
P MEL
E s p è c e s .
I. MÉLIANTHE pyramidal ; Mdianthus major.
Lin. Mdianthus jiipulis folitariis , latijfimis, pt-
tiolo adnaiis ’ racemo pyramidali, terminante.
Pimpinella maxima , fpicata , africana. Barthol.
Aét. Hafn. An. 1673. vol. 2. p. 58. Mdianthus.
africanus. Herm. Lugd. 414. Tab. 415. Rai.
Hift. vol. 2. p. 1898. Tournef. p. 431. Mdianthus
major. Mill. Didtl n°. i . Kniph. Cent. 12.
Hi°. 70. Miller. Illuftr. Tab. ƒ3. Vulgairement
Flair miellée ou Pimprenelle et Afrique.
On pofsède ce bel ârbriffean en Europe 3 depuis
l’an 1672 3 époque à laquelle Herman l’en-
•voya à Thomas Bartholin.
La diCpofition terminale de fes fleurs, la forme
, & la grandeur de fes ftipules, les, dimenfions,
-la coiueur gtauque, •& la furface liffe de fes
■ feuilles 3 le diftingnent au premier - afpeét.
Sesracines tracent profondément dans la terre,
•& donnent naifl'ance à plufieuts tiges îigneufes,
un peu tortueufes , cylindriques , glabres , grisâtres,
légèrement raboteufes , ou tuberculeufes,
épaiifes d'environ un pouce 8c demi, rameutes ,
hautes de iïx à fept pieds.,, feuillées à fleurs
fommités. Les jeunes pouffes font herbacées &
d'un vert glauque. Les feuilles -font grandes ,
toujours vertes, alternes, rapprochées les unes
des,: autres;, pétiolées , -pinnees avec- une ira-
paire , & compofées de folioles oppofées , ova-
Jes-aloDgées ,' urr peu pointues, ; dentées en foie,
à dents tmicronées .par une petite pointe blanchâtre.
Ces folioles font glauques, entièrement
glabres , & feffiles communément au nombre de
cinq, à fe p t , fur un pétiole-commun , cylindrique
,. long de trois à cinq pouces, nu dans
fa partie inférieure. Elles ont deux pouces -à
deux pouces & demi de longueur, fur une largeur
d’un pouce ou davantage.Leur bafe forme,
fur le pétiole, des ailes courantes", qui en bordent
Je • côté fupérieur , & qui font dentées
comme les folioles , mais un peu moins profondément.
Celles d e . ces ailes qui defeendent
des deux folioles inférieures , font communément
un peu ondulées ; & fe prolongent fou-
vent affez bas. Les feuilles , dans les jeunes individus,
ont plus d’amplitude: il n’eft pas rare
Gu’ cües acquièrent plus d’un pied de longueur,
Sr qu’ elles foient ^compofées de onze à treize
folioles. On voit , à la bafe du pétiole commun,'
une grande ftipule' membraneufe , ovale-alongée,
mucronée , amplexieaule , faifant corps avec le
pétiole par le bas de fa partie dorfale, & marquée
depuis TendrOit où elle s’ en détache, jufqu’à
la pointe , de-deux nervures longitudinales.
Cètte ftipule a pour l’ ordinaire un pouce &
demi àr deux pouces de longueur, & eft couverte
comme les- feuilles., d’une pouffière glauque.
Sa bafeainfi-qûe celle-des pétioles, laiffe,
M E L
fur les tiges &c les' rameaux , des cicatrices per-
fiftantes. Les fleurs viennent en une grappe.fim-
p le , alongée, terminale , formant en quelque
forte la pyramide, d’un rouge obfcur ou noirâtre.
Elles font grandes, pédicellées , éparfes ,
& munies chacune d’une bradée ovale-alongée,
pointue, ouverte ou réfléchie, tout-à-fait rouge,
ou légèrement nuancée, de vert. Les .folioles
moyennes du calice font oblongties , un peu
obrufes, beaucoup plus grandes que dans l’ef-
pèce qui fuit. L’inferieure eft cafinée, environ
d’un tiers plus courte que les autres , & fé prolonge,
à la bafe de fa gibbofité., en une pointe
mouffe , prefqu’en manière d’éperon. On appeiv
çoit, entre les onglets des pétales, une groffe
glande , d’où il fuinte , pendant tout le temps
de la ffeuraifon, une liqueur noirâtre , mielleufe,
& qui a , félon les Auteurs , une faveur vineufe,
fort agréable. Cette liqueur eft tellement abondante,
qu’ elle fe répand fur les feuilles., & même
que le fol en eft quelquefois tout coloré. 11 fuc-
cede aux fleurs des fruits gros, véficuleux , té-
tragones , quadriloculaires, fy: partages , prefque
jufqu’à moitié., en quatre lipbési'un peu .'pointus.
Chaque loge renfermé, â'fdn milieu, ,une
femènee nuire, ovale, luifante, â-peu-pres de
la. groffeur des graines, de Pivoine. Cet arpriftèau
croît naturellement au cap., de Boniîe-Efpérance.
Il fe plaît dans les lieux humides &: marécageux.
On le cultive au Jardin du 'Roi. f ? . ( v,>.-) ■.
Les bourgeons font pointus, & préfëntent là
forme, d’un.cône coupe:.eh.;,4éüx longitudinalement
: ils fout .enveloppés.. chacun par la fti-
pule de la feuille la' pîus.,ÿpil!rie. I.ës' feuilles ont
Une odeur fétide, comme narcotique , en quelque
forte analogue, à celle des Strambines, mais moins
forte que dans le Mdianthus min or.X.a liqueur que
diftillent lés fleurs eft avidement recherchée par
lés Hottentots & les Holl’andpis qui habitent
le cap de Bonne-Efpérance : ; elle pane pour cordiale,
ftomachique & nourrifiàritë.
• 2. MÉLIANTHE axillaire ; Melianthus miner.,
Lin.- Mdianthus foliolis ovâto-oblongis y. flipulis
geminis , fet.vo.th y racemis axWarihüs.
Mdianthus àfricanus minor fuidus. Commel.
Rar. 4. Tab. 4. Melianthus hyjïquancnfls minor,
t'&ndus. Rai. Dendr. 120. Melianthus minor. Mill.
Diift. n°. 2 .Kniph.Cent. 8'.h0. éS.Fabric. Heîmft.
p. 42o,; • ' ; / : ■ - . • '
£. Idem ? foliolis angufliôribus , fib inearirus. ■
Celui-ci n’eft pas glabre comme le précédent ;
foti- feuillage '■ n’éft pas glauque de même 5 fes
ftipules font différentes ; fes fleurs autrement dii-
pofées ; fes fruits obtus ; enfin nombre* de ca-
raâères en fon't une -efpèce très-diftinéle.
f l a prefqué tout-à-fait le port du Voterjum
caudcJtum, tellement même qu’il eft befoin d’un1
peu d’attentiom, pont ne 'pas confondre a la
première vue-ces deux plan te s , aü moins qüant
m » L
feuillage..Il s’élève à la hauteur de cinq â fix
p11
ids.’,'.Ses' tiges font Iigneufes', cylindriques,
rameufes & couvertes d’une écorce raboteufe,
un peu crevaffée, d’uri gris plus- ou moins fonce,
tirant quelquefois fur le noir. Les rameaux font
verdâtres , légèrement , cotonneux, feuilles fur-
tout dans leur, partie fupéfiéüre. Les feuilles
font' alternes^ péti'oiées , pinnéeè avec une impaire
, 'Si compofées 'communément de fé'pt-;a
neuf folioles oppofées^ ovaies-albn^éés , pointues,
proportionnellement, plus étroites qué celles
àn Me/idnihus :i majot 3’ irtégulïèremerit & affez
- profondément dentées en feie jufqu’ à une légère
diftance de leur bafe'.- Cë's folioles font molles^
douces au toucher 8à feffiles fur un pétiole com^
mun cylindrique, ailé, légèrement velu, long dé
deux à quatre pouces. Elles ont un pouce ge
demi à trois policésv de longueur , fur une largeur
de huit a douze lignes & font d’autant
plus courtes' quJelles: deviennéht• plus voifinès de
la bafe du pétiole. Leur furface fupérièure eft
prefque'glabre d’un vèrt fombre : l’inférieure
eft blanchâtre & chargée d’un duvet court & co-
tbnneux , affez abondant fur les jeunes feuilles..
Les membranes courantes , qùi bordent le côté
ftipériéuf du pétiole , entre chaque paire de folioles
-, n’ont pas dè; connexion fenfible avec
cès dernières : elles diffèrent d’ ailleurs de celles
qu’on voit dansv le Melianthus major, en ce
qu’ elles font beaucoup plus étroites, & ont les
bords entiers.. Deux ftipules droites , linéaires ,
très-ètroités , pointues , prefque fétacées, longues
de huit à dix- lignés ,- accompagnent la
bafe du .pétiole commun. Les . fleurs viennent
eh !grappes -colirtes\ Axillaires', penchées , peu
garnieist Ces'grappes ne'pbrtent que fix à nuit
fleurs. Les pédoncules propresfont alternes, longs
de quatre a fix ligues3 & munis , chacun à leur
bafe, d’une bradée ovale , pointue, verdâtre,
qui ; a un peu plus , dé longueur- qu’ eux. Le .calice
eft allez- ample , ‘ légèrement tomenteux,
coloré de rouge , de forme comme triangulaire
ou trapézoïdale : fa gibbofité eft obtufe, & ne
préfeôte ; pas. d’éperon. Les deux folioles fupé-
rieures font très-grandes, ovales-alongées, pointues
-3 un peu irrégulières ;■ l ’inférieure eft' oblon-
gtie; , . beaucoup plus courte & plus étroite.; les
deux moyennes font plus- intérieures, oppo-
feés 3 linéaires , aiguës, très-étroitès , & pa-
roiffent caduques. Les pétâles font purpurins ou
d un jaune rougeâtre, liguliformes, unguiciiles,
larges, d’une ligne ou environ*, à ohglets droits,
& a lames inclinées , pendantes hors du calice,
beaucoup moins longues que lui. Ils s’insèrent
autour du réceptacle qui porte la glande mel-
3 ^ fes hafes' de leurs lames font fouvent
coJIees: enfemble par la liqueur noirâtre , fucrée,
T 11 s échappe de cette glande. Les étamines1 font
amendantes , didynamiques, un peu plus longues
que Je calice , & portent tdes anthères
■ ut-Al - L’ Lf à ) yj
jaunâtres. Le ftyle eft légèrement püeux^L’ovàiredevient
une capfuîe membraneufe , vélîcuîeufe,
entière , tétragone, obtiife, quâdrilocutané , de
la grblïëur d’une petite n o ix , & couverte d’ un
duvet cotonneux, qui la rend douce au toucher.
Cet arbriffeau croît naturellement au cap
de Bonne-Efpérance & dans l’Abylfinie. On le
cultive ,ati Jardin du R o i, où il fleurit tous les
ans. T?. (v . v. jfrj
a une o délit fétide , très-forte, qui paroît
avoir ; des rapports avec celle des Stramoines,
ou mieux encore avec celle de Y Iris f&ùda, &
dans laquelle quelques perfonnes croient re-,
cônnoïtre l’odeur du mouton nouvellement
rôti,
La planté J . , que je n’ai vue qu’en feuilles,
devra peut-être conftituér une éfpèce diftin&e.
Elle a , comme le Melianthus jninor, les- tiges
Iigrieufés-, cylindriques y* grisâtres , hautes au
moins de trois à quatre pieds. Son odeur'eft ab-
folument la même. Mais les foliotes de fes feuilles
font beaucoup plus étroites. Ces folioles font
linéaires , un peu pointues, larges d’environ trois
lignes , fur un pouce & demi de longueur, 83
rangées, au nombre de treize à dix-fept, fur un
pétiole commun, dont les membranes courante?
n’ offirent rien de particulier. Leur: furface fupé-
rieure eft v e r te , & parfaitementr: glabre dans le
développement complet de la feuille :• l’inférieure
eft chargée d’un duvet court & blanchâtre. Les
ftipules ; font linéaires-lancéolées , terminées en
pointe. Cette plante eft cultivée au-Jardin du
Roi. ( v. v. )
( Par M. Desrousseaux. )
MELICITE à ombelles ; M eltcytus nmbel
latus. Gærtn. de Fruél. vol, 1, p. 205. Tab. 44,
Melicytus. Forft. Nov. Gen. p. 123. T a b .62*
Juff. Gen. p. 428. •
Plante à fleurs. incomplètes , qui a ,, fuiyant
M. ,'Gærtner, des affinités avec le Kiggel’aria y
dont on n’a encore fait connoître que lesr par-'
ties de la fruétification , & qui conftitue un
genre particulier, dont le caraétère eftè.ntiei eft
d’avoir
JLes fleurs dioïques ; le calice,a cinq dents ; cinq
pétales. Dans les fleurs mâles , cinq étamines. Pans
les fleurs femelles , un ovaire entouré de. cinq
écaillesune capfule uniloculaire , polyfpçrme.
Chaque fleur mâle eft compofée i 9. ■ d’ iui calice
monophylle, à- cinq dents; i° . d’une corolle
à cinq pétales ovales, évafés, environ trois
fois plus longs que le calice ; 30. de cinq étamines
courtes , dont les filansens ( nommés nec-t
takes par MM. Forfter ) turbines,, cyathirormes ^
creux au fommet, donnent, du côté , interne $
attache à des anthères .'ovales-élargies , plu?
longues qu’eux , & marquées longitudinalement
de quatre filions.
Chaque fleur femelle préfente 1°. le calice
H 2