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& fupporte deux fleurs A l'endroit de la bifurcation
on remarque deux petites bractées linéaires
, aiguës & oppofées : j en foupçonne
également fous le calice, autant qu'il eft pof-
iîble d'en juger d'après la figure donnée par
Brown. Le calice eil à quatre divifiôns ovales ,
arrondies ; la corolle eft également compofée de
quatre pétales ovales, concaves , ouverts ; elle
renferme un très-grand nombre d’étammes de
même longueur que des, pétales. Le piftil eft filiforme
3 droit 3 plus ’long que les étamines. oc
terminé par un ftigmate en tête ! Son fruit eft
a trois loges monofpermes. Cette plante fe rencontre
dans la Jamaïque, où elle croît naturellement.
T).
j . Myrte à feuilles étroites ; Myrtus angufii-
folïa. Lin. Myrtus pedunculis umhellatis , foliis
lineari-lanceolaiis fubfcjfil/bus. Mant. 74:
Vhillyrca foliis longis fubtùsfiavis , fritSu deci-
iuo. Burm. Afric. 257. tab.' 83. fig. 1 . .
Cette plante a quelques rapports avec la précédente
3 mais la aifppfition de les fleurs l'en
diftingue affez bien , s'il faut s'en rapporter à
la figure de Bu.nian citée par Linné : cependant
la. defcription qu'en donne cet auteur ne
me paroîr pas convenir parfaitement à la figure
de Burman. Selon Linné les pédoncules font
courts 3 un peu plus-longs que l'efpace qui fe
trouve d'un noeud à l'autre ; ils forment à leur
■ fommet une petite ombelle Simple , multiflore,
rarement compofée Dans Bürman le pédoncule
eft beaucoup plus long- que les entrenoeuds. 11
eft multiflore , c'eû-à-dire , qu'il porte un certain
nombre de fleurs prefque felïües fur un
pédoncule commun, difpofées en épi ; de toutes
ces fleurs il n'en réfuite qu'une 011 deux baies
globuleufes. vers l'extrémité des pédoncules ;
toutes les autres fleurs ou font ftériles , ou tom- ;
bent avant la maturité du fruit. Je ne vois donc 1
pas qu'il fuit queftion d'ombelle dans la plante
dé Burman. Vo ic i d’ailleurs -, d'après ..cet auteur,
les autres caraélères de ce myrte.
C ’ eft un arbriffeau qui s'élève à environ cinq
à fix pieds de haut, & fe divife en branches
allez fortes , prefque Amples , cylindriques , revêtues
d'une-écorce brune, & garnies de feuilles
très-longues, entières, prefque feffiles, étroites,
linéaives-lancéolées glabres , vertes en-deflus ,
jaunes en-deflous. Les fleurs font axillaires , difpofées
comme je j 'a i dit plus haut. Le fruit eft
une petite baie globuleufe, noirâtre, à une loge,
renfermant une - femence ■ jaunâtre ’ & arrondie.
Si cette efpèce n'â vraiment qu’ une lo g e , elle
doit être renvoyée parmi les jambofiers ( euge-
« u. )
Je trouve, dans Plumier ( Plant, amer. tab.
107. fig- i . ) une plante qui paroîtroit prefque
tenir le milieu entre la defcription de Linné St
celle de Burman. Plumier nomme cette plate
myrtus pomifera alla , foliis longis & angufiis. p||e
a beaucoup de rapports avec l'efpèce du n°. 3 ;
mais fes feuilles font très-longues , é tro ite s]
aiguës, prefque feffiles. Les fleurs l'ont d'abord
axillaires & foiitaires ; mais vers l'extrémité des
rameaux elles forment de petites om b e lle s Amples
3 compofées de deux a. cinq, f le u r s , 'qui'
lotirent toutes immédiatement de l'aifl’elie des
feuilles. Le calice eft à quatre divifiôns, & la
corolle compolée de quatre pétales. Le fruit cil
une baie rond e, de la groff.-ur d 'u n e petite
pomme, à trois loges monofpermes. Il eft pot,
iïble que cette plante, foit une efpèce très-dif-
tinéle , ce que je fuis fort porté à croire ; mais
il faudroit pour.fe décider , avoir fous les
yeux la nature vivante. Peut-être trouverions-
nous alors que Linné , Burman 8c P lum ie r ont
parié de trois plantes différentes. Gmelin a fait
de la plante de Plumier une efpèce qu’il appelle
myrtus linearis. Syft. nat. p. 795. 11. paroïc que.
c'eft Yeugenia angujiifolia de ce d ic tio n n a ire . V.
le mot Jambofier à feuilles étroites , n°. lé.
Myrte : luifant ; Myrtus lucida. Lin. Myrtt,
pedunculis fubtrifioris , foliis fubfejfilibus , Lnctih
lacis j attenuatis.
Nous n'avons fur cette plante que le peu que
nous en a dit Linné. Il ne nous apprenti même
pas fi c'eft un arbre ou un arbriffeau. Quoiqu'il
en. loit , ce qu’elle paroit offrir de plus fmgu-1
lie r , eft la forme particulière de fes feuilles
font ovales depuis leur bâfe jufques vers leur
milieu ' , & enfuste du milieu à leur fommet
elles fe rétréciffent infenfiblement en pomq
ik finiffent par être lancéolées, Elles font d ailleurs.
prefque feffiles & glabres des deux cotes.
Les fleurs font axillaires , difpofées fur des pédoncules
ordinairement triflores. Le calice*
d'une feule pièce , à cinq divifiôns ; la corolle
eft également compofée de^ cinq petales. Cett
plante croît naturellement i Surinam. T? •
7. Myr te céramique.. M y r tu sc em în i Lhm
'dyitus pedunculis multifloris. 3 fo liis lanceo Jto
vaiis. Flor. Zegl. 185. Arbor Zeylanica cuminum II
M en s . Burm. Zegl. 27.Jambofa ceramica. Kuinp*
^mboin. 1. p- 13°- t* 41 * Burm. indi. 11 [•, I
Zaryophyllus languefeente vi aromaticus , mata
ienfis folio , fructù maximo. Pluk. Alm. 00.
■7 4 * • B g * 2.» .
Cette plante félon Linné , eft un arbr®, J“.
è divife en rameaux cylindriques , revêtus
îoorce couleur de cendre. Les feuilles
:éolées, ou plutôt ovalès.lancéolees , °P?01
dabres , très-entières, l e g e r e m e n t Y' I
:ées fur de longs pétioles. Les fleurs (oit ■
jofées en un corymbe latéral, divile en ^ j
M Y R
Linné ne s’explique pas davantage fur cette ;
plante 5 mais d’après la figure qu’ il cite de Rum-
phe, cette efpèce doit être rapportée aux jam-
boCters, n’ayant qu’une feule femence , & elle
nous paroît même devoir être le jambofier des
Moluques (. eugenia jambolana ) décrit dans cet
ouvrage par le citoyen Lamarck. Les exemplaires
deflechés que j’ en ai vu conviennent', on ne
peut pas mieux , & à là figure de Rumphe , 8c
aux deferiptions de Linné. Plukenet a auflî donné
une figure qui approche beaucoup de la plante •
dont -je parle , mais elle en diffère par fes feuilles
plus alongées , plus aiguës , par fes fleurs moins
étalées. C ’eft l’efpèce de jambofier que le citoyen
Lamarck a décrit fous le nom de jambofier ca-
ryophylloide ( eugenia caryophyllifolia. )
8. Myrte dioïque ; Myrtus dioica. Lin. Myrtus
pedunculis trichotomo paniculaiis foliis ob-
longis ; floribus dioicis. Lin. fuppl. veget. 475).
Cette plante eft encore une de celles qui ne
bous font point connues j Linné en dit trop peu
pour en donner une idée exaéte. Il pourra un
jour arriver pour elle ce qui eft déjà arrivé pour
bien d’autres. Des voyageurs rencontreront cette
efpèce j ils ne manqueront pas de la préfenter
comme nouvelle , la defcription de Linné étant
; infuffifante pour la bien diftinguer de toute
autre ; ce qui n’empêchera pas de conferver l’ef-
pèce de Linné ; d’où réfulte un double emploi,
une même plante préfentée fous deux noms.
Ces exemples ne font pas rares , & il eft bien
difficile de ne pas tomber dans cet inconvénient,
j quand on n’ a pas fous les yeux les objets eux-
mêmes, ou du moins des gravures fidelles. Quoi
[ qu’il en fo it , le myrte dioïque a des caraéteres
qui n’appartiennént à aucun'de ceux que nous
| connoiflons : le plus tranchant eft d’avoir les
fleurs mâles féparées des femelles fur des pieds
diftin&s. S:s feuilles font oppofées , ovales , ob-
[longues,Tancéoléei», épaiffes. Ses fleursnaiflent
• dans l’aiffelle des feuilles, particulièrement à
[ l’extrémité des branches : elles font difpofées
en une panicule branchue , dont chaque dichotomie
fe divife en trois. Les pédoncules font
: de la même longueur que les feuilles. La co-
■ T°fie: a peu de pétales , dit Linné. Il feroit à
. fouhaiter que cet auteur fe foit exprimé d’ une
manière plus exaéte fur le nombre de ces- pé-
taies, & plus encore fur les loges du f ru it , &
autres détails importans ; mais il eft poflible qu’il
]) eut vu de cette plante que des exemplaires très-
imparfaits. Elle croît en Amérique. Miller en
* parlé. J) .
9- Myrte lilfe j Myrtus Uvîs* Thumb. Flor.
JaP-p. 198.
tam6tte P^ante a une t^8e ligneufe, divifée en
eaux alternes, droits, parfaitement glabres.
Botanique. Tome IV .
M Y R 4 0 $
Les feuilles Portent des boutons alternes , foli-
raires. Elles font deux ou trois enfemble , pér
tiolées , ovales , aiguës, veinées , finement dentées
, glabres des deux côté s , un peu pâles en-
deflous , inégales 8c étalées , longues d environ
, un pouce. Les pétioles qui les fupportent font
; très-courts , 8c ont à peine une demi-ligne de
| long. Les fleurs font terminales fur les branches ,
| difpofées en ombelles Amples. Les pédoncules
font filiformes , comme verruqueux par les
cicatrices occafionnées. par la chute des fleurs ,
8c d’environ un pouce de long. Le calice eft
fupérieur, glabre , & divifé à fon ouverture
en cinq dents. Le ftile 'eft terminé par le ftig-
mate en tête. Il lui fuccède une baie à deux ou
trois loges : les femences font foiitaires dans chaque
loge. Cette plante fe rapproche beaucoup
ail néflier velu 8c au néflier lijfe j mais elle diffère
du premier , en ce qu’elle eft glabre dans toutes
fes parties, quelle n’ a qu’ un feul piftil, &
que fes feuilles font aggrégées : elle diffère du
fécond , en ce que fes feuilles font minces ,
ovales, terminées par une pointe alongèe , &
que d’ ailleurs il n’y a qu’ un feul piftil. C et arbriffeau
croît naturellement dans les Indes 8c au
Japon. f>.
; 10. Myrte androsème j Myrtus androf&moides.
Lin. Myrtus pedunculis trifldo-muldfloris , foliis
fubovalibus 3 fejfilibus. Syft. veget. 2. p. 479.
Myrtus foliis fubovalibus fejfllibus. Flor. Zegl.
184. Arbor foliis androf&mi latioribus , plurimas
baccas in fummitate ramulorum ferens. Herm.
Zegl. 24. Burm. Zegl. 29.
C ’eft un arbre qui fe divife en rameaux arrondis
, garnis de feuilles oppofées, très grandes
, fefliies , prefque ovales , obtufes & glabres.
Les fleurs naiflent à l’extrémité des rameaux :
elles font difpofées en panicule compofée , divifée
en trois 8c multiflore. Les calices font
légèrement divifés en quatre.
* J’ai vu dans l’herbier du citoyen Lamarck
un rameau fec envoyé de l’ Inde par Sonnerat,
& qui étoit rapporté à cette efpèce. Ce rameau
eft chargé de fruit. Ses feuilles font oppofées ,
prefque fefliies , ovales, obtufes , un peu échang
é e s à leur bâfe , fermes & très-épaiffes , lui—
fantes 8c fortement veinées en-deffus, ternes
& rouflatres enrdeffous. L.es fleurs font terminales
, difpofées en panicule. Le pédoncule commun
fe divife d ’abord en trois , & chaque branche
de cette bifurcation eft encore divifée en
trois. Le calice eft d’une feule pièce , tronqué
à fon ouverture fans divifiôns apparentes. Le
fruit eft une petite baie , de la groffeur d’un
pois, vifiblement à trois lo g e s , monofpermes.
L’écorce des rameaux eft d’un blanc cendré.
w Ê m
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