glabres j li(Tes, un peu glutineufes , légèrement-
ciliées à leur circonférence , portées fur des pétioles
courts applatis; celles qui accompagnent la
bâfe des pédoncules (ont beaucoup plus petites
& presque fertiles. Les fleurs naiffent au fomtnet
des rameaux, prefque réunies en tê te , ou plutôt
formant un corymbe très-ferré , & portées chacune
fur un pédoncule particulier. Le calice elt
à cinq folioles larges , minces , lancéolées, chargées
de quelques poils vers leur fommet. La corolle
a un tube é tro it, allongé , qui s'épanouit
eh un limbe à cinq découpures échancré'es 8c plif-
fées. Le fruit eft compofé d’une feule femenre
rabôteuTe , brune , ov ale, à cinq angles. Cette
plante eft originaire du Pérou : elle croît dans
les deux Indes. Elle fleurit depuis le mois de
juin jufqu’au tems des gelées. I f ( V. v . ) On
la cultive au jardin du Mufeum d’hiftoire naturelle.
Cette plante , dit Miller , offre plufieurs variétés
qui ne diffèrent que par la couleur de leurs
fleurs, dont deux parodient conferver affez. conf-
tamment leur différence > l'une a des fleurs pourpres
8c blanchesa d'autres font d'un [blanc uni ,
& la plupart font panachées en deux couleurs.
Toutes ces variétés fe trouvent fouvent fur la
même plante 3 & quelquefois fur différens pieds >
les unes ont des fleurs rouges Sc jaunes, d'autres
portent ces deux variétés , & ont en même
tems des fleurs unies ; d'autres, au lieu de fleurs
unies, ont encore des fleurs panachées. Mais,
ajoute Miller , je n'ai jamais vu les femences de
Tefpèce pourpre 8r de la blanche, produire la
jaune 8c la rouge, ni cette dernière fe changer
en la première.
Il eft à remarquer que cette plante , quoique
depuis long-tems entre les mains des jardiniers ,
n'a jamais éprouvé d'autres variétés que dans les
couleurs de fes f l eur s8c que l'on n'a pas encore
pu en obtenir des fleurs plus grandes ou doubles.
Cette plante repouflè de la racine pendant
plufieurs années , toutes les fois que fes racines
ne font pas atteintes de' la gelée. La tige principale
jette beaucoup de rameaux , 8c ces rameaux
pouffent de manière qu'ils forment une tête large,
arrondie 8c chargée de fleurs, de forte que chaque
pied forme une belle maffe dans fes platte-
bandes.
On l'a nommée Selle-de-nuit, parce qu’elle
parait redouter la lumière du grand jour -, dès que
les autres fleurs fe ferment / celle-ci s'ouvre ,
s'épanouit 5 elle étale la bigarure & la vivacité
de fes couleurs toute la nuit, jnfqu'à ce que le
fo k il farté briller fes rayons 5 mais fi pendant la
journée le ciel eft couvert de nuages, la fleur
refte épanouie. Linné, dans un de fes ouvrages,
. explique ce phénomène, en obfervant que le-
moment où la fleur de cette plante s’épanouit
dans Ton pays natal, eft celui où le foleil éclaire
cet hemifphère ; mais comme il eft oppofé au
nôtre, nous avons alors la nuit. La belle-de-
nuit, tranfportée dans notre hémifphère, n’en
conferve pas. moins la. faculté de s’ouvrir à la
même époque de temps , à la même heure du j
jo u r , niais ce moment chez nous arrive à l’en- |
trée de la nuit. -
Cette remarque eft ingénieufe, 8c mérite d’être
appliquée vâ un grand nombre de plantes exotiques
, dont en effet nous voyons plufieurs fleurir
dans nos ferres au milieu de notre hiver , qui
répond à l'été de leur pays natal > telles font
celles du cap de1 Bonne-Èfpérance.
Pendant long-temps on. a regardé cette plante
comme le vrai jalap, mais il eft bien reconnu
aujourd'hui que le jalap des boutiques eft un
liieron. ( convulvus jatapa. ) La racine de la belle-
de-nuit eft également purgative, mais moins douce;
il faut l'employer à petites dofes : douze à quinze
: grains pour l'homme , deux drachmes & même I
; une demi-once pour les animaux , qu'il eft bon
| d'affocier à d’autres purgatifs. Cette racine a un
goût âcre 8c nauféabonde : il vaut mieux employer
le jalap qui nous vient de l'Amérique par I
la voie de Marfeille & de Bordeaux.
2. N icTAGE dichotomé ; Mirabilis dichotoma, I
Lin. Mirabilis fioribus fefjitibus , axillaribus , foli- I
tariis , erectis : Lam. llluft. gen. 2137- Amoenit* I
Acad. 4. p. 267. Mill. DiCt. fl. 2.
Àdmirabilis jafmini rofa. Cluf. Hift. '2. p. 9°* I
Jalapa officinarum. Mart. Cent. I. tab. I. Solanm, I
Mexicanum flore parvo. Baüh. pin. 16$. prodr.91* I
Vulg. Fleur de quatre heures.
Cette plante rejffemble beaucoup à la precedente
; elle forme cependant une efpèce bien !
diftinfte par des caractères 3c des particularités
quon ne trouve pas dans la première.. Ses tiges
font, épaiffes , noueufes., & pouffent une grande
quantité de rameaux dichotomes, étalés & touffus.
Ses feuilles font plus petites que- celles du tàSap
du Pérou-, mais parfaitement femblables. Ses fleurs
font d'un rouge pourpre , de moitié plus petites)
t elles font feffiles axillaires , prefque folitatres,
& ne forment point, par leur réunion, unetete
ou un corymbe , elles né font gueres que deux
ou trois dans la même aiflellej elles s’épanouiflent 1
bien plutôt que les autres'; d'où vient qu'on leur
a donné le nom de fleürs de quatre heures, Pa,c® I
qu'en effet c'eft à cet inftant du. jour quelle
commencent à s'ouvrir. Elles répandent penua !
la nuit une odeur très-fuave, ce qui leur elt p
ticulier. Cetté plante croît naturellement a
Mexique. On la cultive au jardin du Mule
d'hiftoire naturelle. % ' ( V> v. )
5. N ic t a g e à longues fleurs 5 Mirabilis long!-
fora, Lin.
Idirabilis fioribus congeftis , . longijfimis , fubnu-
j tantibus, terminalibus ; foliis fubvillofis. Lin. Syft.
j plant. 1. p. 491- A6t. Holm: 17j j . p. 176 . t . 6 .
f. i. Amæn. Acad. 4. p. 268. Mill. Di<5L n. 3.
Kniph. cent. 7. n. 59. Lam. llluftr. gen. n.
Ahgoyati, mirabilis Mexicana. Hern. Mex. 170.
f. 2 & 27^
Cette plante diffère des précédentes, en ce
I que fes tiges plus foibles ont befoin d'appui pour
! ne pas ramper par terre j elles ont environ trois
[pieds de long 8c fe divifent en plufieurs rameaux
garnis de feuilles en coe u r , dont les premières
I font pétiolées 8c celles de l’extrémite fefliles ,
l oppofées, prefque amplexicaules. Elles font un
peu velues, d'un beau vert des deux côtés ,
| glutineufes, molles 8c légèrement ciliées fur leurs
[bords, ainfi que les pétioles 8c les jeunes bran-
[ çhes. Les fleurs naiffent aux extrémités des ra-
[ meaux; elles font fefliles ou prefque fertiles réunies
I en une tête épaiffe, glutineufe. La corolle eft
[blanche, velue, très-glutineufe, munie d'un tube
[ frès-long, mince , étro it, penché, qui s'ouvre
en un limbe pliflfé à cinq dents , fermé pendant
[le jour, & qui ne s’ouyre qu'au coucher du
Ifolcil. Ces fleurs répandent pendant la nuit une
| odeur mufquée très-agréable. Les femences font
boires, raboteufes, plus groffés que celles des
[autres. Cette plante-eft originaire du Mexique:.
Ion la rencontre fur les montagnes froides de ce
»pays.. Elle eft aujourd'hui cultivée dans tous les
[jardins des curieux. I f ( V. v. )
Nictage vifqueufe j Mirabilis vifeofa. Cavln. ■
I Mirabilis villofo-glutinofa ; foliis cordatis , orbi- \
oulato-àcutis y fioribus racemofis ; calyce frucîifero ,
Unpliato, piano. Cavan. icon. pl. p. 13. tab. 19.
[Lam. 111, gener. n. 2139.
Cette efpèce eft bien diftinéte des précédentes
[par plufieurs caractères remarquables ; fes fleurs
jjont beaucoup plus petites j fes calices d'une
feule pièce, s'élargiffent confidérablement après
[la floraifon.
;Cette plante pouffe des tiges molles, herba-
cées, velues , longues de fix à fept pieds , couchées
& rampantes , à moins qu'on ne-fleur donne
n appui. Elles font très-fortement glutineufes
comme toutes les autres parties de la plante. Les
emiie8 font grandes , en coe u r , oppofées , pé-
■ !? ®es j molles , tomenteufes & velues des deux
! ai0t^s ^es clei,x lobes de la bâfe font larges &
pondis, leur lomrnet eft terminé en pointe. Les
cu'rs vi e.nnent- en grappe à l'extrémité des bran-
cuL ' font axillaires , inégalement pédon-
eesj & font fouvent réunies en petits paquets,
enveloppées d’abord par deux larges bradées.
Le calice eft d’une feule pièce, plane, pliflfé ,
diviré, en cinq dents ; velue , & remarquable
par cinq nervures vertes & épaiffes. La corolle
eft- purpurine, fort petite. Son tube eft à peine
de la longueur du calice. Elle n'a ordinairement
que trois ou quatre étamines , dont les filamens
(ont pourprés, beaucoup plus longs que le limbe,
terminés par de petites anthènes jaunâtres. Le
fruit eft renfermé dans le fond du calice qui
s'aggrandit confidérablement, devient membraneux
, & a cinq plis. La femence a quatre ou
cinq côtés très-faisants ; elle eft ovale & ridée
comme dans les autres efpèces. Cette plante eft
originaire du Pérou : on la cultive au jardin du
Mufeum d'hiftoire naturelle.
( P O I R E T . )
N IC TAN TE de l’Inde ; Nyclanthes arbor tri fils»
Lin.
Ny&anthes caule tetragono ; foliis qvatis acu~
minatis ; pericqrpiis membranaceis comprefis. Flox.
Zeyl. 11.
Arbor trifiis. CIllS. exot. p. 22j\ 279. Myrto
fimilis. Bauh. pin. 469. Manja-pumeran. Bhed.
Malab, 1. p. 33 tab. 21.
Nyftantkes. Juif. gen. plant. Lam. llluft. gen. 16.
tab. 6. Parilium arbor trifiis. Goert. cent. 3. p.
234. tab. 51.
Scqbritafcabra. Lin.. Syft. plant. I. p. 290.Mant.
37. GoertR. tab. 138.
Genre de plantes à fleurs monopétalées , de
la famille des jaminées , qui a des rapports avec
les mogoris & les jafmins . qui renferme des arbres
exotiques dont les fleurs font axillaires 8c
terminales , les rameaux à quatre angles. Le caractère
eflentiel de ce genre confifte dans
Un calice dune feule pièce , entier : une corolle
infundibuliforme , dont le limbe eft divifé en cinq ,
échancré en fes lobes : -une capfule comprimée, a.
deux loges , a une femence.
C ’eft un arbre de vingt-quatre à trente pieds
qui pouffe de toutes parts des rameaux éta’és
& touffus , & qui jette dès fa racine des tig.es
éparfes , nombreufes , quadrangnlaires & revêtues
d’une écorce cendrée , hifpide 8c velue.
Les feuilles font oppofées, prefque feffiles, ovales,
acuminées, épaiffes , rudes, velues 8c luifantes
en-deffus, tomenteufes 8c blanchâtres en-deffous j
les pétioles font très-courts, épais 8c velus. Les
fleurs naiffent vers l'extrémité des rameaux : elles
font axillaires, pédonculées ; les pédoncules font
multiflores , munis de braÇtées larges 8c ovales.
Les fleurs font réunies fur des pédoncules partiels
au nombre de trois ou de cinq. Elles font
blanches, d’ une odeur très-agréable.
P p p Z