
très-ferrées , & formant une tête qui fort ou
de l’aiffelle , ou de ropposition des feuilles.
Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir
Les fleurs monopétales & aggrégées y le ftigmate di-
vifé en deux , des baies aggrégées, anguleufes a
quatre loges %
C A R A C T E R E G É N É R I Q U E .
Les fleurs leffiles , réunies en globe, ont un
réceptacle prefque rond. Le calice propre eft -fu-
périeur, divifé en cinq petites dents à peine
fenfîbles.
La corolle eft monopéràle , infundibuîiforme,
compofée d’ un tube cylindrique, qui sepanot.it
en un limbe à cinq découpures • aiguës , très-
ouvertes , lancéolées, renfermant cinq étamines
attachées au haut du tube ‘ par des filamëns
très-coürts, dont les anthères font planes, lancéolées
, fagittées à leur bâfe.
I f ova ire eft inférieur , - furmonté d’un ftile
Ample, terminé par un- ftigmate- épais, divifé èn
deux. Le fruit eft une baie prefque o v a le ,
anguléufe , tronquée, comprimée -, appiatie &
ombiliquée à fen fpmmet. Elle renferme deux
femences - applaties <f un. côté , convexes de l’autre.
E S P E C E S.
i . MORI.NDEombellée \Morindaumhellata. Lin.
Morinda erecla y foliîs lanceolato - ovatis ; pedun-
culis confettis. Flor. Zeyl. 81. Bancudus anguf-
tifolia ? Rumph. Amb. 3% p. 157. tab. 98. Burm.
ind. 52. Loureiro. Flor. Cochin. p. 173..
C ’eft un arbriffeau qui s’élève à la hauteur
d’environ fix pieds, & qui fe divifé en rameaux
étalés y ôppofés, garnis dê|feuilles pétiolées’, ,
oppofées , très - entières y lancéolées;., aiguës -à
leurs deux extrémités ^ rudes au toucher. Les-
•fleurs font blanches , latérales, réunies en. tête;
la corolle eft en tube', divifé- e,n cinq. Le fruit
refî'embîe beaucoup , ' par fa forme , à celui du
pin. C ’eit une baie, formée- de petits drupes ou
fruits à noyaux charnus, de couleur jaunâtre,
contenant des femericès offeufes.. Cette plante
croît aux Moluques & dans les forêts de la
Cochinchine, T>.
L ’intérieur du bois eft blanc ou jaunâtre vers
le coeurs mais il devient rouge à la partie, inférieure
du tronc qui approche de la racine.
Ces dernières font beaucoup plus rouges, ainfi
que le dedans de leur écorce. Les naturels du
pays -font bouillir ces racines , & en obtiennent
une teinture " qui donne aux toiles une affez
belle. couleur defafran. Si on y ajoute du bois
de fappan , ou tout autre bois propre, à teindre
en rou ge, ce mélange produit une très-belle
couleur rouge, qui ne s’altère que difficilement.
La pulpè du fruit eft aromatique, d’une faveur
amère, un peu acerbe. ' On donne aux enfans
ces fruits fraîchement cueillis pour les délivrer
des vers.
Qbferyation.
Je n’ ai point v u , parmi les m o r in d e s que j’ai
o b f e r v é e s , aucune efpèce qui convienne parfaitement
à celle que je viens de décrire| fur-tout
relativement au c a r a c t è r e particulier d ’avoir les
pédoncules ferrés & réunis en ombelle. La figure
donnée par le citoyen Lamarck dans fes
l l lu f t r a t io n s ( plan. 1 5 3 ..' f. 3 . ) repréfente à la1
vérité des paquets de fleurs -terminales portées
fur quatre pédoncules en ombelle , m a is ils ne
font ni affëz. nombreux , ni affez ferrés pour
f o rm e r le caraélère dont je parlé. Les individus
. fecs que j’ ai vus,, & qui pouvoient co n v en ir.!
Cette e f p è c e | m’ont, offert un pédoncule commun
terminal, tantôt bifurqué à fon fommer,
-d’autres fois dès fa bâfe.- Je ferois porté à
.-croire que £pj\ peut avoir pris pour.pédoncules
le tube d e s fleurs qui e f t f o r t f o a y e n t long,
étroit, & préfente en effet uné efpèce d ’ ombelle
trèsrferrée au haut des pédoncules. S i cette
obfervation fe trouvoît vraie y alors cette èfpèce
ne feroit plus qu’une- variété' de la fuivàme-à
feuilles plus étroites. Loureiro remarque lii.i-
même que la figure de Rump.he, citée par Linné',
--•ne convient pas à cette efpèce p u if q t ie lespé-,
doncules font folitaires. Je fuis de: fo n avis,
mais cet auteur auroit du s’expliquer plus au
long fur ce caraélère, & -nous dire s’il avoir j
:obfèrvé cette plante vivante dans la . Cochin- !
chiné.
2. Morinde à feuilles de citironier j Morink
eitrifolia. Lin. Morinda. arborea , pedunculis* joh'
tariis. Lin. Flor. Zeyl.. -82.■ Bancudus latifoha>
Rumph. Àmb. 2. p. 158. t. 99. Cada - p'dava>
Rhcd. Mal. 1. p. 97. t. 52. Anta oyero am
arbore.: Zanoiy. - 1 . fîg.' 124. Morinda malm-
rie a 3 amplijfimo ci tri folio. Vail. Aét. Paris. 17’ **
Arbor conifera , macandou juv'anerifium. Bont. hv-
•97. Burm. ind. 52. Àrbor indiço fruftu. aggregate,
.conoide , cadapilava dicta. Rai. Hift. 2. 1441'
Cet arbre s’élève à la hauteur d’environ huit
pieds. H pouffe des branches très - diffufes,
garnies de feuilles grandes, larges, très-entières, I
ovales , lancéolées , aiguës , glabres, brillante*;
oppofées , approchant beaucoup de celles d
‘ Citronnier. Souvent les jeunes branches font a1,1
noeud à l’autre d’abord rétrécies, & vont;e
s’ élargifiâht en forme de cône. ËHes ont ü
! ftipules courtes y.petitès, larges', amplexicaules
i & bilohhées. Les fleurs naiffent le long des
[ krjivches , fur des pëdoftcules gros -, coups’., bien
[ moins l o f i g s f | - tête rdës. fruift-^ 'i-folitaires •&.
lo ^ o ^ S ù x •feuméscm plutôt remplaçant -une
| feuille qui tombe avant les-autres. Les fruits
Ifoht pendans' fur leur pédoncule , un peu incli-
| nés y de la grandeur & de la forme -d’ un oeuf.
Sur l’ombilic des fruits eft piacéé’ ’la corolle ,
munie d’un tube long &; filiforme , divifée en
cinq & quelquefois én fix dér^iir.i.r^-
f " V_!. 1 -J- -aies renrermenr une femence
ISlicitre' y;oftèufer>- : dlcs ilbut tub.erc-uleufcs , fuc-
I c-uleiütes..- Les. -naturels;lies mangent affez vo-
ilontiers, quoiqu’ell.s .-aient une odeur, un peu
Idéfagrëable, & une frveur amère & brûlante.
| Son bois n’eft point employé dans les. arts pour
lia teinture,, comme celui' de i’efpèceprëcé^
[ dente y il eft pkis' tendre , -plus blanc , & ne
I donne aa.cune-.cptileur.- Ses cfeuilles & fes fruits
font- regardés comme émo.Uièns , emménagogues
I & diuréiiques. I7 .
K Les différehs exemplaires que le citoyen La-
Imarck a reçus des Indes de .Shnnc-rat m’ont paru
difé-cer. ..un p:eü-.:.dë cétte .êfpècë. Les-feuilles'
■ font plus étroites , les pédoncules.beaucoup plus ■
■ longs, .droits, quelquefois bifurques, ou for tant
■ deux ou trois de l’ailTèilë dééffejiii'Sës. Je îbup-
Içonne^ lés fruits plus petits & globuleux. ( V . f . )
I - .^.‘.Morinde royoc j Mor inda royoc. Lin. M o-
mrindà prbcwmbehs.3 fb r ib u s fë tra n d r is , quadripartites.
fufrutitcfa , . fbljis 'oblongis x, an ga/vis ,
K utrinque qcutis,, radice croced. Brq'wn Jam. ° 1 f y p.
1 1. Morinda procumkens. Hort. Cîiff. 73. Roy.
iLugdb. .187. Jacq. Hort.; Cliff. t. 16. Morinda
Imirkma hurrùfufa . launfolza. Vajil. afr. 1722.
f P- 27i* Roÿoc hufnifufum fructu cuprejjino. Pi uni. '
Jopec. 11. t. 16. P e rie lîh iê d um. ^pzerica nùm 3 e cujus
fit air amen tum. Pluken. Aim. 287. t. ? r 2.
i- 4\Aublet. Guyan. p. ^00. Loureiro. Flor.
jLochin.- p. 174,
precedent, en diffère par Ion port, par la têt
Ne heurs beaucoup plus petite , & par fa cc
f0!., d'vifée en quatre. Sa tige eft ligneufe
R t > puante , prefque fatmenteufe , d’enviro
!x PIec*s 4e. haut : elle pouffe des rameau
courts i farmenteuï. Ses feuilles font ovales
y ; s’en.t,eres j glabres , d'un vert obfcur , oppc
I s , aiguës à leurs deux extrem-tés , portées lu
II î Petl?iss courts , approchantes de celles d
P-ce précédente , mais beaucoup plus courte
ïe» !? v t 1, Les fleurs font axillaires vei
die V mit^ “ es rameaux > réunies en tête-arrot
rnlU fur un pédoncule commun. La cc
Y - . , " blanche ; fon tube eft fin , é tro it, renfi
feEmm? Ve" Ure- limbe eft clivifé en quatt
“ 5 «‘« le s , aigus, rabattus en dehors. Le
étamines font au nombre de quatre, Sa le ftigmate
eft divifé."en deux. Les petjtés.-driipes. font chacune
.à1 deux loges, & monofpe.rrr.es-..formant par
. leur réunion fur lin réceptacle commun une petite
baie arrondie , charnue , ayant l'odeur & la fa-
. veut, de iefpèce précédente. O.n fe fert de la
. racine, de cétte plante pour faire de l'encre. Elle
croît dans la Chine & ia CochinchineV Aubier
l'a auffi obfervée dans la Guiane fr.inçaifè. Ta.
( V . J i \
4. Moeïnde mouffeufe ; Morinda mufeofa.
Gnielin. Syft. Nat. 371. Morinda arborea , eu-■
pimlis teminalibus feffiBas. Jacq,- Stirp. Amer!
p . 6p. t. 4J. - ;. •• .
Cet arbre s'élève à la hauteur dé quinze pieds :
il pouffe des rameaux- bifurques ,, to.ui<i,iiis ccu-
uverts ,de moufle: & de. hçliens: '■ 'Ses fquillés •;
portées fnrdes pétioles très côü its , font prefque
ovales-, aiguës à leurs.,deux extrémités-, particulièrement
à leur fommet,. glabres, veinées,
très-entières5-oppoféesi de trois.à quitrc- pduc'eS
de long.. Files ont à leur bâfe / en iornie d'anneau
, des flipiiles fetacees , Ittrugi-usul'cs.' Lés
fleurs font petites., fembiables ' à celles dés deux
r-rëmiètes, efpècës niais entre;.chacune d'elles
il y a des braétecs -ou paille-très larges*, concaves
dentées, vertes, d'inégale grandeur, pëififtantësd
I.a- corolle eft blanche. Il y a deux femences
dans chaque petite-baie.'Cette-plante croît naturellement
le long des fleuves ;& “dans les grandes
forêts de la Martinique.
y. M orinde axillaire ; Morinda axillaris.
.( Herb. Làmarck. ) ‘ ;
Morinda arborea ,fiorib 'us axillaribus , frjfilibus
aggngaus.ifi. Idem, foliis ovato-lanceolatis acutis.
Cette efpèce fe rapproche beaucoup' de la
précédente ; elle envdiffèié elïentidiement en ce
que fes fleurs font axillaires , placées le long
des tiges , 8c. non pas autant terminales: Sa tige
te divifé én rameaux Cylindriques , pliant,'nus
de couleur noirâtre. Ses feuilles font ovales*
prefque obrufes. a leur fommet, très-entières
un peu ridét-s , d'un très-gros vert obfcur en
deffus , d'un vert plus clair en deffous, portées
fur des. pétioles courts. Elles ont à leur bâfe
pour flipules une elpèce d'anneau membraneux’
Les fleurs naiffent le long, des branches , dans
1 atffelle des feuilles : elles font petites, réunies en
paquet prefque verticil.lé , moins ferrées que dans
les efpèces précédentes. La corolle eft petite:
elle a un tube très-court, & n’a point de ljrac-
tees comme la précédente.
amarcK par te en. Martin qui 1 ayeit recueillie
Madagafcar. Tj. ( V. f . )
R r 1