
C'eft un bel & grand arbre , très - commun
dans les promenades publiques & le long des
grands chemins. Son tronc eft droit , revêtu
d’une écorce rude > brune ou rougeâtre en-dehor
s , crévaffée 3 Couvent de couleur cendrée,
& dont le dedans eft blanchâtre. Son bois eft
dur , compaél, jaunâtre tirant un peu fur le
rouge. Il a des racines dures & grofles qui tracent
vigoureufement de tous côtés, & feroient
très-nuifibles aux terres enfemencées qui fe
trouvent dans le voi finage , fi Ton n’ avoit pas la
précaution de ne conferver qu’un fimple pivot.
Le tronc fe divife en rameaux nombreux , étalés
, qui forment une tête touffue. Ses feuilles
font alternes, pétiolées , ovales ,, ridées, très-rudes,
particulièrement à leur furtace fupérieure,
inégalement dentées , vertes en-deffus, un peu
blanchâtres en-dellous, prefque glabres, pointues
â leur Comme c, arrondies & inégales à leur b aie ,
ayant un des côtés plus court & plus étroit que
l ’autre cara&ère qui fert à diûinguer les feuilles
de l’orme de celles de plufieurs autres arbres qui
^en approchent. Les pétioles font cylindriques,
& n’ont que quatre à cinq lignes de long j ils
font un peu velus. Les fleurs font difpoiees. le
long des rameaux en bouquets pratique 1 effiles.
Elles font fort petites,, de couleur her- 1
bacée , un peu. rougeâtres, & compofées d’une
corolle câmpanulée à cinq divifions courtes. Ii
y a cinq étamines plus longues que la corolle.
L’ovaire eft comprimé. & furchargé de deux
ftiles. Ses fleurs pàroiffent de bonne, -heure j
elles, fe développent & produifent des fruits
mûrs prefque avant l’apparition des feuilles. Ces
fruits font comprimés , membraneux, échancrés
à leur Commet., glabres,, ovales & monôfper-'
filés. C et arbre croît par --tout en Europe, ƒ>.
( V . v . )
L’orme cultivé préfente des variétés que quelques
uns ont diftinguées comme efpèces 5 la plus
remarquable eft une à. très-petites feuilles que
l’ on rencontre' en Provence! Les feuilles font
rétrécies à leur bafe ^les deux côtés font prefque
égaux. Elles n’ont qiie’ fix à huit lignes de
long fur trois ou quatre de large : d’autres , au
contraire , ont des feuilles très-larges , feabres
ou liffes , quelquefois panachées de jaune ou. de
blanc. Parmi les ormes à larges feuilles, j’ernai
obftrvé une variété dans l’herbier du citoyen.
Lamarck, dont la furface inférieure des feuilles
étoit coraivp .veloutée les jeunes branches &
les pétioles gtoient- velus : ces-, derniers avoient
à peine deux lignes de long.
Les ormes que l’on.élève., dît M. Duhamel-,
fpurniflent une quantité prodigieuÇé de variétés j
car les uns ont des. feuilles qui ne font prefque
pas plus larges que l’ongle , & d’autres les-ont
plus grandes que la main : les uns portent des
feuilles très-rudes, d’autses plus molles j ies
uns croiffent beaucoup plus haut que les autres y .
il s’ en trouve qui rauemblent leurs branches
tout près les unes des autres, & d’autres qui les
étalent plus ou moins de tous cotés. Parmi ces
variétés , il faut diûinguer l ‘orme tortillard, ainfi
nommé, parce que fes fibres font très-ferrées
& entrelacées de manière qu'il en réfulte un bois
très-dur & que l’ on préfère aux autres pour
l’ufage.
L’on fa it, avec l’orme à larges féutiles, de
fuperbes ‘ avenues. Celui a. petites feuilles eft
préféré pour les-lifières ,.& pour former de belles
pâli {fades. Son bois , quand il. eft bien fec ,. eft
un des meilleurs pour le charronnage y. mais employé
v e r t , il- fe fend ,. fe déjette & fe détruit
par les piqûres des vers. On en fait des moyeux,
deseffieux„des. pompes des canaux, &c.
Les feuilles de l ’orme font un peu mucilagi-
neufes, & paffent pour être vulnéraires : il vient
fou vent fur ces feuilles certaines veflies qui
■ s’enflent & deviennent- quelquefois auflî grofles
que le poing : elles contiennent une liqueur dans
. laquelle on voit- nager des petits pucerons ver.
dictes.. On la regarde, comme aftrmgente Sc
vulnéraire..
L'orme fe multiplié avec la plus grande facilité.
Il eft cultivé: depuis très - long - tems. Les
anciens le plantoient ordinairement autour de
. leurs habitations pour leur fervir de point de:
vue 3 de proménaue %£ d'abri. En Itabe . ou on
laiffe monter les vignes hautes ,. on plante des
| ormes pour les foutenir c'eft ce que lés Latins
: ont nommé ulmus mari ta^ L on n a pas oublie
’ que le miniftre Sully a.voit ordonné de planter
•' des ormes à la porte de toutes lés égliies pa-
■ roiflîaies féparées des habitations. On voit en-
; core plufieurs de ces arbres, auxquels, par reconnoiffance
, on a , dans quelques endroits
^ donné- le nom de Rofài. Il n’ eft p^S raye d en
trouver dont fe tronc a quinze §£ dix-hüit pieds
de circonférence , &, qui, font de la plus grande.
' hauteur.
2. Orme pédoncule. Ulmus pedunculàta.fWf
Ulmus foribus pedunculâtis effujîs yfruftu margjnc.
■ eiliato. '
■ An ulmus (.effufa y foliis. duplicaco-Jçrrutis hafi
in&qualibus , floribus longe pedunculâtis ejjujis-
. Wilden. prodv. flbr. betol. n. 196* Fougerou*
de Bondar. aél. parif. 1784. t; 2.
Get arbre n'a été. obfervé que depuis quel-
eues années* dans le jardin de 1 arfenal de ffV
fl' formé une efpëce bien diftinfle de la .pru dente
par f i lîu r s portées fur de ««-longs
p é d o n c u le s& fes fruits ciliés à leur cirGç s
férence. Il a le port de l-orme des champs. 3
feuilles font moins rudes, légèrement veiuc
^B-deflbus, & portées fur des pétioles très-
courts &C velus. Les fleurs viennent par bouquets,
en forme d’ombelles j elles font portées fur des
pédoncules filiformes, d’inégale longueur, dont
quelques-uns ontjufqu’à un pouce de long. La
corolle eft turbinée , un peu comprimée-, verdâtre
à fa bâfe, mince, blanchâtre & tranfpa-
rente en . fon limbe , ayant cinq découpures
droites , peu profondes, frangées & ciliées. Les
étamines font au nombre de fix à h u it, fquvent
fept » un peu plus longues que la corolle, dont
les anthères fçnt rouges, courtes & divifees en
deux de chaque côté par un fiilon profond.
L’ovaire eft lupérieur , comprimé, chargé de
deux ftiles velus , blancs & comprimés. Le fruit
eft ovale, applati , échancré à fon fommet,
conftamment plus petit que dans l’efpèce précédente,
bordé de cils lanugineux à fa circonférence.
J’ai obfervé fur les remparts de Soiftbns
un orme dont les fleurs étoient également pé-
donculées. M. Petit m’a dit l’avoir également
rencontré dans les forêts des environs de cette
commune j mais comme je n’ai pas fous les yeux
les exemplaires que j’ en ai recueillis , je ne peux
affirmer fi c’eft le même que c^lui que je viens
de décrire , ou une fimple variété du trécédent.
C ^ v . )
. 3. O r m e d’Amérique. Ulmus americana. Lin.
Ulmus foLiis in&quakter dentatis j baß in&qualibus ,
frubtikus minimis cilla iis.
t Ulmus foliis squàlitcr ferratis.: baß in&qualibus.
Lin. fyft. plant. 1. p. 632. dp Roi. harp. 2. p. ro6.
Ulmus fr i ci u membranaceo foliis fimulijfime firra-
iii. Gronov. vsrg. 143-. Ulmus americana. Marsh,
amer. p. 249. Ulmus moUifolia. Id. p. i fo.
Vulg. Bois dur.
Cet arbre diffère peu du précédent , mais fes
feuilles font plus grandes , plus rudes, luifames
en-defliis» & fes fruits beaucoup plus petits, les
pédoncules plus courts. Il s’élève à la hauteur
d’environ, trente pieds. Son tronc eft gros / co u vert
d une écorce rude. Ses feuilles font grandes,
ovales , dentées inégalement, terminées
par une longue pointe , très-rudes & luifantes
en-de{fus, blanchâtres & un peu veloutées en-
,flous j inégales à leur bâfe, portées fur des
pétioles courts légèrement velues. Les fleurs
font difpofees par bouquets le long des rameaux ,
portées fur des pédoncules courts. Les fruits
font très-petits, ayant à peine deux lignes de
long 3 avales , aigus, frangés1 & ciliés à leurs
bords. Il paroît, d’après Marsham , que cet
arbre varie par la grandeur de fes fruits & par
es. *eu,Jles plus ou moins rudes. Cet orme eft
originaire de l’Amérique feptentrionale. On le
cu.rive au jardin des plantes. J’en ai vu -des
fruits communiqués par le C . Cels au C . Laj
O r m e nain. Ulmus humilis. Lin. Ulmus foliis
1 fub&qualiter ferratis , bafi Aqualibus , fruStu man-
branaceo zntquali.
Ulmus foliis parvis , glabra , cortice fungofo.
Pluk. alm. 293. Ulmus humilis. A r am . R.urh.
n. 260. Ulmus foliis &qualiter ferratis : baß &qua-
libus. Lin. fyft. plant. 1. p. 632.
Cet arbre s’élève peu ; quelquefois même fes
tiges font couchées. Son tronc eft revêtu d’une
écorce grifàtre. Il‘ fe divife en rameaux étalés ,
grêles, flexibles, chargés de feuilles alternes ,
fèches, épaifles, coriaces , ridées , rudes , mais
fans afpérités piquantes, glabres des deux côtés ,
d’un vert plus pâle en-deftous, ovales , rétrécies
& égales à leur b â fe , à dentelures prefque
égales, légèrement pétiolées , longues d’ un
pouce environ , à peine larges de-cinq à fix
lignes. Les fleurs font très-petites, ramaflées en
petits bouquets , portées fur des- pédoncules
courts, qui m’ont paru ramifiés. Les fruits font
ovales, de la grandeur de ’ ceux de Y orme des
champs, mais remarquables en ce que l’un des
côtés de la membrane qui les entoure eft plus
court que l ’autre à la bâfe. Cet arbre croît en
Sibérie, On le cultive au jardin des plantes. T?.
( r . v. )
y. O r m e polygame. Ulmus polygama. JufT,
Ulmus foliis crenatis , baß aqualibus , f ruftu ovoi-
deo , non compreßb.
Rhàmnus ( carpinifolius ) inermis 3 foliis ovatis9
crenatis , venofo - reticulatis , glabris y fruftu fejfili„
Pallaf. flor. Roff. vol. 1. Parf. 2. p. 24. t, <5o.
C e t arbre, diftingué de fes congénères par
fes feuilles Crénelées, à crénelures arrondies ,
égales à leur bâfe , l’eft encore bien plus particulièrement
par fes fruits arrondis , point comprimés
, ni membraneux comme dans les autre«
efpèces. Il a des racines diflrufes, horifontales.
Son tronc eft droit, très-ramjfié, revêtu d’una
écorce brune, ou d’un gris blanchâtre. Le bois
eft blanc , très-fragile : les rameaux font nombreux
, g rê le s , é ta lé s , chargés de feuilles alternes
, roides, coriaces , ovales , avec des crénelures
égales, la plupart un peu échancrées à
leur bâfe. Le deffous eft d’un vert pâle & réticulé
: en-deflus elles font glabres & d’un vert
plus obfcur. Les fleurs font polygames , mais
Les.femelles font en petit nombre, folitaires 5
les fleurs mâles font plus nombreufes, réunies en
petits paquets^ j enfin les hermaphrodites font
prefque folitaires. Le fruit eft une capfule foli-
ta-ire, prefque f e f l i l e d e forme ovoïd e, ayant,
s au lieu d ’aîle membraneufe , une forte nervure
faisante j il eft échancré à fon fommet. C et
arbre tient de bien près aux micocouliers (celtis).
Il fe trouve bien placé fur'la ligne de démarca*
tion de ces deux genres. Il croît naturellement
H h h h 2