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&a.. HYOrHORBE. Hyqpkorbe. Goertn.
Fleurs . . . . Spathe....
'U n e baie uniloculaire , monofperme. Semence
■ folide. Embryon* * fupér ieur ! *
29. Mau rice. .M a u r it ia . Lin. F.
Fleurs dioïq,ues?
Fleurs mâles difpofées fur un régime divifé en
deux parties, ayant la forme d’un chatôn garni
de de.ux .fpathes à Fa bafe & embriqué' d'écailles
uniflores. Un calice court, cyathiforme, tronqué
au fommet, très-entiçr, trigone ; trois pé-
taies adhérens par leurs bords. Six étamines.
Fleurs fem elles , . ....
Fruits,. . . .
21. Maniqu'a ir e . Maniçfiria. Goertn.
Fleurs monoïques, les deux fexes difpofes fur
le même régime. Spacheuniverfelle très-grande ,
prodigieufement dilatable , ne s-ouvrant point.
Les partielles prefque nulles , limées fous chaque
fleur. Régime, tomençeux divifé.en rameaux.com-
• primés, trèsdïmples.
Fleurs mâles nombreufes, recouvrant prefque
toute la fuperficie des rameaux. Un calice mo-
nonhylle, cou rt, anguleux , .fcarieux déchiré à
fon bord. Trois pétales ovoïdes , coriaces , rapprochés.
Vingt-quatre étamines diftinétes.
Fleurs fem e lle s placées à la bafe des rameaux ,
rarement au-d,elà de vingt , beaucoup plusgran-,
des que les fleurs mâlesI Un calice monophylle,
mince , membraneux , irrégulièrement Crénelé.
Trois pétales ovales-acuminés, coriacës, con-
nivens; un ovaire trigone 5 un ftyle ép.ais , conique
; un ftigmate.
Une noix ou un drupe fec ?.
22. -Ca r aNdie r . Caranda, Goertn.
Fleurs . . . . Spathe . . . . Un calice de trois ;
'FoWoles çoriaces. Corolle nulle. Etamines..
Plufieurs ovaires . . . .
Plufieurs Temenees nues, pédicellées!-! 1 Em bryon
latéral.
On peut encore , fi Fon v e u t, ajouter à cette
lifte le zamia & le cycas , deux genres dont le
citoyen Lamatck a déjà .fait mentiontdans un
-autre, article fous la dénomination commune de
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palmiers - fougères. Ce favant naturalifte les. rapporte
eh' effet ùda famille même des fougères
( V o y e^ c e m o t .) avec Linné , Juffieu & le plus
grand nombre des botaniftes modernes. Le cit.
Deifontaines, qui les a examinés de nouveau ,
fe croit fondé à être d'un fentiment different.
Nous ne pouvons faire mieux que de tranfcrire
ici fes propres paroles.
53 Linnæus, d it- il, avoit penfé que les cycas
33 dévoient être réunis avec les fougères ;
33 10.. parce que leurs feuilles font roulées en
-*> fpirale avant de fe développper ; 20. parce
33 que les pouffières fécondantes des chatons
33 mâles des cycas, font ànud fur les écailles,
33 qui ne font que des feuilles .avortées... . . $i
33 ces cara&ères établiffent uneT différence très-
33 marquée entre lés palmiers'& les cycas , il en
33 eft d’autres qui les rapprochent, & qui fépa-
33 rent en <même tems les fougères d’avec les
s» cycas.-L.es fleurs de ces derniers fontMioï-
"33 ques ; les ovaires portés fur un fpadice ( ré*
33 gime ) deviennent autant de drupes mono-
» {permes & analogues aux frui s des palmiers.
»3 Les nervures des feuilles font pareillement
»3 longitudinales. Enfin, les fibres du tronc dU
3» cycas circinnalis font én faifceàüx , & non difpô-
»* fées en lames comme dans les'Tôugères ligneti-
33 fes. Les pouffières fécondantes des cycas ne font
33 point nues fur les écailles des ch'atons, cotn-
> me le dit Linné, mais renfermées dans des
33-capfules arrondies , à-une feule lo g e , dont la
33 pellicule fe partage en deux valves y elles
»3 recouvrent la furface des écailles. L'auteur les
33 aura fans doute obfervëes lorfqu’èllés ëtoient
33 ouvertes j on ne diftingue plus alors que des
33 amas de pollen. Il eft d'ailleurs très-douteux
>3 que la comparaifon foit bien exaéte , puifque les
*3 organes fexuels des fougères ne font pas en-
33 cote connus. Les-étamines des pins , des fa-
33 pins , des génévrièrs, des thuya & des cyprès,
»3 font auffi placés fous les écailles dps chatons,
33 fans qu'ils aient cependant aucune analogie
33 avec les cycas. _
33 Les , zamia , dont les jeunes feuilles fe rou-
» lent fur elles-mêmies , & dont les fleurs font
33 en châtons, ne .faurpient être féparés d,es cy-
» cas 5 leurs nervures font toutes longitudinales
»» comme celles des palmiers , ,& la .graipe du
33 ^amia v illo fa de Goertner a l’embryon pla-
» ce vers la bâfe d'un. . périfperme .charnu,
33 caraàère que Fon jretrpuve dans les fruits
33 du cocotier, de l’oeleis , de l'a re c , du co-
3j ripha & dejontarus.
3i II faut donc conclure que fi Jesf y c4s &
33 çamia ont quelqu'affinité avec- les fougères*
33 leur organilation les rapproche auffi ,desyal--
33 miers , & qu'on doit lès regarder comme un
p ordre diftinét delà famille en que^ion, (
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le mémoire déjà. cité. ) Au refte , quand on n'a-
dopteroit pas la conclufion du citoyen Desfon taines
, cette difcuffion intéreffante ne cohïri-
bueroit pas moins à mettre le leêteùr en état de
juger de la place que doivent occuper dans
l ’ordre naturel les deux genres dont il s’agit ,
puifqu'elle lui donne déjà la fomme des rapports
par lefquels ils fe lient aux deux familles
qui’ en paroiuent les plus voifines. (1^
II ne faut pas croire que tous les palmier s
fur lefquels les voyageurs ont pu nous tranf-
mettre quelques connôiilànces, foient rapportés
avec certitude aux différens genres dont
nous venons d'expofer les caractères. Les contrées
brûlantes & défertes de la T o r r id e , où
croiffent la plupart de ces arbres , la hauteur
fouvent prodigieufe à laquelle ils y parviennent >
Fifolément, le dénuement abfolu des obfervateurs
qui parcourent cette z o n e , tout s’oppofe à
des recherches qui exigeroient un efpace de
tems allez confidérable, & de grandes facilités
pour fe procurer les objets. Il s'eft cependant
trouvé des hommes qui ont fu vaincre
une partie de ces' obftacles. Koempfer,
Rheede , Rumphius , Aublet & plufieurs autres,
voyageurs auffi illuftres nous ont communiqué
fur lés palmiers un grand nombre de faits
relatifs , foit à leur culture , foit aux riches &
nombreufes récoltes que la plupart d'entr'eux
pourroient fournir , foit même à leur ftruç-
ture, tant interne qu'externe*, & aux caractères
que leur a'préfentés la lruétification des diver-
fes efpècës y mais ces détails, quoiqu'infiniment
précieux , font presque toujours affe^ imparfaits
, & bieri éloignés de FexaCtitude. &: de la
précifion fi néCeflaires actuellement dans lesfcîen
ces naturelles. Combien d'autres points, il eft
vrai , peut-être plus ïmportans , font encore à
éclaircir dans chacune de ces fcienees ! Auffi fè-
roit-il à dtfirer que plufieurs natüraliftcs inf-
trui'ts fe tranfportaflènt de nouveau fous des
climats qui préfentent à la' fàgacité & au. génie
de Fobfcrvataur ; tant de fujets de méditations
& de recherches. Cette entreprife , je l'avoue ,
demanderoit une patiencé & un dévoumeht à
toute épreuve j mais que ne pourroit la foifdes
connoi(lances, l’amour de la gloire , & furtout
ce defir fi'vif d'être ütilê à fon pays & à l'hu-
(1) Voyez la note fur le Zamia & le Cycas à la
fin de cet article. Je préviens ici le leCtèur que je
•n’ai fait imprimée' cette note ( laquelle manque
d’ailleurs de développemens que les bornes de ce
Dictionnaire, la brièveté du tems' & furtout mon
peu d’expérience ne m’oiit pas permis 'de lui donner. )
qu’avec 1 affennment du citoyen Desforitâjnes, je n ai
pas befoin d’ajouter & celui du citoyen Làmarck.
L eftime & l’amitié de ces deux favans, font également
chères à'tous ceux qui les cohnohlent.
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manité, fi un gouvernement bien pénétré de la
nécëffité de Y étude de la nature , fecondoit leurs
pénibles efforts ? nous ferions alors en droit
d'attendré les découvertes les plus multipliées,
les plus pofitives , & en même tems les plus
fertiles en réfultats avantageux. Puiffent un jour
les voeux ardens que nous ferons fans ceffe fe
réalifer ! Puiffe notre patrie devenir le foyer d'où
jailliront , comme d’une l'ource féconde , la
fcience & le bonheur fur le refte de l'univers.
U tilité des palmier s. Leur culture en Europe»
Si nous pouvions réunir, autrement que par la
penfée, tontes les efpèces de palmier s éparfes
fur la furface du globe, & les tranfporter en-
fuite fur un ; fëul point de la terre habitée , nous
les y verrions bientôt fuppléer , -peut-être même
avec avantage , aux arbres & aux autres plantes
qui croifloient dans ce lieu ; nous les y verrions
encore remplacer , à plufieurs égards , les matières
brutes d’ utilité première : là , les végé*
taux qui formeroîent ce grouppe magnifique ,
offriroient comme à l’envi , & à diverfes époques
d’une même année , les productions les
plus utiles , les plus agréables } l à , il n’en fe-
roit aucun qui n'enrichît l’homme de quelque
don précieux , & la variété de ces dons feroie
auffi infinie que leur fource feroit inépuifable j
car fi chaque efpèce en procuroit quelques-
uns de particuliers , chaque partie d’un même
individu en préfenteroit de très-diverfifiés .encore
: tantôt des parties femblables offrant des
produits différens -, d’autres fois les parties, les
plus différentes donnant des produits analogues,
comme fi toutes , rivalifant entr'elles , euffent
voulu fe partagèr le droit de nous fervir ; en
un mot , nous ferrons bientôt perfuadés que
les palmier s, fenls pourroient aifément fournir à
tous lès bèfoins ordinaires de la vie.
Ce tableau , quelque flatté qu'il paroilTe ,
n’eft cependant pas exagéré.; ii fuffit , pour s'en
convaincre, de jeter un coup d'oeil rapide fur
F.s objets précieux- de tout genre que produi-
fent les diverfes plantes de cette famille. Nous
obferverons d’abord que les couches les plus
extérieures du tronc de certaines, efpèces four-
nilfent une fubftancedont la pefanteur 6e la dureté
font comparables à cellesldu Fer, & qui lui eft en
effet fubltittié par plufieurs hordes de fauvages
tant de l’ancien que du nouveau continent. Dans
quelques autres les fpathes , ces fortes de
coffrés,qui renferment les régimes, acquiérent
'une dpaiffeur & une çonfiftance - telles, qu’elles-
peuvent contenir les liquides les plus tenus, &
on en fait en di vers endroits des va les qui fou-
tenapt'allez bien la chaleur du feu , deviennent,
jufqu’à un certain point , fufceptibles de remplacer
les h o t t e s & fervent à peu près aux