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La pîânte ?. a les calices tri valves , les panicules
moins velues , affez garnies , & très-
fouvent les épillets triflores. S i, par hafard, <es
cara&ères, qui ne font peut-être qu’ un effet de
la culture, fe trouvoient conftans, ils indique-
roient une efpèce particulière. Cette plante eft
cultivée au Jardin du Roi. 7p. ( v. r. )
La plante y . , que les Auteurspréfentent comme
une variété du Melica ci Lia ta, ne rn’eft pas connue.
Elle paroît , d’après les figures citées , avoir les
panicules fi peu garnies, que je doute qu’ elle
puiffe appartenir a la même efpèce.
2. MÉLlQUE'papilionacée > Melica papilionacea.
Lin. Melica panieidâ fpicatâ , calycis val-vu la altéra
*;aximâ coloratâ pellucidâ. Lam. Illuftr. Cener.
n°. 954. / • ' . . .
Gramen fpicâ br'%& ßngulari , locufiis majore-
bus y villoßs , purpurafcendbusl Sloan. Jamai. Hift.
I. p. 106. Tab. 64. Fig. 1. Melica ( braßliana)
petalo exteriore folitario, amplo » vexillato. Ar-
duin. Specim. 2. p. 17. Tab. 6. Fig. f l 2.
3. Eadem 1 fpiculis minoribus , nutantibus ; glu-
mi s calycinis fpadicec-c&rulefcentibus.
Celle - ci eft très-remarquable en ce que la
valve externe de fes calices eft ample, fcarieu-
fe , colorée , luifante , comme farinée, & enveloppe
l’ épillet prefqu’ en totalité.
Ses tiges font herbacées, droites, articulées,
légèrement comprimées , hautes d’un pied &
demi à deux pieds , & garnies, jufqu’ au bas
de la panicule, de feuilles alternes, affez ouvertes
, linéaires, pointues, étroites, graminées ,
engainées à la bafe , finement ftriées longitudinalement,
un peu roides, vertes, glabres des
deux côtés , ciliées fur les bords , quelquefois
roulées en dedans , principalement fur le fec.
Çes feuilles paroiffent n’ avoir j»uères que deux
pouces de longueur. Leurs gaines offrent aufli
des Jfries longitudinales, & font chargées de
petites afpérités qui les rendent un peu rudes
au tauchet, lorfqu’ on y promène les doigts de
bas en haut: elles ont l’orifice muni d’ une membrane
bifide, fcarieufe, blanchâtre, très-mince.
Les fleurs font difpofées , à l’extrémité de la
t ig e , en une panicule alongée, étroite, fpici-
forme, peu garnie, légèrement inclinée, longue
d’environ fix pouces, à ramifications affez courte
s , droites & grêles. Cette panicule eft com-
pofée d’ épillets biflores , unilatéraux, oblongs ,
un peu ovoïdes , ordinairement folitaires , la
plupart dirigés horifontalement, au moyen d’une
légère courbure dans la partie fupérieure des pédoncules
partiels qui les fupportent. Quelques-
uns de ces pédoncules partiels , mais en très-
petit nombre, font plus longs que les épillets.
La valve extérieure du calice eft grande, élargie
, ovoïde , obtufe, très-glabre , liffe , luifante
, prefqu’aufli longue que l’épillet dont elle
embrafie entièrement & amplement la majeure’
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partie, en l’entourant, pour ainfî dire, en manière
de cornet. Ses bords font minces, diaphanes,
d’ un blanc argenté : le refte de fon étendue
eft plus ou moins coloré, d’ ùn rouge tirant
far le gris de Lin. C ’eft apparemment parce
que cette valve a en quelque forte la forme de
letendart de certaines fleurs légumineufes , que
Linné a nommé la plante Me/Ld papilionacea. La
valve interne eft oblongiie, un peu ovoïde , légèrement
pointue , fcarieufe au fommet, ftriée
longitudinalement fur le d o s , au moins aufli
longue que la première, mais quatre à fix fois
plus étroite. Les corolles ont la valve externe
oblongue, concave, verdâtre , & relevée en dehors
de douze à feize ftries longitudinales, dont
celles du milieu font parfemées de très-petites
afpérités , pendant que les autres font chargée®
( fur-tout dans la fleur inférieure ) de quelques
poils qui font paroître les bords légèrement ciliés.
L ’extrémité de ces valves eft blanche , liffe ,
luifante, & fcarieufe dans l’ étendue d’ environ
une ligne. Les valves internes font planes, oblon**
gués , pointues , nullement fearieufes. Le rudiment
de la troifième fleur eft pédicellé , oblong,
pointu, fearieux comme les corolles. Cette ef»
pèce croît naturellement au Bréfil. Elle a été rapportée
de la plage de Monte-video , par Corn-
merfon. ( v, f . j
J’ai cru ne devoir citer qu’avec doute le fyno-
nyme de Sloane , la plante de cet auteur pa-
roiffant avoir les feuilles beaucoup plus longues ,
& les fleurs difpofées en épis fimples & fort
courts.
La plante 9. eft en général plus petite dans,
toutes fes parties, & fe prélente en quelque
forte fous l’afpeét du Melica montana. Elle fe re-
connoît d’ abord en ce qu’elle a la partie dorfale
de fes calices d’uii rouge brun , affez foncé, légèrement
nuancé de bleu. Les épillets font moins
gros, plus inclinés, & difpofés, d’ un feulcôté,
en une panicule droite, linéaire , étroite, prefi
que racémiforme. Les bords de là valve externe
des calices font très-finement denticulés. Il eft
encore à obferver que les corolles ont le dos
de leur valve externe cilié, vers les bords, d*une
manière beaucoup plus fenfible. Cette plante croît
naturellement à Monte-video, parmi les rochers ,
& dans les lieux fablonneux. Elle fe trouve dans
l’Herbier de Commerfon. ( v, f In Herb. D.
Thouin).
3. MÉLIQUE orangée î Mklicà aurantiaca. Melica
paniculâ ovato-oblonga , fubdimidiata 5 fpiculis
ereciiufculis ; calycis valvulâ altera maxima.
Cette efpèce eft fort voifine du Melica papilionacea
dans les cara&ères principaux de fa fructification
j mais elle a les epillets une fois plus
gros, peu inclinés, reufsâtres ou plutôt dun
jaune orangé, les panicules plus courtes & mpiftS
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étroites. Toute la plante d’ailleurs eft ufi peu
plus élevée.
Les tiges font herbacées, droites, fimples ,
articulées , glabres, finement ftriées dans leur
longueur , fouillées inférieurement, nues, dans
le haut, fouvent dans l ’étendue de fix à huit
pouces, & acquièrent plus de deux pieds d’élévation.
Elles font chargées de très-petites afpérités
fenfibles au tact, dirigées de bas en haut.
Les feuilles font alternes , un peu ouvertes ,
linéaires, pointues, graminées , planes , engainées
à la bafe , vertes des deux côtes , ftriées
longitudinalement, ciliées fur les bords, langues
feulement de deux à trois pouces fur une largeur
d’environ deux lignes, & même les fïipé-
rieures .ordinairement pour le moins une fois
plus courtes. Ces feuilles font feabres à la manière
des tiges , &: ont conftammerit beaucoup
moins de longueur que leurs gaînes. Les fleurs
viennent, au fommet de la tig e , fur une pani-
eule ovalé-oblonguç, ayant; trois à quatre pouces
de longueur , & compoféç de gros épillets unilatéraux,
pcdicellés , prefque droits eu peu inclinés.,
ovoïdes, biflores , plus, grands que dans
aucune des autres efpèces. Les ramifications de
la panicule font alternes , folitaires ou géminées,
& divifées en pédoncules partiels , grêles-, légèrement
velus fupérieurement, dont la longueur
varie un peu, mais, fans excéder telle des épillets.
La valve extérieure du calice eft ample,
ovoïde, obtufe, glabre , d’un jaune orangé ’ un
peu plus longue que le refte de l’épiliet, qu’ elle
embraffe prefqu’en totalité. Les bords de cette
valve font minces St diaphanes. Sa partie dorfale
eft creufée de fix filions affez apparens vers fa
bafe, mais qui diminuent de profondeur à mesure
qu’ils, s’ en éloignent, & difparoiffent enfin
totalement. Là valve interne eft oblongue , concave,
un peu pointue , fcarieufe dans fon contour
, épaiffe, verdâtre, & ftriée longitudinalement^
fa partie moygpse. On remarque à-peu-près
la môme forme , h même couleur & la même
confîftance dans lés valves externes dés coVolles.
Les ftries de ces valves ^ n t fortement prononcées
., & ^ouvertes* de petites afpérités tubercu-
leufes : il eft tres-rare. d ’y rencontrer quelques
poils. Les valves internés des corolles font plus
Courtes , légèrement fpatiilëes, Iiffes, nullement
ftnees en dehors, planes ou même un peu concaves
en fens contraire des. valves externes : elles
n ont pas les bords fearieux. Le rudiment de la
troifieme fleur eft pédicellé , court, turbiné, en
quelque forte, tronqué , ftrié comme les corolles ,
& Ion fommet n’atteint pas celui des fleurs, entre
lefquelles il eft placé. Cette plante croît naturel-
lement a Monte-video , dans les prairies fablon-
neuies. Elle a été rapportée de cet endroit p *
Commerfon. (. v . ƒ. In Herb. D. Thouin. )
4* Mélique de Sibérie 5 Melica fibirita. Me-
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lica paniculâ fpicatâ, fpiculis conféras, foliis planis.
Lam. Illuftr. Gen. n°. 955.
Melica fofeulis.glabris , fummo urceolarl. Ginel.
Sib. vól. 1. p. 98. Tab. 20. Melica altiffma ? Lin.
Spec. Plant. n°. 6. ■
. Cette efpèce , dont Linné a confondu la Synonymie.
avec celle du Melica pyramidalis , plante
tout-à-fait différente, a les feuilles planes & plus
larges que dans aucune des . autres efpèces. Elle
paroît aufli avoir les tiges plus élevées.
Ces tiges font herbacées , droites , fimolès ,
articulées, feuillées jufqu’ au bas de la panicule,
& acquièrent jufqu’à deux pieds & demi à trois
pieds d’élévation. Les feuilles font alternes, linéaires
, pointues, graminées, entières, planes,
engainées à la bafe., affez droites, prefque dif-
tiques , vertes-, glabres, nervées ou ftriees longitudinalement,
larges de . deux lignes & demie
à cinq lig’nes fur “ur^e longueur de cinq à fent
pouces. Leur furface fupérieure eft ordinairement
liffe 5 mais l’inférieure eft chargée, ainfî que les
bords , de petites afpérités , dirigées la plupart
de haut en bas " comme il eft aifé de s’ en afiu-
rer par le taéfc. Les gaînes font ftriées'comme
les feuilles , &. âpres au toucher, lorfqu’on v
gliffe les doigts de bas en haut. Ces gaînes font
entières & furmontées, à" leur orifice , d’une
forte de collerette , ou membrane , fcarieufe &
blanchâtre , dlverfement découpée en fes bords.
La tige fe termine par une panicule droite, ferrée,
longue de cinq à fept pouces , fouvent interrompue
ou comme partagée, fur-tout dans le
bas , en plufîeurs verticiiles. Les ramifications de
cette paruciile font courtes, redreffées, en quell
e forte unilatérales , fafciculées , & partent
aftevnativement plufîeurs enfemble du même point
de l’axe. Elles foutiennent des .épillets biflores
.ovalès-alongés , pëdicellés , folitaires ou géminés,
quelquefois ternes , glabres, mutiques , d’abord
verdâtres, grêles & droits , plus épais dans la
fuite, colorés, & plus ou moins inclinés vers
i’horifon. Ces épillets ne reffemblent pas mal à
ceux de quelques efpèces d3Avena. Les pédoncules
partiels font courts & grêles. Le calice ,
moins long que l ’épillet, eft compofé de deux
valves minces, Iiffes, à peine pointues, un peu
concaves, légèrement nervées dans leur longueur,
d’un rouge bran ou violet fur le dos , fearieufes
fur les bords , l’extérieure ovale , l’interne plus
longue, légèrement ovoïde. Les deux valves , -
qui forment la corolle, font ovoïdes, glabres/
un peu pointues, l’extérieure prefqu’ une fois
plus longue que l’autre , & fcarieufe dans fa
partie fupérieure. L’épillet eft terminé par un cor-
piifcule pédicellé, ovale, appliqué contre la valve
interne de la fteur fupérieure , & moins long que
cette dernière fleur. Cette plante croît naturellement
dans la Sibérie. Elle eft cultivée au Jardia
du Roi. Tf. { v . v .)