Les feuilles de cette efpèce font étroites , j
fcrt longues , enfiformes , glabres , un peu char- j
nues , d’un vêrt foncé , très-entières. La hampe
eft ép.aifle i cylindrique y plus élevée que les
feuilles j elle eft chargée à\ fon fommet d’uné
ombelle formée par douze ou quinze fleurs
très-grandes , d'an blanc de neige & d’un afpeét
fort agréable. La fpathe eft ample & multi-
vaive; Le tube des corolles eft long de quatre
pouces , verdâtre, couronné fupér;eurement de
deux limbes fort inégaux. Le limbe extérieur eft
compofé de divifions un peu moins longues que
le tube très-étroites, linéaires , réfléchies ; l’intérieur
eft campanule, très-ouvert, Court, fî-
nué , à fix découpures principales , ftamïhifères:
Les étamines, réfléchies comme les divisons du
limbe extérieur , font plus courtes, qu’elles ,
& légèrement dépaffées par le ftyle. Ce panerais
croît naturéllement en Efclavonie & en Sicile.T/h
8. P ancrais des rivages. Paner,afium: l i t -
tbrale. Jacq.
Pancratium fe a p o ' àncïpiti iHû ltïjlv o , f o l i i s '
enfiformibus , corolU lacin iis tubo duplo bre-
v fofibu s j limbo interiore brevi.. Nob-.
. Pancratium Jpathâ multiflorâ , feapo comprejfo
ancipiti, „ çprpl'U la cin iis \ tubo duplo’ bievioribus ,
f o l i i s [enfiformibus. Jaçq, ;fîort. VoL. 3- p.' 41. i:-7 È
& ftirp. amen pi£h t.. ioï.,
Cette efpèce ne le cède en beauté à aucune
autre de ce genre. Elle fe fait principalement
remarquer par la longueur du tube de fes corolles.
Son bulbe eft de la grofîeur du poing,,
dé couleur brune en dehors^ formé d’eeailles
très'--ferrées & compares. Les feuilles font longues
de deux pieds & plus , larges d’un demi-
pouce , prefque linéaires-, enfiformes , légèrement
carinées , engainées à la bafe ,. luifantes ,
très-entières. La hampe lés égale à peu - près
en longueur , elle eft droite , comprimée
, à deux .rranchans., & chargée , à fon
fommet de glufîeurs fleurs ^"quatre a dix ) blanches
, fort grandes , qui s’ouvrent fucceflivè-
ment, & exhalent une odeur de vanille très-
agréable. Ces fleurs , difpofées en ombelle,
font accompagnées d?hne fpathe commune, mern-
braneufe , bivalve , & de petites fpatheis particulières.
Leur tube eft au moins long de huit à
neuf pouces , verdâtre à fa bafe , & éva-fé fupé-
rieurement en deux limbes d’un bjanc très-pur.
Les divifions du limbe externe - font deux fois
plus courtes que le tube , linéaires „ canalicu-
lées , légèrement réfléchies , calleufes' à leur
fommet. Le limbe, interne eft infundibuliforme ,
inégalement finué en fon bord, ouvert * itrpis j
fois plus court que les divifions extérieures j les
filets des étamines fubulés , . divergens -, tk le
ftyle égalent à peu-près ces mêmes divifions. La
'capfule qui fuccède aux fleurs eft du volume
d’une noix. On trouve cette plante dans l’ile
Tierra-Bomba , adjacente à Carthage ne .(.dans
l’Amérique méridionale.) ; elle y croît fur les
bords fablonneux de la mer.
9 . P A N C R A I S modefte. Pancratium verecun-
dum. Ait.
Pancratium fpathâ multiflorâ , f o l i i s l i -
neàribus , , corolU la c in iis landeolatis 'tubo brevioribus
,. fn u b u s laciniarum lim b i interioris fiam in i-
f e r i s . Ait. Hort,. Kew. 1. p. 412. Syft. nat/‘èd.
Gmel. 537. |
Ses feuilles font radicales ', linéaires, glabres,
longues d’un dèmi-pied( ou environ fur cinq à
fix lignes de largeur. La hampe eft comprimée
droite , parvient fouvent à la hauteur d’un pied ,
& porte à fon fommet une ombelle de fleurs
pédicellées, d’une odeur douce & fuave. Les
fpathes font oblongues - lancéolées , acumî-
nées , blanchâtres , marcefcentes j les extérieures
, plus grandes, font de la longueur des
pédicelsv Ces derniers font trigones, & ont, à
peine un demi-pouce. Le tube des cor ailes eft
cylindrique , obfcurémen,t triangulaire , long de
deux pouces ou à peu près', Hfurji couleur verdâtre
j le limbe externe eft campanulé j fes Vivifions
font lancéolées, pointues, un peu plus
courtes que le tube , d’un blanc de neige , avec
une nervure verdâtre , dorfale. Le limbe intérieur
eft encore moins long , & fon bord eft
furmonté dé fix dents bifides. Lé ftyle eft décliné
; le ftigmace prefque à trois lobes. Cette
efpèce croît naturellement dans les Indes.
1 0 . P a n c r a i s d ’A m b o i n e . Pancratium Am *
boinenfe. Lin.
Pancratium Jpathâ multiflorâ , f o l i i s ova-
t is y nervofls , p e t ie la t is . Linn. Mill. Dièfc,
n. H ^
Nàrcijfus Amboinenfis , fo lio latiffimo rotundo ,
flôribus n iveis , in o do ris. Comm. Hort. 1 • p. 77*
39. Rudb. elys. 2. p. 238. f. 17.
: jj. Pancratium fo jiis : ovatis , acuminatis p,étiola
t js j fp athâ multiflorâ,, flôribus minoribus candidis
fragrantibus.. T^rew.;Ehret. t. 28. Cepa f jly c f lr i s«.
Rumph. amb. 6 . p. 160. t. 7©. f. i»
Des feuilles pétiolées., ovales , chargées de
nervures très-apparentes , diftinguent fortement
cette efpèce de fes congénères.
Son bulbe eft ovale ou arrondi, blanchâtre ,
garni à fa bafè de quelques fibres groflïères. Il
poufie cinq à fix feuilles-, non longues & étroites
fans pétioles diftinéts ni nervures bien raillantes
, comme dans tous les autres panerais connus,
mais fort amples , ovales, pétiolées, &
relevées d,e quinze à vingt nervures .très-marquées,
longitudinales j qui partent toutes du
point d’infertion de leurs pétioles, & vont en
décrivant une courbe -plus ou moins prononcée
, fe terminer vers leur fomrnet, ce qui donne
à ces feuilles une forme un peu concave. Ces
mêmes - feuilles font d’ailleurs d’un beau vert,
liftes, luifantes, très-entières , à pétioles plus
longs qu’elles, épais & canaliculés. La hampe
eft cylindrique, lifte , & s’élève un peu plus
que les feuilles 5 elle foutient une ample oui-
bel’e , compofée de douze à quinze fleurs blanches,
fouvent d’un plus grand nombre, & garnie
à la bafev d’une fpathe fendue en. plufienrs
parties qui dépaftent les pédicqls. Le .limbe externe
des corolles eft partagé en fix divifions lancéolées
, mucronées. Leur limbe interne eft fort
court, à douze dents, & porte fix étamines plus
courtes^, que l;e ftyle. Celui-ci eft delà longueur
des divifions externes. Cette belle planté croît
naturellement à Amboine.
- . 1 1 . P a n c r a i s s a f r a n é . Pancratium cro-
ceum. N. Pancratium fp a thâ trifiorâ , f o li i s lingulatis
incurvés , tubo corollarum incurvo. Nob.
Cette charmante ^efpèce contraire finguliére-
ment avec toutes les autres du même genre ,
par la forme & la couleur particulière de fes
fleurs. So^i bulbe poufte unes hampe prefque
cylindrique, longue d’un demi-pied ou un peu
plus, d’un vert glauque , & chargée de trois
jolies flturs>à fon fommet. Les feuilles font
toutes radicales , plus courtes que la hampe,
étroites , liftes, planes ou légèrement canali-
eulées, recourbées en dehors. Les fleurs ne font
pas blanches comme dans, les efpèces décrites
ci'deflîis, mais d’un beau jaune fafrané j elles
font contenues dans une fpathe fendue en trois
valves étroites & pointues 5 leur corolle eft in-
fundibuliforme , à tube un peu* rétréci à fa bafe,
au-defîus de laquelle il éprouve une petite cour-
bure très-fenfible. Le limbe interne eft prefque
cylindrique, îaeînié en fon bord, & comme di-
vifé en fix découpures principales, ftaminifères.
Les étamines dépaffent peu. la corolle. L'ovaire
eft ovale , & chargé d’un ftyle plus court que
les étamines, terminé par' un ftigmate fimple.
Le citoyen Dombey envoya cette plante , en
1702 , au jardin national de Paris,, où elle fut
obfervée en fleur , l’année fuivante , par le de.
Lamarck, Il paroît qu’elle s’eft perdue depuis ,
vraifemblablement par la négligence des jardiniers.
Elle croît naturellement au Pérou. ( V ,
f in herb. Lamarck. )
S a v i g n ÿ .
P ANDÀNG funiculaire Pandanus fu tiicu la r is ,
Rumph. Amb. 4. p.-i j 3. t. 82.
Plante unilobée, peu connue , qui ne paroît
avoir été figurée ni décrite par aucun botanifte
moderne.' Rurhphhis, qui vivoit au 17e fiècle, eft
le feul auteur"que j e fâche qui en ait parlé} mais
on fait qu’à# l’époque où ce favant écrivoit,
on faifoit encore bien peu d’ariention aux caractères
effen tie J s , . & que les parties ttès-appa-
rentes , qui foiivent ne conftituent que Je port,
étoient auflî les feules qu’on décrivît avec foin.
De plus , on n’avoit pas encore porté fur l ’étude
des. végétaux , ce coup d’oeil _ghilofopbique
qui faifit les rapports, enchaîne & lie les
diverfes parties d’un tout, & qui de nos. jours
a-fait .de la botanique une véri.able fcience.
Ç’eft peut-être l’unique défaut qu’on ait à reprocher
à l’ouvrage de Rumphius , qui renferme
d’ailleurs une foule .de plantes rares , de faits
curieux & intéreffans, & qui aura , félon nous,
des droits éternels à la reconnoifîance-des naturalises..
. . . , •. .
Je ne puis* donc, dans'l’état aétuel, défigner
la place que doit occuper la plante dont il s'agit
dans la férié des êtres.' A la vérité , le pandang
funicu la ire femble être un de ces végétaux remarquables‘
par leur anomalie ; je ne Lui entrevois'
abfolument de rapports bien marques avec aucune
famille. Il doit conftituer un genre particulier
y mais la defeription trop imparfaite de
l’auteur fufdit ne. nous permet pas de l’établir.
C ’eft une plante â tiges figneufes , de l’épaif-
feur de deux doigts , fouples , flexibles, far-
menteufes , articulées , grimpantes , qui montent
fur le tronc des arbres , s’y attachent , &
fe fixent à leur écorce par de longs & durs fila-
mens. Elles font garnies de feuilles alternes ,
feflîles , linéaires - lancéolées , un peu fermes ,
terminées en pointes. Ces feuilles font longue*
d’un demi - pied larges de quinze â dix-huit
lignes. Leurs bords & leur nervure moyenne font
hérifles de fpinules très-foibles, prefque imper-
ceppbjes. Dansles aiffelles naiffent des épis.affez
femolables à ;e|fix du globba 5 ils font rouges J
comme ^ triangu'aires embriqués de braÇféês
ovales-aigues , & terminés par une fleuri qui eft
compofée , à ce qu’il paroît ( d’après la .figure
& ce dit que d’ailleurs Rumphius ) de trois étamt.