
cres , dont les ramifications font trichotomes &
accompagnées de petites bradées linéaires-fubu- ;
lées. Les découpures du calice font vertes * gla-
Brës, lancéolées , pointues , affez profondes ,
plus courtes que la corolle , & deux d’ entr’ elles
paroiffent avoir ùn peu moins de grandeur que
les autres. Les pétales font ovales-alongé's 3 entiers
, un peu plus longs que les étamines. Celles-
c i ont les filamëns réunis en trois faifceaux, &
les anthères marquées latéralement d’ un point
noirâtre. Les ftyles font divergens , au nombre
Àê trois 3 à peine de la longueur des étamines.
La câpfule eu glabre , ovale , triloculaire , tri-
valve 3 à loges remplies de femences menues &
nombreufes. Cette plante croît naturellement en
Europe dans les marais 3 dans les prés , dans
les folles humides. Elle vient aux environs de
Paris. Tt) . ( V . v . )
Ses vertus font les mêmes , mais plus foibles
que celles du millepertuis commun.
. Obferv. Les angles de la tig e , comme le remarquent
Haller & Leers , font chargés de petits
points pourprés ou noirâtres , dont on retrouve
auffi quelques-uns à l’extrémité des pétales.
La furface inférieure des feuilles , principalement
vers les bords 3 eft ponétuée de la
même manière.
■ La plante fi-3 dont j’ai v u , dans l’herbier de
M. Thouin , des exemplaires envoyés par M.
Villars fous le nom àf hypericum Ddphinenfe, ne
me paroït devoir être confédérée que comme
une fimple variété de Yhypericum quadrangalum,
quoiqu’elle ait les angles de la tige moins fortement
exprimés , les heurs peut-être un peu
plus grandes , enfin les découpures du calice
limplêment ovales, en general obtufes, & tiquetées
de noir en-dehors. Les pétales font auffi
parfemés , d’une, manière afféz uniforme dans
toute leur étendue , de petits points ou lignes
fort courtes , également noirâtres. Comme cette
phtnte 9 au rapport de M. Villars , fe trouve
dans les bois & fur les plus hautes montagnes,
on peut augurer de-là , avec encore plus de
vraifemblance , que les légères particularités
qu’elle préfente font purement accidentelles , &
ne dépendent que de la nature des lieux où elle
végète. Elle croît aux environs de Grenoble.
( r . f . )
48. Millepertuis ponétué ; Hypericum punc-
iatum. Hypericum herbaeeun;3 cailc tereti , ercfto }
foliis oblongrsM obtufis ; •calyce cwm .
Plante herbacée, qui a quelques rapports avec
Ykyperic'um quadrangulare , mais dont les tiges
font abfolument cylindrique? 5 ce qui le diftingue
meme - très-bien de Yhyperkum Delph'-r.ejifef hypericum
quadrangulare , \ ai. de ce Dictionnaire)
de M. Villars.
La tige eft menue , droite , fëuillée , tout*
i-fait cylindrique , liîïe , d’un brun rougeâtre^
>on£tuee de noir, un ,peu rameufe fur-tout dans
e haut, & acquiert i'ouvént un pied & demi
à deux pieds d’élévation. Les feuilles font op- I
pofées , fefiîles , légèrement avnplexieaules , ol>
longues , obtufes,. entières , minces , vertes,
glabres , affez ouvertes , longues pour l’ordinaire
de quinze à dix-huit lignes fur une largeur
de fix à fept. Elles ont le difque finement
perforé. Leur fur fa ce inférieure eftparfeméede
petits points protubérans , qui ne laiflent pas
d’être fenfibles, même à l’oeil nud , & dont
quelques-uns font noirâtres : on en voit affez
conftamment une rangée de ces derniers , ‘tout
près de la circonférence , fur l’une & l’autre
furface. Il n aît, de la côte moyenne, des ner*
vures obliques prefqu’analogues à celles que pré-
Tentent les feuilles du millepertuis^quadrangu-
laire , mais pourtant beaucoup moins prononcées.
Les fleurs font petites, jaunâtres , tiqueté
e s , élevées fur des pédoncules propres fort.
, courts. Elles viennent au Commet de la tige, &
à l’extrémité des rameaux fupérkurs , en bouquets
ou. pihicuîes médiocres , affez garnies,
glabres, imitant quelquefois des efpëcés dé cimés,
Les unes font folitaires dans les dichotomies des
pédoncules ».pendant que les autres font fi .tuées-,
e long des bifurcations , dans les aiilelles de
petites bradées oppofées, linéaires-lancéolées,
pointues , perforées & ponéluées comme les
feuilles.' Le calice eft divile profondément en
cinq découpures ovales-oblongues , un peu pointues
, perfiftantes j, marquetées de noir , environ
deux fois plus courtes que la corolle. Celle-ci 1
les pétales oblongs , également parfemés de petites
taches ou taies courtes , longitudinales,
noirâtres. Les étamines ont moins de longueur
que la corolle. L’ ovaire eft glabre, ovale
chargé de trois ftyles filiformes , au moins auffi
longs que les étaminés. Il lui fuccëde une cap*
fuie de même forme , triloculaire, trivalve,u»
.peu rougeâtre ,3 relevée longitudinalement dj
ftries jaunâtres , comme glanduleufes. Les fr
mences font menues , nombreufes , cylindriques)
légèrement oblongues. Cette plante croît naturellement
à . . . vraifemblablement elle eft h-
( V. f in herb. D. de Jujfteu. )
49. M il l e p e r t u is commun ; Hypericum f*
foratum Lin. Hypericum herbaceum ramofum cd
ancipiti , erefto ; foliis oblongis , obtufis , pellucà
punÜatis,
Hypericum vulgare. Bauh. pin. p. 279. 'rH
p. 2/4.tàb. 131. Motif, hift. 2. p. 469||éfl.i
tab. 6. fig, 1. Fl. fr. 779. n. 14. Mapp. Al»
p. 149. Garid. prov. p. 258. Hypericum , Pllf.
rata 3 fuga d&monum, Tabei'n, icon. 864. HyP"
cum vulgare five perforata taule rotundo jfolidÿ*
J. B. hift. 3. p. 3S1. A t fc c imne. Hypericum.
Doft. pempt. p. 76. Lobei. M
Fuchs, hift. p. 83.0. tab. 8 ,1 . Btfl. hort. Eyft.
æfiiv. vi'ij; tab. 10."fig. 3- Dhlech. hift. H fJ . ed.
Gafi. voJ. 2. p. 53. Blacweli. tab. iy . Geoftr.
tr. de mat. med. vol. 3. p. 606. Di6t. de mat.
med. fig. de Garf. vol. 3. tab. 308. Hypericum
vulgare , guttis fanguineis. Bocc. muf, part. 2.
p i f . tab. i l . Hypericum Gerardi. liai.hift. vol.
1. p. 1018. Common St. Johns-W o r t . Petiv.
vol; 2. Engl, plant, tab. 60. fig. J. Hypericum,
hypericon , perforata & millefora. Officin. Hypericum
caulé tereti , alato , ramofijfimo , foliis ova-
tis , perforatis. Hall. Helv. n. 1037. Hypericum
foliis ovatis, calydhis laciniis , linearibus. Guett.
fhmp. vol. 2. p. 176. Hypericum officin arum.
Crantz. FL Auftr. p- 99. Hypericum fi o ri b us tri-
gynis-'y petalis uno lutere crenatis ; caule ancipiti.
. Scop’ol. Garniol. 1. p. 310, ed. 2. n. 944. Hypericum
perforatum. Mill. Diéh n. i . Gmel. fib.
vol. 4. p. 179. H 4. Pollich. pal. n. 717. Leers.
herb. n. 595. Daerr. Naff. p. 131. Luaw. eél
t. i l . Kniph. cent. 3. n. 46. Mill, illuft. tab.
6$. Goertn. de Frutt. vol. p. 300. tab. 61. fig.
n . Lightf. Fl. feot. vol. 1. p. 416. Zorn. ic. t.
31. Millepertuis. Cours compl. d’agr. vol 6. p.
C’eft l’ëfpèce la plus commune en Europe,
celle qui eft ordinairement d’ ufage en médecine.
Elle tient un rang diftingué parmi les médica-
mms vulnéraires.
Sa tig e , ou plutôt fes tiges , car elle en a
communément plufieurs, font herbacées, droites ,
feuiilées, tres- branchues , affez fermes , glabres,
cylindriques , mais relévéts de deux petites membranes
oppofées , produites par la nervure
moyenne de chaque feuille ,_ courantes d’une
articulation à i’aut«.e , & qui les font paroître à
deux angles. Elles s’élèvent à la hauteur d’un
à trois pieds. Les feuilles font petites , oppofées
, feiiiles , ovales-oblongues,, plus ou moins
obtufes , quelquefois un peu ovoïdes , entières ,
minces , vertes , glabres , & criblées de points
plus tranfparens que celles de la plupart des
autres efpeces. Ces feuilles ont fix à neuf lignes ■
de longueur lur deux à quatre de large. Leur
furface inférieure , & les angles de la tig e , font
.parfemés de points noirâtres , comme on en
obferve fur les mêmes parties dans Y hypericum
quadrangulare. Les fleurs font jaunës j un peu
pédiceliées , médiocrement grandes , & ûifpplées
en bouquets bu efpèces de cimes terminales fur
des pédoncules dichotomes , accompagnés de
b idées , ayant une fleur dans leurs birurcations.
L : .diamètre de ces heurs eft en général de neuf
à, dix lignes. Elles ont le calice vert , divifé ,
jufqu’ à' peu de diftance de la bâfe , en cinq
découpures ovales-lancéolées , pointues , perforées
, ouvertes, perfùtantes j la .corolle compofée
de cinq pétales oblongs, évafes, prefqtie trois
fois aufli longs que le calice , & bordés , furtout
dans leur moitié fupéricure, de petits corps
glanduleux, feftiies , noirâtres 5 les étamines
nombreufes , rapprochées en trois faifeeaux , un
peu plus courtes que la corolle , à anthères-petites
, jaunës , ovales , didymes, marquées d up
point noirâtre. L’ovaire eft glabre., ovale , &
chargé de trois ftyles filiformes , diftans , de la
longueur des étamines , à ftigmates Amples. Le
fruit conflite en une capfule ovale , obtufément
trigone , trivalve , triloculaire , & renfermant
un grand nombre de femences oblongues , cylindriques
, glabres , finement chagrinées. Les
clbifons qui. réparent les loges font doubles, &
formées par les bords rentrans des valves. Cette
efpèce vient en abondance en .Europe , dans les
bois , dans les lieux incultes, le long dés haies.
Elle eft extrêmement commune aux environs
de Paris. T? . ( ^ v • )
Perfonne n’ignore que de font des véficules
remplies d’une huile effentielle limpide ,. qui
font paroître les feuilles de prefque tous les hypericum
criblées de petits trous ou permis, S1 qui
ont fait primitivement donner à Tefpèce commune
le nom d’hypericum ou millepertuis ; dénomination
qui s’eft appliquée par la fuite a toutes
les efpèces du genre , quoiqu’ il y en ait- quelques
unes à qui elle ne convient pas.
On emploie en médecine les feuilles, les fleurs
& les graines du millepertuis commun. La faveur
des feuilles eft un peufalée, ftyptique Sc
légèremeut amère. Celle des graines eft amère
réfîneufe. Les fleurs & les graines pilées répandent
une odeur agréable de féfine, & elles
donnent un fuc rouge dont on fe fe r t , dit-on,
dans la . peinture , mais qui a l’inconvénient de
ne pas conferver long-temps fon éclat. Les Suédois
tirent de ces fleurs une partie colorante
avec laquelle ils teignent l’eau-de-vie & les liqueurs
en cramoifi. Le millepertuis eft vulnéraire
, réfolutif, vermifuge , mondificatif, utile
dans le crachement & le piffement de fang , dans
certaines dyffenteries. 11 eft vanté ( Amænit. Acad,
vol. 8.>p. 327. ) comme proiuifant de très-
bons effets dans les commencemens de la phthifîe
pulmonaire. Quelques auteurs le recommandent
dans la pàffion hyftérique, la maladie hypocondriaque
, la manie & l’aliénation d’éfprit, contre
la goutte , contre les rhumatifmes, contre la
gravelle, contre les . fièvres intermittentes , & c .
Enfin il n eft pas étranger à la médecine vétérinaire.
L’huile ordinaire tfhypericum , qui n’eft autre
chofe que ce l’huile d’olive dans laquelle on a
fait infufer les fommités fleuries du millepertuis ÿ
eft d’un ufage .très-commun dans le traitement
des plaies , des ulcères 3 des brûlures 0 & fuir