
La racine donne naiifance à des tiges herbacées
, grêles ,, farm.enteufes , grimpantes , rameufes,
fe ni liées , anguleufes, cannelées, velues,
verdâtres, longues de plufieurs pieds. Les feuilles
font alternes, pétiolées , cordi formes dans leur
circonfcription , S? divifées, jufqu’affez près de
leur bâfe, en cinq lobes inégaux, pointus, qui
font bordés de dents en lcie courtes , mucronées,
un peu durantes. Les trois lobes intermédiaires
font ovales ou à-peu-près, & le parés les uns
des, autres p^r des finus qui defeendent plus avant
que les deux finus extérieurs. Les deux lobes
inférieurs ont une forme prefque pédiaire., & fe
fubdivifent légèrement, vers leur partie moyenne,
en deux autres lobes. Ces feuilles , moins molles
& glus! confiantes que celles des efpèces qui
offrent un diamètre de quinze à dix-
nuitlïgnes. Leur furface îuperieure eft d’un vert
noirâtre , & parfemée de poils courts, beaucoup
plus rares que fur la furface oppofée : celle-ci
eft finement granuleufe-, d‘un vert paie o.u grisâtre
, plus, fortement velue le long du trajet
des nervures que dans le refte de fon étendue.
Les pétioles, à en juger par l'exemplaire que
j'ai fous les yeux, n’ont guères que moitié de
Ig. longueur des feuilles: chacun d’ eux eft-accompagné
latéralement d’une longue vrille fimple ,
filiforme, velue, contournée .en tire-bourre dans
fa partie fupérieuLe. Les fleurs font petites,
axillaires, folitaires : elles viennent fur des pé
â'oncules grêles, velus ou pubefeens , qui ont
en général plus de longueur que les feuilles, &
qui font munis , à peu de diftance de leur point
a infertion, d ’une, petite bradée foliacée, feffile,
corôiforme, pointue , entière. La fuperficie du
caiiçe eft chargée de poils fort courts. Ce calices,
dans les fleurs femelles, lurmonte un ovaire
ovale , velu , hériffé de tubercules pointus , papillaires.
Le feuit conlifte en une baie courte ,
Ovale, renflée , mucronée , affez glabre , d’un
jaune intenfe orangé ou rougeâtre. Sa longueur
eft d’environ quinze lignes fur une épaiffeur de
huit à neuf. Sa furface eft légèrement anguleufe
S c parfemée de tubercules verruqueux, plus ou
moins pointus.- Cette efpèce croît naturellement
au Sénégal, où elle a été trouvée par M. Roufé
fiïlon, qui m’en a communiqué un exemplaire.
4. Mo m o r d i q u e anguleufe 5 Momordica
luffa. Lin. M'omOrdha ■ fïu&ihus 0Hong: s j fudeis
satenulatis ƒ foliis incifis.
Petola Rumph. Herb. Àmb. vol. ƒ. p. 405.
t. ’147. Luffa arabum , femuiealbo. T ou r nef; Aéi.
Ac. R. P. ann, 1706. Sabbat..Hort. Rom. vol. r.
t. 6 l . Cucumis egypticus retlculatus , fiyç Luffa
arabum. Vefling. de plant, ægypt-. ebf. ad. Pr.
alpin, p. .199, t. y8. 59. Mc ri fi Hift. ,2. p. 3y,
f. I. t. 7. f- 1 .2 . Momordicapomls oblongis 3filcis
çatenülatjs, foliis incifis. Fabric. Helmfi p, 352.
Momordica luffa. Haffelq. It. 4S7. Kniph. cent «■
n. 69. Luffa. Mi il. Di<ft.
Ici les vrilles , au lieu d’être Amples J comm«
dans les efpèces qui précèdent, fe divifent pref.
qu’en manière d'ombelle $ les feuilles for.t plutôt
anguleufes .que palmées; enfin les fruits ont une
forme oblongue & fout plus épais veis leur extrémité
qu’à leur. bâfè.. Ces fruits font particulièrement
rëmarquables par le joli plexus-ou lacij-
vafculaire que forment les fibres dont eft en partie
compofé leur parenchyme.
Les tiges font herbacées, menues, farmen-
teufesgrimpantes , rameufes , feuillées, cylindriques,
cannelées, parfemées de poils rares,•
& acquièrent trois à quatre pieds, ou davantage
de longueur. Elles font garnies de f e u ille s alternes,
pétiolées, échancrées en coeur à la bâfe,
partagées dans leur contour en cinq lobes angiw.
laires, pointus, divergens, d’autant plus courts
qu’ils font plus extérieurs , & dont c e lu i du
milieu a fouvent lé double de la longueur .de
ceux qui l’avoifinent de plus près. Ces feuilles
font un peu fermes , d’un vert cendré o u grisâtre
, longues de deux à quatre polices fur une
largeur tantôt à-peu-près égale , tantôt' un peu
moins c.onfidérable j quelques-unes ayant prefque
la forme d’un triangle ou d’ une feuille de lierre,
tandis que les autres approchent plus ou moins
de la forme arrondie. Il en eft qui font len quelque
forte palmées , Comme lés repré fente la figure
citée de Veflingius. Les lobes , quelquefois entiers1
ou prefqu’entiers , font le plus fouvent légèrement
incifés ou du moins bordés de dents
en feie irrégulières. L ’une & l’autre furface de
la feuille eft légèrement feabre & c h a r g é e de'
poils roides , fins , courts, fûbtrlés, à demi
couchés, dont la bâfe porte .-fur-un. petit tubercule
granulaire, ainfi qu’ il arrive dans beaucoup
d’autres plantes de la'famille des cucurbitacées.
Les pétioles font anguleux , hifpides comme les
feuilles dont ils n’ont guère s que moitié de la
longueur. I l naît, de leur fommet, des nervure?
rameufes , di vergentes , en nombre pareil à celui
des lobes ou principales découpures. -Chacun
d’ eux eft accompagné d’une vrille latérale, fimple
inférieurement ,dans une longueur à peu-pies
femblable à la leur , puis fe fubdivifant en un
nombreafTez confidérable. de ramifications grêles,
filifor mes , fpirales, qui partent toutes du même
point comme des rayons d’une ombelle , & <}ul
facilitent d’autant l’ afcenfion de la plante, p?
multipliant fes moyens d’adhérence aux corps du
voifinage”: Les fleurs font belles, affez grandes,
d’un jaune pâle, marquées de lignes lougitu*
dinales plus foncées. Les mâles viennent :J|
grappes a x illa ir e s , pédonculées , qui ne l a iM £
pas d’avoir de da longueur , &. qui-font munies
de bra&ées fort courtes. Les fleurs -femelles ty0
I üdrtées fur des pédoncules également axillaires
I Ldhiairement Amples, beaucoup plus courts que
■ ]0S grappes des fleurs mâles , fitués fouvent dans
1 les mêmes aiffelies. Les fruits ont fix pouces,
I ou environ, de longueur. Ils font oblongs comme
K ceux du concombre cultivé, cylindriques, un
■ peu rétrécis au-deffus de leur b â fe , puis re- I prennent fucceflivement de l’épaiffeur pour de-
1 venir, vers leur extrémité , plus gros. & plus
B renflés que dans le refte de leur étendue. Leur
■ couleur eft d’un vert tirant fur le jaune. On
■ dit qu’ils s’ouvrent par le fommet. Ces fruits I font quelquefois li.flfes, quelquefois-plus ou moins
9 tuberculeux. Leur fuperfitie eft creufée de filions I longitudinaux, fuperhciels, peu apparens. Si l’on
■ enlève l’épiderme qui les recouvre, onapperçoit
un tiffu merveilleux de fibres blanchâtres, en-
1 lacées avec beaucoup d’a r t , tiffu qui devient
■ évident, fur-tout quand on l’a dégagé de la pulpe, 1
■ foit par la macération , foit au moyen de la
iputréfaâion. Les femunces font nombreufes,'
■ blanches, légèrement rabpteufes. Cette plante
■ croît naturellement dansd’ île de Céylan, & fans
I doute auffi dans beaucoup d’autres lieux de l’Afie.
■ On la cultive au jardin aes plantes. @. ( F . v. )
■ La pulpe des fruits eft fad e, mollaffe,. très-
ifilandreuie quand ils font mûrs. Il n’y a que lé
■ bas peuple qui la faffe fervir à fa nourriture.
iVeflingms rapporte que les Égyptiens emploient
■ le tiffu fikmeateux qe ces fruits, après l’avoir
■ féparé de la pulpe & des femences , pour fe
■ frotter le corps âu fortir des- bains , & faire j
idifparoître différentes éruptions ou efflorefcences j
| cutanées auxquelles ils font fujets.
Observation*
1' M. Cavanilles, dans des notes qui fuivent fit !
■ defeription du luffa fcctida (Plant, icon. vol. i . f
! p- 8-) , foupçonne que le cucumis Agypticus re- i
m ticulatus , f . luffa arabum de Veflingius, pouiroit j
Ibien appartenir au genre luffa. Le mauvais -état j
■ des exemplaires que j’ai fous k s yeux , & par- :
iticulièrement la difficulté d’y analyfer les parties j
■ de la fruélification , ne m’ont pas permis de I
vérifier jufqu’à quel point les conjeélures de cet 1
i auteur font fondées. Je remarquerai feulement i
Ique le momordica luffa me par Gît avoir de très- I
■ grands rapports avec le luffa foetida , au moins f
l& ^0n *eu^Lge , dans la nature de fes vrilles '
|K dans la difpofition de fes flêuiis.
I 1' M o m o r d iq u e cylindrique j Momordica j
wÊÊÊÊÊÈÈ Momordica fruciibus Cylindricis , j
I 0,!8lffunis y fo liis angulis acutis.
' l eyldnicus retilidatus & fulcatus . femme '
(Mgro.herm. Parad. app. p. i r . Rai. fuppl. p. x32. )
I lnd:C!lo ^uuUtus, feminibus nigris. Hérm. j
Lugd. p. 482. Plu.ken. Alm.. p. 286. |
Botanique. Tome I F .
I Linné dit que cette efpèce a la tige quinqu’an-
gulaire , & les feuilles reffemblantes à celles du
concombre, anguleufes , bordées, à la b âfe,
de dents difpofées en feie. il ajoute que les
angles de ces feuilles font pointus j que celui
du milieu eft plus alongé que les autres > que
les finus ne font pas élargis comme dans i'efpèce
qui précède , mais forment des angles droits.
Les vrilles font axillaires, les fleurs jaunes. Enfin
les fruits, cylindriques, légèrement velus, longs
d’un pied , contiennent des femences noires.
Cette plante croît naturellement en Chine & dans
Lîle de Céylan. 0 .
6 Momordique operculée ; Momordica o.per-
dilata. I-.in. Momordica fruciibus angulato tuber-
culatis, apice dteiduo opercuLatis j foliis lobatis.
Momordica americana fruclu reticulato ficco.
Commel. Rar. p. 22. t. 21.
; Sa racine eft petite & fibreufe : elle produit des
tiges herbacées, menues , farmenteufes , grimpantes,
rameufes, feuillées, cylindriques, verdâtres.
Les feuilles font alternes, pétiolées , pref-
qu’orbiculaires dans leur circonscription, échancrées
à la bâfe , & divifées; plus ou moins profondément
en cinq àfeptiob -s incifés ou dentés. Ces
feuilles reffemblent à celles de la vigne, & leurs
pétioles ne laiffent .pas d’avoir de la longueur.
II naît, à l’oppofite de chacune d’elles, une
vrille qui paroît ordinairement bifide. Les fleurs
font jaunes, axillaires, les unes mâles & difpofées
en grappes pédonculées , les autres femelles
ifplées fur des pédoncules fimples qui
n?ont que peu de longueur. L ’ovaire fe convertit '
en un fruit orale , renflé , anguleux dans fa
longueur, de couleur v erte, chargé , fur les
a n g l e s d é tubercules pointus qui le. rendent
muriqué. Ce fruit, partagé intérieurement en trois
loges , eft mucroné au fommet par une forte
d’opercule qui fe détache lors de la maturité.
Son parenchyme conlifte en un tiffu fongueux”
fec , fpongieux, compofé de fibres en réfeau
fortement entrelacées les unes avec les autres.
Les femences font oblongues , applaties , noirâtres.
Cette efpèce croît naturellement en
Amérique. 0 .
7. Momordique pédiaire j Momordica pe-
data. Lin. Momordica fruciibus firiaüs } foliis
pedatis , ferratis3
_ Momordica fruSu Jiriato tlvi , vulgô Caipta.
Feuille. Pemv. vol. i . p. 7J4, t. 41.
Dans l ’efpèce que je vais décrire, les feuilles
font divifées profondément en découpures ou
digitations , difpofees de manière à leur donner
une forme pédiaire nfl'er. feniible.- te s vrilles
d'ailleurs font compofees 3 & les fleurs on: cela
H h