
fondement'dentelées. Il a une variété à feuilles
bordée&rie blanc, & une autre variété à feuilles
bordées de jaune.
3°. L'alaterne à feuilles prefque en coeur &:
dentelées.
4e . L’ alaterne à feuilles ovales lancéoléés &
non dentelées.
Le n°. I & fa variété, font un très-bel effet,
mêlés enfemble en maflif dans les boftjuet d hy-
ver. Cet arbufte eft d'un beau pott & bien
garni de feuilles. Elles-font d un vert foncé &
fort luifant. Le deffus eft du plus beau vert clair ;
mais pour peu 'qu 'il foit frappé du froid , il fe
charge d'une rouille noirâtre qui en diminue
l'éclat. Le.jeune bois eft couvert d'un épiderme
poli,, d'un violet foncé. Les vieilles branches
font noirâtres ; la fleu r , petite & verts , ne
produit aucun effet. Le fruit noir des alaternes
eft le feul ornement dont leur verdure foit décorée,
Dans nos provinces feptentnonales, il
fleurit en juillet & en août, & dans les provinces
méridionales au mois de juin.
L'aiaterne n°. a , porte des feuilles oblon-
gues, reffemblantes aux feuilles de faule ; fon
jeune bois eft rougeâtre ; fes branches font plus
menues, plus courtes , plus convergentes vers la
tige que celles de la première efpece j ce qui donne
à cet arbufte un port pyramidal. Ses deux variétés
à panaches font précieufes pour 1 ornement des
bofquets d'hyver , «lais elles font tr-s-de.icates.
fur-tout celles panachées de blanc. Les panaches
dés feuilles , qui femblentêtre une coquetterie de
la nature , n'en font le plus fouvent qu une dépravation
lîainli les jaunes fe rapprochant plus
du vert, indiquent un changement total dans le
riffu cellulaire, tendent les feuilles facues a etre
gâtées, OU du moins altérées,, ou énlaiiies par
la moindre intempérie de l'air.
L’efpèçe n°. 4 eft fort belle. La largeur de
fes feuilles la rend très-précieufe a çaufe de leur
petit nombre. Elles font .toujours vertes. Cette
èfpèce vient d'Efpagne, ( c'eft notre variété ï )
& exfee par conféquent d’etre bien abritée.
Miller confeil'e de. marcotter & de planter cet
orKrA pn automne.
Les alaternes s'élèvent affez facilement de graines.
Ceux qu'on obtient par cette voie de multiplication
font plus droits & deviennent plus
haut que ceux élevés -de marcottes. Ils atteignent
, dans les . lieux où ils fe plaifent, a la
hauteur de douze à vingt pieds, buvant la croif-
fjncë déterminée des efpeces ; au lieu que ceux
provenans de marcottes, retiennent toujours,
quelque habitüdè de la première courbure H
comme ils tfont fouvent de racines que d un
câté 8c quelles font très-horifontales, ils ne
peuvent s elancer autant que les arbres venus
de graines Iefquels font pourvus d'un bel empk
tement de racines.
Lorfqu’on veut fe procurer de la graine d’ala-
terne, il faut la faire venir des provinces méridionales
, et des autres pays où croiffent les
différentes efpèces ; mais fi l’ on en veut recueillir
chez foi , il eft néceifaire de couvrir avec des
filets les arbres chargés'de baies ; car les oifeaux
en font très-friands , & n’en bifferont aucune.I
Ces graines mûriftent affez bien dans les proJ
vinces feptentrionales , fi on a eu l’ attention de I
planter les alaternes dont’ on fe propofe de re-|
cueillir la graine, le long d’ un mur expofé au!
midi 3 et qu’on ait eu foin de faire choix, dans,
cette v u e , des individus qui ont le plus de fleurs!
femelles ou de fleurs androgynes.
Les baies bien mûres & recueillies , il faut
auflitot les écrafer dans une jatte pleine d’eau,
jufqu’à ce qu’on en ait détaché toute la pulpe : 1
enfui ce on p a fier a le tout à travers un tamis J
& il reftera un marc mêlé de pépins : ce marcl
doit être éparpillé' fur un grand p lat, que l’on
mettra à l’ombre en un lieu chaud. Lorfqu’il ferai
fe c , on i’émiera avec les doigts : cela fait, & les]
caiffes préparées -avec une terre convenable , onI
répandra les graines deffus, & on les éparpillera]
également-. 11 faut les recouvrit* d’une couche
d’ un pouce d’épaiffeur , & d’ une terre mêlée par
parties égales de terreau de bois pourri, & de
terre de haie ou, de prairie , enterrer cette caiffel
à Texpofition du lëvant, jufqu’au mois d’oftobreJ
enfuite lui faire paffer l’hiver dans une caiffe à
vitrage , l’enterrer au printemps dans une couche
tempérée & légèrement pmbragée , les graines
lèveront furement & abondamment. . , I
11 ne faut pas négliger la voie des marcottes I
elle eft utile peur ceux qui ne peuvent fe procurer
de la graine., & elle fert à multiplier les!
efpèces les plus rares 5 mais elle eft indifpenfablel
pour Iss alaternes. panachés * car kur graine~re-|
produit rarement cette variété.
Les alaternes perdent leurs feuilles & leur jeune!
bois dans lès ferres humides. On en doit con-J
ferver quelques pieds , furtout des panaches ,|
dans de bonnes orangeries. Ils paffenttres-W
l’hiver dans des caiffes à vitrage, lorfque 10M
a foin de leur donner de l ’air toutes les roia
qu’ on le peut fans danger. On peut en mettra
en efpalier, pour garnir des parties de murai»!
couchant. 1
M. de Tfchoudi a vu un mur de vingt pie j
de haut, tout garni de trois pieds de^l alaieiM
n°. i j mais, l’ufage le plus agréable qu on P .
en faire eft de le di'pofer en mafiif dans es » j
quexs d’hiver , ayant attention de placer le »1 1
vers les parties les plus enfoncées , & . j
à feuilles en forme de coe u r , fur le w 1
èn les entremêlant de variétés à panaches ,
qui reffortiraient mieux à-côté d’une verdure
jimplêi mais pour réuffir dans cette opération,
il faut choifir pu fe procurer artificiellement une
partie du bofquet d’hiver garantie du nord-eft,
nord & nord-oueft, e t , s’il fe p eu t, de l’eft &
du fud-eft î car le foleil venant à frapper les
• feuiles chargées des neiges du printemps ou
d’autres fri mats , les altérera de manière à leur
ôter toute leur beauté. On peut fe procurer cet
i abri § en releyant des terres, en y plantant des
i haies d’i f ou de thuya.
Le bois de l’alaterne reffemble affez à celur
du chêne verd , & on s’en fert pour les ou-
i yrages d’ébénifterie. On fait peu d’ufage en médecine
des differentes parties de cet arbre. Quél-
[ ques auteurs lui attribuent les mêmes propriétés
•qu’au nerprun purgatif > d’autres le r£ga»dent
■ comme un aftringent utile dans les gargarifmes ,
[ pour les maux de gorge.
23. Nerprun rayé } Rhämnus lineatus. Lin.
Rhamnus iriermis , floribus '‘hermapbroditis , fo liis
ovatis , l'm&atis , répandis , fubtîts reticulatjs. Am.
Acad. 4. p. 308. Osb. it. 2J9. tab. 7.
Rhamnus £<eylanicus folio fubrotundo ' glabro , cau-
'libus hirfutis , Jpinis exiguis , ad ramorum & folio-,
rumortum exafpCratus -, flofeulo fpadiceo , bacca
nigref. Burm. Zeyl. 198. t. 88. Acacia forte cog- :
'natas e TStaderafp. Frutex , vitis idea benghalenflsx
'foliis' ramulis altérais ad folio rum ortum Jpinis'
exiguis axafperatus. Pluk. phyt. tab. 122. fig. 4 ?
Frutex flnenfis , majorant minoribus foliis , prona
jene candi-cantibus , venis pullis è directo , .& II-
. neolis transcurrentibus elegantïffime delineatis , in -
juk Crocodilorum. A.malth. 408. f. 3.
même forme que les découpures du calice. Il y"
a cinq étamines fubulées-i de la longueur de la
corolle, non alternes , mais renfermées entre-
chaque pétale. Le ftile eft de même longueur que
les étamines. Il eft terminé par un ftigmate
(impie. L e fruit eft une petite baie arrondie.
Gette plante croît à la Chine & dans le s Indes.
Sonnerat -en a communiqué plufieurs individus-
au citoyen Lamarck. T) . ( V. f )
J’ai cité de cette plante trois figures qui exigent
quelques obfervations. La figure de Burrmn
eft bonne ; elle peint le port de la pianie f la
pofition des fleurs , mais les feuilles font un peu
plus grandes j les nervures font e'xades , mai;
on n'y voit pas £le réfeau transverfe dont j'ai
parlé , ni les» petites Apines qui terminent, les
feuilles. La fécondé figure eft de Plukenet. Elle
n’offre* qu’un rameau fans fleurs ni fruits » i la
bien, le -port de notre plante , même grandeur
pour les feuilles , mais elles font trop ovales
& trop aiguës. Le même Plukenet en donne
une autre dans fon amalthaum , qui repréfente
parfaitement' bien les feuilles avec leurs nervures.
C ’eft la meilleure fous ce rapport ; &
quoiqu’il n’y ait ni fleurs ni fruits , je ne doute
pas qi-e ce ne fort la jplante que je viens de
décrire.
Nerprun hybride î Rhantnus hybridus. L’Her.
Rhamnus inermis , floribus• androgynis , foliis ob-
longis , acuminatis , f e r r ans , vix perennantibus.
L’H rit. Sert. Angli. p. y. vulgo Bourgène de
Bourgogne. Jard. des plantes.
Cet-arbriffeau qui s’élève à douze ou quinze
'pieds &r plus, eft regarde par le citoyen l’Héritier
comme une plante hybride. Il dit l’avoir
cultivé pendant plus de dix ans-} qu’ il provenait
des femences de rhamnus alpinus. Il a ob-
fervé tous les ans l ’individu femelle de rhamnus
alpinus , qu’ il foupçpnne être la mère de cette
-plante , ■ abfoiument féparée des mâles } & il
regarde le rhamnus alaternus comme le père. Les
femences diftiibuées dans différentes provinces
de France ont produit con Raniment la même
.efpèce hybride , fans aucuné variété.'
Ses feuilles tiennent- le milieu entre les deux
efpeces auxquelles on attribue fon origine. Elles
font.ovales, oblongues, ,aeuminées , aifez régulièrement
dentées en dents de feie , alternes,
pétiolées, liffes des deux côtés p elles ont un
peu 4e k fermeté de celles de l’aiaterne , &
comtne ces dernieres , elles font prelque per-
fiftantes , du moins elfes tombent bien plus tard
que celles des autres efpèces. Les fleurs ont les
fexe's féparés, mais fur ie même individu. Ces
fleurs font petites , prefque fohtaues le long
des rameaux , portées fur des pédoncules courts,
beaucoup plus longs que fes bradées fituées i
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