleroit aflez *,
comme dit Linné fils , la rapprocher des Alisme.
•Les feuilles font petites, ovales ou elliptiques,
ôbtufes y entières , glabres , un peu épailles ,
longues de huit à quinze lignes fur une largeur
de trois à fep t, & naiflent prefque toutes immédiatement
du collet de la racine.^ Leur fubf-
tance eft finement perforée de la même manière
que dans le Menyanthes trifoliatà, & leurs bords ,
quelquefois obfcurément ondes , prefentent ,
par intervalles , de petitesJ glandes , ou de légers
renflemens glanduleux , ifolés , .p_eu fenfibles.
Çes feuilles font élevées fur des pétioles qui ont
deux 'à. quatre pouces de longueur, & dont la
partie inférieure un peu élargie , comme mem-
braneufe , embrafle le bas de la hampe. ^Elles,
font traverfées longitudinalement par trois à cinq
nervures qui ne font paé dé faillie marquée à la
fuperficiê de la feuille. Les fleurs viennent fur
des hampes nues, ou prefque nues, à-peu-près
de la longueur des feuilles. Çês hampes fe di-
vifent vers leur forhmet en trois à quatre (o u
même en un plus grand nombre de ) pédoncules
fimples , lâches /alternes , longs* d'un pouce ou
environ , & qui fortent de l'ailielie d'une écaille
ou bradée, lancéolée , pointue , pliée en deux
dans fa longueur. Les folioles du calice font
glabres , ovales , acuminées ou mucronées au
moins quand les fruits approchent d'être mu
un peu ouvertes. Les autres parties de la fructification
manquent totalement dans, l'exemplaire
que j’ ai-fous les yeux. Cet exemplaire a été trouvé
au Cap-de-Bonne-Efpérance & communiqué
à M. de la Marck par M. Sonnerat. Tf. ( y- f i )
4. M É N IA N T H E trifolié -j Menyanthes tri foliota.
Menyanthes foliis térnatis'. Lin. Spec. Plant.
n°-:3v . - . .
. l 'rifolium palufire. Bauli. Pin. 327. Cord. Hift..
96. Raj. Hift. vol. 2. pag. 1099. )-. J. B. Hift. 2.
pag. 389. Abfque icône. Dod. Pernpt. pag. 580.
Blacw. Tab. 474* Menyanthes palufire ,' latifolium
&. triphyllum. Tournef. 117. Tab. 15. Sabbat.
Hort. vol. I. Tab. 88. Menyanthes palufire , an-
gufifolium & triphyllum. Tournef. Ibid. Trifolium
majus. Tabern. Icon. 510. Trifolium fiari-
num. Ibid. Icon. 521. Trifolium paludofom. Eo-
bel. Icon. vol. 2. Tab. 33. Àcopa diofeoridis.
Moris. Hift. 3. pag. 604. Sed. 15. Tab. 2. Trifolium
palufire t trifolium fibrinum (ive cafioris•
Offic. Menyanthes. Bell. Eyft. Vern. 7. Tab. 1.
Fig. 3. Did. de Mat. Med* Fig. de Gars. vol. 3.
Tab. 37 ç. Cours. Compl. d'Agr. vol. 6. pag.
489. Tab. 12. Menyanthes foliis térnatis. Hall.
Helv. n°. 633. Menyanthes trifoliata. Hïl'I. Viij.
Tab. 41. CEEder. Dan. Tab. 341. Scopol. Carniol.
Ed. 2. n°. 212. Pollich. Palat. n°. 197. Zorn. Ic.
PI. Med. Cent. 1. t. 13-. Lightfoot. Fl. Scot.
vol. 1. pag. 137. Krock. Fl.' Siles. vol. 1. pag.
305. Goertn. Del. Früd. vel. 2. pag. 158. Lam.
llluftr. Gen. Tab. icd* Fig. 1. Fl. Fr. 295. n°. 2.
Vulgairement Trefle de Marais , Trefle a eau ou
aquatique , Trefle de caftor.
C'eft une des herbes de nos prés qui produis
fent les fleurs les plus élégantes ; & l’on peut
dire qu'il ne lui manque que d'être plus rare ,
pour être plus recherchée.
Sa tige eft une Touche couchée , rampante ,
radiçante , cylindrique , aflez épaiflë , peu ra-
meufe , & marquée d’empreintes ou cicatrices
circulaires qu'y laiflTent les feuilles'après leur
chute. Cette Touche eft un peu afeendante , quelquefois
même tout-à-fait verticale vers les extrémités
où elle eft garnie de feuilles alternes , pé-
tiolées & composées de trois folioles ovales ,
quelquefois ovoïdes , plus ou moins obtùfes,
glabres , liftes , d'un beau v e r t , nervées obliquement
, longues d'un pouce & demi à trois
. pouces fur un à deux pouces de largeur. Ces
folioles ont les bords ondes par de légères élévations
arrondies , féparées par autant de finuo-
fités au fond de chacuné defqueftés on apperçoit
un renflement glanduleux , rougeâtre. Elles font
fcfliles à l'extrémité d'un pétiole commun aflez
long , élargi ^ membraneux dans Ton tiers > ou
frefq
dans Ta moitié' inférieure avec laquelle
ftëmbraffe la tige en manière de gaine. Quand-
on les'regarde à l'ôppofite de la lumière -,- elles
paroiflent finement veinées & parfêméês dé points»
tranfparens très-r.ombreüx , femblables a ceux
qu'on rencontre dans la plupart des Lifimachies,
ce o u i, pour le dire en paflant, eft une nouvelle
preuve de l'affinité qui exifte entre ces végétaux.
Il part de l’ aiflelle des pétioles ,- pour
s'élever a la hauteur d’un pied ou environ , des
hampes bu longs pédoncules glabres, »nus, qui
foutiennent vers'leur fommet des fleurs médiocrement
grandes , d'une 'ébloUiflante blancheur,
quelquefois teintes de pourpre ' en dehors avant
leur epanouîflement. Ces fleurs font difpofées en
une grappe thyrfoïde •, plus ou moins garnie ,
fur des pédoncules partiels , épars , longs de fix
à huit lignes, & accompagnés inférieurement
d'une bradée ovale ou ovale-lancéolée, pointue,
feffile , le plus -fouvent de couleur verte: Elles-;
ont le calice glabre , -vert' , environ deux fois
plus court que la* corolle , & partagé profondément
en découpures- ovales , un peu obtufes 5
femiquiquefide ,
, pointues ,. très-
,
mais hériflees en
la corolle infundibuliforme
à divifions ovales-lancéolées
ouvertes, glabres en dehors _dedans de filets droits , grêles , très-déliés ,
obtus, blancs, nombreux, d'inégale longueur ,
qui concoürènt fîngulièrement ' à donner à la
fleur de l'élégance & de la ' délicateflè. Les anthères
font courtes , d'un brun tirant un peu
fur le jaune. Le ftigrhate eft renflé , bifide , obtus
,-jaunâtre. Le fruit confîfte en une capfule
ovale arrondie ou ovale-oblongue , à-peu-près
de là grofleur d'un petit Pois , uniloculaire , bivalve
, fillonnée longitudinalement en dehors au
milieu des valves. Les femences , dans cette efpèce
, au lieu d’être attachées aux bords des
. valves , comme dans le Menyanthes r.ympkoides 3
tiennent à leur partie moyenne , à l'endroit'qui
correfpond au îîllon externe dont je viens de
parler. Ces femences font prefque globuleüfes ,
légèrement lenticulaires , très-glabres, luifantes,
d'un jaune pâle ou citrin. Cette plante croît na-
fturdrlement dans les lieux humides & marécageux
de l'Europe, Elle vient auffi dans l’Amérique
Septentrionale : témoin des exemplaires
qu'en a reçus de cet endroit M. de la Marck-
On la trouve aux environs de-Paris. Ses fleurs
paroiflent au printemps, ip. ( v . v. ) Il n'eft pas
fort extraordinaire de rencontrer une découpure
furnuméraire , tant à la corolle qu'au calice. Ce
dernier a fréquemment une de Tes divifions plus
grandes que les autres.
dans plufiewrS maladiés -chroniques , clans-celles -
fur-tout où il y a léfion des facultés digeftives ,
empâtement ■ dès •‘vifeères , inertie de la bile ,
dans les afléétions- hypochondriaques", les jau-
niflès j la cachexie , î'atônie : les: paralyfies y
l'afthme humide , Certains rhtimatifmes, &c. Son
amertume indique en lui des qualités échauffantes
& irritantes qui doivent le faire profcrire du
traitement des maladies inflammatoires. On l'a
beaucoup vanté dans des embarras glaireux des
voies urinaires , dans lés- hy’dropifies' commençantes
î il n'eft pas douteux qu'il n’ait fouvént
réùffi dans ces cas. Cette plante a auffi du fucces
dans le feorbut , -mais principalement dans les
engorgémens feorbutiques. C'eft de (es feuilles
qu'on fait le plus d'ufage'. On forme avec .leur
fuc épaifli un extrait qui fe donne à la dofe d'un
gros. On dit qu'une dofe pareille des tiges def-
féehées , puis réduites en poudre , lâche le ventre
& excite le vosniflement.
Suivant Linné (:Flor. Lapon. n°. 80. .)*., en
Lapônie durant les temps de difette , on mêle la
poudre des racines de cette plante avec un peu
de farine ,&l'on^ compofe , avec le mélangé qui
en réfulte , un pain de très-mauvaife qualité ,
fort amer , dont les gens les plus pauvres font
leur nourriture. Le même auteur rapporte que ,
dans quelques endroits de la Weftrogothie , les
feuilles - font quelquefois employées , en guife
de Houblon , . pour la fabrication de la bière.
(P a r M . D e s r o u s s e a u x . )
MÉNISCË’î Mehïiscîum. Genre de plantes
cryptogames .de la famille des Fougères , qui a
de très-grands rapports avec les Doradilles , &
qui comprend des herbes exotiques dont le ca-
ra<ftère; diftinérif eft d'avoir
• La fYüéi;fication‘ dtfpofée par lignes arquées ou
lunulees , fur le difi'que delà furfa'ce inférieure des
feuilles , entre, les nervures. . .
Obfervation,
Quoique ce genre, établi récemment par M.
Schreber ( Gener. Plant. n°. *1630. ) , ne paroiflg
| que médiocremenr diftingué des Doradilles , je
crois qu'011 peut fans grands inconvéniens l'admettre
, eu égard fur-tout au nombre confîdé-
rable d'éfpèces dont eft déjà compofé celui des
Afpltnium ; fauf à adopter dans la fuite , pour
opérer des divifions parmi ces plantes , d'autres
caractères eflêntiels , quand Tobfervarion en aura
défigné de meilleurs.
Le Ménianthe trifolié a une faveur très-amère
«lui n'empêche pas le bétail de le manger fans répugnance.
On ne laifle pas de l'employer en médecine.
Il a des propriétés réfolutives, dater fi v es ,
favonneufes , apéritives , diurétiques , toniques ,
fébrifuges , ftomachiques. On s'en fert utilement
E s p Ê c e s. •
Ménisce à feuilles de Sorbier j Menifcium
forbifolium. Menifcium fronaibus pinnatis y foliolis
allernis , oblongo-lanccolatis , obfolete. crenatis
Lingua eervina nigris tuberculis pulvérulent a»