
gués que la ^carène. Ce dernier cara&ère fuffi-
roit feul pour me perfuader qu'il doit conftituer
une efpèce particulière ainfi que nous r-apprend
M. Tnouin dans le-mémoire Vite où il nous en
donne une défcription d é t a i l l é e l e 'préfente
comme un fourrage intéreffant dont il fer oit à
defirer qù’on introduisît la culture en France.
Les racines font longues. , pivotantes. Il s'en
élève_ des tiges herbacées , droites, rameufes
depuis- le bas^ jufqu'en haut , cylindriques, fif-
tl\leufes , légèrement cannelées ou anguleufes ,
allez dures inférieurement, & qui acquièrent,
dans un fol favorable , jufqu’à huit à neuf pieds
de hauteur. Les feuilles font alternes , pétiolées
& compofées de trois folioles ovales ou ôya-
les-alongcés ,- obtufes , muCronées , légèrement
pédicellées , glabres 8c d’un vert clair en-defîüs,
plus pâles 8c parfemées dé poils rares en-deffous,
longues communément de dix à quinze lignes.
Ces folioles font bordées, dans les deux tiers fupé-
rieurs , de dents en fcie courtes, régulières. La
foliole impaire eft un peu plus grande que les
'autres, & en eft éloignée de quelques lignes.
Le pétiole commun eft canaliculé & muni à fa
bafe de deux ftipules prefque fubulées , longues
de trois à quatre lignes. Il eft comme articulé
& légèrement coudé en arrière au point de réunion
des deux folioles latérales. Les neurs viennent
en grappes fîmples^ axillaires, folitaires, pédoncu-
lées, peu garnies , droites , linéaires, longues
de trois à fix pouces , 8c munies de petites
bradées Tétacées. Ces fleurs font petites, pendantes,
légèrement pédicellées, éparfes, 8c paroif-
fent être conftamment blanches. Elles ont le calice
ùrcéolé , divifé jufqu’à moitié en cinq dents
pointues ; . l’étendard ovale , étendu , un peu
échancré , plus long que les autres pétales ;
les ailes articulées avec la carène dont elles débordent
à peine l’ extrémité 5 la carène échancrée,
à onglet bifide. L’ ovaire devient une petite gouffe
ovale ou ovale-arrondie, mucronée , chargée de
rugofités, brune, uniloculaire, renfermant deux &
fort fouvent une feule femence. Ces femencesfont
réniformes , aplaties , d’un jaune clair dans leur
maturité. Cette efpèce croît naturellement dans
la Sibérie. On la trouve aufli en Europe. Elle
eft cultivée au jardin du Roi.
J Ce Mélilot eft propre à la nourriture des bef-
tiaux, tant vert que fec : on peut en fermer
des prairies artificielles dans les terres qu’on làif
feroit en jachères. Sa culture fe rapproche infiniment
de celle du Trefle. Il réufïit principalement
dans un terrein léger 8c fort humide. Au moyen
des coupes réglées à-propos , on parvient à le
conferver en état de produire pendant trois à
fix années ; mais , fi on le lai fie fleurir & mûrir
fes graines , il s’appauvrit bientôt, 8c ne
doit plus être confidéré que comme bifannuel.
Cette plante cultivée feule nous paroît, dit M.
Thouin , plus productive que les différentes efpèces
de Trefles ; mais elle devient encore d’un
rapport bien plus confidérablé lorfqu’on la cultive
avec la Vefce de Sibérie , ces deux plantes
ayant toutes les qualités qui peuvent en faire
defirer la réunion. En effet, leur durée eft la
même ; elles pouffent en même-temps, fleu-
riffent 8c grènent en même faifon $ les racines ,
pivotantes dans la première ,• 8c traçantes dans
la féconde, ne fe nuifent l’une à l’autre en aucune
façon. Enfin le Mélilot blanc fournit aux
animaux une nourriture fubftantieîle , folide,
échauffante, qui trouve un correctif fuffifant dans
l e . fourrage délié , tendre , aqueux , produit par
la Vefce de Sibérie.
4. Mélilot de Crète 5 Mdilotus cretica. Me-
lilôt us legdminibus racemofis nudis di[permis membres
naceis ovulibus, caule erè&iufculo. Lin. Spec. Plant,
n®. 6 . Stib trifolio•
Trifolium peltatum creticum. Bauh. Pin. 329. &
Prôdr. pag. .142. Tab. 142. J. B. Hift. 2. pag.
381. Rai. Hift. pag. 956. Melilo tus cretica , frufîu
maxime. Tourner, pag. 407.
Cette efpèce fe diftingue de toutes lès autres,'
avec la plus grande facilité , par fes fruits membraneux,'
âuflî grands & aufli minces que ceux
de l’Orme commun ou du Thlaspi arvenfe.
Sa tige eft herbacée, cylindrique, glabre, affez
droite, un peu rameufe, naute d’ environ un pied,
au moins dans nos jardins. Les feuilles font alternes
, portées fur de longs pétioles, 8c compofées
de trois folioles ovoïdes, obtufes , mu-
cronées , légèrement dentées ou crénelées dans
leur contour. Ces folioles font glabres, un peu
épaiffes ; &traverfées dans leur longueur, comme
cela a lieu aufli dans les autres efpèces, d’ une
côte moyenne, d’ où partent, furies côtés , des
nervures çbliques , la plupart alternes , qui vont
aboutir aux dents qu’ on voit à la cirçonférence.
Leur longueur eft à peine d’ un pouce fur une largeur
un peu moindre & quelquefois prefqu’égale.
La foliole impaire eft éloignée de deux à quatre
lignes des deux autres. Le pétiole commun eft
canaliculé 8c muni inférieurement de deux ftipules
triangulaires , pointues, dentées à leur
bord poftérieur. Les fleurs font d’un jaune pâle
ou blanchâtre , pédicellées , pendantes, éparfes ,
à-peu-près de la grandeur de celles du Mélilot
officinal: elles viennent en petit nombre fur des
grappes lâches, axillaires & terminales, folitaires,
péaonculées, droites, formant par leur affemblage
fur-tout lors de la maturité des fruits, une forte de
panicule. Une bradée courte 8c fétacée accompagne
la bafe de chaque pédoncule propre. L’ovaire
devient une gouffe plane, large, mem-
braneufe , ovale , obtufe , prefqu’orbiculaire ,
& terminée par un filet grêle, qui n’ eft autre
chofe que la bafe du ftyle. Cette gouffe eft
glabre y tranfparente-, veinée , longue de fix à
huit lignes , 8c renferme ordinairement deux
feiuences
femences aplaties , légèrement réniformes. Cette
plante croît naturellement dans l’île de, Candie.
Ôn la cultive au jardin du Roi. O . ( v. v.)
C. Bauhin dit qu’avant leur maturité , les gouffes
font tendres , fort douces & bonnes à manger
, mais qu’ en mûriffant elles durciffent 8c contractent
une amertume confidérablé..
y. Mélilot des Indes ; Mdilotus indica. Melilo
tus leguminibus racemofis nudis monofpermis,
caule eredo. Lin. Spec. Plant. n°. 2. fub trifolio.
Mdilotus lutea india orientalis erefta , follicu-
lis rotundis parvis , fpicâ forum ex foliorum alis
multïplicL Pluken. Alm. pag. 246. Phyt. Tab. 45.
fig. 4. Mdilotus Inaia orient a lis Parkinfoni. Rai.
Hift. p. 9J3* Trifolium eredum y caule teretiufulo,
pe'dunculis comprefib-angulatis , pericarpiis racemofis
rot un Sis rugofis nudiufeulis monofpermis. Lin. Flor.
Zeyl. yy2. Trifolium Mdilotus indica. Kniph.
Cent. 10. n°. 90.
6 Suendadi-pullu ? Rheed. Mal. vol. 9. pag. 7y.
Tab. 40. Mdilotus indica humïlis erecta , fioribus
exiguis odordtis albis , pericarpiis majorzbus fpi-
catim denfius fit palis. Pluken. Almag. pag. 247.
Phyt. Tab. 4J. fig. y. Melilo tus indica , hortenfis ,
fativa , fioribus odoratis, albis, Herm. Zeyl. 64.
Burm. Thef. Zeyl. pag. iyy.
7. Mdilotus angufitfolia repens , follïculis rôtun-
dis. Bauh. Pin. pag. 331. Tournef. 407. Trifolium
angufiifolium repens , follicuiis rotundis. Bauh.
Prodr. pag. 144. Mdilotus vulgari noflrati afiinis,
folio minore & angufiiore. J. B. Hift. 2. pag. 371.
c . Mdilotus lutea minor, fioribus & filicuUs mi-
non bits s fpicatim & dense difpofiiis. Morif. Hift.
2. pag. 161. SeCL 2. Tab. 16. Fig. y. Tournef.
407. Mdilotus nova Berardï , feu erefta , foUicu-
lis rotundis, minor. Rai. Hift. vol. 1. pag. p y i.
Celui-ci a les fleurs très-petites & les gouffes
mondfpermes.
Sa tige eft droite , herbacée , cylindrique , ra-
; meufe, & s’élève à la hauteur d’un à deux pieds.
Les folioles font ovoïdes ou ovoïdes-alongées ,
obtufes, mucronées , le plus fouvent échancrées
au fommet, légèrement denticulées dans leur moitié
fupérieure , glabres en-deffus , chargées en-
deffous de quelques poils, 8c raffemblées trois
enfemble , de la même manière que dans les autres
elpèces , fur des pétioles communs alternes,
affez longs. Elles font proportionnellement beaucoup
plus étroites dans les feuilles fupérieures.
La foliole moyenne eft écartée des deux latérales
d’environ deux lignes. Les ftipules font lancéolées,
pointues , entières ou prefqu’entières.
Les fleurs font jaunes, éparfes , penchée« , légèrement
pédicellées , & reflèmblent beaucoup
par leur periteffe a celles du Mtdicago lupulina..
Elles viennent fur des grappes petites, oblongues,
axillaires , folitaires , pédoncuiées, droites, plus
courtes & plus ferrées que celles du Mélilot of-
isicnal. Ces grappes n’ ont fouvent qu’un pouce
Botanique, Tome IV ,
à un potlce 8c demi de longueur , y compris
leurs pédoncules. La bafe de chaque pédoncule
propre eft munie d’une petite braétée fubulée.
Le pédoncule commun paroît tétragone. Il fuc-«
cède aux fleurs de petites gouffes pendantes,
prefqu’arrondies , mucronées par le ftyle perfif-
tant, un peu rugueufes , monofpermes , à peine
une fois plus longues que le calice. Cette efpèce
croît naturellement dans l’ Inde. On la trouve
aufli en Afrique. Elle eft cultivée au jardin dit
Roi. O* ( v. v . )
Je n’ai pas vu les variétés que je rapporte a
cette plante d’après Linné. Celle 0. , a les fleurs
blanches 8c paroît y appartenir. Seulement il
fera peut-être convenable de féparer du nombre
de fes fynonymes la figure citée de Rhede , ou
l ’on voit des grappes alongées 8c peu garnies
qui feroient affez foupçonner une efpèce différente.
Pour les fécondé 8c troifième variétés ,
( 7 8c ■> ) , j’imagine qu’ elles auront befoin d’ua
nouvel examen , d’autant plus que les auteurs
dtés les difent croître dans les environs de Montpellier.
6 . Mélilot houblonet, Mdilotus lupulinai
M d i lotus capitulis ovalibus, imbricatis ; corollir
perfifientibus ; caule dijfufo.
Trifolium prafenfe , luteum , capitulo lupuli vel
agrarium. Bauh. Pin. p. 328. Tournef. 404. Vaill,
Parif. 196. Tab. 22. Fig. 3. Trifolium pratenfe,
luteum y foemina , flore pulchriore five lupulino. J.
B. Hift. 2. p. 381. Trifolium luteum lupulinum•
Raj. Hift. 1. p. 949. Lupulinum. Riv. Tab. ks.
Trifolium a-yrarium luteum capitulo lupuli ma}rts.
Morif. Hift. 2. p. 142. Sed. 2. Tab. 13. Fig.
I . Trifolium fpicis ovatis denfijfimis, firepentibus ,
caulibus dijfufis. Holl. Helv. n°. 363. Trifolium
( ftrepens ) racemis ovetlibus flrcpenthbus , vexilhs
deflexis pefifirentibus. Crantz. Auftr. p. 411. n°.
8. Trifolium agrarium. Dod. Pempt. p. yy6 . Mfll.
Di&. n°. 3. Pollich. Pal. ri°. 707. Scopoî. Car-
niol. Ed. 2. n°. 931. Doerr. Naff. p. 237. Flor.
Dan. Tab. yy8. Melilotus lupulina. Fl. Fr. 59y.
n°. 2.
Quoique celui-ci paroiffe tenir de très-près aû
genre Trifolium , la confidération de fon fruit,
fïtué en grande partie hors du calice, e f t , à
mon avis, un motif fuffifant pour le rapportef
au genre des Mélilots, ainfi que l’ a fait M. de
la Marck , dans fa Flore françoife. La foliole
impaire eft d’ ailleurs éloignée des deux autres,
comme il arrive à tous les Mélilots, pendant
que les Trèfles n’ offrent pas lè même càra&ère;
Il pouffe de fa racine des tiges nombreufes ,
diffufes, cylindriques , légèrement velues , rameufes
, pour l’ ordinaire affez droites dans leur
jeunèffe, mais couchées ou prefque couchées
dans un état de dévelôppement plus parfait. Ces
tiges acquièrent, fuivant la nature des terreins
ou elles croiffent, depuis cinq ou fix pouce*