
il fera impoflible de laçonfondre.Sa-tige eft ferme,
prefque hgneufe, fillonnée, garnie de poils rüdes,
mais rares, inclinée en z ig - z a g , fur-tout vers
fon extrémité. Elle eft munie de feuilles alternes,
pétiolées, divifées en forme d’ailes en lobes ar-
jondis , prefque entiers, finués , -couverts de
quelques poils rares, ciliés à.leur circonférence :
. les feuilles du haut font plus finement découpées ,
avec des dentelures aiguës. Les pétioles font velus,
ainfi que les côtes-des feuilles. Les fleurs naiflent
en grappe à ^’extrémité des rameaux, d’ un jaune-
c la ir , portées fur des pédoncules plus courts que
les filiques qui font hérifiees de poils rudes plus
rares & pins courts vers l’extrémité* Elles s’écartent
des tiges à angles droits par leurs pédoncules
, & fe redreflent enfuite parallèlement. La
corne eft comprimée, enfiforme, obtufe, beaucoup
plus longue que la partie de la fîlique q u i.
renferme les femences. J’ ignore d’où cette efpèce
eft originaire ; je l’ai décrite d’après un individu
renfermé dans l’herbier du cit. Lamarck , qui l’a
cueillie au jardin des plantes.- ;( V. f . ) ■
n. f. Jacq. Hort. t. 17 I. Loureiro. Flor, Cochin
44* SSinapi
6. Moutarde de Chine 5 Sinapis ckinenfis.
L. Sinapis filiquis l&vibus 3 fub articula tis , patulis y
- foliis lyrato - runcinatis , fubkirfutis. Mantis. 93*
Amæn. Academ. vol. 4. (edit. 2.) p. 280. Loureiro.
Flor. Cochin. p. 485.
' Sinapis filiquis glabris , fub articula tis , divari-
catisj foliis infcrioribus lyraiu-pinnatis , auriculatis ,
fuperioribus lineari-lanceolads.Aïd. fpeét. I. p. 23.
t. IO.
La racine de cette plante eft blanche, épaifle,
peu rameufe, garnie de quelques fibres capillaires-.
Elle pouffe une tige annuelle, d’environ trois
pieds de haut, épaifle, ftriée , rude à fa partie'
inférieure , prefque glabre vers fon extrémité.
Les feuilles radicales font, grandes , ovales,
oblongués,.roncinées , e 11 forme de ly re , rudes,
couvantes de poils rares , particulièrement fur les
côtes , ciliées à leur circonférence ; elles font'
fupportées par des pétioles arrondis , canaliculés ,
courts & charnus : les feuilles caülinaires font
amplexicaules , cordiformes , coniques, légère- .
ment dentées , alternes, glabres, avec des oreillettes
arrondies. Les fleurs naiflent à l’extrémité
des rameaux en un épi fîmple & long. La corolle
eft petite, jaunâtre. Il en fort des filiques
.lifles, étalées, renflées, noueufes, à deux loges,
terminées par une corne plus courte qu’elles ;
-elles font remplies de femences globuleufes &
roufsâtres. Cette plante croît naturellement dans
la Chine & la Cochinchine , où ôn la-cuItive
comme plante potagère que l’on mange en fa-
la d e© .
7. Moutarde jonciforme 5 Sinapis juncea.
Lin. Sinapis ramis fafciculatis , foliis fummis lan-
ctolatis. integerrimis. Hort. Upf. l$ l, Mill. Diét. |
indicum maximum , laftucA fd(io. Henri
Paradis* 230. Tab. 230.
Il eft bien difficile de croire, comme le dit
Loureiro, que cette plante ne foit qu’une variété
de la précédente, dont elle diffère par fes feuilles
larges & entières , & par Ces tiges droites &
comme réunies en faifceau. Elle, s’élève fur une
tige dé trois & quatre pieds., lifle, glabre, creufe
droite, garnie-de feuilles alternes y graffes, larges
entières , feffiles, ovales , lancéolées -, divifées ’
à leur circonférence en dentelures inégales, profondes
& aiguës, approchantes de celles de la
laitue ; les feuilles fupérieures font plus étroites,
moins .dentées, prefque à demi-amplexicaules
d’un vert jaunâtre. Les dernières font très-étroites,
lancéolées, aiguës.& entières. Les fleurs naiflent
en grappes fur de longs rameaux, d’un jaune-
clair, &£ dont les pédoncules, .s’écautênt de la
tige en angles aigus. L é piftil eft un peu plus
long que la corolle. Les filiques font glabres, de
; la même longueur que les pédoncules , droites,
un peu courbées à .leur fômmet, terminées par
une corne plus.courte qu’elles. Cette plante fe
cultive en Chine", comme la précédente : elle
y croît aulfi naturellement. On la cultive au jardin
des plantes ©. ( K. v. )
8. M o u ta rd e penchée; Sinapiscemua.Thunb.
Sinapis filiquis l&vibus3 patulis y folio radicali ly
ra'to : lobo terminali maximo-, ovato, incifo, dcntato,,
Thunb. Flor. Japon, p. 261. Loureiro. Flor. Coch.
p. 4 ? ;.
C ’eft encore i c i , d’après Loureiro , une variété
de la moutarde de Chine.; fa tige eft glabre,
ftriée , & Ce divife à fa partie fupérieure en
rameaux longs & inclinés; les feuilles radicales
font en forme de ly re, divifées en lobes prefque
oppofés , oblongs , entiers, laiflant entr’eux une
efpace vuide d’environ fix lignes. L e lobe terminal
eft ovale, obtus , découpé en dents larges;
fes"feuilles font un peu crépues , nerveufes,i*
peü-pres de la grandeur de celles du chou. Les
caulinaires font prefque fertiles , oblongues, entières
à leur partie inférieure, dentées à leur
fommet, nerveufes, devenant graduellement plus
petites jufqü’au fommet. de la tige. Les fleurs
font jaunes ou blanches , difpofées en grappes
à l ’extrémité des rameaux, fupportées par des
pédoncules ouverts & capillaires.. Les filiques
font étroites, linéaires, glabres, lifles, rétrécies
à leur fommet. Les Chinois la cultivent,
ainfi que 'les deux précédentes, comme plante
potagère ©. ( V . v< )
y. Moutarde à feuille de chou ; Sinapu
brajfcata. Lin." Sinapis foliis obovads-3 dentier
I latïs , Uvibus. L. Syft. nat. i l . 4. p* 631.
Cette efpèce fe diftingue particulièrement par
fes grandes feuilles caülinaires , très-approchantes
de celles du chou. Elle s’élève à la hauteur d’environ
deux pieds fur une tige glabre, lifle, cylindrique,
blanchâtre. Il fort de fa racine des feuilles
prefqueo.vales, planes, glabres, d’ un vertobfcur
divifées e,n lobes peu profonds , arrondis, &
portés fur des pétioles lopgs & blanchâtres : les
feuilles caülinaires font prefque lancéolées, fef-
flles, amplexicaules , denticulées- Les fleurs font
lâches, terminales, difpofées en un long épi
fimolè.\- La corolle eft jaune ; fon pédoncule eft
plus court que"la filique, qui eft longue , prefque
cylindrique, glabre , un peu anguleufe , s’écartant
de la tige à angles aigus , terminée par
âne corne côurte , obtufe , prefque droite. Les
femences font globuleufes, d’une couleur v iolette'
tirant fur le noir. On la cultive dans la
Chine, & â Paris au jardin des plantes. ©.
{Kv.) /.
To. Moutarde de Pékin; Sinapis Pekinenfis.
Lour. Sinapis foliis turbinato - ovatis , integris 3
crifpis ƒ petiolis fubplanis lads y filiquis glaoris ,
planiufcùlis. Lour. Flor. Cochin. p. 483. n. 3.
peu rameufe. Ses feuillès font pétiolées, alternes,
laciniées , pinnatifides , obtufes, inégales, en
dents de fcie fur les lobes ; les dernières font
feflîles, de même forme que les autres. Il n’y
a d’autres feuilles radicales que celles des cotylédons.
Ses fleurs font difpofées en grappes à l’extrémité
des rameaux ; elles font jaunes , & pro-
duifent des filiques courtes , groifles, ovales-
oblongues, glabres, r idé es, droites, écartées
de la tige prefque en angle droit, & terminées
par une corne courte & obtufe. Les femences
font applaties et de couleur de rouille 0 .
i l . Moutarde noire; Sinapis nigra. Lin.
Sinapis filiquis glabris 3 racemo apprejfis. Lin. Speéi.
plant, v . 12. Sinapis filiquis glabris apice tetragonis,
Hort. Cliff. 338. Flor. Sueci. 349; 611. Mat. med.
164, Rog. Lugdb. 343. Daiib. Parif. 199. Mil!.
Diél. n. 2. Pollich. Pal. n. 643. Doerr. NafT,
p. 2-18- Blacw. t* 446. Regn. Botan. Rof.-Dict.
Agr. vol. 6. p. 676. t. 25. Fl. fr. n. 319, 3.'
Sinapi filiqua latiufcula glabra 3 femine rufo j.-vul-
gare. Bauh. Hift, 2. p. 836. Sinapi rapi folio,
Bauh. Pinn. 99. 'i’ourn. 227.
Sa tige.eft droite, cylindrique, épaifle, glabre,
'haute d’environ deux pieds. Les feuilles radicales
font ovales , turbinées, entières* roncinée$,
dentées, crépues , glabres., très-tendres 3c jaunâtres'ij
elles font fupportées par des pétioles
prëfque planes , très-largfes , blancs , fillonnés ;
les- rcuilies' caülinaires font feflîles , coniques,
très-entières. Les fleu-rs-naiflent à l’extrémité
des rameaux en épis très-longs & folitaires. La
..corolle eft jaune- Les filiques font linéaires ,
comprimées , glabres ,i écartées des^ tig^s , renfermant
des femences roufsâtres &r globuleufes.
On la cultiye â"Pékin & à la Cochinchine; Loureiro
regarde-les ëfpèces 7 , 8 , 9 & 10 comme des
variétés- de la moutarde de Chine , qu’il compare
a nos choux , qui ont produit, par la culture ,
ta très-grand, nombre de variétés remarquables :
cependant telles de ces efpèces que l’on cultiye
jans le jardin des plantes à Paris, telles que la
Septième & la neuvième , offrent conftamment
Es mêmes caràttères fpécifiques Qi.
i l . Mo^fARDE d’Allioni ; Sinapis Allïoni.
Jacq> Sinapis'filiquis ovato obiongis , patulis y foliis
Pwnatifidis , laciniis incifis,.. Jacq. Hort. Vind.
ç' 2\ t. '168. Mur. Syft. veget. p. 602. Gmel.
tyft- nat. vol. 2. p. 989-.
Cette plante eft très-commune dans lès champs.
Sa racine eft grofle, charnue , droite , chargée
de filamens. Il s’en élève une tige haute d’environ;
trois à quatre pieds, qui fe divi'fe en rameaux
nombreux , diffus, légèrement velus; Ses
feuilles radicales font larges , pétiolées , -rudes ,
verdâtres, divifées en lobes arrondis & ©brus ,
femblables à celles des radis, moins grandes ,
chargées de quelques petits poils écartés. Les
feuilles du haut font moins divifées prefque
glabres ; les dernières font fouvent lancéolées,
très-entières, toutes pétiolées * les fleurs naiflent
en. grappes terminales le long des rameaux. Elles
font petites, de couleur jaune. Elles produifènt
des filiques quadrangulàires, lifles, rapprochées
dé la tige , terminées par une corne droite ,
courte & obtufe. Les pédoncules font beaucoup
plus courts que les filiques qu’ils fùpportènt. Les
femences font globuleufes & de couleur brune.
On la rencontre fréquemment dans les lieux arides
& pierreux. Ses femences ont un gôut âcre &
piquant. On en retire une huilé très-douée que
î’on emploie comme calmant : mais le principal
ufage de fes femences eft , comme l’ on fa it ,
d’en faire une efpèce de pâte liquide , employée
dans nos. cuifines, fous le nom de moutarde y
elle ranime les forces languiflantesi.de î’ eftomac
favorife la digeftion , diflîpè ou empêche la formation
des vents. Sa vertu antr-fc0rbutique en
rend l’ufage très-utile dans les grandes maifons où
font réunis beaucoup d’enfans, d’ouvriers, & c .:
mêlée avec les alimens , elle prévient ou détruit
lé vice feorbutique qui attaque fouvent ces individus
raffemblés © ( V, y . )