
en engendre placeurs , au moins pour la couleur
du fruits caria forme & celle des feuilles fe
reffemblent allez bien. Le. fruit, eft par-tout
alongé, pointu par les deux bouts , & fur-tout
par le fupérieurî Le noyau eft terminé par une
pointe très-vive. Ici la couleur' du fruit eft d un
vert noirâtre ou vineux , &; le noyau gros ,
' proportion; gardée avec le fruit qui donne^ une
huile fine ^-quoiqu'elle falfe beaucoup de depot •
là le fruit dans fâ maturité: a une couleur rouge
qui approché de celle dé la jujube , quoique
moins v iv e , & la plus grande maturité ne le
noircit jatnais ; d’où on lui a donne ^le nom de
rougette. Son noyau , quoique de même forme
que le précédent , eft moins gros; la pulpe
donne par conféquent plus d’huile , qui eft bonne
& eftimé'e. Ces variétés font communes.aux environs
d’Aix *& dans lë Languedoc. Leurs feuilles
font étroites dç fort alongées.s
4. Volive blanche, ou la vierge. Cette variété
eft rare en Provence & dans 'le Languedoc ,
parce que, dit -Garidel, on a foin de 1 enter , a
caufe de- fon petit fruit & de la petite quantité
q u elle p-orte. ■ Elle eft plus - commune dans les
environs ’de'Nice'.’ Son fruit eft très p e tit, ovale,
tronqué pat les .deux bouts. Sa: groffeur nexcede
pas celle ^ ‘ un haricot de la petite efpece. La
couleur blanche de l'écorce reflemble allez a
de la ciré: Le fruit-eft peu charnu le noyau
eft efoSi' alongé , pointu des deux; bouts g la
pointe du fommet plus aiguë. Ls bo s n’elt marqué
d'aucumfillon. Les .-feüiUes. fpnt.jjqprtas ,
trè.-larges j pointues aux deux .pxtrçjfiites les
rameaux déliés'., fapsl-bcaucoup demnfiftance.
Cette variété ,eft p'iis , curi’e.ufë ;qu utile. .C dit
peut-être la feule efpece d’olive.qui: qe,noirci^
i pas. Son Huile .eft douce mais fade, &,en. petite
quantité.
; ç' & . é . ’ t e s deux variétés; font fî peu tlif-
ti liguées des autres, , qu'il'eft..Bieni difficile, de,
les bien Caraàé'rifer. La première a le frtut petit
/ prefque iro iil; la fecflpde^l^ fruit plus gros
& plus alongé.
' 7. Cette' variété ‘fe rapproche de la première
que* j’ai •f™!t e5
moins gros,très-charnu &ptllp«uxt le-noyaueft
le même ; les feuilles, fqn.t plus petites ,. étroites
& alohgëës: Ses otiyes foiit'bcfiines a cOnhre;
l'Huile a peu. ! de 'qualité, & fait beaucoup de
'erafle.
g U amandier ou Yaméllon.KUe eft commune
dans "plufieuïs cantons dp la Provence & du
Languedoc. La forme de. f» fruit reffembteà
u a e amande. U eft ovoïde , uoiMire , piqueté §
renflé d’ un c ô té , « ro n d i -à ,fe b u fe ,, :po.intu a
fon fommet. Le pédqnc«le,_!eft icourts^le noyau
peu fiüonnéufa fwMe longitudinale, affez fortem
e n t prononcée. C e neyau ; eft pept , alongé ,
très-pointu à fon fommeç , tronque .a. fa bafe,
Ses feuilles font légèrement pétiolées* larges,
courtes, arrondies à leur fomme.t-, terminées
par une petite pointe. Le fruit eft plus employé
a confire qu'à faire de l'huile , qui cependant
eft très-douce. Il faut à cet arbre un fol fubf-
tantiel, puifque fon grand mérite eft de produire
de groffes olives : mais li l'on yeut en obtenir
une huile de bonne qualité , il faut préférer les,
terrains caillouteux à tout autre.
9. Le corniau ou cormau./Son fruit reflemble
à celui dü cornouiller. Il eft petit, ordinairement
arqué , alongé , noir comme le raifin nommé
morillon , terminé en pointe. Son noyau,
plus applati d'un côté, que de l ’autre, poirtu
dans fes deux extrémités , eft marqué des deux
i côtés par une future , qui part d une'pointe à
' une autre. Il eft irrégulièrement ridé 5 le pédoncule
eft cou r t, quelquefois un peu latéral.
Les feuilles peu nombreufes font grêles-, pointues
, quoiqu'arrondies à leur fommet. 11 eft aife
■ de diftinguer cet arbre par le port de fes branches,
& fur-tout de fes rameaux inferieurs qui
s'inclinent contre terré a peu près comme ceux
du: faille de Babylone , ou faule pleureur. Le
tronc de :c<rt obvier prend beaucoup de confif-
j tante. Il eft . tous les ans chargé de fruits <jui
donnent une huile très-fine. Cet arbre .eft très-
commun en Languedoc êc dans les 'environs
d’Aix & de Marfeille.
ïo. I.a b a raie noue ou ampoullau. Cette variété
[ eftfôu'vent confondue1“, dans les provinces vné-
1 ridionales , avec celle du nQ. 13 , lê bouteillau;
* mais cette dernière.a fes fleurs à grappes, en
bouquets. Celle dont il eft ici queftion , a les
fruits prefque .arrondis. Elle eft très-multipliée
en Provence & en Languedoc. Elle donne une
huile très-fine & très-délicate. Garidel parojt
confondre , fous le nom de barralenque3 trois
variétés qui cependant paroiffent aflez bien d f
tii?guées. Il en,fera traité au n°. 13-
■ r i . Le moiifeàu. Cet arbre eft .généralement
.reconnu pour un de ceux qui donne la. meil eure
huile. On le cultive dans prefque tous les cantons
de la Provence & du Languedoc. Sa dénomination
vient de la couleur de fon, fruit qui
■ paroit noir fur l'arbre en mûriffant, & dont la
pu.îpe 1 eft d'une couleur vineyfe très- foncée, a
couleur du fruit rougit un peu.lôrfqu'il fe fécne ,.
ou lorfqu’dn le 1 aille fermenter en tgs. ,11 ®
de forme myàle : & '' 'rdôiïrte ' arrondie- a les
deux extrémités» Le .noyau eft uès-petit relativement
au f r u i t , , oYdi-rrai re me n t très-renfle du
tôt,# J p prefque ^ppiati de :l'autre , tronque
w partie/ inférieure r, renflé j dans j Jej Ç ll,ieui
âiongé Sé.pqintu d a n s ; J ;
brefqijè,lme^les .futures!,;à, peine /roubles.- .
fruit eft, p.Q^te-• par des, pedpncqlgs courts. •
feuilles «blanchâtres .par-ceflous, .d'un yert »0
par-deflus , to^nbent &: fe renouvellent lac
jrent. Elles font épaifles , larges , nombreufes ,
terminées en pointes par les deux bouts. L'arbre
poufte des rameaux droits en aflez grand nombre.
C'eft l'olivier qui porte le plus d’ombre. Il
craint le froid.,Son fruit mûrit,en de*x tems.
Souvent les premières, olives font tombées lorf-
que les autres font mûres : heureufement que c'eft
la plus petite quantité qui tombe. 11 convient
d'abriter cet arbre contre les coups de v ent,
parce que le fruit fe détache aifément de fon
pédoncule.
On connoit de cette plante plufieurs autres
variétés, dont deux principale;. Au Saint-Efprit
on appelle la première la morellette ou la more.
Son fruit eft plus noir que celui de la précé-
, dente, & rougit moins en fe defféchant ou en
fermentant : il eft de moitié plus petit, d’une
forme ovoïde aflez exaéla longuement pédoncule.
Son nbyau, en forme de carène , fîilonné 3
[ tronqué à fa bafe, pointu à fon extrémité ; fa
i future longitudinale prefque imoerceptibîe. Cet
arbre donne beaucoup de fruits, mais peu.d huile,
à caufe de la grofl'eur du noyau. L’huile eft:
bonne ; mais cet arbre eft peu multiplié.
Dans les environs de Montpellier on cultive
une efpèce d’olivier , qui > félon Rozîer, peut
être rapprochée du moureau. On la nomme
I\‘amende de Caftres, dénomination tirée du vil-
' lage de Cajlries , près de cette v ille, où cet arbre
eft commun. Le frui.t eft un peu plus gros que
celui du moureau , & de même forme; mais fon
- noyau efl pointu par fes deux extrémités ; les
feuilles moins larges, moins longues que celles
du moureau.
12. La verdale ou verdau. Cette variété eft
très-commune en Languedoc 3 au pont du Saint-
Efprit, à Montpellier, à Beziérs, &c. Elle eft
! ainli nommée à caufe de fon fruit qui refte vert
pendant long-tems; du moins i! rougit peu,&
; la couleur reflemble à celle du fruit du prune-
lier lorfqu’il commence à mûrir. Le pédoncule
jsft .long. Le fruit de forme ov o ïd e , un peu
pointu à l’extrémite fupérieure & tronqué à fa
•bafe. Le noyau eft garni de deux futures longitudinales
,,de forme ovoïde alongée & terminée
par une pointe. Les feuilles font longues, élargies
dans le milieu, alongées aux deux extrémités.
Leur couleur eft blanchâtre en-deflous,
& d’un vert aflez clair en-deflus.
_ Le C. Amouretix, dans fon Traité de Ipli^ier,
s explique ainfi au fujet de cette variété d’olivier.
1 La verdoie fort d’ un arbre qui a plus d’apparence
que de bonté. L’olive ne parole jamais
mûre ; êlle refle long-tems verte , d’un yert de
pomme ou d’un jaune verdâtre. Elle pourrit
memë en mûriflant; ce' qui lui a fait donner,
Par quelques-uns, je nom de pourridale. C ’eft
une paU)Vre efpèce d’olivier qui craint le froid 3
eft fujet aux vers , ftérile dans les terralns
maigres, 8c fournit peu d'huile; les Provençaux
le méprifent, & c .
Rozier remarque que le C . Amoureux peut
bien avoir raifon pour les oliviers qur croilfent
dans les environs de Montpellier; mais la manière
de juger de ces arbres par- les cultivateurs
des enviions du Sair.t-Efprit, eft diamétralement
oppofée.- Cet arbre y donne régulièrement de
deux années l’une , & quelquefois il eft chargé'
* à l’excès. L’huilé qu’on retire de fes fruits eft
. des plus eflimées du pays. Il eft reconnu dans
: les environs de Caflân & de Pézenas que cet
arbre vient à peu près dans toutes les expofitions,
convenab es aux oliviers mais l ’huile n'en eft
pas délicate. C e contrafte d ’opinions tient fan#
doùte à des localités, & peut-être aux diffé-
: rentes manières de cultiver le même arbre.
13. Le bouteillau , ou olivier en bouquetsr
| Garidel dit : j’ai cru pehdant long - tems que
ce to it ici une efpèce particulière; mais j’ai ob-
■ fervé dans plufieurs oliviers de ma métairie au
Tholonet, que ce, n’étoit qu’un jeu de la na-
i ture ; . car, ces mêm.es oliviers;, qui avoient porté
i des olives en grappes, en portoient les années
; fui vantes de rondes & tout-à-fait femblables à
’a bàrràtenque, n°. i a , à la gré fleur près.
Rozier, qui a parcouru en obfervateur les
provinces méridiona es , n’eft pas de l’avis de
, Garidel. Il prétend que les barralenques n’ont
rien de commun avec les bouteillaux j qu’à la vér
ité , il y a en Provence confufioni d’idées fur
les barralenques, mais que le> bouteïUak eft une
efpèce à part, qu’il y plus d ’affinité avec h.i
mourette qu'avec aucune autre efpèce, dont c e pendant
il diffère effentiellemént par la forme
de fon fruit arrondi, de couleur moins noire ,
par fon noyau court renflé, un peu applati'
d’un côté , terminé en pointe à fon fommet, &/
fillonné de tous les . côtés. Ses feuilles font’
moins grandes, moins larges, & en général olus
arrondies à leur fommet. Cet arbre, vient par-i-
tout , craint moins le froid que le.s autres -oliviers.
L’huile en èft bonne. Elle fait beaucoup
de dépôt.-
14. La marbrée ou la pilage. Cette Variété’
offre beaucoup de différences, même à peu de
diftance d’un lieu à un autre, foit, pour la, grof^
feur, foie pour la forme du fruit ; mais ces variétés
fe rapprochent P par la cou’eur. L’olive
P-iiTe de la couleur yert.e à la rouge , de, celle-ci
au violet très-foncé, & dans cet état fi pellicule
efi.tiquetée.de points blancs. La groflè & '
la petite efpèce font en général allez arrondies,
mais pasautant que* celle du bouteillau. Le noyau
de la grofle efp.èce eft, p etit, proportion gardée*-
I avec le fruit. M eft fillonné de tous fes '.côtés , ■
fes deux extrémités font arrondie^.; Celui
J de la ..petite efpèce eft: plus; gros que l ’autre ,
l plus renflé à fa bafe, & plus pointu à fes deux