
tatis. Hall. Helv. n. 230. Mcntha crijpa. Rivin. |
monop. tab. 50. Miller. diéfc. n. 7. diét. de mat. I
med. fig. de Gars. vol. 5. tab. 377. Kniph. cent,
x i . n. 75. Lin. fpec. plant, n. 5.
fi. Eadem?foliis nudiufculis; floribus fubcapitatis.
Cui multa e mox allegatis fynonimis afcribi pojfe
•vidcntur 3 pr&fertim e Morifono , Riyino , Raio ,
Linnaeo , mate nique media di&ionario mutuata.
' Je rapporte ici deux plantes dont l'exiftence
n'eft pas douteufe , &: dont certainement l’une
ou l’autre au moins conftitue le Mentka crifpa
de Linné. Mais ces deux plantes ne font-elles
qu’une feule & même efpèce ? ne devroient-elles
pas au contraire être confidérées comme deux
efpèces particulières differentes des autres ? ou
bien enfin ne feroient-elles que des variétés ,
lu n e du Mentka rotundifolia , & l’autre du Mentka
fativa 3 comme je ferois allez tenté de le croire ?
Je laifle à la fagacité des botaniftes & des per-
fonnes qui s’occupent de culture la folution de'
ces queftions , fur lefquelles je n’ai pas de données
fuffifantes pour entreprendre de porter un
jugement fondé en motifs.
La première de ces plantes fe diftinguera du
Mentka rotundifolia à les feuilles cordiformes 5
pointues , profondément dentées en feie , ondulées
fur les bords & comme frifées.
. Elle a les tiges hèrbacées , tétragones , velues
rameufes , légèrement & irrégulièrement
flexueufes , hautes au moins d’un pied à un pied
& demi. Les feuilles font oppofées , feffiles ou
portées fur de très-courts pétioles, affez grandes
, cordiformes , pointues , profondément
dentées en feie , .à dents aiguës, groffières , un
peu inégales. Ces feuilles font ridées , molles ,
épaiffes , nervées obliquement , plus ou moins
ondulées fur les bords , comme crépues ou fri-
Tées , longues communément d’un pouce & demi
a deux pouce s. Leur furfacc fupérieure eft velue 5
d’ un vert médiocrement foncé. : l’inférieure, eft
cotonneufe , d’un blanc fale. Les fleurs font
petites , purpurefeentes ou un peu violettes, &
difpofees , aux extrémités des tiges & des rameaux
, en épis , alongés, cylindriques , rétrécis
en pointe au fommet, qui ont quelquefois une,
forme ovale , fur-tout avant leur parfait déyè-
loppement. Le calice eft velu , tubuleux, tèr-
miné par cinq dents droites., aiguës , c-iftées. La'
corolle , légèrement pubefeente à l’extérieur ,
une fois plus longue que le calice , a la découpure
fuperieure de fen limbe fupcrficitllement
échancréc , un peu plus large que les autres. Le:
étamines font pour 1 ordinaire un peu moins longues
que la corolle, & ont les anthères petites.
o v a l e s d ’un brun j.unâtre. Cette pnnte croî.
naturel o e-.t en Europe. Onia cultive au jardin
des pla: t~s. 0 . ( > v, )
Certains exemplaires me montrent, entr’elle
& le Mentka rotundifolia , des nuances intermédiaires
qui feroient prefque foupçonner que ces
deux plantes ne doivent pas être diftinguées fpé-
cifiquement l’une de l’autre. Je ne doute pas
qu’elles n’aient des propriétés médicinales très-
analogues ; car il eft aifé de prouver , & c’eft
même une vérité' palpable, qu’une grande conformité
de ftruélure dans les végétaux fuppofe
en eux beaucoup de convenance dans les vertus.
La plante fi h’ eft ni tomenteufe ni blanchâtre
de même. Elle eft au contraire d’un yert {ombre
ou noirâtre , & à-peu-près7 aufli dénuée de poils
que le mentka gentilis. Ses tiges ont un pied &
demi à deux pieds d’ élévation : elles font bran-
chues, affez droites & garnies de feuilles oppofées,
un peu pétiolées, cordiformes ou -cordiformes
arrondies , minces , prefque glabres ,
profondément & plus ou moins irrégulièrement
dentées en feie , fortement ondulées & crépues,
longues d’un pouce & demi à deux pouces. Ces
feuilles font finement excavées en-deffous , &
leur fubftance eft perforée par des points tranf-
parens. Les fleurs naiffent, aux fommités de la
plante , en épis courts , cylindriques ', ovales,
très-obtus , ayant environ un demi-pouce d’épaif-
fetir, & formés de. verticilles rapprochés les uns
des autres. Elles font à-peu-près de même grandeur,
mais beaucoup plus glabres que dans la
plante qui précède. Les bradées ne depaffefit
pas les verticilles, quand ceux-ci font développés.
Les étamines paroiffent auffi longues que là corolle.'
Cette plante croît naturellement en Sibérie
, en Suifie., en Allemagne. T? • ( V. f )
Vraifemblablement elle a les mêmes qualités
médicinales que le mentha 'fativa. tt paroit que
dans quelques parties de l’ Europe on 1 emploie
plus fréquemment qu’aucune des autres efpeces.
* * Verticillês en têtes terminales.
8. M en the aquatique -3 Mentka, aquatica. Lin.
Mentka foliis ovatis , ferratis , petiolatis, fioribùs
capiiatis.
Mentha rotundifolia palujlris , feu aquatica major.
Bàuh. pin. p. 227. Tournèf. 189. Morif. hift. 3.
p. 370. fe&. n . tab; 7. fig é. Mapp. alfa. p. 193.
Mentha rotundifolia kaluhris 3feu aquatica major,
folio yariegato. Tournef. 189. Mentha aquatica ,
'• fivefifymbriüm. J. B. hift. 3-pait* P- ^aJ*
hift. vol. 1. p. 533- fifymbriüm. Dqd. pempt.
p. c/y. Mentha palujlris fpicata. Rivin. monop*
tab. 49. Aquatica five fifymbria mentha rufrv folio ,
ÿ fiore nign menfhs , & balfamine officinaruki.
1 obéi, icon yôq. .Calamenta aquatica 3 cal.men-
cum aquaticum. Tabert. icon.. 353- Hym num
fjlvtftre. Dalechamp. hift. p. 677. Common. wa-
ter mint. Petiv. voL 2. Engl. pl. tab. 31. fig. 6.
Mentha aquatica , fifymbriüm. Bhcwell. tab. $1.
Mentha foliis ovato-lanceolatis , ferratis, , v.erti-
cillis pauciffimis , terminante rrjaximo. Hall. helv.
n. 225. Mentha palujlris. Mill. diél. n. 11. Mentha
aquatica. Di<ft. de mat. med. fig- de Gàrfaut tab.
379. Cranfz. fl. auftr. p. 332. Pollich. pal. n. yyi.
Flor. Danic. tab. 673 ? H ac icon , meâ quidem
fententiâ , menth& arvcnfi , recüus forfan tribuerètur.
Martufch. fil. n. 427. Kniph. cent. 11. n. 74.
Scopol. Cârniol. 1. p. 4 7 2 - n. 3. ed. 2. n. 748.
Ligntf. flor. feot. vol. 1. p. 305. Fl. fr. 4^4. n. 3.
Mentha aquatica3 fifymbriüm five balfamum pqlufire.
Offic. vulgairement Menthe aquatique , menthe
rouge-ou baume d’eau à feuilles rondes.
Cette efpèce , fort commune dans les lieux
aquatiques , offre à fes fommités des têtes de
fleurs terminales , hémifphériques ou prefque
globuleufes , affez groffes.
Elle a la racine rampante & fibreufe. Les tiges
font herbacées, branchues, plus ou moins droites,
un peu couchées & radicantes à la bâfe , tétra-
goncs, fouvent rougeâtres , velues ou pileufes,
longues d’un pied & demi à deux pieds. Les
feuilles font oppofées, pétiolées, ovales, pointues
, dentées en feie , vertes en-deflus , plüs
pâles en-deffoiis, nervées obliquement, parfe-
mées des deux côtés de poils quelquefois fort
rares, d’autres rois affez abondans , fur-tout à la
furface inférieure. La longueur de ces feuilles
eft de quinze à dix-huit lignes fur une largeur de
neuf à douze. On y remarque Couvent de larges
taches irrégulières , de couleur brune tirant far
le rouge. Les pétioles font velus , canaliculés en-
deffus , longs de deux à quatre lignes. Les fleurs
font nombreufes , pédicellées , d’un pourpre
clair ou violettes , plus grandes que dans la plupart
des autres" efpèces. Elles forment, au fom-
met de la tige ainfi qu’ à l’extrémité de chacun
des rameaux fupérieurs, des têtes ou de demi-
têtes affez grpffes , accompagnées à leur bâfe de
deux petites feuilles réfléchies. Ces fortes de
boules terminales font fouvent feules : mais il
n’eft pas rare non plus de rencontrer au-deffous
d’elles, à des, intervalles plus ou moins grands ,
quelquefois de près d’un, pouce , un ou même
Peux verticilles axillaires , fitués l’ un au-deffus
de l’ autre , & qui ont un. volume un peu moins
confidérable. Chaque fleur préfente un calice tubuleux
-, ftrié longitudinalement , légèrement
velu , louvent d’ un rouge brun vers les bords ,
à divifions courtes , fubulées , ciliées î une corolle
infundibuliforme , légèrement pubefeente
a l’extérieur , partagée en quatre découpures
ovales , obtufes , affez profondes , dont la fu
pen -ure eft «échancrée ; les étamines fouvent
plus longues que la. corolle , & quelquefois plus
courtes fuivant Pollich j Es anthères ovales',
didymes , d’un brun rougeâtre , &■ remplies d’ une ‘
pouflière très-blanche*. Cette efpèce croit natu-
Tellement en Europe , le long des ruiffeaux ,
dans les endroits marécageux. Elle eft affez abondante
aux environs de Paris. T>. ( V . v. )
La menthe aquatique eft âcre , amère, aromatique
, d’une odeur pénétrante. On peut en faire
ufige à la manière du thé. Son fuc.eft diurétique,
arrête le vomiffement, le.hoquet , diffipe les
tranchées & les gonflemer.s d’eftomac , rend
les digeftions plus faciles & c . On applique fes
feuilles fur le front dans la douleur de tête. Elles
fervent encore contre les piqûres des guêpes &
des mouches à miel. L’eau diftiliée de cette planta
eft vantée contre la fuffocation , la difficulté de
refpirer & l’engorgement des poumons.
p 9. M en th e velue ; Mentka hirfuta. Mentkafio-
ribus çapitatis , foliis ovatis , ferratis fubfejfilibus
pubefeentibus , fiaminibus corollâ lengioribus. Lin.
fpec. plant, n. 6.
Mentha aquatica five fifymbriüm hirfutum. J. B.
hift. 3. part. 2. p. 224. Rai. hift. vol. 1. p. 5-33.
Morif. hift. 3. p. 370. n. 7. Sifymbrium hirfutum.
Dood. Rai. fynops. p. 23 3. Mentka hirfuta. Huds.
Angl. 223. n. 10; Leers fl. herborn. n. 436.
Mill. diét n. 16.
fi. Mentha fifymbriüm dicta , hirfuta , glonierulis
& foliis rotundioribus. Rai. fynops. 3,p. 233. tab.
10. fig. 1. Mentka. Var. fi. Hall. Helv; n. 22y.
Plante herbacée q u i, d’après les figures qu'on
y rapporte -, paroît être extrêmement voifine par
fes rapports , & avoir même tout-à-fait l’afpedi
du Mentka aquatica, avec qui il faudra peut-être
la réunir comme une fimple variété , ainfi que
Haller a déjà fait à i’occafion de la variété fi ,
dont Dillenlui avoit communiqué un exemplaire.
Selon Linné , la forme des feuilles & la dif-
pofition des fleurs font les mêmes que dans l’ef-
pèce qui précède : mais les pétioles font prefque
nuis , & la plante eft plus abondamment velue.
La corolle eft divifée profondément en quatre
découpures prefque régulières. Les étamines &
le piftil ont plus de longueur que la corolle. Les
calices font ciliés. Cette plante croit naturellement
dans les endroits aquatiques en Angleterre,
en Hollande, en Allemagne.
Prefque tous les cara&ères qui vienuent d'être
énoncés fe retrouvent, comme on a pu voir ,
dans le Mentha aquatica.
La variété fi a , au rapport de Rai , les tiges
moins rameufes j les feuilles plus petites , plus
arrondies , plus obtnfes > les verticilles moins
volumineux ; les fleurs auffi plus petites. Elle
exhale, ajoute le même auteur, une odeur aromatique,
fort agréable , qui reffemble à celle
des oranges.
O 2