Obfervations.
Les Morgelines ne fe diftinguent des fablines
que par leur capfule à crois loges , qui eft à
cinq loges dans ces dernières ; & à fix dans les ftel-
laires. Le nombre de cinq ou dix étamines n'eft
pas affez confiant dans ces genres pour établir
un caractère générique , ce qui offre de grandes;
difficultés quand on veut ranger Les plantçs d V
près le fyftême de Linné.
E s p e c e s .
I. Morgeline des oiféaux ; Alfine media.
Lin. Alfine pctalis bipartiùs y foliis oÿato-cordatis.
Flor. Lapp. 186. Flor. Suec. 369. 3 67. Kort.
Cliff- 173. Gron. Virg. .161. Roy. Lugdb. 449.
CEd. Dan."525,438. Bîaekw. t. 164. Gmel. $ibir.
4. p. 148. de Neck. Gallob. p . i j o . Reich. Flor.
Moenofranc. 11.205. Pollich. Pal. n. 315.. Moench.
HaiT. n. 261. Mattush. Sil. n. 219. Doerr. Naff.
p., 39. Alfine foliis petiots iis 3 ovato-lanceolatis ,
j> et ails blpartitis. Hall. Helw. n. 880. Alfine flonbus
pentandris 3 foins ovato-co-’datis. Scop. Corn. 1.
p. 4i)6 . ëd. 2. n. 376. Alfine media. Bauh. Pin.
2JO. Alfine minor. Dod. Pempt. 29. Tabern-. 706.
Laff. icon. 460. La'm. 111. Gen.pl. 114,
Primum genus morfus gallina. Trag. 3^4* -Â-lfine-
avicülorum. Fl. fr.
C ’eft une petite plante très-commune qui
pouffe des tiges de huit à dix pouces, plus ou
moins - droites , menues, cylindriques 3 tendrement
velues, rameùfes, fouvent bifurqûées. Les
feuilles font oppofées 3 ovales 3. pointues , d un
vert gai j les dernières font feffiles, fur-tout ait
point de la ,bifurcation. Les pétioles, un peu
en gouttière J font bordées , de , petits poils fins ,
foyeux , briiîaiis , qui le ■ trouvent également à
la bafe des .feuilles./ Les finies naiffent vers le
fomifiet des tiges-1- eUes, font aîu.lairés , foli-
taiics 3 portées fur ce longs pédoncules un peu
velus , & fortement, réfléchis après la flotaifon
L e calice, eft velu à'cinq diviftoiis profondes ,
ovales 3 .aiguës , membraneufes & blanchâtres a .
leurs bords. La cçrqJié efbbîanche, suffi IqfigLié
que le calice, compolée de'cinq'péràffs profondément
divifçs en deux. /Les étamines variant
de cinq à dix. Cette plante fe rencontre .partout
dans les champs, les lieux cultivés & lès
jardins où elle fleurit toute l'année. Les petits
oifeaux l'aiment beaucoup':-elle- les rafraîchit, i
Ôn la regarde comme vulnéraire & deterfive,
J'en ai trouvé fur les cotes ü Afrique une variété ;
remarquable par des feuilles trois & quatre foi$
plus grandes, par fes fieuts conftâmmént à\dix.
étamines , & par fon port du double plus grand
que dans celle d'Europe. @ ( V. v;:)
Les pétales Partagés en deux rapprochent cette
çfpèce des ftellaïres.
1 . Morgeline des blés ; Alfine fegetalis. Lin'
Alfine petalis integrisfoliis fjiformibi/s. Spec*
Plant. 2. p. 350. Arejiarid fegetalis Fl. Fr. Alfa*
petalis integris 3 foliis fubulatis« Mant. 3 ƒ9. Alf;ne
fegetalis, , graminci s foliis unum la tus expettantibus.
V’ai 1L Parif. 8, t. 3. f. 3. Spergula foliis filiformb
bus unum latus fpeól anti bus , ftipulis membranaccis
vagi n ami bùs , pedunculis umbellatis. Gnett. Stamp.
299. Daiibar. Parif. 133.
Il eft difficile de ne pas rapporter cette plante
aux fablines , fur-tout lorfque l'on confnlère les
fiipules vaginales placées à chaque articulation
des rameaux, & fes féuilles linéaires Scfétacées.
Il n'y a donc que fes cinq étamines qui lui
donnent le droit de paroître dans ce genre;
mais alors il faudrait en exclure la précédente
qui fouvent en a dix. D'ailleurs nous avons remarqué
plus haut combien le nombre des étamines
effroit ici uncarâélère incertain. Cette
planté pouffe une tige (d'environ q u a t r e - pouces
de haut, droite , filiforme, articulée, ram n ifé,
fur-tout dans fa partie fupérieure , & chargée
de quelques poils. Ses feuilles, font.' linéaires
fétacéës, longues de cinq a fix lignes, fouvent
tournées du même cote : elles fortent drux à
deux d'une ftipule vaginale , courte tranfp.irente
8e déchirée en fes bords. Les fieu,rs naiffent en
p a rfiitù ie - ràmèufe, qàèiqiVeffois e n ombelle à l’ex--
trémité' de:s rameaux : elles font petites, plus
courtes que’ le ‘Calice qui les déborde par cinq
petites; dents aiguës. Les pétales font en tiers^
obtus. Après,-la floraifon les pédoncules deviennent
pendans. La capfule du fruit eft ai4
longue que le calice. Cette plante c r o ît dans,
les blés aux environs de Paris , où élit fleurit
dans lé mois prairial- © ( V* v. )
; 3. Morgeline mucronée ; Alfine mücrouu.
Lin, Alfine petalis integris i b/evibus , -fpü^ f i f
cëis câlycibus arifiaiïs. Mant. . 3 j/8. _ Goiiai). I»i
p, 22. Alfine foliis filiformibus j pung'entibus, «-
lycibus arifiatis. Hall. Helv. :87p. t, 17. Seguit-ï*
V,er. 3. p., 2^», *Arténqria. fcfçîculata. Fl. -R*-
Arenaria foliis fctaccis , .fiçrîbus. pentandris, câ-
litum folio lis fubulatis. Laé'ff. It. 14I ?
'Cett.e plante a , tout autant que la précédente A
pórt d'uhe fabline1, & doit/également y
rapportée. Sa tige; eft droite ^ ferme, tin ?:J
roiae- , légèrement velue ,• dé trois ’ à' quJJ12
pouces de haut , quelquefois un peu rougeâtre
à fes articulations. Elle pouffe , prefque oes
racine , des rameaux longs, roides ,. étales, ees
feuilles font linéaires , fétacéësd_rcites,?-Jp!es^
d'inégale/ longueur, réunies en fâifçeauà cW
articulaticn des tiges , 'où çlles font enveloppa*
â leurbâfe par deux ftipules membraneulèsttan'•
parè’ntes , un peu . ciliées à leurs bords & t '
minées par un long filet.fubüîé.' Les fleurs »ail**
je long des .branches , & fur-tout vers Iei.tr extrémité,
dé Faiffèlle./de feuilles. Elles' font nom-
b,éu(ès & difpofées en panicule rameùfe , &
reînarquabîes par les folioles de leur calice qui
font longues , fubulécs , très-aiguës , roides &
ftriées fur leur.dos. Les pétales font très-petits ,
entiers., beaucoup plus courts que le calice,j
aiiifi bien que Ja'capfule du fruit. Cette plante
croît dans le Dauphiné & dans les environs de
Mqntpeliier. © ( y . f )
4 .'Mo r g e l in e rampante 5 Alfineprdjlmta. Al--
fine foliis oblotigis 3 caille profirato dichotomo. i\
jlore pentandro , trigyno. For sic. -Flor. Ægypc.
p c y C r
Je foupçonne^ cette efpèce de.fe rapprocher,
beaucoup de la première, dont elle paroît différer
par. fes . feuilles obkxngues , fes’ tiges couchées &
dichotomes. Npus avons vu dans la. morgeline'
des' oifeaux que' fes .tiges Ce bifurquoiënt auffi.
très-fouvent à leur extrémité. Forskahl a ob*.
ferye cette „plante en Egypte.
ƒ. Mo r g e l in e graminée ; Alfine graminifolia.
Gmel. _Syft. Nat. p. yoy. Arenaria ( graminifolia )
foljis lancèolati? , rigides 3> hirfutis : caule .eréclo ,
uijorp. Arduin, Veron* Specim. 2. p. a j . t. 10.
Cette pjante eft remarquable par des touffes
de feuilles, difpofées en gazon , qui enveloppent
fabâfe, &,qui font tellement fcmblables a celles
des graminées , que , fans les fleurs , on pourroit
facilement s'y tromper. Sa racine, eft ligneufe &
fe divife a fa, partie fupérieurê en pliifieurs
branches toutes couvertes des anciennes'feuilles
ddPechées. Les tiges'fqtJt npàabfeüféS , très-ftih-
■ fle?', vgénicuiées , couvertes d'un duvet blan-
cliaure.. Les feuilles radicales font nombreufes ,
imbriquées , roides , lancéoléeslégèrement ve-
lues, imitant celles des graminées. Les cauli-
naires font oppofées , àmplexicauleS » courtes ,
oblongués, velues., éloignées lés unes des autres?
Les ^fleurs naiffent à, l'extrémité des tiges , dif--
pofé.es. en ombelle, très-fouvent au nombre de
trois. Le calice ..eft ciivifé en cinq découpures
lancéolées, droites, aigliës,; fttfëes •,. roides , ve-
ju^S & blanchâtres. Là corolle eft blanche , plùsi
longue que l# ca lice , cçm'poféë de cinq pétalesî
ovales, entiers ,. caducs. Il y a dix étamines.
Les ftyles^varient par-leur nombre de trois à
cinq , d’où il fuit que la capfule s'ouvre en au?
tant de valves qu'il y a de ftyles. Cette plante
croit naturellement dans les environs de Vérone.
v A i® vo.^ Pas «quelles font les rrdfons qui ont
nv . tfLJT1*ner' Cîmelin à ranger cette plante
| iSM lés morgelinés , ^uilqu elle a tous les
en p -6 \r es fiix étamines, les pétales
IersJ « capfule qui s'ouvre en trois, quatre
ou cinq loges ; au refte nous .croyons que cè
genre de morgeline devrôit être tout-à-fait fup-
primé , puifque des différentes efpêces que nous
venons de décrire, toutes , excepté la première
& peut-être la quatrième , ont le port des fa-
blines. Si la première en diffère par fes feuilles ,
elle n'y convient pas moins par toutes les parties
de fa irudification.
( P O I R ET. )
| MORILLE. Bolëtus. Tourne f. Pkallus. L.
Genre de plantés cryptogames de la famille
des champignofis,, qui a de grands rapports
avec les fa tires ( Pkallus.L. ) , & dont le caractère
elfentiel offre, .
Un chapeau pédicule-, cyàlë-3 conique , non percé
a fon fommet , vi’ dont la fuperficie eft cvéyajfée ,
réticulée & cellulaire.
t La plupart des botaniftes avoient jufqu’alors
réuni dans ie même genre les mpnllès avec lés
fatiros. 11 nous paroît cependant qu'ils ont des
caractères affez bierj tranchés. pour former deux
genres, comme lonr fait les citoyens Juffieu &
Lamarck. Èn effet, les facirès font perforés1 à
leur fommet -d'une manière très - fenfible'* ils
font d’ïilleurSj avant leut entier diveloppement^
renfermés dans une coëffé qui fe déchire à fon
fommet pour leur ouvrir Un pafiaue t & refte
ênfuite en formé de collet à la b ile du pédicule.
Ces caractères .n’ exiftent point dans les
morilles elles n’ont ni’ d’ouvertures à leur
fommet, ni enveloppes pendant leur jeuaeffe.
Observations.
‘ Lés morilles ont leur fruâification femblabl*
à celle de la plupart des autres champignons.
Leurs femènoes font fituées à leur furlace . 8c
non pas dans rintêrieur de leur fubftance, comme
dans certains champignons , placées dans les
petite^ cellules qu’on y apperçoit elles ont
la forme d'une pouffière extrêmement fine 8c
globulsufe. Dans le. voifir.age de ces femences
pu remarqué de petites veffies' pleines d’un*
fluide fpérmatique : à une certaine. époque .ees
véficulès fécondatrices fe crèvent & répandent
ce fluide fur les femences, comme il arrive pour
les plantes pourvues d’étamines & de pillüs.
avec cette feule différence, dit Bulliard, que
l’humidité & la chaleur, les'principaux agensdu
développement des étamines, loin de hâter
celles des véficulès fpermatiques des champignons,
les retardent au contraire. Ces véficulès
ne^ fé crèvent que lorfque l’air a defleché, juf-
gu’ à un certain point, la furface du champignon
à laquelle les femences adhèrent. Pour en avoir
la preuve terniffci un verre avec votre haleine,