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ùu b leu e , ouverte, à divifîons .obtufes. Plufieurs
• auteurs ont fait de cette efpèce un genre particulier,
a caufe de fon fruit divifé en-plufieurs
cellules par des cloifons intermédiaires, tandis1
que dans les autres morellss les femences font
placées fans ordre dans la pulpe : cependant,
ce fruit eft une baie molle. Nous n'avons pas
cru devoir exclure cette efpèce de ce{ genre, au-
quel elle convient encore par tous fes autres
caractères.
La pomme-de-terre , trop long-temps dédai-
gnee par les riches qui la régardoient comme un
aliment indigne de paroître fur leurs tables , trop
négligée par le pauvre qui ignoroit tous les avan-
tages qu’il pouvoit en retirer , n'a été cultivée
avec quelque foin que depuis très-peu d'années.
La difette que nous venons d'éprouver dans cès.
temps malheureux ( troifième année républicaine ) '
ne nous a que trop appris quelles reffources.
abondantes nous pouvons en tirer. Notre confiance
dans nos richeffes alimentaires nous avoir
jufqu'alors raflurés contre les befoins de première
néceffité , & nous n'avons pas même profité
, dans les circoaftances préfentes , de toutes !
‘ les reffources que les pommes-de-terre pouvoient
nous offrir.
Deux caufes également deftruClives corrompent
cette précieüfe racine, la rendent un aliment j
dangereux, & nous forcent de confumer en très-
peu de temps des provifions que nous pourrions
conferver des années en employant des moyens
très-fîmples & peu difpendieux'. i®. Dans les;
hivers rigoureux la pomme-de-terre eft très-fu-
, jette à être gelée , & dès-lors elle perd toutes
fes propriétés alimentaires. Il n'eft plus même
- poffible alors d'en tirer aucun parti. 2 . Au commencement
du printemps elle éprouve une fermentation
qui en développe les germes, lui
donne une faveur acre , & la rend dangereufe
pour la fanté. Il eft facile de parer à ce double
inconvénient par des préparations.bien fimples.
Pour conferver les pommes-de-terre des années
& même des fiècles , il faut , après les
avoir bien nettoyées , en avoir enlevé la peau ,
leur faire fubir quelques légers bouillons dans
l ’eau. On les coupe enfuite par tranches, & on
les met fécher au foleil ou au four à une douce
chaleur. Elles acquierrent alors la rranfparence
& la féchereffe aune corne. Lorfqu’on veut
s'en fervir, on en met quelques tranches dans
un vafe avec un peu d'eau fur un feù doux : elles ;
fourniflent un aliment auffi fain que les racines-
fraîches. En les réduifant en poudre , elles donnent
une purée & des potages très-falutaires.
C'eft ainfi que fans embarras & prefque fans frais
on peut conferver pendant des fiècles le fuperflu
de la provifion de chaque hiver.
Le fécond moyen de confervation pour les
pommes-de-terre eft d'en retirer la fécule, ce
que chacun peut faire fans beaucoup de peine. \\
faut prendre, une certaine quantité de ces racines
les faire tremper dans l'eau pendant une heure
ou deux, les frotter enfuite bien exactement avec
une broffe pour enlever toute la terre qui fe
trouve dans leurs fînuofités. Alors on les râpe
le plus fin poffible, l’on met ces rapurès ou cette
pulpe dans de l'eau bien claire , dans laquelle on
les délaye; On paffe enfuite le tout dans un
tamis de crin. L'eau qui en fort eft: chargée de
la fécule amilacée. On lave' ainfi ces rapures dans
plufieurs eaux afin d’en enlever toute la fécule,
ce que l'on reconnoît lorfque l'eau paffe bien
claire.
On laiffe repofer pendant fept à huit heures
l’eau chargée de cette fécule. Cette dernière fe
p r é c ip i t é au fond du vafe , mais d’abord imp
u r e j on jette la première eau ; on démêle la
fécule dans une eau nouvelle que l ’on paffe dans
un tamis plus fin. On réitère cette opération
jufqu'à ce que l'eau qui fumage foit bien claire,
& la fécule d'un beau blanc.
Alors on la retire ; on la fait fécher fur des
cliffes ,. à l’àbri de la pouffière , au jour ou au
foleil. Lorfqu'elle eft bien sèche on la broie j
& , pour faire difparoître les grumeaux, on la
paffe dans un tamis de foie. ; Elle fe conferve
très-long-temps dans des vafes bien bouchés,
On en fait des gelées, des. bouillies très-faines
8c nourriffantes. Il fuffit d'en jetter quelques
! pincées dans une quantité fuffifante d’eau, de
lait ou dè bouillon.
C'eft de l’Amérique méridionale , particuliérement
du Pérou, que nous a été apportée cette utile
racine, que nous pouvons regarder aujourd’hui
comme une des meilleures productions , ayant été
parfaitement bien naturalise en Europe pour la
culture. On la multiplie par graines , mais bien
plus avantageufement en divifant les racines à
chaque noeud, & en les plantant à diftances convenables.
Le fol qui leur convient le mieux eft
un terrein lé g e r , fablonneux, crétacé ou marneux.
©. ( V . v. )
24. M o r e l l e à feuilles de pimprenelle ; S*
lanurn pimpinellinum. Lin. Solarium caule inermi
herbaceo ,* fol iis pinnàtis integèrrimis} ractmïs Jim•
plicibus, Amarn. Academ. 4. p. 168.
Cette efpèce, félon Linnæus, a tout-à-fait
le port 8c l'afpeCt de la morelle pomme-d’amouf
(folanum lycoperficum). Ses fruits reffemblent à
ceux de la variété fi de cette dernière efpèce,
mais elle en diffère par fes tiges liffes & par fes
pédoncules abfolument privés de poils. Les
feuilles font glabres, entières , en coeur, fans
découpures & fans dents : au refte tous les att' j
très caractères de la pomme-d'amour convier
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I nent tellement à celle-ci qu’on peut foupçonnér
■ quelle n’en eft qu’une variété.
B 2j. Moreiçe pomme-d'amour j Solarium ly-
coperjtcum. Lam. Illuft. G. 23 30. Solarium caule
mine nui, herbaceo ; foliis pinnàtis inçijis ; floribus
fcptemfidis, fruftu torulofo.
B Solanum pomiferum , fruftu rotundo firiato molli.
B Bauh. Pin. 167. Solanum lycoperficum caule inermi
B herbaceo , foliis pinnàtis incifis tracerais fimpli-
mdbus. Lin. Spec. Plant. Hort. Cliff. 60.
K V. fi. Solanum racemofum ceraforum forma.
■ Bauh. Pin. 167. Prodf. 90. <
B . Vulgair. La tomate.
I Cette plante qui reffemble beaucoup à la
■ précédente, en diffère eh ce que fes tiges &
■ fes pédoncules font très-velüs : elle s'élève à
Bla hauteur de deux ou trois pieds > fa tige eft
■ foiblë, rameufe, & fe courbe facilement0 fous
B e poids de Les fruits. Elié a les feuilles-ailées
■ avec une impaire j les folioles font découpées,
■ glabres , vertes. Un caradère particulier à fa
■ foureft d'avoir fept divifîons au lieu de cinq:
■ elles font peu profondes , larges. & aiguës. Son:
calice eft egalement divifé en fe p t, cilié fur
Bfes bords, ainfi que les pédoncules. Le fruit
■ eit très-gros, comprimé aux deux extrémités,
H profondément fillonné fur tous les côtés.
|C e it une baie rouge & molle, remplie d'un
■ W acide & .agréable. On cultivé cette plante
■ en Portugal, en Efpagne & dans nos provinces
■ méridionales a caule de fes fruits que io n em-
■ Ploie dans les. ragoûts, ou que l'on confit dans
■ le vinaigre lorfquils font très-jeunes. Lorfque
.J on en mange beaucoup, ils.ffont éprouver un
■ peut goût acre & brûlant. Cette plante- croît dans
■ 1 Amérique méridionale. ©. .{V . v. ) .
I mMBBW * 1 Pérou t Solanum peruvianum.
■ nui. Sohnum inerme , fitffmtefcens , foliis pinnàtis.
i W briüeispe fubmntndis ; baccis
Uukpilofis. Lam, Illuf. Gen. n. 2351.
llycoperficon pimpmelU fanguiforU folio. Feliil.
B mB P" Lycoperjicoii peruvianurn ,
■ ‘ inermi herbaceo , foliis pinnàtis ftomchtofis
1 S S I I bipanitis foliojis. MiU. D lâ . ri. /.
I q- Coll. 2. p. 284. Tcon. Rar. y, 2.
I pouffe” ™ 6- “*6 cette plante eft vivace ; elle
I ainfi nué’1« ge qi" d ' a b o r d eft un Peu ügneufe,
I Welle A l i pre™leî s rameaux ; mais à mefure
I ment t eIle devleut herbacée & légëre-
S r lHe & ri'^s : rameufe. Les ' L i lk T f o n f
ailées avec
I Peu obtufec ’ 6S 1 df)IonBÛÉs-,- un
I1 1fu 'op?!p oolfeéeèss , un peu ondulées, c?r enP*e“lé“es1 , aavlteecr ndeess
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dents obutfes : entre les grandes folioles, il y en 2
fouvent d’autres beaucoup plus petites, entières,
orbiculajres. A la bâfe de chaque pétiole l’on
apperçoit d’affez grandes ftipules arrondies, op-
pofées, crénelées : ces ftipules deviennent des
braêtees de même forme, mais plus petites à
l ’originè des pédoncules. Les fleurs naiflent en
grand nombre fur dés pédoncules rameux : le
calice eft profondément: divifé en cinq fegmens
lancéolés, linéaires , aigus, velus, blanchâtres
fur leurs bords. La corolle eft grande, d’un
jaune clair, avec des divifîons larges & obtufes.
Le ftyle eft plus long que dans les autres espèces;
il depaffe les étamines, 8c perfifte fur
le fommet du fruit. Les baies font légèrement
velues. : on cultive cette efpèce au jardin des'
plantes. .F.lk croît naturellement au Pérou d'oû
; elle a été d'abord obfervée par le P. Feuillée
fur les bords de la mer. Dombey en a fait
paffer des graines en Europe, où Jof. de Juflieu
l'avôit déjà fait connoîtrè. ï ) . ( V. v .}
27 - M o r e l l e multifidej Solanum multifidum.
Lam. 111; G. n. 23-32. t. ï i y . f. Solanum caule'
inermi fubherbaceo, alato ; foliis lanceato multi-
fidis , Uvibus.3 decurrentibus, lacïriris obtufis. '
Solanum foliis quernïs ? Feuil. Obf. 2. t. I ƒ.
! ^ Cette jolie plante a un port élégant, elle
•s'élève à la hauteur de quinze à dix - huit
! pouces. Sa tige eft droite , ailée, rameufe, herbacée
couverte de quelques poils taré?. Ses
[feuilles font décurrentes', fur la tige & les
[rameaux ; elles reffemblerit beaucoup à celles "
'du feneçon commun} elles font liffes, laciniées
a découpures profondes, nombreufes , prefque
ailées , obtufes , arrondies. Celle qui a été dèf-
finée par le P. Feuillée f & qui reffemble beaucoup
a cette efpèce, ’ n'en diffère que parce
que les découpures des feuilles ne font ni auffi
profondes * ni auffi nombreufes. Les fleurs naif-
fent en grappe paniculêe à l'extrémité des ra-
meaux ou de l’aiffelle des feuilles , pbrtéeVfiu-
de longs pedoncuies minces & filiformes. La corolle
eft plane, très-peu diviiée , ayant cinq
plis & cinq échancrures légères ; elle>ft blanche
ou legerement teinte de violet. Le calice eft
profondément divifé en cinq fegmens obtus.
Les anthères font jaunes 5 le ftyle long, terminé
par un gros ftigmate globuleux. Cette plante
a été rapporterait Pérou par Dombey qui en
a communiqué un exemplaire au citoyen Lamarck.
( .y . f . % . ou ).
28. M o r e l l e , Solanumpinnatifidum
Lam. 111, t a b . .u j f. 4. Solanum caitU her-
baceo ereSto Uvt ; foliis amplis, profanai vin-
natif dis , glaberrtmts i flore piano. *
Cette belle efpèce n'eft pas moins remarquable