8o M E L
les tiges 3 les pédoncules 8c les calices, couvertes
d'un duvet court 8c blanchâtre. La plupart
d’entr'elles font entières> mais on aperçoit
, dans les inférieures , un très-petit nombre
de dents obtufes* ou' crênelures peu profondes.
Leur longueur eft à peine de cinq à fix lignes.
Ces feuilles, vues à la loupe , 8c à l'oppofite
de la lumière 3 préfentent des points tranfparens ,
mais plus petits , & beaucoup plus rares que
dans les Melijfa calamintha 8c nepeta. Leur fur-
face inférieure eft pointillée ou picotée très-finement.
Les fleurs viennent , dans les aiffelles des
feuilles fupérieures, fur des pédoncules rameux 3
dichotomes, folitaires , munis 3 à leurs divifîons 3
de petites bradées linéaires-pointues. Ces pédoncules
excèdent fouvent la longueur des feuilles
& leur aflemblage forme des grappes compofées 3
alongées feuillées terminales. Les pédoncules
partiels font très-courts, 8c foutiennent de petits
calices tubuleux, cylindriques, ftriés , non-
fenfiblement labiés , qui fe terminent par cinq
dents courtes, uniformes. Les corolles font d'un
blanc légèrement bleuâtre ou purpurefcent. Elles
ont à-peu-près la grandeur de celles du Melijfa
nepeta. Leur tube eft un peu arqué, 8c leur limbe
fe partage en deux lèvres écartées l'une de l'autre.
La lèvre fupérieure eft émarginée, légèrement en
voûte : l'inférieure eft pendante 3 velue, & tachée
fupérieurement vers fa bafe. Cette dernière
lèvre a la découpure moyenne fuperficiellement
échancrée , plus grande que les latérales. L'entrée
du calice eft fermée par des poils après la
chute des corolles. Cette efpèce croît naturelle-
mént en Efpagne , aux environs de Montpellier
8c vraifembîablement auflî dans l'île de Candie.
On la cultive au Jardin du Roi. ( v. v.)
6 . Melijfa ( frutiçofa) ramis attenuatis virgatis ,
foliis fubtùs tomentofis , caule fruticofo. Lin. Spec.
Plant. n°. 6.
Calamintha hlfpanica frutefcens , mari folio.
Tournef. I94. Calamintha montana , incana, mi-
nor. Morif. Hift. 3. p. 413. n°. 6. Melijfa fru-
ticofa, Mill. Diét. n°. 8. Ait. Hort» Kew. vol.
1 . p. 316. ■ 1 B | . Wj I S
Il a , fuivant Miller 3 des tiges grêles 3 frutef-
centes , hautes d’environ neuf pouces , & garnies
de rameaux oppofés. Les feuilles font petites
3 blanchâtres, reflfemblantes à celles du Ma-
ram. Les fleurs viennent par verticilles difpofés,
vers les extrémités des rameaux , en efpèces d'épis
: elles font petites 8c blanchâtres. Cette plante
croît en Efpagne. f j ..
Toutes fes parties ont une odeur forte de
Menthe pouliot,
* Depuis nombre d'années, on cultive au Jardin
du R oi, 8c on y démontre, fous le nom de Melijfa
frutiçofa, un arbufte qui n'y a pas encore
fleuri. Cet arbufte s'élève à la hauteur de deux
M E L
pieds 8c demi à trois pieds. Ses rameaux font
tétragones 3 pubefcens, rougeâtres., 8c garnis
de feuilles ©ppofées, pétiolées, ovales - oblon-
gues , prefque lancéolées , pointues , dentées
inégalement en fcie. Ces feuilles font vertes ,
glabres en defliis, 8c parfemées en deffous de
poils fort rares. Leur longueur eft de deux à trois
pouces fur une largeur d'environ un pouce. Vues
a la loupe , elles préfentent, à la furface inférieure,
un grand nombre dfe points excavés. Les
pétioles.font légèrement v e lu s, longs de fix à
huit lignes. Comme les fleurs de cette plante ne
me font pas connues , j'ignore .fi l'on eft fuffi-
famment fondé à la rapporter au genre des Mé-
liftes. Je la crois originaire d'Amérique.
Obfervation.
Les- Melijfà ont les calices , 8c la furface inférieure
des feuilles , parfemés ou faupoudrés
de points brillans , exceflivement petits, plus
ou moins abondans , analogues à ceux qu'on
aperçoit fur les anthères des Léonurus. Ces molécules
, vues à la loupe 8c à un beau jo u r , ont
un éclat qui les feroit prendre pour des atomes
d'ôr ou d'argent. Ce font vraifembîablement,
ou des glandes particulières, comme le penfe
M. Guettard , ou des particules réfineufes , qui
fe trouvoient primitivement en diffolution dans
l'huile eflentielle de ces plantes, mais à qui le
contaët de l'air a donné la forme concrète, fous
laquelle elles fe préfentent. J’en ai apperçu dans
toutes les efpèces que je connois. On les rencontre
également fur le frais 8c fur le fec.
Aucune Mélifle paroît n'en offrir un aufli grand
nombre que l'officinale 8c celle à grandes fleurs ,
mais particulièrement cette dernière. Ils font rares
fur le Melijfa cretica , 8c dans l 'arbufte qu'on
nomme Melijfa frutiçofa au Jardin du Roi.
( Par M. Desrousseaux. )
MELITE à grandes fleurs ; M e l it t is melijfo-
phyllum. Lin. Spec. Plant, vol. 3. p. 91.
Lamium montanum , McUJJa folio. Bauh. Pin.
231. Morif. Hift. 3. p. 385. Seéh 11 . Tab. 11.
Fig. 8. Melijfa humilis , laiifolia , maxinio flore
purpurafcente. Tournef. 193. Melijfa Trag. i l . Melijfa
adulterina quorumdam , amplis foliis & flori-
hus non grati odoris. J. B. Hift. 3. Part. 2. pag.
233. Melijfa Fuchfii. Lobel. Icon. 51 y. Camer.
Hort. Med. p. 99. Tab. 30. Lamium pannoni-
cum 1. albo. flore. Cluf. Hift. 2. p. 37. Lamium
pannonicum I. verjicolore flore. Ibid. Melijfophyllum
verum. Fuchf. Hift. pag. 497. Tab. 498. Vail.
Bot. Paris, pag. 125. Cum defcript. Melijfophyllum.
Riv. Tab. 21. Hort. Eyft. Hall. Helv. n°.
244. Melijfa tragi. Diët. de Mat. Med. Fig. de
Gars. vol. 3. Tab. 372. Melijfa fylveflris , flve
meliffophyllum. Oflic. Melittis melijfophyllum.
Mill. Diét. n°. 1. Crantz. Auftr. pag. 284. Mill.
Illuftr.
ïlfuftr. Tab. $1. Scopol. Carniöl. Ed. 2. n°. 76.
Jade. Flor. Äuftr. Tab'. 2?. Kmph. C en t.b : n°.
(jçj-Meliffâ fylveflris. Fl. Fr. .440, -ri®. 2. Mflfle
bâtarde. Cours, jçoihpl. d'Agrib. 'Vol/ 6.-pag. 470/
Tab'. i i . Vulgairejnept , Mjljuf ’ WÆlL
tarde, Mélifle de moniagàe ou Jâes bbjs., Meliffe
puante ou qui fent ta p'unàifé.
Herbe , à fleurs monbpétalçes , de la famille
des Labiées , qui a de. très- grands" rapports avec
les. JVÎélifTes., S^i qui'conftftue ,un-genre. particulier.
dont le caractère effentiçl eft d'avoir .
: Le calice campanule , trifidé 3 da corolle a deux
lièvres -j / a [lipéneure plane , entière , f inferieure-a
trois divifîons > les anthères rapprochées deux a
deux èriffor-me- de croix*.
- Cette efpèce , tqui n'eft peut-être pas fuffi-
farnment diftinde: des ’Méliftês'. pour être -ilblée
fousinn nom génâ^iqne^particulier , eft une des
plantes labiées de l'Europe'qui offrent des pJus
grandes18c les plus belles fletirs.
Elle a^ les ti^es herbacées ),. droites , fimples
ou peu'branchùes 3 quadranguiaires. , velues, ou
plutôt- pHeufcs y feuillées dans toute leur longueur
hautes d'un-pied à un pied 8c demi.
Lës feuillet font'oppofées -, ovales , régulière^
ment Sc-’afTêz'groflierement. crénelees en fcie ,
ciliées fur lés bords , plusî-longues que les entre-?
noeuds-3 d'ub vert'-?âi -3 plus pâlesr en deflaus ,
portées''fur de' courts pétiolèss3.8c’ parfemées 3
fur les deux' furfaces , de poilsifemblablçs à
ceux -des tiges y -mais beaucoup .plus; rares; Cé^
feuilles font nervées , obliquement' 3. veinées ÿ
à veines ramifiées en rézeau 3 8c ont communément
. un pouce 8c derpi. à, deux pouces ou
même" liii peu plus de longueur 3 fur une-largeur
dç douze à quinze lignes. Les fleurs font axil-
lÿiyçs , pédbpculées jEfort grandes, inodores,'
quelque t'ois entièrement blanches’ d'ü‘tdut-à-fait
- rougeâtres.., majs plus ordinairement de couleur
blanche,, avec,une tache incarnate ou purpurine
en leur lè\q:e iria-ietrre. Ces fleurs font fofitaires
.ou géminées , 8c même'affez.Touveiir/ternées ,
fiir-tout vers le haut de laplànte. Les peddhcuies
font v e lu s à peine plus longs que les pétioles ,
bc toujours plus courts que les calices. Ceux-ci
font grands', lâches , jrrégulièrs j bëaucoupplus
larges, 8c environ line,' fois plus courts que le
tube de la corolle. Leur lèvre fupérîeùre eft entière
ou^ échancrée , quelquefois ' terminée ;pàt
trois petites dents. Ils' ont 'là furface externe
legerement velue., les bords finement ciliés , 8c
fe teignei t fouvent d'ua pourpre obfcur, lors
de maturité des graines. Les corolies ont quinze
a feize lignes de longueur, •' n
c ôffire i^.' un calice- perfiftant, mq- .
nophyüe,., ça^pànulêE cylindrique ,‘\drbit', 8?
partage * dans, fôn’.'tieçs fu^écieji/y ^ déuX 18-
'KCS ** S ® ® W plus longue j Éinfdriewé
■ -üe^■ cYaleê , à' découpures pointues. ; '
2 • ^ è corolle 'monopétale, làbièê, ddhtïe 1
Botaïuq ue. Tome I f .
tffbe'y beaùqdup- papyêtr'dit’-q5fe'le-1 calice,
gè'rement cpàifu dans' le hatit, fe termine. pàr -M
lirribè°àï deinPlêytè^., l'uriè Tupériëuré
plaqê'^ hrrdhdièf] entière', l%utrè infériè'üfè,;é\ia-
: fée'o' trifîdë f 'à cjéëduputecniibÿenne, plaribÿ'en-
tièéèÿcplu^ •-^tanff^’^qùfe lé'slfôtérales.
Quatre ^aminés didynamiques , dont les
filamèns fubule^ ,/& placés'fous là jfevre fupérieure
de la corolle ,j pdrtent: des .antj-^FeS jaunâtres ,
bjfidesff bbtiifes , .cônîiiVeh'tes ' par paires-en ma-
' nieisé dé Cr'ciiX. c
4b. '-Uh'roVaîrè fupériëur, dbtüsy qUadrifidé
velu V 8c •furiffori'té d’un ftylë^filîforme , de la
longueur des étamines-, fituë édm'îïië'"elles , i
ftigmate bifide , pointu.
Le fruit confille en quatre i femences logées
au fond du calice.
-'-Cette plante'crqjtt nàturellepentyen Europe ,
daiis les. îieux-couverts. Ses flèurs. p.aroiftënc en
mai 8c en .juin,>;Qri :1a trouve aux environs de
Paris. Tp . : (,v- f - jJ.Chacun dei f^s pédpnçuîes ,
tuivant Scop.oli, çft, accompagné inférieurement
dé, deux glandes r-ougeâtresi
- .Elle eft- $ une faveur .âqre ,.8cjd'une odeur
aroiTaàtique.iialïèz défagréable^ Eiîe pafle pour
vulnéraire , apètitive , . diurétique-., Tourneforc,
la recommande .comme un excellent remède dans
certaines rétentions Æurine/i.&’/Gariidel rapporte"
en. «Voir, v u . 'de metŸéilîeiï^; effet .dan,s éps fortes
demaladiès.On j.â; ëit;.auifir bqntle -contre, les, ma-
iaffiFs.Chroniques., dé M poitrfie.r; ÉJÎe.. fe )prend^
ordinairement‘en infufion. Lernery obferve que
les raciaes font fi fembiables à- celles ' de, YÀtifl
tùlocktis flàflolofilfià,; qnfon; vend .quelquefois
pour ccs d e r n i è r e s . Jn, ,. g
{/.Par M/ Des^ ousseaux. )
! ^MELDCHIE; 5 M e lo ç'fij 1 ^. Genre 4e plantes a
fleurs pedypétà^és.i '^dê, k/faqîiile dés- Herma-
nes Aet ce; Düâûpnnair.e,9/cmV;a fçfôn M. de
Juflie.aayidesrràpporl.s: -ilveç, ?e -,Quàraribea 8c les
RatifiaioÇ^vsbè ?qtLi>comprend, des herbes 8c
des? arbiifteS; 'exQtique^ ^ „ à feuilles fimples - al-
ternes^ /,, accoinpagnées ^de ftipules :8ç à fleurs
axiliajresJOuLterminales j fouvénîr fafçicuîées du
raftembLées. paq bosquets de^ifes. ;
Le carateîe .effentief /k ce geju:e eft d'avoir
-• Un 'ca/ivetiqîAinQUffldè flïçinq-petales-. çinq éta*
mines mànadelphiqpes p : \ipqrflyles 5^, une cap fuie
a 'cinq lo,ges.\ Si v . f 7
| ’ . C AiR A C Ti È R, E j «G É N B R IQ D L r f ..
' Chaque fleur^offre i®-? «un calice perfiftant
m'dnophyfle ,'Jcairi{>ahulé , divifé à-peu-près juf-
qu^à moitié en cinq- découpures femi-ovales ou
Iaiièëoléés > - terminées ën pointe.’ ;
ji°. Üné corolle à cinq1 pétales- onguiculés J
ÔYûïdés-ou ovoides-ôblongs,y évafés, plus longs
que le c'allté , quelquefois échancrés en coeur
àü'fomilî'ét. L