
la laine , & qui forment une forte de tiffu
épais , moelleux ,-fort doux au toucher, dans
lequel il fe trouve enveloppé de toutes parts.
Les oxalides ,n’ont pas conftamment de tige
proprement dite. La plupart , au coutraire , en
font dépourvues 8c ne prtfement que des?feuilles
& des pédoncules radicaux .pe lles qui offrent une
t ig e , ont les feuilles alternes quoique rapprochées
le plus communément vers chaque noeud ,
ou ramaffées en un faifceau au fommet de la
tig e ; leurs pédoncules font axillaires 8c prefque
toujours en même-tems terminaux.
Les feuilles font ternées dans le plus grand
nombre de ces plantes 5 quelques-unes les ont
di°itées. On ne connoît encore aéluellement
que deux efpèces dont les feuilles s'éloignent
de cette forme générale. Une d’elles les a
Amples > l'autre , a les fiennes ailées. Dans
tou te s , elles font portées fur des pétioles plus
ou moins dilatés à leur b âfe , qui fe raccour-
ciflent de plus ea plus chez certaines efpèces ,
s’élargiffent à proportion 8c deviennent prefque
membraneux. Quelquefois même les- folioles ,
qui étoient deftinés à foutenir, avortent, &
c’eft alors qu'ils forment ces fortes d'ëcailles
que l ’on obferve fur la tige de quelques oxa-
lides , particulièrement fur celle de Yoxalis ver-
ficolor.
Une remarque encore affez importante à faire,
& qu'il eft néceffaire que nous ne paffions pas
fous filence ; c'eft que dans., toutes les efpèces
de ce genre , les feuilles font conftamment
roulées en fpirale avant leur développement 5
cara&ère d'autant plus remarquable qu'il leur
eft commun avec quelques palmiers 8c la plupart
des fougères, & qu'ii femble en quelque
forte rapprocher des plantes qui s’éloignent
d'ailleurs par tout le refte de leur conformation.
La difpofttion des fleurs varie également,
fuivant les diverfes efpèces. Elles font tantôt
folitaires fur leur pédoncule , qui eft le plus
fouvent muni de deux petites bradées; tantôt
on les trouve réunies fur un pédoncule commun,
& formant une ombelle Ample garnie à
fa bâfe d'une efpèce de collerette; tantôt enfin,
mais plus rarement elles viennent fur des • pédoncules
rameux, 8c font difpofées en forme
de grappes.
Les botaniftes ont profité des différentes com-
binaifons que leur permettoient la plupart des
caractères’ que nous venons d'expofer , pour
divifer ce genre d'ailleurs a fiez nombreux en
efpèces. Nous les avons imités à cet, égard ‘
en adoptant les divifions déjà établies par
M . Thunberg , à quelques légers chafigemens
près, qui nous ont paru faire mieux relforur
chaque férié., ou les préfenter dans un ordre
plus naturel, ou enfin , qui ont été néceffités
par Faddition de quelques efpèces nskivelies.
Au refte , nous ne diftlmulons pas que ces
coupes ne font pas toujours exadement tranchées
; mais là , comme par tout ailleurs, la
nature fe joue de nos divifions artificielles, 8c
réunit celles qui nous paroilfoient les plus dif-
tindes par des nuances fouvent infenfibles.
Les feuilles des oxalides ont en général une
faveur acide très-marquée : elle eft due à un
fel particulier qu'elles contiennent toujours plus
ou moins abondamment, 8c auquel on a donné
pour cette raifon le nom d'acidule oxalique. On
peut l’extraire par divers procédés qui font en
ufage dans le commerce. Cette fu bilan ce filine
n'elt pas particulière aux oxalides comme on
pourroit le croire. On la retrouve dans plüfieurs
autres plantes, notamment dans les rumex, &c,
Enfin, toutes les efpèces de ce genre font
évidemment fenfibles à l'adion de la lumière 8c
fon influence fur le jeu de leurs organes , fe
manifefte d'une manière inconteftable par des
mouvemens qu'il eft très-facile d’ebferver.rEn
effet, les folioles de ces plantes , qui font plus
ou moins plicatiles , fe ferment le foir 8c s’inclinent
fur leurs pétioles.. .communs ; les
corolles fe contournent fur leur axe comme
avant, la floraifon ; toute la plante femble être
dans un état de fommell 8c de repos : mais la
lumière bienfaifante vient-elle rendre à la nature
la vie 8c le mouvement, on voit aufli-tôt les
feuillès des ; ‘.oxalides s'étendre 8c fe déployer,
leur corolle s'épanouir une fécondé fois , Sc tout
indiquer une activité nouvelle.
Les mouvemens que l’on peut obferver dans
les oxalides ne fe bornent pas à, ceux que nous
venons de ; décrire. Il en eft une efpèce qui
partage avec les . mimofa fenfitiya & pudica , la
faculté de contracter 8c de refferrer toutes Tes
parties au fîmple attouchement d'un corps
étranger. ( Voy. oxalide fenfitive. ) V'oy. aufli au
mot acacia de ce diCtionrtairq , 8c dans les Mem.
de phyfique du cit. Lamarck , p. 288.' l'explication
qu'il donne de ces divers mouvemens.
E s p è c e s . '
* Feuilles fîmples.
1. O xa lid e monophylle. Oxalis momphylU<
Oxalis fcapo unifloro, foliis fimplicibus ovatis.
Lity ni ant.' 241.
Oxalis foliis ovatis integerrimis , Jcapo nudo ,
radice 'bulbofa. Koenig. Mff. Oxalis ■ monophyllu.
Thunb. de oxal. p. 5. 8c 8. n. 1. t. 1.
Il eft facile de reconnoître cette petite efpèce,
O X A
puifqu'elle eft la feule de fon genre qui ait
des feuilles Amples. Sa racine eft un bulbe enfoncé
peu profondément dans la terre, arrondi
& couvert d’une tunique épaiffe de filamens
rouffâtres , entrelacés 8c laineux. Ses feuilles
font radicales, très- fimples 8c portées fur des
pétioles un peu hifpides , longs de neuf à douze
lignes. Elles font ovales , très-entières^ quelquefois
un peu échancrées à leur fommet ,
ciliées en leurs bords âc pileufes fur leur nervure
moyenne 8c extérieure. Les fleurs font peu,
nombreufes. Elles naiffent fur des hampes* légèrement
hériff es de poils, filiformes , uniflores ,
, 8c qui ont trois fois la longueur des pétioles.
Ces fleurs ont un calice , long d’ une ligne ou
à peu-prés, hifpide, divifé en cinq découpures
lancéolées 8c aiguës , 8c une corolle quatre à
cinq fois plus longue que le,calice, à tube jaune
& à limbe, évafé , rougeâtre, partagé en cinq
lobes arrondis. On trouve cette efpèce au cap
de Bonne-Efpéfa.'.ce, fur la Montagne du Lion.
( V4 J . in herb. Lamarck. )
Obfervation. Comme la corolle des oxalides
eft en quelque forte d'une feule pièce , nous
nous fendrons par la fuite indifféremment des
mots pétales ou divifions*, pour défigner les
mêmes parties.
* * Feuilles ternies , tige nulle , hampes uniflores.
2. O x a l id e naine. Oxalis minuta.' Thunb.
Oxalis flapis unifloris , foliis ternatis , foliolis
oblongis glabris.Tïïmi. de oxal. p. y. 8c 8. n. 2. t. 2.
Elle eft petite 8c très-glabre dans toutes fes
parties. Ses feuilles font radicales, pétiolées , com-
pofées de trois folioles oblongues , obtufes, très-
entières 8c jamais échancrées a leur fommet. Les
pétioles font filiformes , un peu plus courts
que les hampes. Celles-ci font droites, cylindriques
, longues de dix à douze lignes , 8c
foutiennent chaque une feule fleur. Le calice dè
cette fleur eft très-court 8c la corolle trois ou
quatre fois plus longue que le calice, à tube jaunâtre
8c à .limbe blanc. Cette efpèce croît naturellement
au cap de Bonne-Efpérance, fur les
collines arides 8c fablonneufes.
3. O x a l id e ponCtuée. Oxalis punit ata. Thunb.
Oxalis fcapis unifions , foliis ternatis foliolis
obcordatis punüatis. Thunb. de oxal. pàe. ç. &
9’ n.4. t. 1.
On la reconnoît à la quantité de petits points
c, . , f ux dont fes feuilles font chargées, Elle
s e.ève un peu plus que la précédente. Sa racine
eft un bulbe lolide, triangulaire, rid é,
£ticulé fur fes faces par des ftriées faillantes ,
& enfoncé peu profondément dans la terre. Il
en naît des feuilles ternées 8c portées fur des
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pétioles longs de dix à douze lignes, filiformes
, glanduleux-hifpides. Les folioles font
feffiles , en coeur renverfé , élargies 8c très-
entières. Elles ont la furface fupérieure verte ,
5c chargée d'un grand nombre de petits points
calleux, allongés 8c bruns. L'inférieure eft lé gèrement
purpurine , parfemée, félon Thunberg
, de points dorés 8c brillans. Toutes les
deux paroiffent comme finement réticulées,
au moins dans les individus fecs que nous
avons fous les yeux. Les hampes ont prefque
trois fois la longueur des pétioles. Elles font
fi.iformes , glabres, garnies vers leur tiers-fupé-
rieur de deux petites bradées ftipuliformes. Ces
hampes foutiennent chacune une fleur dont le
calice eft long d'à-peu-près une ligne 8c demie ,
glabre, campanulé, à cinq divifions très-pointues
8c la corolle trois à quatre fois plus grande
que le calice, à tube jaune 8c à découpures
du limbe peu ouvertes 8c blanchâtres. Cette
plante croit dans l’Amérique méridionale 8c dans
les terreins fablonneux de l ’Afrique. Le c it.’Le-
vaillant en a communiqué des exemplaires au cit.
Lamarck. ( K. f )
4. O xalide nageante. Oxalis natans. Thunb
Oxalis fcapis unifloris 3 foliis ternatis ’ foliolis obcc i*-
datisglaucis. Thunb. de oxal. p y. ,&-<). n. 4. 1 . 1.
Çetre plante eft aquatique , ce qui devient
une fingularité remarquable dans une efpèce de
ce genre. Sa racine eft filiforme, fimple, fou-
vent très-longue 8c flottante. Les feuilles font
| radicales, pétiolées 8c ternées. Elles forment
une petite rofette qui nage à la furface des
eaux. Leurs folioles font pliées , oblongues ,
échancrées en coeur à leur fommet, d'ailleurs
très-entières , glabres, vertes en-deftus 8c de
couleur glauque en-deffous. Les pétioles font
plus courts que les feuilles. Les hampes , au
nombre de deux à trois , s'élèvent du centre
de la rofette 8c foutiennent chacune une fleur
blanche. On trouve cette efpèce en Afrique.
y. O x a l id e ofeille* Oxalis acetofella. Lin.
Oxalis fcapis unifloris , foliis ternatis , foliolis ob-
c'ordatis pilofîs. Thunb. de oxal. p. y. & 9. n. y.
Trifolium' acetofum vulgare. Bauh. pin. 330.
Trifolium acetofum. Dod. pempt. y78. Oxys fîve
trifolium acidum flore albo. J. Bauh. t. 2. p. 387.
Oxys flore albo. Tournef. 88. Oxys fcapo unifloro ,
foliis ternatis , radice fquamose articulata. Hall,
helv. n. 928. Oxys acetofella. Scop. carn. éd. 2.
n. y 6 f . Oxys trifolium acetofutn , fort bus latteis.
Taoern. f2y. Luiula. Blackw. t. 308. Oxalis
fcapo unifloro , foliis ternatis , radice fquamose-
articulata. Hort. cljff. lyy. fl. fuec. y8y , .406.
Oxalis fcapo unifloro ; foliis ternatis obcordatis ,
radice dcntata. Lin. fp. pl. p. 610. Oxalis foliis
ternatis : fcapo unifloro. Fl. lapp r 04. Oxalis